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Introspection.

Summary:

William, pourquoi et comment.
Du point de vue de Scully, ce qui a permis la naissance de William ou l'évolution de sa relation intime avec Mulder à travers sa FIV.

Notes:

J'ai édité la fiction pour la rendre plus narrative, plus proche des sentiments.

Chapter 1: Réconfort

Summary:

Scully réconforte Mulder après le décès de sa mère, renforçant leur intimité

Chapter Text

Après SEIN UNDS ZEIT 7x10

INT. SALON DE MULDER- SOIRÉE

Mulder s’effondre dans sa chaise, brisé par la douleur. Son visage disparaît entre ses bras, ses épaules tremblent sous le poids des sanglots qu’il ne cherche plus à contenir.

Scully s’agenouille doucement à ses côtés, sans un mot. Elle l’attire et l’enlace avec cette tendresse qu’elle lui réserve dans les moments où les mots ne suffisent plus. Il se laisse bercer, la tête contre sa poitrine, tandis qu’elle caresse lentement sa nuque, ses doigts glissent dans ses cheveux en d’un geste instinctif, apaisant.

Le temps semble suspendu. Peu à peu, sa respiration s’apaise, son corps se détend. Dans un dernier soupir, il resserre ses bras autour d’elle, puis relâche son étreinte et se redresse. Il la remercie sans parler, avant de s’éloigner vers la cuisine.

INT. CUISINE DE MULDER

Le silence est pesant, perturbé par le filet d’eau qui heurte le métal de l’évier. Mulder, perdu dans ses pensées, observe le jet qui s'échappe, l'esprit ailleurs. Il porte le verre à ses lèvres et le vide d’un trait, comme si l’eau pouvait apaiser le tumulte en lui. Sa voix rauque, brise l’immobilité de la pièce.

MULDER
(murmure)
Je ne peux pas le croire… Je ne veux pas le croire…

Il reste un instant figé, le regard vide, puis se tourne lentement vers Scully, silencieuse, appuyée contre l’encadrement de la porte. Elle ne cherche pas à combler le vide, elle lui laisse de l’espace et lui offre sa présence.

MULDER
(accablé)
Si c’est vrai… si elle l’a fait…
(pause, voix brisée)
Je suis le pire fils qu’une mère puisse avoir.

Scully baisse les yeux, son cœur se serre, aucun mot ne semble suffisant. Elle finit par souffler doucement :

SCULLY
(tendre)
Mulder…

Il ferme les yeux, comme si son nom était une douleur de plus. Puis il se détourne brusquement, sa voix dure et tranchante.

MULDER
(sèchement, un murmure)
Va-t’en, Scully. Fuis…

Elle ne bouge pas mais ne le lâche pas des yeux.

SCULLY
(doucement)
Mulder…

Son dos se raidit, il vacille pendant une seconde, partagé entre lâcher prise et la volonté de se fermer complètement. Sans un mot, il passe devant Scully et regagne le canapé. Scully reste immobile dans l’encadrement de la porte, le regard embué, impuissante.

INT. SALON DE MULDER

Mulder prend machinalement une gorgée d’eau avant de poser son verre sur la table basse. Le bruit du verre contre le bois résonne et ramène Scully à la réalité. Elle s’approche lentement et s’assoit en face de lui, sur la table. Il recule légèrement dans le canapé afin de maintenir une distance entre eux.

MULDER
(sèchement)
Je suis sérieux, Scully.
Va-t’en. Je ne suis pas de bonne compagnie.

Sa voix se brise légèrement.

MULDER
(Résigné)
Pas maintenant…

(Chuchotement)
Jamais…

SCULLY
(doucement)
Je ne pars pas.

Il ferme les yeux une seconde, puis la fixe.

MULDER
(plus fort)
Laissez-moi…

Il baisse la tête, ses mains se crispent sur ses genoux.

MULDER
(Il supplie)
J’ai besoin d’être seul.

Scully avance légèrement sur le bord de la table puis tend sa main, d’un geste ferme, elle attrape la sienne et la serre, refusant de lâcher prise.

SCULLY
(déterminée)
Je n’irai nulle part.

Il voudrait repousser la douleur, il lutte mais sa gorge se noue, son souffle se brise… et soudain, il éclate en sanglots. D’un geste brusque, instinctif, il s’accroche à Scully et l’attire contre lui, la forçant à s’asseoir sur ses genoux. Il l’enlace, enfouit son visage contre elle, son étreinte est désespérée, douloureuse.

MULDER
(suppliant)
S’il te plaît… pars… juste… pars…

Scully ferme les yeux, son cœur se serrer. Sa main glisse lentement dans ses cheveux, ses doigts caressent sa nuque avec douceur.

SCULLY
(chuchote, triste)
Je suis là, Mulder… et je reste avec toi.
(pause, voix à peine audible)
J’ai besoin d’être avec toi.

Sa respiration est hachurée par les larmes.

MULDER
(résigné, brisé)
Je veux que la douleur s’arrête…

Il renifle, tente de reprendre son souffle, de se ressaisir.

MULDER
(voix tremblante)
Je suis tellement épuisé de chercher…
J’ai laissé tomber ma mère… toi…
(il marque une pause)
Et même moi…
(amer)
Et pour quoi ?

Scully ferme les yeux un instant, puis pose son front contre le sien.

SCULLY
(chuchote)
Il faut surtout que tu arrêtes de te sentir coupable.

MULDER
(murmure)
Je ne peux pas… Je le suis.

Elle glisse ses mains le long de ses bras, jusqu’à ses doigts qu’elle serre doucement entre les siens.

SCULLY
(avec tendresse)
Oui, tu peux… Tu dois lâcher prise.
(murmure)
Lâche prise, Mulder…

Il ferme les yeux, la serre contre lui un instant puis, doucement, comme un besoin vital, son visage se glisse dans le creux de son cou. Il y dépose un baiser, hésitant, avant d’effleurer sa joue… puis ses lèvres.

Scully ne recule pas, son geste parait naturel, évident, un réconfort silencieux, un serment muet. Elle répond à son baiser, lentement, avec une sensualité douce. Mais quelque chose la rattrape et elle se fige. Elle rompt leur étreinte avec précaution, comme si elle craignait de le briser davantage. Il baisse la tête, honteux, évite son regard.

MULDER
(gêné)
Je suis désolé… Pars, s’il te plaît.

Scully, troublée, lutte contre l’émotion qui lui serre la poitrine.

SCULLY
(ébranlée, murmure)
Non… On ne doit pas…
(elle soupire)
Pas comme ça… Pas maintenant…

MULDER
(amer, fatigué)
J’ai besoin de… maintenant…
(triste, déçu)
Désolé…

Son regard glisse lentement sur son visage, ses lèvres entrouvertes comme s’il voulait effacer cet aveu qu’il regrette déjà. Scully l’observe, indécise, le cœur en bataille. Elle hésite, lutte contre l’élan qui la pousse vers lui. Puis, lentement, le regard ancré dans le sien, elle tend la main et effleure du bout des doigts sa joue. Il ferme les yeux sous le contact, quand il les rouvre, elle est là, tout près…ses lèvres frôlent les siennes dans un souffle hésitant, puis elle l’embrasse, tendrement. Il ne réagit pas d’abord, surpris, il recule, son regard fouillant le sien, cherchant quelque chose.

MULDER
(doucement, à peine audible)
Dana…

Comme seule réponse, elle l’embrasse de nouveau. Le temps semble suspendu. Leurs lèvres se touchent, immobiles, comme si aucun d’eux ne voulait brusquer l’instant. Puis, doucement, ils reprennent leur étreinte, un baiser profond, sincère. Mais la réalité les rattrape. Le moment n’est pas approprié. Ils s’éloignent d’un commun accord, encore haletants, réalisant que cette parenthèse, aussi douce soit-elle, ne peut pas effacer le reste. Scully ferme les yeux, pose ses lèvres contre son cou et respire son odeur apaisante.

SCULLY
(murmure, amoureusement)
Tu veux que je te prépare du thé ?

Mulder esquisse un sourire fatigué.

MULDER
Non… Je vais m’allonger.

Scully se lève à regret tandis que Mulder s’allonge sur le canapé, son regard toujours accroché au sien. Elle attrape une couverture sur la chaise et la glisse doucement sur lui d’un geste tendre et protecteur. Il se plaque contre le dossier, elle hésite un instant, puis enlève son manteau et le rejoint. Il est étendu sur le dos. Scully s’installe contre lui, sa tête sur son épaule. Il leur faut quelques secondes pour s’ajuster, trouver un équilibre. Dans un geste instinctif, il dépose un baiser dans ses cheveux et ferme les yeux se laissant absorbé par le silence. Paisible.

SCULLY
(tendrement, à voix basse)
Parle-moi d’elle.

Mulder reste immobile, comme s’il ne savait pas s’il en avait la force.

MULDER
(fatigué)
Elle était…

Il s’interrompt, inspire profondément pour ne pas laisser les larmes reprendre le dessus.

MULDER
(voix tremblante)
Elle était… brisée.

Scully lève légèrement la tête et glisse sa main sur son torse en un geste apaisant.

SCULLY
(avec douceur)
Non, je veux dire avant la disparition de Samantha.

Mulder réfléchit, son regard perdu dans le vide.

MULDER
(pensif, surpris)
C’est étrange… Je réalise que tu lui ressembles à bien des égards.

Scully esquisse un sourire, mais son regard trahit une ombre d’hésitation.

SCULLY
(a regret)
J’ai plutôt l’impression que tu me vois comme ta sœur.

Mulder tourne légèrement la tête vers elle, intrigué, cherchant à comprendre.

MULDER
(doux)
Tu veux dire… comme Samantha ? Ou comme une sœur ?

Elle ne répond pas. Son corps se tend, il la regarde, surpris comme s’il n’avait jamais envisagé cette possibilité.

MULDER
Vraiment ?

Il perçoit son malaise, et d’un ton plus doux, rassurant, il ajoute :

MULDER
Non… non, Scully. Je ne t’ai jamais vue comme une sœur.

Mal à l’aise, Scully change de sujet avec une nervosité à peine masquée.

SCULLY
(précipitée)
Alors… comment était-elle ?

Mulder réfléchit quelques secondes avant de répondre, cherchant dans ses souvenirs une image qui ne soit pas teintée de douleur puis un léger sourire au coin des lèvres.

MULDER
Elle était efficace… Elle planifiait tout.

Il marque une pause, comme si un souvenir venait de surgir.

MULDER
(souriant, nostalgique)
Elle ne jouait pas beaucoup avec nous, mais elle nous aidait.

SCULLY
(douce, sincère)
J’aurais aimé la connaître.

Il serre doucement sa main comme un remerciement silencieux avant de bouge légèrement, cherchant une position plus confortable. Son corps endolori par la fatigue se détend peu à peu, et dans un geste instinctif, il serre Scully un peu plus contre lui. Elle se laisse faire, comme si cette étreinte était la chose la plus naturelle au monde. Il ferme les yeux, son souffle ralentit. L’épuisement l’alourdit, mais le sommeil reste hors de portée.

MULDER
(perdu dans ses souvenirs)
Enfant… j’aimais poser ma tête sur la cage thoracique de ma mère…
Écouter sa voix pendant qu’elle parlait… C’était apaisant.

Scully relève doucement la tête et l’observe sous la lueur tamisée de la pièce.

SCULLY
(Dans un murmure)
Oui…

Il esquisse un sourire fugace, un éclat de nostalgie dans ses traits fatigués.

MULDER
(léger, rêveur)
Je ne voulais jamais aller me coucher quand mes parents recevaient…
J’aimais m’endormir dans ses bras.

