Chapter Text
La mission était accomplie et déjà les voilà de retour en 2550.
Le plafond délabré et humide du labo du Dr. Castafole semblait tourner au-dessus de sa tête, le visiteur gisait comme il pouvait sur un canapé à la propreté douteuse et recouvert d'une épaisse couche de poussière accumulé surtout lors de nombreux incendies ou explosions (malheureusement trop courant) qui se produisait ici. Il avait encore la nausée et sentait son cerveau vrombir dans sa tête ce qui n'était pas aidé par le sons constant et persistant des zombis à l'extérieur et des bruits de canalisations. La lumière crue du tube néon clignotant au plafond l'éblouissait et lui laissait un profond sentiment de malaise. Il avait beau se massait les tempes cette sensation ne voulait pas passer.
Ses trois comparses s'affairaient de leur côté, essayant de ne pas lui prêter attention le temps que cela passe, débarrassant la petite table du centre de la pièce des plans de la dernière mission, préparant des tisanes...
Alice se mit à feuilleter distraitement un livre à moitié brulé qu'elle venait de ramasser au sol, avant de le jeter dans un carton, de temps à autre son regard inquiet dérivait sur le visiteur livide, et au bout d'un moment elle se pencha vers Raph, chuchotant le plus discrètement possible comme si juste rajouter ce léger bruit pouvait encore empirer la situation.
-C'est toujours comme ça après les missions ?
Le jeune homme hirsute baragouina quelque mot, en agitant mollement ses épaules, un peu comme un chaton indécis, cherchant ses mots. Lui aussi au fond il était inquiet pour son ami, ça n'avait pas toujours été comme ça... Ils venaient à peine de rentrer de leur mission, le plan "au poil de cul près", qui avait été malgré quelques embarras avec la brigade temporelle un franc succès (en gros ils ne s'étaient pas trop fait défoncés). Ils avaient à peine eu le temps de constater le fruit de leur victoire () que le visiteur s'était effondré sur lui-même comme un pantin à qui on aurait coupé les fils.
Raph n'avait jamais ressenti de changement où de mal être de son côté après un changement dans le temps. Castafolte avait eu la bienveillance (où plutôt venant de lui, la condescendance) de lui expliquer la différence entre lui, dont le futur ne pouvait pas avoir directement d'impact sur sa psyché vu qu'il n'était pas encore arrivé, et leur ami commun qui au contraire se prenait de plein fouet le changement, comme une nouvelle ligne temporelle qui s'ouvrait à lui. Chaque changement dans le passé, même minime, se répercutait et créait un nouveau "passé" dont sa mémoire dont il devait s'accommoder. Après il était partit dans une métaphore du Visiteur se prenant des murs de plus en plus nombreux et s'étaient égaré dans les extrapolations sur les différentes matières, friable ou non de ces les-dit mur, et il avait digressé. Dans l'ensemble il avait compris l'idée. Enfin, compris dans les grandes lignes, car toutes ces histoires de paradoxes ou pas, il avait un peu l'impression que c'était plus un genre de fumisterie et que c'était un peu comme ça les arrangeait.
Au début, après une mission menait à bien, il voyait bien son compagnon semblait avoir un vague vertige, un mal de tête tout au plus, mais fil des missions qu'ils enchainaient, plus les changements était fort, plus les malaises semblaient s'accroitre et cela ne faisait qu'empirer.
Il essaya de jeter un coup d'œil qui se voulait discret à son ami et murmura doucement à Alice
-Bha là... il tire vraiment la tronche en fait....
Un râle venant du canapé de fortune se fit entendre ainsi qu'un gros doigt levé par-dessus le Tempusfugitron
-Va te faire foutre Raph.
-Oui mais le petit a raison
Intervint le docteur Castafolte d'une voix détachée depuis sa chaise d'établis. Il ne prit même pas la peine de lever les yeux sur son ami tant il semblait accaparé par la préparation de son infusion du soir, soufflant dessus par intermittence et surveillant avec minutie le moment parfait où elle atteindrait le point culminant de son arôme. C'était tout un art pour lui, et mieux encore, une science.
-A chaque altération que nous faisons toute ta mémoire doit se rephaser, tes synapses se reconnecter, ton cerveau d'humain doit par la suite endurer plusieurs couches de souvenirs qui se superpose sur différentes temporalités dans un même espace-temps.
Henry, avait bien appuyé le mot "humain", avec sa condescendance naturelle, mais en le connaissant bien on pouvait tout de même y discerner une pointe de ton paternaliste. Son comportement maniéré et son ton badin cachait peu ou prou le fait qu'au fond, il s'inquiétait quand même.
-orf , arrête ton baratin, c'est bon je connais la suite
Mais le visiteur avait beau faire le bravache, il commençait déjà à percevoir où ça le menait. Malgré son excellente capacitée mémoriel (à ses dire), le cumul de chacune de ses vies à travers le remappage était de plus en plus imposant dans sa mémoire et il sentait qu'elle commençait petit à petit à saturer. Ce n'était pas un robot à qui on pouvait rajouter des composants pour aider ou bien refaire un petit formatage (sans être robophobe). C'est pourquoi il digérait assez mal l'insistance sur le mot "cerveau d'humain". Et il se doutait que Henry voulait piquer là où ça faisait mal.
Henry ne lâcha pas l'affaire, son visage se ferma un instant, il avait posé sa tasse, visiblement à regret, et il se leva pour se saisir de plusieurs tasses, trainant ici et là qu'il déposa sur la table branlante, et chose inhabituelle, commença à servir de quoi faire plusieurs décoctions (mais avec moins de zèle que sa suprême préparation. Il ne faut pas abuser).
-A ce rythme, il ne restera que de la sauce blanche de ton cerveau, continua le Docteur, ne sois pas étonné que tu deviennes comme ton double.
Le visiteur tenta de se relever, mais abandonna rapidement l'entreprise et finalement se laissa retomber d'un bloc ce qui dégagea un nuage de poussière. Il n'avait aucune envie d'argumenter
-Ça va, il est juste un peu toctoc mais de là que j'arrive à ce stade, ce n'est pas encore fait !
-Ouais quand même...
Répliqua de façon tendu Raph, qui était resté plutôt tranquille jusqu'à présent, posant un carton de bordel qu'il venait tout juste de finir de ranger.
- il a quand même une fâcheuse tendance à vouloir nous démonter....
Toujours dans son coin du laboratoire, telle une petite sourie, Alice avait pris une chaise qui tenait encore un tant soit peu debout et observait la scène avec attention pour ne pas lâcher une miette de cette étrange conversation. Sans détourner son regard elle tendit la main mollement et se saisit d'une des tasses et machinalement se mis à siroter du bout des lèvres une tisane à peine infusé mais déjà bien froide. Elle commençait à se faire à toutes ces étrangetés de voyage dans le temps, et à s'épanouir dans cette nouvelle vie même si l'idée d'être une sorte de paradoxe lui faisait encore un drôle d'effet. Et même si au final elle n'était jamais née elle ne s'était jamais sentie aussi vivante.
Il lui arrivait encore d'avoir un petit pincement au cœur quand ses compagnons d'infortune semblaient parfois oublier sa présence, partant dans des discutions comme celle-ci qui n'avait de sens que pour eux et dans lesquelles elle ne trouvait pas sa place. Il faut dire, ils avaient déjà vécu tellement d'aventure ensemble (de quoi au moins faire 4saisons, sans parler des spin-off et autres dérivés en tout genre) et ce n'était pas toujours simple de rentrer dans leur petit monde, surtout si la notion de temps et de paradoxe entrait en compte (et pourtant, elle en était un de paradoxe, et ça lui plaisait). Alors elle patientait. Interrompre cette conversation c'était le risque de ne pas avoir toutes les pièces du puzzle ou bien de louper quelque chose d'important. Le visiteur n'était pas des plus loquace, Castafolte semblait toujours occupé et quant à Raph, elle n'avait pas encore compris tout à fait le fonctionnement de son langage.
