Actions

Work Header

L'arc-en-ciel des troubles

Summary:

La patience de Reborn est une légende.
Lorsqu'il est agacé, il n'hésite pas à tirer dans le tas. Pourtant il existe bien une situation dans laquelle Reborn a su faire preuve de persistance.

Petit recueil de toutes les fois Reborn a été choqué par Viper
(et toutes les fois où il a eu des pensées dérangeantes à propos de la Brume inconsciente).

Harry est Viper

Notes:

ça me trottait dans la tête depuis un moment, et à force de rigoler toute seule durant mes longues nuits blanche, je vous propose donc cette suite de mini chapitres, principalement auto centré sur Reborn et ses pensées un peu déplacées lorsqu'il est en contact avec Harry/Viper. En espérant qu'ils vous fassent sourire.

Chapter 1: En premier : La surprise

Chapter Text


La découverte est un plaisir aussi subtil et intéressant que la connaissance.

Jacque Lamarche


 

En premier: la surprise

 

La première fois que son regard se posa sur lui, c'était dans l'immense salle de réunion que la Donna des Giglio Nero avait mis à disposition de Checker Face pour leur rencontre formelle.

Renato s'était glissé dans la salle en avance, son regard avait fait le tour de la pièce, cartographiant les issues de secours, les angles morts, les zones de dangers… Puis il s'était installé avec une fausse nonchalance avant de voir apparaître les soi-disant «I Prescelti Sette ».

Luce n'avait pas tardé à le rejoindre, un sourire calme et un plateau de biscuits oscillant entre ses mains délicates. Ils avaient échangé un regard entendu, et il l'avait laissé continuer d'accueillir avec chaleur et bienveillance les autres participants.

Verde était le troisième à être arrivé. Le nez plongé dans une tablette couverte de chiffres et de graphiques étranges. Il avait à peine levé le nez de son travail avant de s'asseoir sur la première chaise libre qui croisa sa route.

Lal Mirch avait déboulé avec l'assurance tranquille qui sied au leader du Consubin. L'uniforme impeccable et le fusil soigneusement entretenu à portée de main, elle tira la chaise à côté de Renato et s'installa sans dire un mot.

«SKULL SAMA EST DANS LA PLACE!» C'est sur ce beuglement que l'autre idiot qui se présentait comme un cascadeur immortel fit son apparition. Il se jeta sans réfléchir sur les biscuits de Luce et postillonna sur la table laquée en essayant de faire la conversation. Heureusement la balle que lui tira Renato dessus le calma efficacement. Au grand soulagement de tous les participants.

Fon le suivit quelques instants plus tard. Il leur adressa un salut poli et traversa paisiblement la pièce pour s'installer à côté de l'Andouille qui pleurait abondamment. Il lui tapota la tête avec gentillesse, interrompant ainsi les larmes inutiles et évitant à Renato de gâcher une seconde balle.

Viper pénétrera dans la salle juste avant CheckerFace. Le regard de Renato fut instantanément attiré par la jeune femme en longue robe noire que l'homme leur avait présentée comme étant la crème de la crème des illusionnistes. Une capuche dissimulait ses traits efficacement, mais chaque mouvement trahissait sa grâce. Ses flammes de brume s'enroulaient paresseusement autour d'elle, comme si les réprimer était un effort qui ne valait pas la peine de faire. Elle glissa sans un bruit de l'autre côté de l'idiot de cascadeur et, comme tout le monde, attendit…

Après quelques instants de silence tendus où personne ne prit la peine de parler, CheckerFace consentit enfin à leur expliquer leur présence en ces lieux, et ce qu'il attendait d'eux.

Renato détacha lentement son regard de la silhouette encapuchonnée pour écouter distraitement les consignes. Observer la puissance tout en retenue qui pulsait sourdement dans ce si petit corps, était bien plus intéressant que le discours déroulé avec aplomb. Rien de ce qu'il disait n'était hors de portée de leurs talents.

«Pourquoi est-ce que je participerais à cette merde?» grogna brusquement l'Illusionniste, peu impressionné par les promesses de CheckerFace.

Renato eut un infime tressaillement. Seul témoin de sa surprise.

La voix douce et ferme était indubitablement celle d'un homme.