Un petit rire lui échappe, à moitié endormi.

MULDER
(amusé)
C’est probablement pour ça que je dors mieux sur le canapé…

Il inspire profondément, puis laisse échapper un soupir plus lourd, son ton s’assombrit légèrement.

MULDER
Mais c’est aussi là que j’ai entendu des conversations… qui auraient dû rester secrètes.

Scully dépose un baiser sur son épaule, ferme les yeux et se cale contre lui pour laisser le silence les envelopper.

MULDER
(sincère)
Merci…

Cette nuit-là, aucun d’eux ne dort. Scully reste silencieuse, son bras sur sa poitrine, étroitement enlacés, ils laissent la nuit les emporter.

CUT

Chapter 2: Douleur au dos.

Summary:

Scully reçoit un massage de Mulder... un peu spécial.

Notes:

Les époux Warren, sont un couple américain d'écrivains spécialisés dans les sciences occultes et présentés comme des chasseurs de fantômes, lui se prétendant « démonologue » et elle se présentant comme « médium » et « clairvoyante ». Ils sont impliqués dans un certain nombre d'affaires supposées de possessions, d'exorcismes et de poltergeists qu'ils auraient aidé à résoudre.

Chapter Text

Après FIRST PERSON SHOOTER 7x13

INT. SALON DE SCULLY – SOIRÉE

Scully, en pyjama, est confortablement installée sur son canapé, une couverture sur les jambes et une compresse chaude posée sur son épaule endolorie. Un documentaire sur les Warren, diffuse à la télévision, des témoignages dramatiques accompagnées de musiques angoissantes. Un flacon d'analgésiques ouvert est posé sur la table.

On frappe à la porte.

Elle ferme brièvement les yeux, agacée par l’interruption. Avec précaution, elle repousse la couverture et se lève puis marque une pause pour étirer son dos et faire rouler son épaule, cherchant à apaiser la tension. Arrivée à la porte, elle jette un œil par le judas. Elle se fige un instant, surprise. Puis elle s’empresse d’ouvrir.

Mulder, debout dans l’ombre du couloir, la dévisage, hésitant.

MULDER
(timidement)
Bonsoir.
(mal à l’aise)
Je… Je me suis souvenu que ton rendez-vous est demain. J’étais distrait par le jeu vidéo.
(inquiet)
Comment tu te sens ?

Scully le laisse entrer et referme la porte derrière lui.

SCULLY
(moqueuse)
Le jeu vidéo, Mulder ?
Pas Miss Afterglow ?

Mulder esquisse un sourire coupable.

Derrière eux, un cri strident retentit à la télévision. Scully attrape la télécommande et baisse le volume, tandis que Mulder jette un coup d’œil à l’écran, intrigué.

MULDER
(amusé)
Les Warren ?

SCULLY
(hausse les épaules)
Tu les connais ? Un couple étrange.

Mulder sourit en coin et croise les bras.

MULDER
(taquin, léger)
Comme nous…

Son sourire s’efface légèrement.

MULDER
(curieux)
Tu crois en leurs enquêtes ?

Scully secoue la tête, catégorique.

SCULLY
Bien sûr que non. Il serait insensé que ces histoires soient vraies.

Mulder la fixe un instant, pensif.

MULDER
(murmure, songeur)
Sommes-nous fous, Scully ?

Elle détourne légèrement le regard, feignant de réfléchir, avant de lui adresser un sourire amusé.

SCULLY
Eh bien… Nous sommes les Martiens…

Il rit doucement. Puis, plus sérieux, il l’observe attentivement.

MULDER
(avec douceur)
Sérieusement, comment tu vas ?

Scully baisse les yeux, soupir, pensive.

SCULLY
Nerveuse, je crois…
J’essaie d’oublier que c’est peut-être ma dernière chance d’être enceinte.
Sans compter que les embryons congelés ont tendance à être moins viables.

Un silence flotte un instant. Elle s’étire, une grimace trahit la douleur qui traverse son dos. Mulder fronce les sourcils.

MULDER
(inquiet)
Ça va ?

SCULLY
(fatiguée)
Malheureusement, les blessures virtuelles peuvent être très réelles…
Je crois que je me suis froissé un muscle et mon ostéopathe n’est pas disponible.

Il se rapproche.

MULDER
Viens ici, Scully. Laisse-moi faire.

Elle le regarde avec méfiance.

SCULLY
(riant, sceptique)
C'est bon, Mulder.

Il tend la main et l’invite à s’approcher, elle cède, et il glisse ses mains sur sa nuque, l’attirant doucement contre lui. Son front vient se poser contre son torse, un geste qui semble plus naturel qu’elle ne l’aurait cru. Elle ferme les yeux, brièvement.

SCULLY
(murmure, sceptique)
Depuis quand tu t’y connais en massages, Mulder ?

Il esquisse un sourire malicieux.

MULDER
Je suis un expert…
Je me fais masser régulièrement.

Scully rouvre les yeux et lève la tête pour le regarder.

SCULLY
(moqueuse)
Je vois…

Il sourit, taquin et chuchote près de son oreille.

MULDER
Arrête d’extrapoler et essaie de te détendre.

Elle hausse les sourcils, mais ne proteste pas. Il commence à lui masser la nuque avec une lenteur calculée, puis descend lentement vers ses épaules, appliquant une pression douce mais ferme.Elle referme les yeux sous l’effet du soulagement.

MULDER
Tu dois te détendre, Scully. Tu es aussi raide qu’une tige.

Son massage devient plus tendre, plus intime, ses doigts glissant sur sa peau avec moins de technique et plus d’attention. Un profond silence s’installe.

MULDER
(à voix basse)
Es-tu prête, Scully… à être mère ?

Elle rouvre lentement les yeux, absorbant la question.

SCULLY
(hésitante)
Si ça marche…
(sincère)
J’espère… Que je suis prête.

Puis, dans un murmure :

SCULLY
Et toi, Mulder ?...

Il ralentit son mouvement, réfléchit.

MULDER
Je ne serai jamais prêt à te perdre comme partenaire.

Elle relève la tête, le scrute.

MULDER
(Murmure)
Mais si c'est le cas, Scully… Je ne peux pas imaginer une meilleure raison pour que tu quittes le Bureau.

Scully repose son front contre son torse. Mulder continue son massage, mais s’arrête, fronce les sourcils, la texture de son pyjama sous ses doigts l’agace. Il soupire, taquin mais presque sérieux.

MULDER
Tu sais, Scully, ce serait beaucoup plus facile si je ne massais pas ton pyjama…

Elle relève la tête, le fixe un instant. Puis, lentement, s’éloigne et défait le premier bouton de son haut, le remonte vers son menton pour dévoiler son dos. Il inspire profondément puis, pose ses mains sur sa peau nue, et reprend son massage. Ses mains glissent avec assurance le long de sa colonne vertébrale. Scully est plaquée contre lui. Elle ferme les yeux et savoure le soulagement qu’il lui procure. Quand il appuie sur son omoplate, juste au bon endroit, un gémissement lui échappe.

Mulder frissonne.

MULDER
(chuchotement)
Désolé…

SCULLY
(à peine audible)
Juste là…

Il obéit, exerçant à nouveau une pression. Cette fois, elle gémit plus franchement et, dans un geste inconscient, ses mains glissent jusqu’à ses hanches, s’accrochent un instant… avant de le caresser doucement. Il soupire et ferme les yeux. L’instant devient incroyablement intime. Ils devraient se sentir mal à l’aise, pourtant, tout semble étrangement naturel, une tension qu’ils ne veulent ni reconnaître ni briser.

MULDER
(doucement, hésitant)
Tu es certaine que tu ne veux pas que je vienne avec toi ?

Scully prend une seconde avant de répondre, profitant encore un peu de la chaleur de ses mains sur sa peau.

SCULLY
Non… Je préfère y aller seule.

Il hoche la tête, acceptant son choix. Puis, après un moment :

SCULLY
(murmure, sincère)
Mulder… Même si la procédure fonctionne, tu ne me perdras pas… Jamais.

Il s’arrête, ses doigts cessent de masser, effleurent sa nuque dans un geste infiniment tendre. Elle lève lentement la tête, leurs visages se rapprochent. Leurs regards se croisent, s’accrochent, un mélange d’amour profond, d’incertitude et de désir qu’ils ne cherchent même plus à masquer. Scully se soulève et l’embrasse langoureusement. Mulder répond immédiatement, il l’attire plus près, sa main glisse sur sa taille et la presse contre lui. Son baiser est fiévreux, urgent, comme une réponse à tout ce qu’ils taisent depuis si longtemps. Elle répond avec la même intensité… puis, brusquement, elle rompt le baiser, recule, son souffle court, son regard encore brûlant d’émotion. Elle cherche à reprendre contrôle mais elle n’arrive pas à se détacher.

SCULLY
(chuchote, troublée)
Tu devrais y aller.

Mulder laisse échapper un petit rire nerveux, incapable de masquer son trouble. Puis, sans un mot, il l’attire dans une étreinte, la serre fort contre lui.

MULDER
(murmure contre ses cheveux)
Préviens-moi dès que tu as des nouvelles.

Scully ferme les yeux un instant avant de répondre plus en contrôle :

SCULLY
Mon test de B-HCG est seulement dans dix jours.

Mulder hoche la tête.

MULDER
Tu devrais prendre un congé, Scully.

Elle esquisse un sourire.

SCULLY
Je vais bien, Mulder.

Puis, avec une lueur d’ironie :

SCULLY
Et puis, la procédure pourrait ne pas fonctionner de toute façon…

Elle marque une pause avant de lever les yeux vers lui, malicieuse.

SCULLY

(Sourire)
En attendant, par contre, on peut éviter de se transformer en super-héros ?

MULDER
(taquin)
Je ne sais pas… La tenue était plutôt sexy.

Elle continu de sourire, mais évite son regard, gênée. Un silence s’installe.

Quand elle le regarde de nouveau, elle le surprend en train de la fixé, un éclat tendre dans son regard, comme s’il retenait quelque chose. Elle hausse légèrement les épaules, perplexe.

SCULLY
(curieuse.)
Qu’est-ce qu’il y a ?

Il inspire profondément, hésite une seconde avant de répondre.

MULDER

(Sérieux)
Je retire ce que je t’ai dit un jour, Scully.

Elle fronce les sourcils, intriguée.

MULDER
(sincère)
Maintenant… Je t’imagine très bien être une mère.

Il marque une pause, son regard plongé dans le sien.

MULDER
Une mère merveilleuse.

Scully reste immobile, touchée. Avant qu’elle ne puisse répondre, il se penche et lui donne un baiser rapide sur les lèvres. Un baiser doux, furtif, mais infiniment sincère. Puis, sans un mot de plus, il se détourne et quitte l’appartement.

CUT

 

Chapter 3: Bouffée d'air.

Summary:

Scully doit rassembler ses idées avant d'annoncer à Mulder que l'IVF a échoué.
Scène coupée : Scully demande à Mulder d’être le donneur.
Scène coupée de The Unnatural : Après la leçon de baseball, Mulder encourage Scully à tenter une autre FIV.

Notes:

Il y a beaucoup de flashback, il faut garder en tête que Scully est dans le parc.

Chapter Text

Après THEEF 7X14

EXT. RUES DE GEORGETOWN – SOIRÉE

Une voiture freine brusquement sur le stationnement, tout près d’un parc. La portière s’ouvre précipitamment et Scully sort, submergée par une vague de nausée. Elle inspire profondément, ferme les yeux et laisse l’air nocturne remplir ses poumons, cherchant un semblant de répit.