-D'ailleurs, nous n'avons plus beaucoup de nouvelle de lui depuis qu'il a suivi les Lombardi au XXIem Siécle.... J'espère qu'on n'est pas près de le revoir...
Renard réussit à sa troisième tentative à se rassoir et s'épousseta un peu. En rigolant il dévisagea le jeune homme tout en se moquant gentiment
-Voyons Raph, c'est tout à fait impossible que nous le recroisions. Plus jamais...
-Ouais bin la dernière fois que vous aviez dit ça nous avions eu une mauvaise surprise après.
Grommela Raph qui n'avait pas encore digéré ses dernières rencontres avec le double du futur.
Mais le visiteur était déjà passé à autre chose, il claqua ses mains puis les frotta avec une énergie nouvelles, comme si deux minutes avant il n'était pas là gisant lamentablement.
-D'ailleurs c'est pas tout, nous avons encore du pain sur la planche, il faut préparer le prochain plan.
Le silence se fit dans le labo.
-Quoi là ?? Maintenant ?? S'exclama Raph exaspéré. Mais on n'arrête pas d'enchainer.... Vous ne voulez pas qu'on s'arrête un peu ??
-Oh là.... bin dis moi si ça te casse les couilles glapi le voyageur.
Il n'eut pas le temps d'en dire plus que Henry d'un mouvement fluide, se rapprocha de lui, et sans crier garde le rabattit sur le canapé jetant sur lui négligemment un plaide pelucheux avant de repartir attraper une tasse, "world's best boss", qu'il lui tendit non sans avant avoir ajouté encore du sucre, une sacrée dose de sucre.
-Non toi tu vas nulle part. Tu restes ici, pendant ce temps les p'tits vont pouvoir repartir à leur époque faire quelques recherches pour nous aider. Sans info nous ne pouvons pas préparer de plans parfaits. Au vu à la vitesse à laquelle la brigade nous retrouve en ce moment il vaut mieux être sur d'avoir un plan parfait. Capiche?
-nnananana capiche....
Singea Renard tout en se redressant doucement pour saisir la tasse, sentant qu'il n'avait pas réellement son mot à dire il se contenta de bougonner tout en soufflant sur le liquide qui vraisemblablement était déjà froid. A l'inverse Raph et Alice était plutôt ravi à l'idée de pouvoir rentrer et profiter un peu des joies de la vie bobo parisienne de ces années-là ne serait-ce que pour quelques heures. Rien que de penser à l'eau courante ils ne se tenaient plus.
Saoulé par toutes cette jubilation soudaine, le visiteur leur jeta un regard torve qu'ils ignorèrent, puis il avala d'un trait le breuvage amer. Il reprit alors d'une voix rauque
-Oui bon, ok, mais n'empêche il y a encore masse de truc à faire alors pas question de se re...
Il n'eut pas le plaisir d'en dire plus que déjà il s'effondra comme une masse à nouveau sur le canapé, renversant sa tasse au sol, sous le regard ahuris des deux jeune. Alice d'un tour du poignet vida sa tasse sans plus se poser de question.
Henry, indiffèrent, se rapprocha de lui et rajusta le plaide pour mieux le border avec une certaine délicatesse puis lui tapota la tête avec douceur.
-Bien. Maintenant il va arrêter de nous faire chier et il va se reposer un peu. Je vais avoir besoin de calme moi, pas envie d'un renard qui fait les cents pas derrière en glapissant.
Raph était abasourdi
-Vous n'avez quand même pas.... Encore ?
Le castafolte haussa les épaules, il ramasse la tasse l'observant comme pour vérifier qu'il avait bien tout avaler.
-Il devrait pourtant se méfier maintenant. 'ai quand même ajouté du sucre aux cas où mais je pense que ça n'aurait pas fait la différence. Mais après tout, il m'a lui-même donné son aval pour ce genre de mesquinerie. Il ne peut pas me reprocher ce genre de méthodes.
Il posa nonchalamment la tasse sur la table, faisant tinter la vaisselle, juste devant Alice avant de repartir s'assoir à son établi toujours sous le regard ahuris des deux autres. Le grincement strident de sa chaise raisonna contre les murs du labo, d'un geste sec il claqua ses lunettes de soudeur sur sa tête, se saisis de ses outils et repris son travail, sans plus d'explication.
Alice et Raph étaient toujours fix, comme s'ils attendaient encore quelque chose de sa part, l'observant sans rien dire.
Le docteur Castafolte se retourna vers eux, passablement irrité.
-Vous êtes encore là vous ? Quand est-ce que vous allez dégager de chez moi ?
Le ton acerbe du robot fit sursauter le jeune homme qui se mit à bafouiller tout en triturant ses mains. Excédé le docteur se saisit d'une liasse de feuille qu'il lui jeta en un tournemain que Raph tenta maladroitement d'attraper au vol.
-Pour rentrer au XXI prenez la machine que vous avez chouravé à la brigade, et c'est Alice qui s'en servira.
-Quoi ? Mais pourquoi elle ? J'ai bien plus d'expérience qu'elle en ce qui concerne les voyages dans le temps et les missions sur le terrain ! S'offusqua Raph
-Oui et on a vu chaque fois que tu devais t'en servir ce que ça donnait. Maintenant dégagez.
Il n'en fallu pas plus pour la jeune fille qui en quelques enjambées attrapa le Tempusfugitron et se l'attacha précautionneusement autour de son bras avant de prendre la pose. C'était vraiment la classe. Tout en admirant l'effet elle se tourna vers Raph;
-D'ailleurs comment se fait-il que vous l'ayez encore ? Quand nous nous en sommes servi pour m'effacer il n'aurait pas dû disparaitre avec le reste ?
-Non, il vous a servis à voyager dans ton passé pour t'effacer, si tu ne l'avais pas eu tu n'aurais pas pu le faire, donc ça aurait créé un autre paradoxe, et merde maintenant dégagez !
La répétition de cette demande et le ton impérieux du docteur qui semblait commencer à réellement perdre patience était maintenant sans appel, ils devaient vraiment partir. Raph attrapa le bras d'Alice qui commença à pianoter sur la machine toute guillerette, mais avant de disparaitre dans un son futuriste et un tournoiement de particule elle eut le temps de glisser sur un ton goguenard
-On vous laisse tranquille rien que tous les deux hein ? Pas de bêtise!
Le scientifique leva les yeux au ciel. Enfin seul dans ce calme relatif retrouvé (en dehors des bruits extérieurs bien sur) il se demandait combien de gamin horripilant ils allaient continuer à se coltiner dans son labo avant d'avoir pu sauver le monde.
Chapter 2
Summary:
Retour en 2022!
Notes:
Petite note pour dire que je considére qu'à partir du film le nouveau présent de Raph c'est 2022!
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
Dans un claquement de vent et de particule Ils réapparurent dans l'appartement de Raph en 2022.
-Prems à la douche s'écria la jeune fille blonde sans attendre en bousculant ce dernier sans ménagement, mais avec un sourire, ce qui fit qu'il lui pardonna de suite.
Cela lui faisait bizarre de ramener une fille dans son appartement autre que Stella, ou bien Judith....