[à suivre]

Chapter 2: La pulsion

Notes:

note : Parfois vous allez peut être sursauter à propos de choses qui peuvent vous sembler incohérentes. Mais cela s'expliquera plus tard.. savourez juste ;)

Chapter Text


Un sentiment sur les lèvres et un autre dans le cœur


 

 

La deuxième fois qu'il croisa Viper, c'était dans le château qui allait abriter leur petite équipe pour les prochains mois.

 

Il ne savait pas trop ce que CheckerFace avait promis à l'illusionniste.
Après leur réunion mouvementé, l'homme masqué les avait fait sortir et s'était enfermé dans la salle en compagnie du jeune homme encapuchonné.

Renato ne l'avouerait jamais, mais ils avaient été nombreux à essayer d'écouter ce qu'ils se disaient. Malheureusement rien ne filtrait de la porte soigneusement fermée et la Donna Luce avait fini par les chasser dans un grand éclat de rire.

 

Quelques temps plus tard, il se trouvait donc là, explorant le manoir spacieux en écoutant d'une oreille distraite Skull et Lal qui se disputaient à propos de la chambre qu'ils voulaient tous les deux, lorsque la sonnette retentit.

Lal était donc occupée à plonger la tête de Skull dans les WC, Verde avait disparu dans les sous-sols en marmonnant à propos de compteurs Geiger, Fon aidait Luce à transporter le contenu d'un magasin dans son armoire.
Alors pour la première et dernière fois de sa vie, il daigna se déplacer pour aller ouvrir la porte.

 

Aussi récalcitrant que fut Viper à l'idée de se joindre à eux, CheckerFace avait visiblement su trouver les mots justes. Car le voici ce beau matin, perché sur les marches du perron. Une vieille malle à ses pieds, un serpent enroulé lâchement autour de son bras et les lèvres pincées dans une fine ligne de contrariété.

 

Renato s'était surpris à vouloir passer doucement son pouce dessus afin de la lui effacer.

 

Lorsqu'il s'installa sans façon dans la chambre que Lal et Skull se disputaient un instant plus tôt, claquant la porte sans se formaliser des cris outrés, il eu un sourire ravi.
Fon lui adressa un clin d'oeil complice : « On ne risque pas de s'ennuyer ces prochains mois ! »

[à suivre]

Chapter 3: Sérénité

Notes:

Un concerné n'est pas obligatoirement un imbécile encercle

Pierre Dac

Chapter Text

 

Sérénité

La cohabitation forcée les avait tous plus ou moins rapprochés.
Tout du moins les avait obligés à se tolérer. Il fallait dire que Luce savait adoucir la situation lorsque cela devenait nécessaire.
Mais avec le temps, ils avaient surtout appris les petites habitudes matinales de chacun.

Fon se levait avec le soleil et sortait s'entraîner silencieusement dans la fraîcheur du jour qui se levait.

Renato suivait de près, installé sur la terrasse, il dépliait son journal et dégustait son expresso sereinement.
Il en était souvent à sa seconde tasse lorsque Viper émergeait laborieusement de son sommeil.

L'illusionniste chancelant s'essayait sur la première chaise venue, pour manger un infâme porridge avec un plaisir que Renato ne comprenait pas.

Malgré tout, le tueur impitoyable prit l'habitude de poser un bol sur sa table et de tirer la chaise à côté de lui lorsque Viper apparaissait encore enroulé dans sa brume.

Puis Fon les rejoignait avec des tasses de thé fumantes qui faisaient grimacer Renato, mais rappliquer illico Luce et Lal et marmotter un « merci » groggy à Viper.

Ils savouraient la tranquillité avec quiétude, puis…

« SKULL SAMA EST DANS LA PLAAAAACE ».

La trêve matinale se terminait invariablement par un soupir collectif.
Par Viper qui tentait sans conviction de balancer sa tasse sur le motard qui esquivait en rigolant.
Par Lal qui se levait pour le poursuivre afin de le frapper.
Et par Renato qui lui tirait dessus sans s'émouvoir.

Le boucan faisait surgir Verde de son laboratoire.
Il observait la scène en prenant des notes et pendant qu'il dégustait une tasse de café serré, Luce les informait de la mission du jour.

La vie était paisible.

Puis ça dérapa...