Ses pas sont hésitants tandis qu’elle s’éloigne de la voiture, fuyant l’étouffement qui la ronge. Elle rejoint un banc, s’y laisse tomber et serre machinalement son pendentif en croix entre ses doigts. Son regard se perd dans le vide, et sans qu’elle ne puisse le contenir, un sanglot lui échappe. Les larmes glissent silencieusement sur ses joues.

J-CUT

De la musique s’élève en sourdine, lointain. Puis, la voix de Scully, plus jeune, brise le silence.

SCULLY (v.o.)
Melissa…
(plus fort)
Melissa, baisse la musique...
(plus pressante)
Melissa !

Le volume de la musique augmente. Cette fois, la chanson de Blondie Call Me devient reconnaissable et saturant l’espace.

CUT

FADE-IN 

1979

INT. CHAMBRE DE MELISSA – JOUR (Flashback)

La porte s’ouvre brutalement. Dana, 15 ans, entre en furie et se précipite vers la radio pour baisser le volume. Melissa, insouciante, se lève aussitôt, un sourire espiègle aux lèvres. Elle danse, ses longs cheveux suivant le mouvement de ses épaules.

MELISSA
Oh ! Allez, Dana, laisse-toi aller pour une fois !

Scully croise les bras, son expression sévère contrastant avec la légèreté de sa sœur.

SCULLY
J’essaie d’étudier.

MELISSA 
Tu n’as même pas 16 ans et tu es la personne la plus âgée que je connaisse… 

Elle tourne sur elle-même et chante à tue-tête avec la musique : Colour me your colour, darling, I know who you are. Come up off your colour chart...

Scully, malgré elle, esquisse un sourire en coin. Melissa danse un long moment, exagérant ses mouvements comme pour la provoquer.

MELISSA
Si tu continues comme ça, tu finiras vieille, aigrie et triste, et tu n’auras personne à appeler.

Scully arque un sourcil et croise les bras.

SCULLY
Peut-être… mais tu vas quand même m’appeler quand tu seras malade.

Melissa rit, l’attrape par la main et la tire vers elle.

MELISSA
D’accord, je t’appelle pour me soigner, Dr. Scully… et toi, tu m’appelles pour t’amuser.  
Sinon, tu finiras toute ridée et folle ! 

Elle l’entraîne sur la piste de danse improvisée au milieu de la chambre. Scully tente de résister… mais finit par céder. Un éclat de rire lui échappe et elle se laisse aller, tournoyant avec Melissa sous la lumière tamisée.

FONDU ENCHAÎNÉ

EXT. RUE DE GEORGETOWN – CONTINU – (Présent)

L-CUT

La musique s’estompe, comme un écho d’un autre temps. Call me, call me anytime. Call me, call me my love. Call me, call me anytime...

Retour sur Scully, toujours assise sur le banc, son téléphone dans la main. Son regard oscille entre l’écran et le vide. Elle inspire, hésite. Son pouce effleure les touches, et après un instant d’hésitation, elle compose le numéro de Mulder mais raccroche. Elle compose ensuite le numéro de Margaret, mais raccroche à nouveau.

Elle relève les yeux et observe la vie qui continue autour d’elle. Au loin, des rires éclatent, des silhouettes dansent sous un lampadaire, insouciantes. Un vide immense l’envahie tandis que ses doigts serrent machinalement son pendentif en croix. Elle frissonne mais ce n’est pas le froid qui la fait frissonner. Dans sa tête, des voix résonnent, des fragments de son passé se superposent, se chevauchent comme un murmure incessant.

SCULLY (v.o.) 
Maman... 
Il y a quelques mois de ça, j'ai appris que suite mon enlèvement. 
Je ne peux pas avoir d'enfant. 
(Pause) 
Je n'avais jamais réalisé à quel point j'en voulais avant que je ne puisse plus en avoir. 

 

Un autre écho surgit, celui de Mulder, doux mais troublant :

MULDER (v.o.)
Hé, Scully… Je ne t'avais jamais vue comme une mère.

L’air nocturne est frais et légèrement humide, elle frisonne avant qu’un souvenir implacable résonne.

BLEVINS (v.o.)
Vous avez la preuve que, pendant cet enlèvement, ont lui a prélevés ses ovules ?

MULDER (v.o.)
Oui, toutes ses ovules.

Dana savait depuis un certain temps qu'elle ne pouvait pas porter d'enfants, mais elle ne savait pas pourquoi.

Scully ferme les yeux, étouffant un sanglot.

SCULLY 
(Murmure pour elle-même) 
J'aurais dû le savoir... Comment j’ai pu espérer un résultat différent ?

Elle essuie rapidement ses larmes du revers de la main, comme si elle pouvait tout effacer. Mais son cœur se resserre, un dernier murmure s’impose, plus doux, plus intime.

Mulder
Eh bien... Ce n'est pas une question à laquelle je suis habitué…
(Il hésite, cherche ses mots.)
Mais je la trouve très flatteuse.
(Pause.)
C’est un peu étrange que je dise ça, je suis conscient que ça fait bizarre…
Mais je regretterais sincèrement que… que ça fasse un obstacle entre nous.
(Pause, puis une inspiration.)
La réponse est oui.

Un éclat de rire brise le silence. Le doux murmure de Mulder s’efface. Scully sursaute et lève les yeux. Une voiture pleine de jeunes passe à toute vitesse. Fenêtres ouvertes, musique à fond, cris joyeux. L’insouciance, la jeunesse, une autre vie. Elle suit du regard la voiture qui s’éloigne, puis expire lentement. Le bruit s’efface.

Mais dans sa tête, une voix résonne, douce, lointaine, Melissa. Un souvenir aussi réconfortant que douloureux. Scully prend machinalement son téléphone, l’effleure du bout des doigts. Son souffle tremble légèrement au travers du vent qui fait danser les feuilles autour d’elle.

SCULLY (v.o.)
Quand j’ai commencé mes études de médecine, tout me paraissait évident...

ZOOM-IN

On entre dans son esprit, dans ses souvenirs.

INT. SALON DE MARGARET – NUIT (Flashback)

Scully et Melissa sont assises côte à côte sur le canapé. Un moment suspendu dans le temps.

SCULLY 
...J'avais l'impression de faire ce pour quoi j'étais faite. 
Et... À peine diplômé, je me suis rendu compte que j'avais fait fausse route. 
Maintenant, le FBI me semble évident, qui dit que je ne fais pas fausse route ?

MELISSA
Il n’y a pas de fausse route.
(Tendre.)
Ta vie est déterminée.
Si tu écoutes la voix de ton cœur, tu seras sur le bon chemin.

Scully secoue la tête et laisse échapper un léger rire.

SCULLY 
Arrête, on dirait une carte de vœux. 
(Pause) 
Je ne crois pas du tout au destin. Je crois que chacun doit trouver sa voie. 

Melissa 
Oui… à condition de ne pas confondre cette voie avec ce qui est vraiment important dans 
la vie.

Un silence.

Scully 
C'est-à-dire ? 

Melissa
 Les différentes rencontres que l'on peut faire en route.
Tu ne sais pas qui tu vas rencontrer quand tu seras au FBI.
Dans quel sens ta vie changera.
Ou...  dans quel sens, toi tu changeras la vie des autres.

Le silence flotte un instant…

J-CUT

Puis un téléphone sonne.

EXT. RUES DE GEORGETOWN – CONTINU (Présent)

Scully sursaute légèrement. Son regard est fuyant, perdu quelque part entre le passé et le présent mais le son la ramène brutalement à la réalité. Elle ferme les yeux puis regarde son téléphone dans sa main, comme si elle avait oublié l’avoir pris.

Le téléphone vibre de nouveau, l’écran s’illumine, elle fixe son nom affiché, Mulder, son pouce effleure le bouton pour répondre mais elle ne décroche pas. Son regard figé sur l’écran, les souvenirs s’infiltrent dans son esprit comme un courant qu’elle ne peut endiguer.

Mulder (v.o.) 
Tu m'as sauvé. 
Même si j'ai pu le trouver quelquefois pénible et frustrant, 
Ton maudit rationalisme scientifique m'a sauvée des centaines, des milliers de fois. 
Tu m'as obligé à être honnête, tu as fait de moi un homme sensé. 

Mulder (v.o.) 
Tu es ma constance... ma pierre de touche. 

Scully (v.o.) 
Et tu es la mienne.

Son regard est toujours figé sur l’écran quand deux jeunes femmes passent devant elle, souriantes, insouciantes. L’une d’elles ralentit et s’arrête. Elle observe Scully, intriguée par son immobilité, son air absent.

FEMME
Vous avez un problème avec votre téléphone ?

Scully relève légèrement la tête, comme si elle émergeait d’un songe.

SCULLY 
(perdue) 
Pardon ? 

La jeune femme esquisse un sourire bienveillant.

FEMME
Vous avez besoin d’appeler quelqu’un ?

Scully réalise qu’elle fixe son écran sans bouger. Elle inspire profondément, puis offre un sourire bref mais sincère.

SCULLY
Merci… Non, ça va. J’étais ailleurs.

Les deux femmes échangent un regard avant de reprendre leur marche, discutant à voix basse. Scully les suit du regard un instant. Elle soupire et range son téléphone dans la poche de son manteau. Elle se lève lentement et passe devant sa voiture, mais au lieu de monter à bord… Elle bifurque vers le parc. Son regard fixe le sol, suivant mécaniquement le sentier de gravier sous ses pas.

Puis… quelque chose change. Ses pas disparaissent. D’autres les remplacent. Ses souliers laissent place à des chaussures d’homme. Le gravier s’efface, remplacé par de l’asphalte. Le marcheur avance, sans hésiter puis, s’arrête face à UNE PORTE. Il l’ouvre.

MATCH CUT

INT. RESTAURANT – SOIRÉE (flashback)

Mulder pousse LA PORTE du restaurant et balaye la salle du regard. Scully, assise près d’une fenêtre, lui fait signe de la rejoindre. Il s’approche, esquissant un sourire.

MULDER
C’est un endroit sympa… C’est mon anniversaire ?

SCULLY
(Nerveuse)
J’ai reçu une bonne nouvelle et je voulais te l’annoncer en personne.

Une SERVEUSE arrive avec les menus.

SERVEUSE
Bonsoir, je m’appelle Alicia, je serai votre hôte ce soir.
Voulez-vous commencer par un apéritif ?

SCULLY
Un verre de vin blanc, s’il vous plaît.

MULDER
Une bière…  Une Shiner Bock.

La serveuse acquiesce et s’éloigne. Mulder, intrigué, pose ses coudes sur la table.

MULDER
Continue, Scully. Je suis curieux.

SCULLY
(Nerveuse)
J’ai trouvé une clinique de fertilité qui affirme que mes ovules sont viables.

Un long silence s’installe. Mulder la fixe, surpris, cherchant ses mots.

MULDER
Oh… Je ne m’attendais pas à ça.

Il détourne brièvement le regard, réfléchit, puis revient à elle.

MULDER
(Sceptique)
Quelle clinique ? Tu peux leur faire confiance ?
C’est quand même bizarre… Soudainement, tes ovaires sont viables ?

Scully recule légèrement, croise les bras sur la défensive.

SCULLY
J’ai eu le même doute. Mais…
Zeus Genetics est une clinique reconnue.
Pourquoi me mentiraient-ils ?

Mulder fronce les sourcils, son esprit en ébullition.

MULDER
Scully… Tu n’es pas une patiente comme les autres.
Tu as été enlevée, tu as un implant et tu travailles aux affaires non classées…
(Pause)
Il y a forcément une raison derrière tout ça.