Son cœur se serra légèrement.
Depuis la salle de bain il entendit le bruit de l'eau couler ainsi qu'un soupir de soulagement de la blondinette. Ses pensées se troublèrent, ce n'était plus son cœur qu'il sentit se serrer à présent.
Pour se calmer un peu il alla faire l'inventaire de son réfrigérateur, rien...Dans le placard ? Pas mieux. Il n'y avait pas grand-chose à part de la bière et des céréales.
Il sortit de son sac des ordinateurs portables ainsi que des claviers mou (merci les missionnaires) qu'il brancha à l'alimentation. Ils avaient pris l'habitude de transporter ce genre d'affaire avec eux quand ils voyageaient dans le temps, car même si vraisemblablement la brigade temporelle n'avait pas assez d'effectif pour surveiller cet appartement H24 (ce qui leur permettait toujours d'en avoir l'usité) ils ne pouvaient pas faire confiance au matériel sur place, qu'est ce qui leur prouvait qu'il n'y avait pas de mouchard ?
En générale quand ils revenaient à cette époque leur passage devait être succinct et toucher le moins possible à tout ce qui pouvait les faire repérer.
Il commença ses recherches, tapant sur internet une pile de noms de personnes, de lieux, d'entreprise, pour en retirer un maximum d'information.
Il se retourna quand il entendit les pas légers de sa complice. Les joues rosies sous l'effet de la douche chaude, les cheveux humides goutant sur le parquet, elle semblait avoir retrouver un semblant d'humanité sans toute cette crasse et ses guenilles de clochardes du futur. Le cœur de Raph sauta un battement quand il vi qu’elle portait un jolie petit haut marinière noir et blanc so "Paris" avec un jean. Les habits de Stella.
Remarquant le trouble du jeune homme ainsi que son regard interrogateur sur son habillement, elle se sentie subitement gênée.
-Je suis désolée s'excusa-t-elle tout en continuant à se sécher les cheveux, j'ai pris ce que j'avais sous la main.
-Ne t'en fais pas répondit-il dans un croissement, les mots ne semblant pas vouloir sortir de sa gorge...Ce sont les affaires que Stella a laissé sur place avant de décider de rester à Néo-Versailles. Je pense qu'elle n'en a plus l'utilité.... Enfin de ceux-là.... Je ne crois pas qu'elle se balade à poils dans le futur.... Enfin pas à ma connaissance... Mais qu'est-ce que je raconte....
Il laissa sa tête retomber sur sa table dans un brui sourd.
Alice regarda avec plus d'attention ces vêtements et son regard brillait de curiosité. Elle s'entendais bien avec Stella et cette dernière avait été de bonne compagnie avec elle depuis qu'elle vivait dans le futur aussi (entre expat temporelle on se serrait les coudes !). Au tout début elle avait été intrigué et émerveillé par ce conte de fée de science-fiction, où une roturière de 2010 avait trouvé l'amour avec une reine du Futur avant de l'épouser. Même si cette histoire avait été dur à avaler pour le jeune homme qui visiblement l'avait encore en travers de la gorge. Elle se demandais comment pouvait être sa vie avant. Avec Raph, en 2010.
Visiblement gêné ce dernier se leva d'un geste maladroit, manquant de se prendre les pieds dans les câbles qui trainaient au sol.
-Bon bin ce n'est pas tout hein... faut que je prenne ma douche aussi ! j'ai... j'ai tout branché t'as plus qu'à continuer.... J'arrive !
Le claquement sourd de la porte de la salle de bain se répercuta entre le mur du petit appartement à moitié vide. Même s'il était régulièrement inhabité, il y avait encore tout ce qu'il fallait pour vivre dans un certain confort, un canapé une télé etc. Alice inspecta les lieux, passant son doigt sur la poussière des étagères, examinant les livres, hésitant à allumer une vieille lampe à lave par pur curiosité. Elle se demanda comment il faisait pour continuer de payer le loyer alors qu'il passait le plus clair de son temps d'une époque à l'autre et visiblement non rémunéré.
Elle se laissa tomber dans le canapé, appréciant le touché moelleux, Il n'y avait pas à dire, il y avait quand même plus de confort à cette époque. Cette petite pensée lui fit l'effet d'un pincement au cœur.
Elle ferma les yeux, repensant à sa chambre... Chambre qui n'existait surement plus. Qui en fait n'avait jamais existé dans cette nouvelle réalité.
Une petite pointe de nostalgie se fit ressentir, mais aussi du doute. Elle se perdit dans ses pensées, laissant son esprit vagabonder quand un bruit de sonnerie la fit sortir de sa torpeur.
Qui donc pouvait bien appeler dans cet appartement ?
La brigade temporelle ? Non il ne serait pas assez bête pour appeler.
Elle se mit à paniquer, se demandant si elle devait décrocher, se levant, se rasseyant... elle entendait le bruit de la doucher couler, elle ne pouvait pas sérieusement entrer dans la salle de bain pour demander la marche à suivre à Raph....
Et si c'était important ?
Elle se saisit du téléphone fixe et tremblant elle appuya sur le bouton pour décrocher. Sa première surprise fut d'entendre une voix robotisée énoncer "ne quittez pas, un correspondant du passé essaye de vous joindre". Cette révélation de pouvoir appeler à travers les époques la sidéra, se posant des multiples questions de cohérence, mais elle n'eut pas le temps de plus prospecter la question qu'elle entendit un click. Comprenant que l'appel commençait et essayant de garder toute sa constance elle demanda d'une voix rauque
-Allô
-Allô?
Répondit son interlocutrice qui semblait tout autant décontenancé qu'elle.
-Qui est à l'appareil ?
-Je suis bien chez Raph?
"oh bordel" jura intérieurement Alice. Elle avait reconnu la voix. C'était Stella.
-Stella? C'est toi? Qu'est ce que tu veux?
Stella appelait et dans le futur, enfin, son futur à elle. Pourquoi ça ? De quelle époque pouvait-elle bien appeler ? Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Dire ?
Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête, elle se sentait bête d'avoir posé la question de bout en blanc comme ça... Mais que pouvait-elle dire ?
Raph lui avait bien dit qu'elle ne devait pas intervenir dans le passé, d'éviter tout contact, de faire attention à ne pas changer le court du temp. Est ce qu'elle ne venait pas de faire une grosse boulette ?
-Je comprend pas.... Raph est là ?
-Oui il est là....
Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle se rappela qu'il était sous la douche, il ne pouvait pas répondre, elle devait improviser maintenant, brancher ses neurones et sortir une excuse.... Quelque chose. Trouver une explication de ce qu'une fille faisait dans l'appartement.... Après tout ils n'étaient plus ensemble, est ce que ça la soulagerait de savoir Raph avec quelqu'un ? Et sans beaucoup plus de réflexion continua sa phrase.
-Chéri c'est pour toi !
Elle se mordit la langue en se demandant comme elle avait pu dire un truc stupide, le téléphone raccrocha et elle se retrouva seule avec la tonalité. Elle avait des sueurs froides, le sentiment d'avoir fait un truc qui aurait pu modifier le temps.... Tremblante elle reposa le combiné.
Raph apparu au seuil de la porte, les cheveux toujours en bataille malgré la douche, dans des habits frais qui sentait bon le propre, il semblait surpris.
-Tu as dit quelque chose ?
-Non non ! Juste.... Le téléphone... Il a sonné.... Et....
-Tu as décroché ? C'était la brigade ?
-.... Hein ? Non…. Pourquoi la brigade appellerait ? C'était Stella...