 

[à suivre]

Chapter 4: Divertissement

Notes:

NE sois pas trop secret, tu en oublierais d'être discret.

Szczepan Yamenski

Chapter Text

Divertissement

 

Un matin, Verde, particulièrement en verve, se vantait de son nouveau protocole d'intrusions dans les bases de données les plus inviolables au monde, dans une litanie sans fin. « Vous allez voir, bientôt plus aucun secret ne pourra passer entre les mailles de mes filets ! » se vantait-il.

« Pas besoin de technologie pour connaître vos moindres secrets… », grogna Viper de mauvaise humeur. Au fil des jours, tout le monde s'était bien rendu compte que le garçon n'était définitivement pas du matin. « Commence déjà par effacer la trace des tiens… ça empêchera les gens de savoir que si le clan Callas fait la guerre aux Stidda c'est parce que tu as séduit Donna Genonima Callas en te faisant passer pour Antonino Stidda. »

« Quoi ! Comment… » s'étrangla Verde. « Ce sont des données ultraconfidentielles ! » hurla-t-il.

Renato releva la tête pour observer avec curiosité Viper. Comment le garçon était-il au courant ? Même lui avait mis des années à dégotter cette information !

Un lent sourire narquois se forma sur les lèvres du garçon. Sa voix soudainement beaucoup plus amusée. « C'est vrai qu'elle n'a pas dû apprécier que son amant se soit sauvé avec les données de son serveur plutôt que de convoler en justes noces avec elle… »

« Comment tu sais ça ? »

Verde commençait à s'étrangler de rage, ce qui n'empêcha pas la Brume de continuer à badiner gentiment, l'air beaucoup plus réveillé maintenant. Il se leva gracieusement et amorça une retraite stratégique en direction du couloir.

« De la même manière que je sais où tu planques ta réserve de biscuits… », lui répondit-il avant de se sauver.

Dans le silence stupéfait qui suivit, tout le monde put voir les sourcils de Verde se froncer, et ses yeux devenir noirs. les prémisses d'une guerre se dessinant dans ses prunelles.

« Hey ! C'est toi qui as tapé dans ma réserve de chocolat ! » mugit-il en se lançant à sa poursuite.

Dans la salle Luce eut une grimace coupable.

« Il m'a montré où ils étaient et j'ai craqué… », confia-t-elle à Renato qui continuait de déguster son café en écoutant avec plaisir le chaos se déchaîner dans l'immense demeure.

Fon avait raison, la vie en communauté pouvait s'avérer relativement agréable et surprenante.

 

[à suivre]

Chapter 5: Opiniâtreté

Notes:

CE n'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule.

Chapter Text

 

Opiniâtreté

Contrarié, Verde avait voulu se venger et débusquer des informations compromettantes à propos de son nouveau colocataire.

Petit bémol.

Malgré toutes les données qu'il avait compulsées, récoltant la moindre information possible existante à propos de ses camarades, une ligne restait résolument vide.
Celle de Viper.
C'était inadmissible !
Sa contrariété se disputant à la curiosité, il avait commencé par s'enfermer dans la pièce qu'il avait rebaptisée Labo (avec un L majuscule s'il vous plaît) pour effectuer des recherches poussées dans les tréfonds du net.
Mais rien, niet, nada, nothing, que tchi !
Si ce n'était que Viper était un illusionniste de talent, un collecteur d'informations redoutable et un fantôme dans le monde civil.

Il était naturellement passé au plan B : le harcèlement.

Les habitants du manoir avaient alors assisté, amusés, à la traque fébrile de celui qui se faisait appeler la réincarnation de Léonard de Vinci sur l'illusionniste récalcitrant.

Ce jour-là ils apprirent plusieurs choses.
Non seulement la brume ne répondait jamais à aucune question directe (ou indirecte d'ailleurs), mais il savait également se servir d'une arme contondante sans aucun scrupule.

Bon, Renato pouvait bien l'avouer, il n'était pas le seul à qui cela avait arraché un sourire satisfait.

« Jolie frappe », commenta-t-il avec amusement en lui froissant la capuche, tandis que Fon dissimulait son sourire amusé derrière une manche.

« Suffit d'imaginer que sa tête est un cognard », marmonna Viper un peu gêné avant de s'éloigner, les joues rouges et le pas subtilement plus sautillant.