Scully se crispe, détourne le regard. Mulder soupire et adoucit son ton.

MULDER
(Sincère)
C’est une excellente nouvelle… vraiment.
Je veux juste être sûr qu’ils ne jouent pas avec toi.

La serveuse revient avec leurs verres.

SERVEUSE
Je vous laisse un moment pour regarder la carte.

Elle s’éloigne.

Scully attrape son verre et boit une gorgée, cherchant à calmer son agitation.

SCULLY
Les tests montrent que plusieurs ovules sont viables.
On va tous les fertiliser et congeler les embryons restants…
Au cas où ça ne fonctionnerait pas du premier coup.

Mulder l’observe avec plus d’attention. Scully explique la procédure d’une voix rapide, presque mécanique.

SCULLY
J’ai déjà fait la sono-hystérographie et l’hystéroscopie pour vérifier l’état de ma muqueuse.
Tout est parfait. Avec un traitement à base de progestérone, les chances qu’un ovule fécondé se fixe sont bonnes.
On procédera à une ICSI, un seul spermatozoïde sera injecté dans chaque ovule mature.

MULDER
(Léger sourire)
Romantique.

Elle rit doucement, mais sa nervosité est palpable. Elle prend une nouvelle gorgée, plus longue. Mulder arque un sourcil.

MULDER
Il y a autre chose, pas vrai ?

Elle fixe son verre un instant, puis prend une profonde inspiration.

SCULLY
(Mal à l’aise)
Oui… mais c’est… délicat.

MULDER
Tu dois quitter le Bureau ?

SCULLY
(Surprise)
Non ! Non, Mulder.

Elle marque une pause, boit une nouvelle gorgée, puis reprend, d’un ton anormalement nerveux. Mulder la dévisage, inquiet.

SCULLY
(Sourire forcé)
Le processus peut prendre du temps, surtout si ça ne marche pas du premier coup.
Même si ça peut être difficile psychologiquement, ça ne m’empêche pas de travailler.
(Ironique)
Je suppose que c’est le bon côté de mon enlèvement…
Je n’ai pas besoin d’injections d’hormones pour stimuler mes ovaires.
Et ils n’ont pas à les prélever par une procédure invasive.

Mulder perçoit son malaise. Il prend doucement sa main, lui offrant un sourire rassurant.

MULDER
Qu’est-ce qui te tracasse ?

Scully baisse les yeux, inspire profondément.

SCULLY
(Soupir)
J’ai besoin d’un donneur.

Il se fige et retire involontairement sa main. Elle esquisse un sourire timide, presque gênée.

SCULLY
Je préférerais ne pas avoir recours à un donneur anonyme…

Elle marque une pause. Mulder se redresse sur sa chaise, son regard ancré au sien.

SCULLY
(Hésitante)
Mulder… J’aimerais…
(Pause)
Serais-tu ouvert à l’idée d’être mon donneur ?

Hors champ, un téléphone portable sonne.

J-CUT

EXT. RUE DE GEORGETOWN – CONTINU (Présent)

Son cellulaire sonne à nouveau. Elle fixe l’écran un instant, hésitante, puis décroche enfin. Elle marche lentement, le bruissement des feuilles agitées par le vent capte momentanément son regard fatigué.

SCULLY
Maman…?

MARGARET (v.o.)
Dana? Est-ce que tu vas bien ?
(Pause)
Fox m'a appelée, il a essayé de te joindre. Il pensait que tu étais venue me voir.

Scully s’arrête net. Son front se plisse.

SCULLY
Mulder t'a appelé ?
(Pause)
Je vais bien, je suis juste sortie marcher.

Elle lève les yeux vers le parc, quelques silhouettes errent sous les réverbères. Un couple marche main dans la main et un joggeur passe en coup de vent, une soirée banale en apparence.

MARGARET (v.o.)
Il n’a pas dit pourquoi il pensait que tu étais venue me voir…
(avec douceur)
Tout va bien, Dana ?

Scully ferme brièvement les yeux et inspire profondément.

SCULLY
Je vais bien. J’avais juste besoin de calme pour réfléchir…
(Pause)
La semaine a été difficile.

Margaret ne répond pas tout de suite. Scully devine son inquiétude.

MARGARET (v.o.)
Pourquoi ne viendrais-tu pas me voir ?

Scully esquisse un sourire triste, secoue doucement la tête.

SCULLY
Il est tard… Je te verrai bientôt, je te le promets.
(Soupire)
Bonne nuit, Maman.

Elle raccroche lentement et reste un instant immobile. La brise nocturne s’intensifie et fait voleter quelques mèches de ses cheveux roux. Un frisson la parcourt, d’un geste automatique, elle déverrouille la portière de sa voiture.

Avant de monter, elle remarque un nouveau message sur son répondeur. Elle hésite. Puis appuie sur le bouton pour écouter.

MULDER (v.o.)
Hé, Scully… C'est moi. Je commence à m’inquiéter.
S’il te plaît, appelle-moi…
(Pause)
Je ne tiens plus en place. Je vais t’attendre chez toi.

Elle ferme les yeux.

CUT-TO

EXT. TERRAIN DE BASEBALL – NUIT (Flashback)

(LE GRAND JOUR – 6x19)

Dans les gradins, Scully est assise, le regard perdu sur le terrain déserté. Elle respire l’air frais de la nuit, heureuse, légère. Puis, elle observe Mulder qui accompagne un jeune garçon jusqu’à la voiture de ses parents. Il se penche à la fenêtre côté passager, échange quelques mots avec le conducteur.

MULDER
(Souriant)
À bientôt.

Merci encore, ton fils est une star.

Il recule, tape doucement sur le toit de la voiture alors qu’elle démarre. Il reste un instant à les regarder partir, un sourire attendri sur les lèvres, puis se tourne vers Scully et la rejoint dans les tribunes. Il est enjoué, léger, encore porté par l’adrénaline du jeu.

SCULLY
(Sourire en coin)
Mignon, gentil garçon.

Mulder s’installe à côté d’elle, un peu trop près, leurs épaules se touchent. Le banc de bois grince sous son poids.

MULDER
Ce gamin est incroyable. Toujours partant pour tout.
C’est notre porteur d’eau. Il suit son père quand on joue au basket.

Il s’étire, puis bascule légèrement la tête en arrière. La brise nocturne glisse sur sa peau, il ferme brièvement les yeux, savoure le calme puis, lève la tête vers le ciel.

MULDER
(Rêveur)
Admets que tu as aimé ça...

Que tu n’avais rien de plus urgent et utile à faire que de venir profiter de cette belle nuit étoilée…


Il tourne légèrement la tête vers elle, un sourire espiègle aux lèvres.

MULDER 
(Séducteur) 
Tout en recevant une leçon de baseball de ton charmant partenaire. 

Il colle sa tête contre l'épaule de Scully et sourit. Elle lui rend son sourire et hausse les sourcils, amusée.

SCULLY
Je dois admettre, Mulder, que le temps est magnifique.

Elle rit doucement, puis son sourire s’efface légèrement. Elle baisse les yeux vers le sol.

SCULLY
(Plus bas)
Non, sérieusement… Merci. J’en avais besoin.

Mulder se redresse légèrement, capte le changement dans son ton.

MULDER
(Doucement)
Je sais…

Il l’observe en silence, puis pose enfin la question qui le hante depuis longtemps.

MULDER
Pourquoi as-tu abandonné ?

Scully relève la tête, prise de court.

MULDER
Tu envisageais une autre FIV quand on était sous couverture…

Elle soupire, détourne les yeux vers le terrain vide puis son regard s’accroche sur ses mains jointes.

SCULLY
(Voix basse)
Je ne sais pas… Ça me fait peur.

Elle passe une main distraite sur son pantalon, cherche ses mots.

SCULLY 
La première fois… c’était difficile…  
J’ai eu des visions d’Emily… 

Elle s’interrompt, prend une inspiration et regarde au loin.

SCULLY

(Hésitante)
C’était terrifiant, Mulder. Parce que je ne me reconnaissais plus…
Je ne me suis jamais sentie aussi vulnérable.

Le vent s’engouffre doucement entre les gradins, faisant claquer un panneau publicitaire abandonné.

MULDER
Tu n’aurais pas dû accepter d’aider les Kernofs…

Scully relève les yeux, surprise.

SCULLY
Je l’ai fait pour le Père McCue.

MULDER
(Soupire, pensif)
C’est arrivé au mauvais moment…

Il secoue la tête et se redresse, l’air contrarié.

MULDER
Je ne savais même pas que la FIV n’avait pas fonctionné…
Tu aurais dû me le dire.

Scully détourne légèrement le regard, mordille sa lèvre inférieure avant de parler.

SCULLY
(Sincère)
Oui, je suis désolée.

Elle replace nerveusement la chaîne de sa croix.

SCULLY

(Voix basse)
Je ne voulais pas que ça impacte notre travail.

Mulder l’observe avec douceur et se souvient de ses mots.

MULDER
(Murmure)
Que ça crée un obstacle entre nous…

Il ferme les yeux une fraction de seconde avec regret.

MULDER
(Soupir)
Je n’aurais pas dû dire ça.

Il marque une pause.

MULDER
Scully, si tu ne t’appuies pas sur moi…
Tu laisses cette FIV se mettre entre nous.

Elle relève les yeux, croise son regard. Il ne la quitte pas des yeux.

MULDER
C’est une question de confiance.

Un silence s’étire. Elle joue nerveusement avec une brindille trouvée sur le banc, avant de la lâcher.

SCULLY

(Soupir)
J’y réfléchis encore.

Elle se redresse et croise les bras.

SCULLY
J’attends le bon moment…
C’est difficile.

Mulder garde le silence, hoche doucement la tête, pensif. Un coup de vent soulève un tourbillon de poussière sur le terrain. Il prend une profonde inspiration, hésite. Puis, avec une sincérité désarmante:

MULDER 
Je veux que tu saches que je suis là pour toi… 
Si tu veux réessayer. 

Scully reste immobile, elle sent le poids de chaque mot. Elle lève les yeux et esquisse un sourire fragile.

CUT

FADE-IN

INT. SALON DE MULDER – NUIT (Flashback)
APRÈS "RÉCONFORT"

Mulder et Scully sont blottis sur le canapé, bercés par leur respiration paisible et la chaleur rassurante de l’autre.

Scully, les paupières closes, la tête contre son torse, semble endormie. Mais ses doigts effleurent distraitement son bras, un geste inconscient, presque protecteur.

MULDER 
(Murmure, à demi endormi) 
Tu devrais essayer à nouveau… 

Scully ouvre les yeux, surprise. Son corps se fige légèrement contre lui. Elle relève doucement la tête pour le regarder, cherchant à capter son expression. Mulder garde les yeux fermés, serein.

Un silence suspendu.

Il inspire profondément, son torse se soulève sous elle. Puis, il poursuit, sa voix chargée d’une émotion retenue.

MULDER 
(Presque endormis) 
Je sais que ça peut sembler étrange, surtout maintenant… 


Scully repose lentement sa tête contre son torse, sans un mot, craignant de le réveiller.

MULDER 
(Murmure, sincère) 
Te donner un enfant… 
Ce serait la seule chose qui donnerait un sens à ma vie. 

Il baisse la tête et presse ses lèvres contre ses cheveux, sans ouvrir les yeux. Un geste doux. Il ne s’attend pas à une réponse. Son murmure se dissout dans la nuit, suspendu entre l’éveil et le sommeil, une sincérité brute qui s’accroche à l’obscurité.