-Bin pourquoi Stella appellerait ? Hein ? Pour me dire que sa vie avec ses nouveaux potos noble du futur est mieux qu'ici et qu’elle est plus heureuse ? Merci bien
Il coupa court à la discutions marmonnant dans sa barbe et se dirigea dans la cuisine prendre une bière.... Alice entendit le petit ploc très reconnaissable d'une capsule sautant en l'air rapidement et heurtant le sol.
S'il n'avait pas l'air de s'inquiéter plus que ça, peut être devait-elle faire de même.
Leurs recherches avançaient rapidement. Ils entraient des noms, des lieux, cherchant des concordances, des articles... Une grande partie de ces recherches lui paraissaient fumeuse, elle se demandait en quoi ça allait leur permettre de sauver le monde mais seul l'esprit dérangé d'une personne venu de 2550 devait pouvoir comprendre toute cette logique. En vrai, ces recherches finalement n'étaient peut-être pas plus bizarre qu'à l'époque où elle allait sur les forums complotiste écologique (sujet au combien important, mais malheureusement elle ne s'était pas retrouvée avec les pingouins qui glisseraient le plus loin).
Le soleil commencer à baisser à l'horizon et petit à petit la pénombre s'épaississait dans le petit appartement. Tirant ses bras, faisant craquer ses jointures, Alice décida de prendre une pause bien méritée. Elle se leva et se dirigea vers la cuisine pour prendre une bière.
Quand elle revint dans le salon, Raph semblait toujours absorbé par ses recherches, l'air pensif, la lumière de l'écran éclairant son visage avec douceur. Il prenait ses devoirs très au sérieux, plus que ses comparses ne le prenaient lui au sérieux.
Alice avait toujours été intrigué par la différence entre lui et l'autre élément perturbateur. L'un était aussi mou et calme que l'autre était hyperactif.
Elle se pencha pour lire par-dessus son épaule. Il scrollait vite et les dates défilaient. Une question lui vint alors.
-J'hésite à poser une question mais j'ai peur qu'elle soit bête.
-Il n'y a pas de question bête, que des réponses bêtes.
Répondit-il du tac-o-tac, essayant de prendre une pose de prof de philo. Alice le fixa, dubitative, levant les yeux au ciel, riant doucement.
-Wow, les réponses genre citation facebook, ça fait pas trop boomer ça ?
-C'était ça la question ?
-.... Ben non, bien sûr que non….
Elle se pencha plus près de lui, fixant son écran, attrapant sa souris, elle le senti se crisper.
-Par rapport à toutes ces dates... Pourquoi ne vont-elles pas avant 2010 ? Ça ne l'intéresse pas d'empêcher les guerres comme la deuxième guerre Mondiale, ou autre grosse catastrophe de l'humanité dans le genre ?
Raph se déglutit tout en raclant sa gorge, il tourna sa chaise vers Alice. Il ne semblait pas savoir quoi faire de ses mains, les passant dans ses cheveux toujours aussi ébouriffés, se grattant la nuque, comme si la réponse qu'il avait en tête le gênait
-Bin…. C'est lui qui dirige un peu toute cette organisation, d'après lui tout est "calculé" alors.... Je ne remets pas en doute....Mais moi, personnellement j'aurais trois théories.... Théories personnelles hein.... Je dis pas qu'elles sont vraies.... Ou fausses.... Mais à force de le côtoyer je ne pense pas être loin de la vérité.......
Il se mit plus à l'aise, jouant toujours avec ses mains.
-En vrai, je pense qu'il s'en fout des guerres.... De ce qui se passe avant…. Ce n'est pas vraiment ça qui va changer les catastrophes de son époque.... Il n'est pas là pour sauver des vies, mais vraiment "le monde" .... Oui parfois même moi Je trouve ça paradoxale.... La plupart des catastrophes écologique et autres ont plus leur ancrage à partir de cette périodes des années 2000 avec l'évolution industriel…. La surconsommation.... L'obsolescences programmé, l'abus d'énergie fossile… Les gens qui font n'importe quoi…. Et plustu imagines ? Si on empêchait une telle guerre, moins de mort en 40, plus de surpopulation après.... Je n'imagine même pas le trie que ce serait à faire pour trouver nos cibles….
C'est comme si pam! Là on empêchait le Titanic de couler et là plein de monde qui n'aurait jamais dû être là sont là et ça pose des problèmes !
-Ouais là ça fait un peu épisode de Supernatural...
-Deuxième théories, avec l'air d'internet, l''information infinie et en boucle, les journaux etc. C'est plus facile de faire nos recherches et trouver justement ce dont nous avons besoin pour remonter vers nos cibles. Avant la popularisation d'internet c'était plus compliqué...
-ouais ça se tient. Et c'est déjà surprenant tout ce qu'il trouve depuis son époque déjà....
-Et puis ma troisième.... Ça va te paraître un peu.... Pompeux peut être de ma part..... Je crois... que.... Que c'est à cause de moi finit-il par lâcher confus, le rouge lui montant aux joues. En vrai.... Je pense sincèrement qu'il a bon fond... Bon même si chaque fois que je l'ai dit il faut toujours qu'il fasse quelque chose pour me contredire après….
Les mains se Raph se raidirent un peu plus, il parut songeur, sa nervosité grandissante était de plus en plus palpable. Alice attendit patiemment la suite, ne voulant pas trop le brusquer.
- Non je veux dire.... En vrai... Si je reviens à mon hypothèse....
Je me dis…. Qu'il doit penser que s'il intervient avant cette date, celle de notre rencontre.... Il risquerait de casser quelque chose, qu'on ne se rencontre pas.... Que ça efface ma naissance .... Où je ne sais quoi d'autre......
Après voilà.... Je me raconte peut-être n'importe quoi mais moi ça me plaît d'imaginer ça... Que c'est ça manière de tenir à moi....
Il leva des yeux hésitant vers Alice, comme pour scruter une réaction, une approbation chez elle. Un tic nerveux semblait agiter son œil.
La jeune fille pensive, ne savait pas trop ce qu'il attendait d'elle exactement et les deux se fixèrent dans un silence de plus en plus gênant...trop long....
D'une voix aussi stridente que stressé le garçon hirsute rompit le silence.
-Heu.... je vais commander à manger...non ? Tu n'as pas faim ?
Il sortit alors son téléphone de son sac avec des gestes maladroits et commença à pianoter mais l'appareil ne sembla pas répondre, totalement déchargé. Il sortit alors son chargeur et commença à brancher l'appareil, n'osant toujours pas regarder Alice.
-....heu…ouais bon.... Là mon téléphone est dead mais dès qu'il est prêt on se commandera une bonne pizza.... Ça nous changera du Wizz!
La jeune fille gloussa et recommença à pianoter sur son clavier.
-Ah oui en effet, je ne m'y ferais jamais à ça je pense...
Raph continué d'essayer de ranimer son téléphone, comme si le masser délicatement le ramènerait à la vie
-Orf, non tu sais.... Au début on est réticent et après.... Nan t'as raison c'est trop de la merde ces trucs....
-Avoue, quand on s'est rencontré, tu en mangeais juste pour te donner un style ?
-.... Non.... Alors là, ce n'est pas du tout mon genre ….
La conversation était devenue plus légère et il commençait à se parler de façon plus naturelle. L'écran du téléphone se ralluma dans une faible lumière ce qui sembla rassurer le jeune homme qui accéléra ses pianotassions frénétique. Il était très concentré sur ses techniques de rez de portable quand d'Alice se rendit compte que quelque chose n'allait pas dans leur recherche....