[à suivre]

Chapter 6: Curiosité

Notes:

Quand dites-vous : Assez ? — Quand je n'ai plus de curiosité.

Diane de Beausacq

Chapter Text

Curiosité

 

Verde était opiniâtre, on ne pouvait pas lui retirer ça ! Il passa donc au plan C : sérum de vérité !

La paranoïa du garçon rendit la tâche malaisée, mais à force de pugnacité Verde réussit à lui faire ingurgiter quelques-unes de ces étranges potions qu'il avait confectionnées.

Curieusement Viper semblait plutôt immunisé contre la plupart.
À chaque fois qu'il détectait un truc étrange, il s'agaçait, disparaissait et ne revenait que pour se venger. Ce qui donna lieu à des scènes improbables, au grand ravissement des spectateurs.


D'une manière ou d'une autre, il eut accès à d'autres données ultrasecrètes concernant Verde.

Un midi, en rejoignant la salle du déjeuner, ils eurent droit à la tête du génie, encore adolescent et boutonneux, en tenue de soubrette durant le festival de son lycée…
« NAONNNN », hurla Verde en arrachant les photos qui couvraient toutes les surfaces possibles du salon et de la cuisine.
Lal planqua discrètement celle qu'elle avait trouvée au fond du tiroir à couvert.

Un soir, une guirlande de caleçons colorés vint décorer le jardin de mille couleurs. « Qui aurait cru que Verde était fan de superhéros ? » murmura Fon dans sa manche. Avec un soupir, le scientifique tapota sur sa tablette pour annuler la commande qu'il était en train de faire. « Je savais bien que la machine à laver n'avait pas pu tous les avaler ! »

« LE ROSE TE VA SIIIII BIIIIIEN ! » hurla Skull un jour ,en voyant apparaître Verde, sa tignasse autrefois d'un vert vibrant remplacée par un rose flashy. Avec un grand sourire, il tapa un high five enthousiaste à la brume ravie, tandis que Luce se moquait gentiment et lui conseillait d'aller taper dans la garde-robe de Skull pour s'assortir.

Un matin, voyant Verde recracher son café en postillonnant sous le sourire bien trop innocent de la Brume, Renato jeta un coup d'œil suspicieux à sa propre tasse, avant de la porter à ses lèvres avec prudence. Fausse alerte, Viper semblait posséder suffisamment de bon sens pour ne pas s'attaquer à son expresso. Heureusement, se dit-il en glissant un coup d'œil au garçon qui avait fini par aller aider l'ingénieur ! Car il n'aurait pas apprécié d'être obligé de l'éliminer. Il l'intriguait beaucoup trop pour ça.

Colonnello alluma une bougie, puis deux, puis trois… Le salon ainsi illuminé semblait tout droit sortir d'un conte de fées. Il sortit un jeu de cartes et les plus grands assassins de ce monde s'assirent pour partager une activité ludique en ignorant les hurlements et pleurs de Verde qui résonnaient dans la cave. Le pauvre venait de perdre toutes les données de sa nouvelle invention à cause d'une coupure de courant inopinée.

Oui, Viper était un créatif pour se venger de toutes les tentatives de Verde et semblait immunisé contre la plupart des potions que ce dernier continuait de tester sur lui…

La plupart, oui, mais pas toutes…

 

« Surrey, Angleterre »

Renato leva lentement les yeux du journal qu'il était en train de lire.

Le garçon s'était figé, une main sur la bouche, l'autre se serrant convulsivement sur la tasse qu'il était en train de boire. Face à lui, Verde exultait, les yeux brillant et le sourire un peu trop éclatant.

« Quel âge as-tu ? Où es-tu né ? Comment tu… » commença le scientifique l'air démoniaque.

Son débit de mitraillette fut brutalement interrompu lorsque la brume lui balança sa tasse trafiquée sur le crâne avec un regard noir et qu'il s'empressa de sortir de la pièce dans une envolée de cape. Ses réponses, qu'il ne pouvait s'empêcher de marmonner, étaient entrecoupées de jurons colorés.

Renato replia sagement son journal et disparut aussitôt sur les traces de la brume.
Maintenant qu'il savait d'où lui venait son charmant accent, il aimerait en savoir un peu plus.