CUT-TO

INT. VOITURE DE SCULLY – RUES DE GEORGETOWN – CONTINU (Présent)

Scully est assise dans sa voiture, ses doigts crispés autour du volant. Une larme solitaire glisse lentement sur sa joue. Elle ferme les yeux un instant, comme si Mulder venait tout juste de prononcer ces mots. Des mots qui résonnent en elle. Une prière silencieuse. Une prière non exaucée.

SCULLY
(voix basse, brisée)
Tu vas être tellement déçu…

Elle inspire profondément et met le contact. Le moteur ronronne doucement, brisant le silence de la nuit.

La voiture s’éloigne, ses phares disparaissant dans l’obscurité.

CUT

Chapter 4: La première fois.

Summary:

Une dernière tentative de devenir enceinte, après l'échec de son IVF.

Chapter Text

Après PER MANUM 8x13

*Ce Flashback vient après Theef : 7x14

INT. SALON DE SCULLY – SOIRÉE

Mulder presse doucement son front contre celui de Scully. Elle ferme les yeux tandis que des larmes roulent librement sur ses joues.

MULDER
Il faut toujours croire aux miracles.

Elle hésite un instant, puis soupire et, sans prévenir, glisse une main sur sa nuque et l'attire contre elle. Elle embrasse sa joue, puis son cou, dans un geste profondément tendre. Mulder l’enlace plus fort, plus étroitement, comme s’il pouvait la protéger de tout ce qu’elle endure.

SCULLY
(dans un soupir)
Je veux essayer de nouveau.

Ses lèvres glissent le long de sa mâchoire, puis de sa joue. Dans un dernier souffle d’hésitation, elle dépose un baiser léger, fragile et silencieux sur ses lèvres. Elle garde les yeux baissés, incapable de le regarder en face, et avant que la peur ou le doute ne la rattrapent, elle se détache et se dirige vers sa chambre.

Mulder la regarde partir, immobile, traversé par un mélange de peine, de tendresse et d’une pointe de panique. Puis, lentement, il la suit.

INT. CHAMBRE DE SCULLY – SOIRÉE

Scully referme lentement les rideaux, assombrissant davantage la pièce déjà plongée dans la pénombre rassurante de la nuit. Lorsqu’elle se retourne, Mulder est immobile à quelques pas d’elle, elle soutient son regard un instant, puis baisse légèrement les yeux, prise d’un doute fugace.

SCULLY
(murmure, vulnérable)
Je suis désolée de te faire subir ça…

Sans attendre, il comble la distance et la prend dans ses bras. Son étreinte est chaleureuse et rassurante.

MULDER
(tendrement)
Tu sais que je ferais n’importe quoi pour toi, Dana.

Scully ferme les yeux et laisse ses bras glisser autour de sa taille puis se serre contre lui.

MULDER
Mais j’aimerais que ce soit différent.
(pause, murmure)
Tu mérites tellement mieux que de chasser les extraterrestres avec un partenaire cinglé…
(avec regret)
Tu mérites quelqu’un qui… Qui t’offre une vie normale.

Elle se détache légèrement et le regarde droit dans les yeux, avec sincérité.

SCULLY

Tu n’es pas un prix de consolation, Mulder.
(elle hésite)
Je veux porter ton enfant.

Il reste silencieux, troublé, le souffle coupé par l’émotion. Puis, il effleure sa joue du bout des doigts, essuyant une larme qu’elle n’a pas senti couler. Il glisse sa main sous son menton et l’oblige doucement à relever la tête. Il l’embrasse tendrement, immobile, suspendue dans l’évidence. Mais Scully n’hésite plus, elle l’embrasse de nouveau, cette fois, ses intentions sont claires.

Ils reprennent leur souffle, leurs regards se retrouvent, puis leurs fronts se joignent dans un geste de confiance absolue. Mulder glisse doucement ses mains sur ses épaules puis le long de ses bras, et d’un geste sensuel, il retire sa veste. Elle la récupère et la pose sur une chaise à côté du lit.

Sans un mot, elle retire les coussins du lit, comme si elle voulait que tout se passe simplement, naturellement. Elle se retourne et lui tend la main. Il l’observe, un instant, comme s’il voulait graver ce moment en lui. Il prend sa main, elle l’invite dans son lit.

Ils s’allongent lentement un à côté de l’autre, Mulder ne bouge pas, il craint de briser l’instant. Avec une infinie douceur, elle glisse ses doigts contre son front et replace une mèche de cheveux. Il lui sourit tendrement.

SCULLY 
(Murmure) 
Je t'aime. 

Mulder esquisse un léger sourire, surpris et touché. Il hoche doucement la tête puis se penche à son oreille, son souffle chaud caressant sa peau.

MULDER
(dans un murmure tendre)
Et tu sais que je t’aime.

Un tremblement la traverse lorsqu’il glisse ses lèvres dans le creux de son cou. Elle ferme brièvement les yeux, frémissant sous la chaleur de sa bouche sur sa peau, et passe une main dans sa nuque, l’attirant un peu plus contre elle. Sa réaction n’échappe pas à Mulder, et ce frémissement involontaire l’émeut plus qu’il ne l’aurait imaginé. Il l’embrasse, lentement, profondément, un baiser qui semble durer une éternité.

Il glisse une main sous son pull, effleurant le bas de son dos, savourant la douceur de sa peau sur ses doigts. Mais il s’arrête, un léger soupir lui échappe, il recule légèrement et la regarde avec hésitation.

MULDER
(dans un souffle)
Je suis nerveux.

Scully frôle sa joue avec ses lèvres, un geste rassurant puis, un sourire tendre se forme au coin de ses lèvres.

SCULLY
(dans un murmure sincère)
Moi aussi.

Leurs regards se croisent, lentement, elle glisse ses mains sous son t-shirt et caresse son torse, l’encourageant à poursuivre. Mulder le retire. Elle effleure sa clavicule avec douceur, suivant du bout des doigts la cicatrice sur son épaule.

MULDER
(taquin)
Tu as laissé ta marque sur moi.

Elle esquisse un sourire et humecte légèrement ses lèvres, son regard s’assombrissant d’un désir à peine contenu. Il frôle sa bouche, puis glisse ses mains sous son pull avant de le lui enlever. Lorsque le tissu passe au-dessus de sa tête, sa croix s’y accroche brièvement. Scully tente de la décrocher, mais Mulder l’aide avec délicatesse, manipulant la chaîne comme un trésor fragile. Doucement, il repose la croix sur sa poitrine et laisse ses doigts effleurer la peau au-dessus de ses seins. Scully l’observe, puis se redresse et tend ses mains vers sa chaîne pour la retirer.

MULDER
(murmure, suppliant)
S’il te plaît… garde-la.

Elle s’arrête, intriguée.

MULDER
Elle fait partie de toi. Elle ne te quitte jamais…

Il marque une pause, un sourire fugace au coin des lèvres.

MULDER 
Même dans mes rêves les plus fous. 

Scully arque un sourcil, amusée.

SCULLY
(taquine, chuchotant)
Mulder…
Y a-t-il autre chose que je devrais savoir ?

Il ne répond pas tout de suite, laissant son regard glisser brièvement vers sa poitrine avant de baisser lentement la bretelle de son soutien-gorge et embrasse la peau nouvellement dévoilée. Elle frissonne sous le contact. Il effleure son sein à travers le tissu, alors, dans un mouvement fluide, elle dégrafe son soutien-gorge, le laissant tomber. Il l’observe, ses yeux brillant d’une émotion indéchiffrable. Puis, doucement, il la serre contre lui, savourant la chaleur de son corps, peau contre peau.

Leurs mains, d’abord hésitantes, commencent à explorer avec plus d’assurance et plus d’intimité. Scully laisse ses doigts glisser le long de son torse, puis sur son ventre, avant de défaire le bouton de son jean. Mulder la regarde, captivé, incapable de détacher ses yeux des siens. Il retient son souffle, sentant son désir monter, brut, inévitable. Mais il ne bouge pas. Il attend… qu’elle fasse le dernier pas.

ZOOM-OUT

INT. CUISINE DE SCULLY – PLUS TARD

Les premières lueurs du matin filtrent à travers la fenêtre, projetant des ombres rassurantes sur le sol. Scully, enveloppée dans une robe de chambre blanche, se verse un verre d’eau. Elle s’appuie contre le comptoir, le regard perdu, absente.

D’un pas hésitant, Mulder entre dans la cuisine, vêtu seulement de ses sous-vêtements. Il l’observe un instant avant de briser le silence.

MULDER
(moqueur, faussement sérieux)
Scully… Je peux te demander un service ?

Il marque une pause et prend une inspiration exagérée.

MULDER
S’il te plaît, n’utilise plus jamais mon prénom.

Scully fronce les sourcils, surprise, confuse, encore dans ses pensées.

SCULLY
Oui… Je sais… Je suis désolée.

Mulder s’approche un peu plus, son ton devient plus sérieux, mais teinté d’amusement.

MULDER
Sauf si tu veux que je vienne en un temps record.

Il esquisse un sourire timide, presque gêné.

MULDER
Mon Dieu, Scully… Je n’aurais jamais cru que mon prénom pouvait être aussi sexy.

Scully arque un sourcil, un sourire en coin, l’air faussement innocente.

SCULLY
(taquine)
D’accord, promis… Fox!

Mulder roule des yeux, amusé, et attrape doucement le verre d’eau qu’elle tient. Il boit une gorgée avant de s’appuyer contre le comptoir à côté d’elle.

Le silence s’installe.

Scully fixe les ombres sur le sol, son esprit dérive de nouveau. Mulder l’observe, son sourire s’efface légèrement.

MULDER
(inquiet, doucement)
Tu vas bien ?

Scully met un instant à répondre et sans le regarder, d’une voix basse et distante :

SCULLY
Je crois…

Elle soupire, le regard toujours fixé sur le sol.

SCULLY 
Si ça n’a pas fonctionné… ça va être encore plus difficile, après… 
(Une pause. Un murmure) 
Cette nuit…

Un silence flotte. Mulder capte son malaise et tente de détendre l’atmosphère.

MULDER
(l’air faussement sérieux)
Eh bien… Je pense que ce sera difficile quoi qu’il arrive.

Scully sort de ses pensées, il esquisse un sourire tendre. Il attend une seconde, puis :

MULDER
(avec douceur)
Tu veux que je parte ?

Elle secoue lentement la tête.

SCULLY
(hésitante)
Tu veux partir ?

Il l’observe un instant, puis secoue la tête à son tour. Son regard se fait plus sérieux.

MULDER
(hésitant)
Est-ce que… ça peut avoir fonctionné ?

Scully inspire profondément, avant de répondre.

SCULLY
(résigné)
Biologiquement… non.

MULDER
(calme, posé)
Nous avons été témoins de beaucoup de choses inexplicables, Scully.

Elle lève les yeux vers lui, accablé.

SCULLY 
(doucement) 
Il n’y a rien de paranormal cette fois, Mulder. 
(Pause.) 
C’est juste ce que c’est… La réalité. 
(Elle soupire) 
Je devrais peut-être faire la paix avec ça. 

Un long silence s’installe. Puis, sans prévenir, Mulder rit doucement. Scully fronce les sourcils et hausse les épaules, intriguée.

MULDER 
(moqueur, léger) 
Tu me demandes d’abandonner ? 
Tu me connais mieux que ça, Scully. 

Scully le dévisage, et en voyant l’éclat enfantin dans ses yeux, la légèreté sincère de son sourire, elle sent peu à peu sa mélancolie s’effacer. Elle lève les yeux au ciel, mais un sourire naît malgré elle sur ses lèvres puis, elle croisant les bras, sarcastique,

SCULLY 
Oh… Je vois… 
(Pause) 
Tu es déjà en train de planifier… 
(Ironique) 
Mulder et sa dernière croisade : à la recherche des ovules perdus.