_Raph...... Comment peut-on empêcher quelqu'un d'adopter un lapin quand il est…. Déjà mort ?
_Quoi ? Le lapin ?
_Mais non, tu m'écoutes au moins ? Un des mecs là, sur qui on devait trouver quelques infos, il était censé acheter un lapin, et puis après tout le charabia pour arriver à je ne sais plus quel catastrophe…. Il en raconte tellement aussi, je ne sais plus lesquelles sont vrai ou non…. Et bin ce mec il est mort.... C'est récent en plus…. Apparemment il a fait une mauvaise rencontre
Raph semblait hébété, comme s'il ne comprenait pas ce qu'elle essayait de lui dire. Il faisait une confiance aveugle (enfin, les trois quarts du temps) aux prédictions du voyageur du temps, il ne pouvait pas se tromper au point de leur demander d'espionner quelqu'un de déjà mort.
Il s'approcha d'Alice et commença à lire par-dessus son épaule.
_Wow.... Et d'après l'article il s'est salement fait amocher.... Ce n'était pas son destin de mourir comme ça non ? Alors qu'est ce qui a pu se passer ? Demanda Alice d'une voix blanche tout en observant la réaction de son compagnon.
Mais Raph se mit à scroller frénétiquement, essayant de trouver d'autre information à ce sujet. Il paraissait blême et peu rassurer par cette révélation.
Il tapa à la volée d'autre noms au hasard, de mission prochaine mais aussi passée. Alice recula pour lui laisser plus de place.
Trois personnes. Enfin, deux retrouvé morte et une disparue. L'une des victimes était même leur dernière mission…. Cela faisait déjà beaucoup pour une simple coïncidence, surtout venant de personnes censées agir et menacer le futur.
Alice ne put s'empêcher de frissonner.... Ces personnes étaient comme son père et elle.... Des personnes ciblées pour leurs actes inconsidérés qui risquaient de bouleverser le monde tel qu'ils le connaissaient.
_.... Tu penses que ce serait d'autres personnes qui agiraient dans le même but que nous ? ....avec ce genre de méthode ?
_Non.... Répondit Raph fébrilement.... En vrai je ne sais pas.... Pas avec ce genre de méthode….
_Ouais, genre quand il a voulu tuer mon père par exemple.
-Bon, je ne pensais pas à ça, mais oui là toute suite si on sort les grands mots oui ça peut paraître bizarre.... Parfois il est un peu trop dans son truc....
Mais c'est pas les pratiques de la maison.... Jamais nous n'avons eu recours à ces procédés....
Il marqua un temps d'arrête comme pour réfléchir....
_Où peut être à nos débuts quand Mattéo faisait n'importe quoi....
_Quoi ? Mattéo ? Le grand type baraqué de la brigade ? Il a fait partit de votre crew?
Il paraissait de plus en plus gêné
_Ouais.... C'est une longue histoire.... Un peu compliqué….
_Mais eux, la brigade...Il pourrait agir de la sorte ?
Embarrassé Raph regardait son écran
_Non... Il n'aurait aucun intérêt à modifier le temps au contraire.... Eux leur truc c’est de justement ne pas toucher le temps....
Une alarme retentit du Tempusfugitron, c'était une alarme placée par Henry pour les prévenir de l'approche de la brigade temporelle.
_Bordel en parlant d'eux.... On file !
Raph arrache son téléphone de la prise murale, ils eurent à peine de rassembler leurs affaires, de programmer la machine que la porte vola dans un fracas. Ils disparurent sous le nez de la brigade.
Notes:
Je m'excuse pour le passage de Stella! Ne m'en tenez pas rigueurd sivouplé!!
C'était un trip perso que j'ai tendance à regretter, mais j'aime bien l'idée de me dire que Raph n'avait pas forcément une copine dans son futur...
Chapter 3
Summary:
La Brigade Temporelle! Enfin!
Notes:
J'avoue préférer les passages avec la brigades!
Chapter Text
Louise et Mattéo, toujours vêtu de leur armure, entrèrent dans la salle de commandement.
C'était une pièce impressionnante, éclairé juste ce qu'il fallait par des leds bleu, sobrement meublé d'un bureau et d'un écran d'affichage, la Lucarne, où défilait les ordres de missions, les uchronies potentielle, les priorités etc. Tout dans ce lieu était fait pour donner une impression écrasante et oppressante. Ici on faisait régner la loi, et la loi c'était Constance.
Constance, assise à son bureau, aussi rigide que l'atmosphère ambiant, le coude en appuis, sa tête soutenue par ses mains cachant une partie de son visage, le peu visible étant guére expressif. Impassible, elle attendait juste leur rapport. Stoïque.
Louise, alignée avec son grand coéquipier, se tenait droite devant elle. Elle avait la bouche sèche et les mains moites.... C'était un nouvel échec et il fallait y mettre les formes.
Elle retira son casque, laissant tomber ses cheveux en cascade sur ses épaules. Avec cette lumière colorée la chevelure brune et paraissait avoir des reflets bleus.
Ce fut Mattéo qui ouvrit les hostilités. Il avait retiré son casque, découvrant un visage peu avenant, aussi expressif que celui de Constance. (Il faisait bien la paire)
_C'était bien eux. Raph et leur nouvelle complice. Il n'a toujours pas capté que nous pouvions le localiser dès qu'il connecte son téléphone au wifi. Franchement, il devrait faire gaffe à ses applications....
Il soupira à cette dernière remarque, un poil consterné par le peu de jugeote du jeune homme.
Sans un mot Constance se leva et se tourna vers le panneau d'affichage derrière elle, les photos de Raph et Alice apparurent alors à l'écran. Elle les observa, pensive, fixant avec attention le portrait d'Alice.
_Toujours aucun indice sur elle ?
Cette jeune fille était un mystère pour la brigade, qui était-elle, d'où venait-elle, et surtout qu'elle époque ? Même Ycare ne semblait pas réussir à trouver ne serait que le moindre indice sur elle, ce qui n'était jamais arrivé jusque-là. Comme si elle n'existait pas dans le flux temporel.
Louise se mordit les lèvres tout en scrutant Constance. Elle savait au fond d'elle tous les questionnements de sa boss mais n'osait rien dire. Ou plutôt, elle ne pouvait rien dire... Cela risquerait d'impliquer trop de chose ce qu'elle ne voulait surtout pas.
De plus elle avait une certaine sympathie pour la demoiselle. La première fois qu'elle l'avait rencontré elle se disait que c'était juste une pauvre fille paumée, qui lui rappelait trop ce qu'elle avait été avant d'entrer dans la brigade. Une fille sans avenir. Ycare lui-même avait prédit qu'elle soit là ou non, il n'y aurait eu aucune conséquence sur le continuum espace-temps. Et pourtant.
Quand Louise compris qu'elle avait fait le choix de s'effacer elle-même de la réalité, elle avait été bouleversé. Est ce qu'elle aussi, aurait elle était capable de faire un tel si elle y avait été confronté? Depuis son interêt envers cette jeune fille était croissant à chaque rencontre. Elle ne pouvait pas entrer en contact avec elle, tant qu'elle avait Mattéo au basque et pourtant il lui brulait de pouvoir un jour rediscuter avec elle. Elle voulait tellement la connaître mieux, en savoir plus sur elle. Alice la hantait nuit et jour.
Un raclement de gorge la remit dans la réalité. Constance était toujours là mais maintenant c'était Louise qu'elle scrutait.
_Louise, je te trouve dissipée en ce moment, enfin, plus que d'habitude.