La bosse qu'il récolta ce jour-là en valait bien la peine.

 

[à suivre]

Chapter 7: Exutoire

Notes:

Le rire est un exutoire et je ne comprends pas qu'on dise qu'il ne faut pas rire de ce qui fait mal. Ça fait moins mal quand on a ri.

Pierre desproge

Chapter Text

exutoire

 

Bien que toujours subie, la promiscuité constante finit par faire effet. Leurs flammes se reconnaissaient naturellement, et une confiance tacite se développa au fur et à mesure des missions qui s’enchaînaient, les poussant à se comporter de plus en plus naturellement entre eux.

Aussi étrange que cela puisse paraître, ces derniers jours avaient vu Skull et Viper se rapprocher. Le chaos qui semblait les suivre partout où ils allaient ? Toujours est-il qu'ils traînaient un peu plus souvent ensemble. Skull semblait un peu plus calme au contact de la brume. Et Viper paraissait moins sur la défensive lorsque le nuage était dans les parages.



Renato profitait d’après-midis ensoleillées pour s’entraîner au tir dans les jardins. Fedora baissé sur les yeux, costume soigneusement plié sur une chaise. Souvent Fon se trouvait à proximité, enchaînant tranquillement ses kata. Et il n'était pas rare d'entendre dans leur dos Lal se disputer avec Colonnello qui s'était faufilé une énième fois dans le manoir pour la convaincre de ne pas rester là. Luce paraissait tranquillement dans le salon à compiler les dossiers de sa famiglia, quant à Verde, quelques jurons se faisaient parfois entendre à travers le soupirail, attestant qu'il était toujours en vie.

 

Mais ce jour là une incroyable explosion retenti plus loin dans le parc.

 

Les deux flammes de la pluie ne sursautèrent même pas, toutes occupées qu'elles étaient à se disputer. Fon leva un sourcil curieux mais se replongea sereinement dans son entraînement, confiant en la survie de ses compagnons quel qu'ils soient. Luce sortis sur la terrasse pour crier que ce n'était pas le labo de Verde qui venait d'exploser.

Sous le regard surpris de ses camarades, Renato rempocha son arme et se dirigea d'un pas lent vers la source de l'explosion.

 

Il ne fut pas surpris, lorsqu'en arrivant sur le site de l'explosion il vit au loin les deux trublions au centre d'un large cercle noircis. « Comment peux-tu encore être vivant après ça ? » s'étonna sincèrement la brume qui inspectait les traces de l'explosion sur la terre brûlée, ramassant un morceau de métal fumant. Skull fanfaronna, sa voix stridente agaçant aussitôt Renato. « JE SUIS LE GRAND SKULL SAMA ! LE CASCADEUR IMMORTEL ! LA MORT ME DETESTE ! » clama-t-il en rassemblant fièrement les restes de sa moto tout en babillant à propos de théories fumeuses à propos de maître de la mort.

Avec un sursaut, Viper lâcha le morceau de métal qu'il avait en main et se tourna vers l'idiot au sourire béat. Un hoquet sembla le prendre, et brusquement il se mit à rire. Rire, rire… un rire d'abord nerveux, puis clair et sincère qui dura longtemps, laissant Skull un peu interloqué.

 

Face à ce son, le cœur de Renato avait loupé un battement.

Finalement la brume s'était un peu ressaisie. Il se servit de sa manche afin d'essuyer les larmes qui perlaient et se tourna vers le cascadeur pour le serrer dans ses bras, le remerciant affectueusement pour ce moment. Scène qui laissa Renato un peu amer. Le nuage envahissait un peu trop l'espace personnel de la brume là ! Se disait-il en omettant sciemment que l'échange avait été initié par Viper.

Lorsque l'étreinte prit fin, la brume ramassa tranquillement le morceau de ferraille qu'il avait laissé tomber et s'éloigna joyeusement en direction du manoir sous le regard fasciné de Renato.



Dans le parc, Skull, témoin indiscret de cette situation, recommença à rire bruyamment, et ce son grinçant lui tapa de nouveau sur les nerfs, le faisant dégainer son arme.
Lui aussi avait besoin d'un exutoire.

Après ce jour-là, Skull devint sa cible préférée pour s’entraîner au tir.



[à suivre]