Il grimace, faussement dégouté, avant d’éclater de rire.

MULDER
(moqueur)
Wow… Dit comme ça, ça sonne terriblement glauque.

Scully éclate d’un rire bref.

MULDER
(joueur)
Eh bien… Je ne vais pas commencer ma croisade…

Il jette un coup d'œil vers la lumière du matin qui éclaire doucement la cuisine.

MULDER
… aussi tôt.

Elle lève un sourcil, mi-amusée, mi-curieuse. Il tourne la tête vers elle, un sourire en coin.

MULDER
Mais je connais au moins un million de petits gars qui aimeraient chercher ces ovules perdus.

SCULLY
(taquine, joueuse)
Et si tes petits gars étaient des filles ?

Mulder sourit, comme s’il ne s’était jamais posé la question.

MULDER
(surpris, sincère)
C’est ce que tu préfères ?

Elle le regarde un instant, son regard doux et serein, avant de répondre.

SCULLY
(doucement, sans hésiter)
Je serais heureuse dans les deux cas, Mulder.

Un silence s’installe, Mulder réfléchit, comme si la portée de cette nuit lui apparaissait pleinement pour la première fois. L’idée qu’il pourrait, peut-être, devenir père ne lui avait jamais semblé aussi réelle. Il inspire légèrement, un éclat nouveau brillant dans son regard, puis, lentement, il lui fait face. Heureux. Sans un mot, il l’embrasse d’un baiser doux, naturel, empli d’une promesse silencieuse.

CUT

Chapter 5: Margaret

Summary:

Scully discute avec Margaret.

Chapter Text

Scène manquante entre "Une approche alternative" (scène #12 / 36:35) et "Lâcher prise" (scène #13 / 37:00) – Épisode : Existences (7x17)

INT. CUISINE DE MARGARET SCULLY – SOIRÉE

Les restes du repas traînent encore sur la table, mêlés à plusieurs albums photo ouverts. Margaret débarrasse les assiettes tout en jetant un regard discret à sa fille qui tient une vieille photo de famille entre ses doigts, l’air perdu, complètement absorbée par ses pensées.

MAGGIE
(doucement)
Café ou thé ?

Elle se tourne vers elle, mais Scully ne réagit pas.

CUT TO

INT. CUISINE DE SCULLY – JOUR--flashback –

(Le Chemin de la Bénédiction 3x01)

 

Melissa est assise à la table alors que Scully se tient debout près d'elle.

MELISSA 
De quoi as-tu si peur, Dana ?  
Tu as peur d'apprendre quelque chose sur toi-même ?  
Je veux dire... Que tu refuses avec tant de force, qu'il puisse y avoir une autre explication 
que ta vision scientifique et rationnelle du monde.  
C'est comme si tu avais perdu toute intuition personnelle. 
Ta vision est déformée par toutes les peines et les peurs que tu as accumulées. 
Tu es comme entouré de murs qui étouffent tes sentiments.  
Et la mémoire de ce qui s'est passé.

Elle rejoint Scully et pose une main sur le bras de sa sœur.

CUT-TO

INT. CUISINE DE MARGARET SCULLY – CONTINU- retour au présent –

MAGGIE
(doucement)
Dana ?

Scully revient brusquement à la réalité. Elle prend une inspiration discrète, puis comprend enfin la question.

SCULLY
Café.

Margaret l’observe un instant avant d’allumer la bouilloire.

MAGGIE
Tu es sûre que tout va bien ?

Agacée, esquissant un léger sourire forcé.

SCULLY
Oui, maman.

Margaret se concentre sur le bruit de l’eau qui chauffe avant de reprendre, d’une voix plus douce.

MAGGIE
Et Fox, comment va-t-il ?

Scully relève les yeux, légèrement surprise.

SCULLY
Mulder va bien.

Margaret revient vers la table et s’assoit à côté d’elle. Elle observe sa fille avec attention.

MAGGIE
Tu sembles ailleurs…
(pause)
Pourquoi ressortir toutes ces photos ?
Ce n’est pas ton genre d’être nostalgique.

Scully baisse les yeux vers une photo de Melissa et elle, adolescentes, sous un soleil d’été. Elle caresse du pouce le bord du cliché.

SCULLY
Melissa me manque…

Margaret pose une main réconfortante sur celle de Scully.

MAGGIE
Elle aurait trouvé un moyen de te faire parler.
(léger sourire)
Elle savait toujours quoi dire.

Scully esquisse un petit sourire triste.

MAGGIE
Mais tu sais que tu peux me parler, Dana.
J’ai toujours respecté ta vie privée…
(pause)
Mais, tu m’inquiètes.

Elle serre légèrement la main de sa fille.

MAGGIE
Est-ce que tu vas bien ?

Scully hésite, puis inspire profondément.

SCULLY
Il s’est passé beaucoup de choses ces derniers temps…
Je ne sais pas vraiment quoi en penser.
(pause)
Je ne sais pas quoi te dire, maman.

MAGGIE 
(Bienveillante) 
Commence par le début. 

Un silence. Puis Scully lâche enfin ce qui la trouble.

SCULLY
Je t’ai dit que je suis devenue stérile après mon enlèvement.

Margaret acquiesce, son expression s’adoucissant, comme si elle sentait où cela menait.

SCULLY
Je ne sais toujours pas comment… mais à mon insu, mes ovules ont été utilisés pour créer Emily.

Margaret serre de nouveau sa main.

SCULLY
Peu de temps après, j’ai appris que mes ovaires avaient été préservés…

Sa voix se brise légèrement.

SCULLY
Que j’avais encore une chance de tomber enceinte par FIV.

MAGGIE 
(Touché) 
Oh, Dana… 

Scully inspire un grand coup, comme pour contenir ses émotions.

SCULLY
Mais la procédure n’a pas fonctionné.

Elle lutte contre la douleur qui menace de l’envahir.

SCULLY
(Presque inaudible)
Ça n’a pas marché.

Margaret se lève instinctivement, prête à la prendre dans ses bras. Mais Scully l’arrête d’un geste. Elle reste près d’elle et caresse son épaule.

SCULLY
(avec retenue)
Ce n’est pas grave.

Elle inspire, tente un sourire qui vacille.

SCULLY
J’ai fait la paix avec ça…

Elle détourne le regard sur le point de craquer.

SCULLY
Mais je ressens un vide.

Margaret s’assoit lentement.

SCULLY
Ce n’est pas seulement l’absence d’un enfant qui est difficile à affronter.
C’est tout ce qui vient avec.

Margaret hoche la tête, comprenant sans qu’elle ait besoin d’en dire plus.

Un silence.

Puis, doucement :

MAGGIE
Il y a peut-être une autre solution.

Scully secoue la tête.

SCULLY
Pas avec mon travail.

MAGGIE
Peut-être qu’il est temps de faire autre chose…

Elle marque une pause, puis l’observe attentivement.

MAGGIE
Quelque chose qui ne t’empêcherait pas d’être mère.

Scully relève doucement les yeux.

MAGGIE
Qu’en pense Fox ?

Scully détourne légèrement le regard, mal à l’aise.

SCULLY
Maman… Mulder est…

Elle hésite, cherche ses mots puis se ravise dans un soupir.

 

SCULLY 
(Résilié) 
Je ne sais pas. 

Margaret sourit légèrement et se lève pour aller chercher les cafés.

MAGGIE
Tu te souviens comment Melissa nous parlait sans cesse des garçons pour qui elle avait le béguin ?

Elle revient à la table, posant doucement une tasse devant Scully.

MAGGIE
Parfois, elle se désintéressait d’eux avant même qu’on ait eu la chance de les rencontrer.

Scully fronce légèrement les sourcils.

SCULLY
Où veux-tu en venir ?

MAGGIE 
(Souris, pensive) 
Vous êtes tellement différente... 
Tu n’as jamais ramené de petit ami à la maison. 

Scully hausse les épaules.

SCULLY
Et… ?

MAGGIE
En général, j’entends parler de tes relations quand elles sont terminées.

Tu n’as jamais eu de relation que tu peux vivre librement.

Tu ne peux tout simplement pas. Professeurs, hommes mariés, collègues …

SCULLY 
(Amer) 
Ce n’est pas très flatteur… 

Elle marque une pause, réfléchis puis, laisse échapper un léger rire coupable.

SCULLY
Mais c’est drôle… J’ai revu Daniel récemment.

Elle joue distraitement avec le rebord de sa tasse.

SCULLY 
Je me demande ce qu’aurait été ma vie si j’étais restée avec lui. 
Si j’ai fait fausse route. 

Margaret secoue doucement la tête.

MAGGIE 
Tu aurais une relation normale, je suppose… 
Une vie totalement différente… qui ne te conviendrait pas.

Un silence lourd s’installe comme si les deux femmes savaient qu’elles empruntaient une pente glissante.

SCULLY
(hésitante)
Tu crois que mon désir n’est pas légitime ?

MAGGIE 
(Avec douceur) 
Ne repousse pas ce que tu as déjà. 

Scully ne répond pas, d’abords vexé puis elle jette un léger coup d’œil a la photo de Melissa, perdu dans ses pensées.

MELISSA (v.o.) 
Comme si tu avais perdu toute intuition personnelle. 
Déformée par les peurs que tu as accumulées, entouré de murs qui étouffent tes 
sentiments.  

Elle reprend conscience, le regard embrouillé.

SCULLY
C’est compliqué avec Mulder…

Margaret lui prend la main.

MAGGIE 
(Confidente) 
Une relation est compliquée quand nous la rendons compliquée. 
(Pause) 
Garde ton cœur et ton esprit ouverts, ma chérie.

Elle sourit doucement.

MAGGIE
Fox t’aime, et votre relation est à ton image.

Scully baisse la tête, pensive…

Puis, elle sourit.

SCULLY 
Tu as raison, maman… 
(Elle rit doucement.) 
Tu peux être aussi agaçante que Melissa.

CUT

 

Chapter 6: Les jeux sont fait.

Summary:

Un nouveau cap est franchi dans leur relation. Il est temps pour eux de faire le point et de discuter.

Chapter Text

Après ALL THINGS (7x17)

INT. CHAMBRE DE MULDER – SOIRÉE

Mulder dort paisiblement, la lueur de la fenêtre projette des ombres dansantes sur son torse nu. Dans l’embrasure de la porte, Scully l’observe, un léger sourire aux lèvres, bercée par sa respiration régulière et réconfortante. Elle soupire, hésite un instant, incapable de se résigner à partir. Sans bouger, à moitié éveillé, les yeux encore clos, Mulder brise le silence.

MULDER 
(endormi, murmure) 
Qu'est-ce que tu fais, Scully ? 
(Pause, taquin) 
Tu es venue pour me rejoindre… ou pour me tuer ? 

Scully sourit sans répondre.

MULDER
Ok… maintenant, tu me fais peur.

Son sourire s’efface légèrement, remplacé par une lueur d’interrogation.

SCULLY
(soupire)
Je réfléchis…

Mulder entrouvre un œil, la contemple avant de s’asseoir, un sourire espiègle au coin des lèvres.

MULDER
Tu réfléchis, vraiment ?

SCULLY 
J’essaie d’interpréter les signes. 
(Pause, troublée.) 
Je ne sais pas… J’espère prendre la bonne direction. 

Son sérieux le ramène doucement à la réalité. Mulder s’étire légèrement, se réveille pour de bon et la fixe avec tendresse à travers la pénombre de la chambre.