Le fard monta aux joues de la jeune femme. Depuis le remappage temporelle elle avait encore du mal à regarder sa patronne dans les yeux.
Constance attendit, quelque seconde mais trés vite haussa les épaules et repartit dans sa diatribe. Son temps était précieux.
Les bras croisés dans le dos, la cheffe de la brigade temporelle se mouvait dans son espace nonchalamment mais on pouvait sentir que là, elle était particulièrement contrariée.
_Nous n'arrivons toujours pas à leur mettre la main dessus.... L'autre élément perturbateur passe encore, je peux comprendre…. mais ces deux là.... Quand même.... J'en attendais plus de la B.I.M.
Mattéo, même s'il tentait tant bien que mal de garder bonne figure, encaissait les reproches, ces échecs consécutifs n'amélioraient pas son moral. Lui pourtant si professionnel, avec un score pas dégueu quand il fallait s'attaquer à des clodos du futur ou bien à un taré qui voulait s'emparer de la brigade temporelle afin de pouvoir taper la causette à des dictateurs, passe encore! Mais avait tendance dès qu'il s'agissait de l'équipe du voyageur du temps à perdre se moyens, à mettre des gants, à éviter même frasques et violence... L'équipe du B.I.M ne faisait plus vraiment bim sans un toulousain baraqué de 2m gonflé à bloc.
La semonce aurait pu durer plus longtemps encore si du couloir des plaintes ne s'étaient pas fait attendre. Les voix étaient reconnaissables entre toutes, la premiére hautaines et exaspérée de Victor qui comme à son habitude s'égosillait sur son équipier, qui se trouvait n'être autre que Michel,qui lui répondait de façon stridente.
Constance se massait les tempes consternées, se demandant quelle migraine ces deux-là allait encore lui apporter.
Victor avait eu la chance et la joie de pouvoir enfin avoir son équipe à lui ! Et à défaut d'avoir pu déjà lui trouvait un nom (la V.I.M c'est quand même moins impactant), il devait faire avec ses nouveaux équipiers attribués. La patronne pensait bien faire en lui attribuant un coéquipier un peu plus débonnaire pour le tempérer mais visiblement cela n'avait pas eu l'effet escompté.
Sans prendre le temps de saluer correctement selon l'étiquette Constance ou bien de s'annoncer, ils débarquèrent dans la salle de commandement toujours en se chicanant, trainant derrière eux un étrange type menotté, ressemblant en tout point aux nombreux clochards du futur qu'ils ramenaient régulièrement, de par son habillement et son odeur.
_Et d'abords pourquoi c'est toujours moi qui me tape le sale boulot ? Ça ne me change pas tant que ça de quand j'étais dans l'équipe de Mattéo
_Mais la ferme ! Tu peux pas arrêter ... On en reparlera quand tu sauras dégoupiller une grenade !
Le claquement sec de la paume de la main sur le bureau de Constance ramena soudainement le silence. Si juste avant elle était exaspérée par l'échec de la team Mattéo, les cris stridents de la team suivante avaient achevé le peu de patience qu'elle avait.
_Vous êtes en train de nous déranger Moi et tout le bâtiment avec vos engueulades, et pour quoi ? Un vulgaire pécore du futur encore ?? Balancez-le au trou et qu'on en finisse !
Victor tourna légèrement la tête, jetant un regard narquois à ses anciens coéquipiers et repris de manière sardonique
_Nous au moins, on ramène quelque chose, et du lourd.
Par lourd il entendait certainement le poids du gaillard, un type bien trapu de taille moyenne, sa tête semblait fondue avec ses épaules, cachait parmi ses fripes. Il avait l'air si misérable, si puant, le regard torve, il essayait de garder un semblant de dignité, mais cela se sentait qu'il n'en menait pas large, surtout au vu de sa situation précaire.
La patronne roula des yeux, peu convaincu, et balaya tout ça d'une main lasse.
_Direction le trou et c'est tout.
Dos au mur, ne voulant pas franchement découvrir ce qu'elle voulait dire par "trou", l'individu perturbateur se ragaillardi un peu et avança d'un pas vers le bureau de la dirigeante, soulevant sa rêche pèlerine dans une pose dramatique (quelque peu gênée par les menottes)
_Surtout, ne faites pas ça ! Attendez un peu que j'me présente ! J'suis, LE LIMIER.
Il fit encore une pause quelques instants afin d'être sûr que ses spectateurs furent à l'écoute et puisse apprécier la mise en scène, et pris dans son élan enchainant les poses théatrale donnant l'effet d'une chorégraphie étudiée.
_Chasseur de prime d'mon état, j' voyage à travers l'temps et les époques afin d'attraper tout manant, sonnant forte récompense.... Et j'suis sûr que nous pourrions faire affaire, car j'suis sur, mes services vous seraient fort charitable.
Sur ce, il tendit une de ses mains (toujours entravée) attendant visiblement un signe de la patronne de la brigade temporelle.
Le silence était total.... Vacillant entre la consternation et effarement de ce poseur du futur (ça doit être un style de 2550) . Même la team Victor/Michel commençaient se demander s'ils n'auraient pas mieux fait de le balancer directe au frais afin de s'épargner une telle mascarade. Constance soupira à nouveau, tendit à son tour la main mais c'était pour mieux saisir l'index de l'individu, le tordant dans un craquement, sans effort apparent, forçant ce dernier, plié par la douleur soudaine à mettre genoux à terre dans des petits cris qui juraient avec sa prestation deux minute auparavant. De son autre main, elle pianota sur un clavier, la Lucarne affichant instantanément le profil du ledit "Limier", les datas files affichaient son nom "Carlin", avec une photo de lui, un numéro de référence, statut etc... Il avait réussi à se procurer une machine temporelle et depuis il passait d'une époque à l'autre créant son lot de problèmes et faisait donc partit de la liste des criminelle "temporelle direct", recherchés activement.
Victor se pencha vers Michel, tentant d'être le plus discret possible, raillant sous cape
_N'empêche, un carlin..... On fait mieux comme fin limier
_Bouarf, quand on le voit maintenant comme ça de près je trouve que ça lui va plutôt pas mal....
Les deux brigadiers avaient totalement perdu le fil et s'esclaffaient dans leur coin, ne prêtant plus du tout attention à la réunion...
Sans crier gare, Constance se retourna vers eux et les fusillèrent du regard.
_Encore un mot de votre part, une inattention et pour vos prochaines missions je vous envois faire la vaisselle pendant une semaine afin de vous apprendre à vous tenir ici !
Puis brutalement elle changea de direction et toisa de haut l'indésirable invité.
_Quant à vous ! (Le ton de Constance, tout en restant calme avait quelque chose de terrifiant) Si nous devions écouter tous les dégénérés du futur débiter leurs conneries nous n'aurions pas assez de temps même avec nos portails pour maintenir ce foutu flot temporelle alors à moins d'avoir une once de crédibilité ou de choses intéressantes à nous proposer vous pourrez gentiment aller vous faire voir.
Le prisonnier commençait littéralement à se liquéfier sur place, il se mit à gesticuler de façon désarticulée, cherchant vainement de retrouver ses moyens, le doigts toujours enserré dans la poigne forte et pourtant délicate de la patronne. De grosses gouttes de sueur commencèrent à perler sur son front couvert de suie
_Attendez attendez !! J'ai quelque chose à vous proposer ! J'venais de remplir une mission quand ces deux baradours, heu, baroudeurs m'ont attrapé
_Tu entends ça Victor, il trouve que je fais aussi baroudeur.
_Mais tais-toi Michel
Un claquement de langue de la part de Constance et les deux zouaves se turent, tandis que Carlin continuait sa plaidoirie, toujours gigotant, sa voix devenant de plus en plus plaintive et stridente au fur et à mesure qu'il déblatérait.
_J'ai un type là dans ma planque qui pourrait vous intéresser ! J'l'avais attrapé à la base à faire une sorte de mise en enchère car ce connard il intéresse déjà pas mal de monde sur différentes époques, mais je peux vous en donner l'exclusivité ! Chuis un mec cool ! J'vous jure ! Il vous intéressera ! Sous couverts de quelques garanties, genre ma libération.... Pourquoi pas la mise en place d'un passeport temporelle tant qu'on y, qui me permettrait de pratiquer mon activité en tout légalité par exemple, je suis sûr que vous aussi vous pourriez y trouver votre compte...
Il croisa alors le regarde de glace de Constance qui resserrait encore plus sa prise sur son doigt qui virait maintenant de couleur, plus elle serait plus la voie du prévenu montait dans les aigüe.
_OuiOuiOui vous avez raison ! On en reparlera plus tard ! Mais j'vous promets ! Faite moi confiance.... Au pire v'nait juste voir la marchandise ! J'vous promets vous ne l'regretterez pas. Promis !
Il appuya sa phrase avec un vague signe de doigt (de sa main encore libre) et crachant au sol dans un bruit peu ragoutant.
Le calme était revenu dans la pièce. Le malheureux tremblait encore de tous ses membres. Il faisait peine à voir et même Louise commençait à avoir pitié de lui, ce n'était peut-être juste qu'un abrutit du futur en plus.
La cheffe de la brigade quant à elle restait impassible, malgré tout, il avait réussi à piquer sa curiosité. Elle finit par lui lâcher l'index qu'il récupéra sans attendre, puis elle se dirigea vers son bureau. Appuyant sa tête contre son poing, elle prit le temps de la réflexion. Ses doigts se mirent à tambouriner doucement sur la table dans un bruit de saccade régulier.
_Où se trouve donc cette "planque" ?
Le "Limier" repris alors en contenances, pensant avoir enfin trouver un début de dialogue, il se redressa.
_Ah mais j'veux des garantis moi ! J'vous donne ni le lieu ni la date ! Rendez-moi ma machine et j'vous y emmène, c'est aussi simple que ça !
Mattéo, qui était resté discret jusqu'à présent s'interposa.
_Vous n'allez pas suivre ce type ? Même s'il n'a rien d'une menace nous ne savons pas ce qu'il pourrait faire
_Pfff. Je ne vois pas ce qui est à craindre de lui. De toute façon l'idée d'y aller personnellement ne m'a jamais effleuré. Je n'ai pas de temps à perdre. . .
Le type en question vexé, se rebiffa alors malgré sa nervosité grandissante
_Comment ça ? Bien sûr que je suis une menace ! Mais avant, Je veux qu'on discute des termes de notre accord et...
Sa voix se coinça dans sa gorge lorsqu'elle porta de nouveau son regard glacial sur lui.
_Non. Vous ne faîte que des promesses pour l'instant. Je ne fais pas d'accord sur du vent. Deux de mes employés vous suivront et me tiendront informé de la véracité de vos propos, je déciderais à ce moment-là.
Le détenu commença à ouvrir la bouche mais se ravisa. Prenant ce geste pour de l'approbation Constance se tourna vers ses équipes.
_Mattéo, vous l'accompagnerez et me tiendrez au courant. Pour l'instant nous allons jouer selon ses règles.
Le toulousain se raidit à l'annonce mais il n'eut pas le temps de réagir que déjà Victor commençait à les invectiver.
_Et pourquoi se serait lui d'abord qui irait sur cette mission ? Nan mais c'est moi qui l'ai dégotté l'autre clochard du futur et...
Constance le fit taire d'un geste, sans même prendre le temps de lui accorder ne serait-ce qu'une petite attention.
_Je vous avais prévenu tout à l'heure, à la moindre incartade votre prochaine mission serait la vaisselle. Vous savez où trouver la cuisine.
Victor leva le doigt, voulu dire quelque chose mais il se retint. Son visage était tendu, ses traits tiraient fulminés, sa fureur se lisait sur le moindre de ses muscles en tension, mais il respectait trop l'autorité pour entrer dans la confrontation. D'un geste brusque il attrapa le col de Michel, qui eut à peine le temps de pousser un cri de surprise avant de se faire trainer dans le couloir sous le regard déconfit de leur ancien prisonnier.
Constance repris alors la description du nouvel ordre de mission.
_Vous escorterez donc Mr Carlin ici présent, voyez avec Ben et Dr K-Stafolte qui vous rendront le matériel confisqué.
Louise et Mattéo prirent alors congé dans un semblant de salut avant de sortir trainant leur associé provisoire.
Chapter Text
Ils arrivèrent dans le local sécurisé des affaires saisies. C'était une pièce désorganisée, où se trouvait des mètres de rayonnage, on y stockait principalement des cartons scellés dans lequel étaient rangé toutes sortes d'objet récupérés sur les criminelles temporelles. L'accès y était très réglementé et en générale sous la responsabilité du discret et réservé Ben. Ce dernier les attendait déjà, accompagnait par le Dr, la machine temporelle en main. C'était un vieux modèle, la lanière de cuire était rapiécé et les boutons branlant mais elle semblait fonctionnelle. Carlin se précipita sur l'appareil, bousculant le stagiaire, l'arrachant des mains du robot, trop heureux de pouvoir le récupérer il l'enlaça dans ses bras, il en pleurait presque de joie. Mattéo mit un terme à cette démonstration d'affection par un raclement de gorge.
_Bon on se dépêche maintenant. Nous n'avons pas que ça à faire.
Le reclus jeta un regarde torve à son gardien avant de lui tendre ses mains toujours menottées.
_Peut être déjà commencé par m'libérer Mr'l'Maton. Hein? Parc'que comment j'l'utilise moi ma machine comme ça.
Le visage déjà fermé de Mattéo en temps normale se renfrogna perceptiblement, ce qui fit parcourir un frisson l'assistance. Il sortit un genre de clé et dans un mouvement sec désenclencha l'entrave tandis que par sécurité Louise s'accrocha au bras du détenu pour être sûr que ce dernier une fois libre n'essaye pas de jouer les filles de l'air. Le bruit sourd des menottes frappant le sol raisonna dans la pièce.
Carlin s'équipa de la machine, sans oublier de prendre la pose, commença à entrer les données, le toulousain eu à peine le temps de poser sa main sur son épaule que déjà tous les trois étaient transportés ailleurs....
L'arrivée fut rude, contrairement à la trappe de la Brigade, la machine temporelle était visiblement mal réglée et assez approximative. Mattéo fut propulsé contre un mur qui s'ébrécha dans un nuage de poussière et Louise se retrouva écrasé par la masse du clochard, l'exhalation qui s'en émanait, était terrible lui donnant des haut les cœurs. Elle le dégagea rapidement d'un coup de pied et commença à analyser leur nouvel environnement.