MULDER 
Il n’y a qu’une seule direction, Scully. 
Tu peux essayer d’analyser chaque détail, mais à la fin, tout se résume à un choix. 
(Pause.) 
C’est bien ce que tu m’expliquais, plus tôt ?

Elle baisse brièvement les yeux, incapable de nier l’évidence.

MULDER
Le reste n’est que regret.

Elle lève aussitôt la tête et lui répond sans réfléchir, comme si la question attendait depuis longtemps.

SCULLY
Tu as des regrets, Mulder ?

Il esquisse un sourire et s’amuse à ajuster les couvertures, comme s’il voulait gagner du temps. Puis, il se racle doucement la gorge.

MULDER
Tu veux dire… à propos de nous ?

Il marque une pause, bien qu’il sache qu’elle ne répondra pas.

MULDER 
Non… Non, je n’en ai pas, Scully. 
Notre peur de l’intimité était justifiée. Nous avions tellement à perdre. 

Il marque un temps et cherche ses mots.

MULDER 
Mais maintenant… 
(Voix plus douce) 
Qu’on le veuille ou non, nous sommes plus que des collègues, plus que des amis… et tu le sais. 
C’est un acte de foi, et je crois que nous sommes prêts. 
Du moins… je sais que je le suis.

Cette fois, il attend une réplique, mais Scully reste immobile. Son silence l’oblige à poursuivre.

MULDER 
À mon avis, nos choix nous ont conduits exactement là où nous devons être. 
(Il soupire, pensif.) 
Je ne veux plus prétendre que mes sentiments pour toi ne sont pas réels. 

Il plonge son regard dans le sien.

MULDER 
Et… j’aimerais que mes choix puissent aller dans ce sens. 

Scully ne bouge pas, pétrifiée entre surprise et émotion pure. Il rit nerveusement.

MULDER
C’est le signe que tu attendais ?

Elle esquisse un sourire timide, décontenancée par tant d’honnêteté.

SCULLY
(nerveuse)
Je suis sans voix… Mulder.

MULDER
(petit rire)
Il est tard… j’essaie de te garder éveillée.

Lentement, elle avance vers le lit, sans jamais le quitter des yeux, comme si elle craignait qu’il ne disparaisse dans un rêve. Elle retire sa veste, Mulder soulève les couvertures et l’observe avec un sourire satisfait tandis qu’elle défait lentement sa jupe. Elle se glisse sous les draps, et sans attendre, il l’embrasse. Il la serre contre lui, enfouit son visage dans son cou, inspire son parfum comme s’il venait enfin de rentrer à la maison. Scully sourit doucement, comprenant parfaitement ce qu’il ressent.

SCULLY
(Murmure)
Pourquoi c’est si difficile… alors que c’est tellement évident quand je suis dans tes bras ?

Mulder perçoit son besoin d’être rassurée. Il mordille légèrement sa lèvre en souriant, résolu à lui laisser tout l’espace dont elle a besoin.

MULDER
(chuchote)
Je comprends ce que tu ressens.

Elle se blottit contre lui, confortablement. Après un moment, il reprend d’une voix plus grave.

MULDER 
Quand j’étais dans le coma… 
Je pouvais entendre les pensées.

Les gens ne disent pas ce qu’ils pensent, et souvent, les mots ne traduisent pas leurs sentiments.

Scully lève les yeux vers lui. Il l’embrasse tendrement.

MULDER 
Mais pas toi, Dana. 
Tu étais honnête. 

Il l’embrasse de nouveau.

MULDER 
Je sais que tu es partagée… 
(Il murmure) 
J’ai ressenti ton amour, mais aussi ta peur de perdre ton intégrité. 
(Il lui chuchote à l’oreille.) 
Je ne veux pas que tu perdes ta lucidité. C’est ta force, et j’en ai besoin. 

Scully ferme les yeux un instant et le serre contre elle, profondément émue.

MULDER
Mais tu dois avoir confiance en nous.

Elle le dévisage, incapable de trouver les mots. Alors, elle l’embrasse, un baiser doux, chargé de mille choses qu’elle n’arrive pas à exprimer.

SCULLY 
(soupire) 
Je suis en paix… ici, avec toi, Mulder. 
Mais…

Avant qu’elle ne termine, il capture ses lèvres dans un autre baiser puis, son regard devient plus charmeur.

MULDER 
(murmure contre sa peau) 
Nous aurons notre enquête… professionnels… 
(Espiègle) 
Pas du tout attirés.

Elle rit doucement tandis qu’il dépose un baiser doux juste sous son oreille, puis descend lentement, ses lèvres effleurant chaque parcelle de peau avec une précision maîtrisée. Scully frissonne et tente un instant de garder le contrôle, mais ses soupirs la trahissent. Elle ferme les yeux, passe instinctivement une main dans sa nuque et agrippe à ses cheveux.

 Mulder sourit contre sa peau, satisfait de sa réaction. Il effleure sa clavicule, remonte vers l’angle de sa mâchoire, puis capture de nouveau ses lèvres dans un baiser profond.

MULDER
(taquin, riant doucement)
Tu pourras prétendre que je n’ai aucun effet sur toi.

Elle rit nerveusement, encore sous l’effet de ses caresses.

MULDER 
Puis… On continue à résoudre des crimes… 
(Pause, sourire.) 
… ou pas.

Elle retire son pull, un sourire mesquin au coin des lèvres.

SCULLY
(murmure, taquine)
Ensuite ?

Mulder baisse les yeux vers sa poitrine et frôle le tissu de son soutien-gorge.

MULDER
(sourire amusé)
Juste nous deux.

SCULLY
(chuchote, malicieuse)
Pour faire quoi exactement ?

Joueur, il glisse la bretelle de son soutien-gorge et s’arrête, la laissant cogiter.

SCULLY
(soupire, amusée)
Mmmh, j’ai une idée…

Elle l’embrasse, puis suspend son regard au sien, comme si elle voulait lui dire quelque chose. Mais elle ne dit rien.

MULDER
(murmure)
J’aimerais pouvoir entendre tes pensées en ce moment.

SCULLY
(riant doucement)
J’aimerais pouvoir penser en ce moment.

Leur rire s’efface dans un baiser plus fiévreux tandis que la caméra s’éloigne, les laissant dans leur intimité.

ZOOM-OUT

Chapter 7: Journal intime.

Summary:

Après l'enlèvement de Mulder, Scully ressent le besoin de se confier à Melissa à travers son journal intime.
Elle remet en question l'implication de l'Homme à la Cigarette dans sa grossesse et son lien possible avec une certaine nuit tendre passée avec Mulder.

Notes:

Il y a beaucoup de flashbacks. Gardez à l'esprit que Scully se trouve dans son appartement.

Chapter Text

Après REQUEM 7X22

INT. SALLE DE BAIN DE SCULLY – JOUR

L’eau coule doucement dans la baignoire, soulevant une fine brume qui danse autour de la pièce. Scully passe une main sous le jet et vérifie distraitement la température avant de fermer le robinet. Elle détache lentement sa robe de chambre, laissant glisser le tissu le long de ses épaules avant d’entrer dans l’eau. Un soupir lui échappe lorsqu’elle s’immerge, sa peau frémissant au contact de la chaleur enveloppante. Elle appuie sa tête contre le rebord et glisse une main sur son ventre dissimulé sous la mousse.

À côté d’elle, un petit journal bleu ciel avec des oiseaux d’un bleu plus foncé, repose sur une table. Elle l’ouvre, feuillette quelques pages jusqu’à s’arrêter sur une date récente. Ses yeux parcourent les lignes, mais l’encre se trouble sous son regard brumeux, les mots se fondent dans ses pensées confuses.

SCULLY (v.o.) 
Melissa, si tu savais combien j’aimerais discuter avec toi maintenant… 
Mes souvenirs sont flous, comme un cauchemar incohérent.

Elle serre les paupières, tente de repousser les images qui affluent malgré elle.

CUT-TO

INT. CHAMBRE DE MOTEL – SOIR (flashback)

EN AMI (7X15)

Des images fragmentées se superposent.

Scully se tient debout, vacillante. Ses gestes sont lents, mécaniques, comme si son corps ne lui appartenait plus. Cigarette Smoking Man est près d’elle, sa voix résonne, mais elle est étouffée, distante, irréelle.

C.S.M. (v.o.) 
Accepte ce cadeau, Dana… 

La pression de ses doigts sous sa nuque, où l’implant repose sous sa peau, la fait frissonner. Une aiguille transperce sa chair, un liquide glacial s’infiltre dans son organisme. Elle voudrait résister. Elle voudrait fuir. Mais son corps est trop lourd, engourdi.

C.S.M. (v.o.) 
(Plus clair) 
Accepte-le comme ma rédemption. 

La sensation la ramène brutalement à la surface.

CUT-TO

INT. SALLE DE BAIN DE SCULLY – CONTINU (présent)

Scully ouvre brusquement les yeux, le souffle court. L’eau autour d’elle vacille, elle semble plus froide. Elle agrippe son journal et tourne lentement la dernière page, elle tente d’écrire quelques mots, la pointe de son stylo tremble.

SCULLY (v.o.) 
Je ne peux pas le perdre maintenant. J’ai besoin qu’il m’aide à découvrir la vérité. Je 
dois savoir si ce bébé est le sien… 
Il y a tellement de questions qui me traversent l’esprit. 

L’encre bave légèrement sous sa main fébrile. Puis, sa voix s’élève, brisée. 

SCULLY 
(À peine un murmure) 
Mulder, s’il te plaît… 
(elle pleure) 
S’il te plaît, dis-moi que nous l’avons conçu naturellement… 

Sa main se relâche, le stylo chute dans l’eau avec un léger bruit sourd. Elle glisse lentement ses doigts contre son ventre. Les larmes coulent librement, son corps secoué par un sanglot qu’elle ne peut plus contenir. Une voix résonne alors dans son esprit, douce, rassurante. 

MULDER (v.o.) 
Respire… Respire, Scully… 
Regarde-moi et respire.

Elle inspire profondément, encore et encore. Lentement, elle ferme les yeux.

CUT

FADE-IN

INT. CUISINE DE SCULLY - QUELQUES HEURES PLUS TARD - (Présent)

Scully ouvre le réfrigérateur pour prendre le pot de cornichons et remarque le pichet de jus d'orange sans son bouchon. Elle fronce légèrement les sourcils, avant de fouiller rapidement les étagères. Son regard se pose sur le bouchon, abandonné sur une tablette. Elle le prend, referme doucement le pichet, et secoue la tête en esquissant un sourire.

SCULLY 
(Soupire, amusée) 
Mulder…

Elle prend les cornichons, puis rejoint la table de cuisine. Son journal intime repose près de son sandwich déjà entamé. Elle tend la main et caresse du bout des doigts le petit livre, avant de l’ouvrir avec précaution. Son corps se relâche légèrement, comme si le simple contact avec son journal suffisait à apaiser le chaos en elle.

Elle prend une bouchée de son sandwich, pose son assiette de côté et agrippe son crayon. Après un moment d’hésitation, elle commence à écrire.

SCULLY (v.o.) 
Si seulement je pouvais revenir en arrière et effacer le doute... Lui offrir ce que nous 
méritions tous les deux.  
Mais à l’époque, j’étais incapable de voir ce qui se tenait juste devant moi.  
J’avais construit tant de murs, imaginaires, autour de mes véritables sentiments… 

Elle marque une pause, fixe un point invisible devant elle et sourit. Mais son sourire s’efface lentement, remplacé par une expression plus douce, presque nostalgique.

SCULLY (v.o.) 
Même après cette nuit, notre première nuit, je n’arrivais pas à lui laisser la place qui lui 
revenait. Comme une évidence. 

 Elle pose son crayon et laisse son regard errer dans la cuisine silencieuse, trop calme. Elle passe sa main sur son ventre, encore plat, comme un geste protecteur. Puis son regard dérive vers la porte d’entrée, comme si elle s’attendait à voir Mulder apparaître d’un instant à l’autre.

DISSOLVE TO

INT. CUISINE DE SCULLY - QUELQUES MOIS PLUS TÔT - (flashback)

Scully, une robe de chambre blanche nouée à la hâte autour de sa taille, traverse rapidement la pièce, des gouttes d’eau perlant encore sur ses cheveux mouillés. Elle ouvre la porte sur Mulder, debout dans l’embrasure, l’air soucieux.

SCULLY 
(Essoufflée) 
Désolée, j’étais… 

MULDER 
(Il l’interrompt, inquiet) 
Ça fait un moment que j’essaie de te joindre. 
Pourquoi tu ne réponds pas ?

Scully se crispe et détourne légèrement le regard.

SCULLY 
Qu’est-ce qui se passe, Mulder…  

MULDER 
(Il l’interrompt encore) 
C’est aussi ce que je me demande. 

Elle fronce légèrement les sourcils. 

MULDER 
Qu’est-ce qui ne va pas, Scully ? 
D’abord, tu disparais avec… le fumeur. Et maintenant, tu m’évites ? 

Il essaie de cacher sa douleur sous la frustration, mais elle la perçoit. 

SCULLY 
(Évasive) 
Je ne sais pas quoi te dire… 
(Pause) 
Je suis désolée.

Elle évite soigneusement son regard, s’efforçant de contenir l’émotion qui menace de la submerger. Mulder l’observe un instant, pensif. Instinctivement, elle recule.

MULDER 
(Suppliant, plus doux) 
Scully… ne me repousse pas. 

Elle ferme les yeux un instant, comme pour se rassembler, mais échoue.

SCULLY 
(Brisée) 
Je suis tellement perdue en ce moment…

Mulder hoche la tête lentement, comprend sans qu’elle ait à en dire plus. Il s’avance encore et l’attire doucement contre lui. Elle ne résiste pas. Elle se laisse aller contre son torse et laisse échapper un soupir tremblant.

MULDER 
(Chuchote) 
Tu n’es pas seule, cette fois.

Il presse un baiser léger contre son front et elle ferme les yeux en silence.

Puis, avec une soudaine énergie, Mulder décide qu’il est temps de briser cette lourdeur. Il s’écarte légèrement et lève les sourcils.

MULDER 
Habille-toi. On sort.

Elle le dévisage, incrédule.

SCULLY 
Mulder… Je ne vais nulle part. 

MULDER 
(Sourire taquin) 
Où veux-tu aller ? 

SCULLY 
(Exaspérée) 
Nulle part. 

MULDER 
Allez… Si tu étais d’humeur, où irais-tu ? 

Elle roule les yeux, puis, résignée, soupire. 

SCULLY 
Je suppose que… je marcherais un peu. 
J’irais à la boulangerie où j’allais avec Melissa. 
Le café y est excellent. 

Mulder lui adresse un sourire lumineux, victorieux. 

MULDER 
Alors c’est réglé. 
(Enthousiaste) 
Allez, Super-Girl. Va mettre ta tenue de Kara. 

Elle le regarde, avec consternation. 

SCULLY 
(Incrédule) 
Ma tenue de quoi ? 

MULDER 
(Moqueur) 
Oh… De Dana, je veux dire…

Elle secoue la tête, mi-amusée, mi-exaspérée, et disparaît dans sa chambre.

MULDER 
(A voix haute, alors qu’elle s’éloigne) 
Tenue décontractée, agent Scully. 

CUT

FADE-IN

INT. CAFÉ – PLUS TARD (flashback)

Scully et Mulder sont assis à une table, l’ambiance est douce, tamisée, un murmure de conversations en fond sonore. Une assiette de pâtisseries est posée entre eux, accompagnée de deux tasses fumantes. Scully est habillée de façon décontractée, ses cheveux légèrement ondulés, comme s’ils avaient pris la liberté de sécher naturellement.

Mulder l’observe un instant, songeur, avant de prendre une gorgée de café.

MULDER
J’ai du mal à imaginer ta relation avec Melissa.

Scully lève un sourcil, amusée.

MULDER
(Enjoué)
La première fois que je l’ai vue, tu étais dans le coma.
Elle voulait que je pose mes mains au-dessus de toi pour que… je te ressente.

Scully ricane, secouant la tête. Mulder prend un morceau de pâtisserie et continue.

MULDER
Tu sais qu’elle est venue chez moi ?

Scully relève la tête, intriguée.

SCULLY
Melissa ?

MULDER
(hochant la tête)
Tu devenais de plus en plus faible, et elle voulait que je passe te voir.
(Il esquisse un sourire)
Elle a été très directe… m’a traité d’idiot… et de banal.

Scully éclate de rire, surprise.

SCULLY
Idiot ? Vraiment ?

Elle secoue la tête, un éclat malicieux dans le regard.

SCULLY 
(Taquine) 
Elle avait une vision très juste des gens. 

Mulder grimace en mordant dans sa pâtisserie. Scully sourit en silence, laissant son regard errer un instant dans le café. Puis elle inspire doucement, plus posée.

SCULLY 
Je me demande souvent à quel point ma vie serait différente si elle était encore là… 
Comment elle m’aurait influencée. 
(Timide) 
Je lui demande conseil, parfois… 

Mulder l’observe, attentif mais elle prend son temps, perdu dans ses pensées.

MULDER
Et ?

Elle tourne lentement sa tasse entre ses mains, puis esquisse un sourire tendre.

SCULLY
Même si je sais exactement ce qu’elle me dirait…
(sourire)
Je l’écoute rarement.

CUT-TO

FADE-IN

EXT. RUE – SUITE (flashback)

Ils sortent du café et avancent lentement dans une rue bondée. L’atmosphère est à la fête, une douce effervescence flotte dans l’air. Des guirlandes lumineuses illuminent la nuit, projetant des reflets dorés sur les visages joyeux.

SCULLY (v.o.) 
Et puis il y a eu cette soirée… Étrange… 
Je me sentais différente, plus accessible, prête à prendre des risques. 
Melissa, je ne sais pas si cet enfoiré de Fumeur m’a injecté quelque chose… 
Ou si c’était dû au traitement hormonal pour l’IVF. 
Tu sais combien il m’est difficile de m’ouvrir… 
Et pourtant, cette nuit-là avec Mulder, j’ai baissé ma garde. 

Un éclat de rire fuse derrière eux, des applaudissements résonnent au loin. Une troupe de musiciens joue sous un lampadaire et attire une foule joyeuse.

Un groupe de jeunes passe un peu trop près et bouscule Mulder, le poussant contre Scully. Leurs paumes se frôlent. Elle relève les yeux vers lui, un sourire au coin des lèvres.

Leurs doigts s’entrelacent timidement, comme un geste inconscient, une promesse silencieuse. Ils avancent ainsi, main dans la main, décontractés, souriants, presque amoureux.

Ils s’approchent du spectacle. Des spectateurs sont assis sur l’herbe, fredonnant une ballade mélancolique. Mulder s’arrête et observe la scène avec intérêt. Scully le rejoint et se place naturellement devant lui. Mulder se recule légèrement pour ne pas gêner le passage, Scully l’imite, fait un pas en arrière et appuie son dos contre sa poitrine. Elle tourne la tête, son souffle frôle sa joue.

SCULLY 
Tu connais ce groupe ? 

MULDER 
(À son oreille) 
Non. Je crois que je suis trop vieux. 

Elle esquisse un sourire, taquine. 

SCULLY 
Tu veux rester, vieillard ? 

Mulder se penche légèrement et murmure contre sa peau. 

MULDER 
Je ne voudrais pas partir… même si c’était un spectacle des Ice Capades.

Un frisson la parcourt. Lentement, Mulder passe les bras autour de sa taille et la serre doucement contre lui. Scully ferme brièvement les yeux, savourant cette étreinte. Elle caresse ses avant-bras d’un geste doux, puis enlace ses mains sur les siennes. Autour d’eux, la musique continue, les rires fusent, la ville vibre. Mais pour eux, tout s’arrête.

Sur une dernière note mélodieuse, on s’éloigne d’eux, entrelacés, amoureux, sous cette belle nuit d’été.

FADE TO BLACK

FADE-IN

INT. COULOIR, APPARTEMENT DE SCULLY – PLUS TARD (Flashback)

Ils marchent côte à côte dans le couloir, sans un mot, sans un regard. La tension est électrique, l’attente presque insoutenable. Scully sort ses clés et déverrouille la porte de son appartement. Elle se pousse légèrement et laisse Mulder entrer le premier, puis referme derrière elle.

INT. APPARTEMENT DE SCULLY

La pièce est plongée dans une pénombre feutrée. Une lampe projette une lumière tamisée sur les murs. Scully avance lentement dans la pièce, indécise, presque intimidée. Mulder reste près d’elle, silencieux, patient. Elle lève les yeux vers lui, leur regard s’accroche.

Impossible de résister.

MULDER 
(Chuchote) 
Allez, viens ici… 

Elle franchit les derniers centimètres qui les séparent. Le premier baiser est tendre, hésitant… Puis, comme un souffle qui s’embrase, il devient plus profond, plus passionné.

CUT

FADE-IN

INT. CUISINE DE SCULLY – SOIRÉE (présent)

Scully, assise à la table de la cuisine, pousse son assiette vide sur le côté. Une douce mélodie flotte en fond sonore. Un léger sourire effleure son visage, presque coupable, comme un secret qu’elle seule détient. Elle se penche sur son journal puis, lentement, elle se met à écrire.

SCULLY (v.o.) 
Nous nous étions déjà embrassés. Nous avions même fait l'amour. 
Mais cette fois, il n’y avait que nous deux… Sans étiquette, sans règles ou raison 
extérieure. 
Ce n'était ni par chagrin ni par souffrance. 
Il n’y avait pas de cancer, pas d’enlèvement, pas de monstre. 
Seulement nous deux.

Elle s’arrête un instant, laissant ses doigts glisser sur la page. Un murmure intérieur comme un écho de sa sœur.

SCULLY (v.o.)
Et tu avais raison, Melissa.
Je me suis sentie libre quand j’ai laissé Mulder entrer.

Elle ferme les yeux une fraction de seconde, puis reprend son écriture.

SCULLY (v.o.) 
Je sais qu’il existe mille autres possibilités, mille vérités différentes. 
Mais ce soir, j’ai choisi de croire en un acte rédempteur. 
Je crois que le Fumeur m’a offert une chance… Une chance de concevoir cet enfant. 

Elle marque une pause, effleure doucement son ventre du bout des doigts. Puis, elle écrit une citation avec soin, comme si elle devait la graver dans son esprit :

SCULLY (v.o.) 
"Le monde trouvera sa vérité quand l'homme saura aimer. 
En attendant, nous vivons en pensant que nous connaissons l’amour, 
mais sans avoir le courage de l'affronter tel qu'il est." 
— Paulo Coelho

Elle laisse échapper un léger soupir, puis trace lentement la dernière ligne.

SCULLY (v.o.) 
Nous n'avons peut-être pas trouvé toutes les vérités que nous cherchions, ni révélé la ni révélé la grande conspiration. 
Mais maintenant
que nous avons créé une vie ensemble, que ce petit être grandit en moi… 
Je réalise
 qu'il est notre vérité. Notre paix intérieure.

 Elle referme méticuleusement le journal puis passe ses doigts sur la couverture dans une caresse délicate.

CUT