Ils étaient dans un étage surélevé d'un bâtiment délabré, voir même totalement en ruine, ce qui jurait pas mal avec les locaux sobres et futuristes de la brigade deux seconde auparavant, Elle se demanda comment les murs pouvaient encore tenir tant il y avait de fissures. Il n'y avait aucun meuble, mis à part des morceaux de planches à terre, une vieille couverture élimée et un seau partiellement rempli. Au centre de la pièce se trouvait des traces de feu de camps éteint et ce qui ressemblait à un reste de repas (peu identifiable). Au vu de la luminosité intense et des émanations extérieur (autre que celle du clodo du futur ou bien du seau), elle se doutait qu'ils se trouvaient plus vers les 2550 que 2020. Une crainte lui vint alors et sa main fusa sur ses armes, il était plutôt déconseillé de se balader à l'extérieur dans le futur.... De plus rien ne prouvait que cet abominable individu ne leur eût pas tendu un piège. Ces craintes furent aussitôt balayées par le carlin qui commençait à leur faire une visite guidée des lieux, les hâtant d'un geste de la main.
_Z'inquiétez pas la donzelle, vous ne trouverez pas de zombi ici, enfin j' crois pas, ils préfèrent les centres villes, allez savoir pourquoi. Ici y a rien à des environs....
Il ouvrit à coups d'épaule une porte en bois massive et grinçante, faisant frémir les murs, et les invita à entrer. Cette nouvelle pièce était bien plus étriquée que l'autre, la lumière n'y perçait qu'à travers une assez large brèche. Elle était tout aussi modestement meublé que celle d'avant, à la différence qu'en son centre se trouvait une chaise, sur laquelle était solidement ligoté quelqu'un, une toile de jute sur la tête imprégné de sang présageant d'une mauvaise plaie à l'arrière de la tête.
Les deux membres de team BIM en restèrent Interloqués tandis que l'homme trapu piaffait à côté d'eux d'excitation, le sourire aux lèvres attendant une réaction de leur part.
Au vu du gabarit et de la physionomie malingre de la silhouette attaché, l'individu ne devait pas avoir plus de 18ans, il était habillé chichement à la mode de clochards de 2550 aux couleurs passés, il portait quelques protections visiblement fait main, un sac pendait à ses pieds. Les deux brigadiers ne savaient pas comment réagir à ce spectacle, après tout, comment le fameux limier aurait-il pu croire que cette découverte pouvait les intéresser.
Mattéo soupira et commença à pianoter sur le communicateur de son bras afin de joindre le QG.
_Bon, sans aucune surprise, c'est une perte de temps. Louise, attrape le clodo nous rentrons.
Acquiesçant, elle entama de se rapprocher pour l'empoigner quand dans une contorsion plus fluide que sa morphologie ne présageait possible, il se dirigea vers la chaise, paniqué.
_Mais attendez !! Vous n'avez encore rien vu !
Prestement il arracha le sac de toile de la tête du prisonnier laissant apparaître le visage inconscient du jeune homme. Cette fois ci la surprise fut réelle, au point de manquer de leur décrocher la mâchoire. Mattéo ne put s'empêcher de retenir un juron.
_What the f....
Les traits étaient plus jeunes certes, moins scarifié, mais ils ne laissaient pas de place au doute, même sans son iconique manteau : Ils avaient en face d'eux une version plus jeune du visiteur, comme une sorte de double du passé. Dans leur futur.
Son visage était blême (surement une conséquence de la plaie qu'il avait) et tuméfié, ça ne le changeait pas trop d'habitude mais ça n'avait rien de rassurant. Louise s'approcha de lui, tâta son pouls qui battait à un rythme régulier, il était juste évanoui.
_Mais bordel.... A quel moment vous avez cru que c'était une bonne idée ? S'écria Mattéo avant de mettre une baffe derrière la tête du clochard. Vous vous rendez compte des conséquences ???
_Surtout pourquoi s'en prendre à un gamin comme ça ? Rajouta Louise consternée
Carlin se frotta la tête, réellement décontenancé par la réaction inattendue des brigadiers.
_Ouais....Bin.... Dans l'présent il m'a déjà bien marave plusieurs fois…. J'avais pas vraiment l'choix.... Là c'était plus simple....
_Ah oui.... Donc en plus d'être un connard insensé vous êtes un lâche ! Fulmina Louise que cet homme dégouté de plus en plus.
Elle lui décocha un coup de pied juste à l'arrière de son genou, le métal des renforcements de ses bottines firent craquer ses articulations et il s'affaissa sur lui-même, dans le même mouvement elle sortit son arme et la lui braqua juste derrière la tête. Une fois l'individu mis sous controle elle se retourna vers son chef d'un air interrogatif.
_Qu'est ce qu'on fait alors ??
Mattéo paraissait décontenancé, son regard passait de Louise, à Carlin, au jeune visiteur toujours inerte et de nouveau à Louise. Il s'attendait à de nombreuse chose mais pas à ça.
_Nous ne pouvons clairement pas le ramener.... Cela risquerait de modifier considérablement notre temporalité…. La Brigade Temporelle existe grâce et à cause de lui.... Je n'ose même pas imaginer ce qui se passerait si on intervenait à ce stade de sa vie....
Louise appuya d'autant plus fort son arme sur la nuque trempée de sueur de l'énergumène.
_Ok, on le libère, Mr Connard nous aide à le ramener où il l'a trouvé et on se casse.
Le communicateur du toulousain se mis à grésiller et la voix de Constance se fit entendre. La communication était faible et la phonation un peu robotisée mais elle était parfaitement audible.
_Mattéo, vous m'entendez ? Vous avez essayé de nous joindre ? Au rapport ! Quelle est la situation de votre côté ?
Mattéo toujours tétanisé, Louise pris alors la décision de récupérer la communication.
_Alors.... Comment dire…. Disons que la prise du "Limier" n'est autre que la cible principale de la Brigade...
Une exclamation se fit entendre à l'autre bout mais Louise enchaina rapidement
_Sauf que je ne suis pas sûre que sa voix est déjà muée....
_Pardon ??
Un blanc suivi, ils savaient que la communication n'avait pas était rompu car les grésillements étaient toujours présents.
_Je ne suis pas sûre d'avoir compris.... Entonna la voix monocorde de Constance. Qu'avez-vous trouvé ?
Mattéo repris le relais
_Une version du passé de qui vous savez…. Bien avant je pense ses débuts dans le sauvetage humanitaire.
Un nouveau blanc suivi.
_Nous pensions corriger tout ça et ramener le prévenu....
Le blanc persistait. Les grésillements s'arrêtèrent. Mattéo commençait à s'inquiéter, quelques minutes passèrent mais qui leur parurent une éternité, avant que Constance rétablisse le contact. Entre temps la transmission avait perdu en fluidité, elle ressortait plus hachée, plus parasitée.
_Oui. Récupérez-le.
_Oui, nous récupérons Carlin et nous rentrons.
Il eut une coupure nette de la communication avant que le contact ne reprenne. Les bruits parasites devenaient insupportables à entendre et ils n'arrivaient pas à savoir d'où venant toutes ces interférences.
_Non. Grinça la voix. Vous ne m'avez pas compris. Ramenez-le "lui".
Cette réponse inattendue foudroya Mattéo le laissant perplexe, la consternation se lisait sur son le visage : la situation lui échappait complétement. Cela ne ressemblait ni aux méthodes de la Brigade Temporelle, ni à leur philosophie. Encore moins à Constance. Cette démarche allait à l'encontre même des principes de cette entreprise, rien de bon ne pouvait en découler. Il crispa son poing gonflant une veine apparente, sa mâchoire se serra et dans un grincement de dent il reprit la ligne.
_En effet, je ne suis pas sûr de bien comprendre.... Vous vous rendez compte des risques que nous encourrons ?
_Oui.
_Mais ça n'aucun sens ! Notre devoir est de ne pas perturber le continuum espace-temps.
_Je vous ai donner un ordre. Ramasser l'éléments perturbateur, et ramener le avec le prévenu. Nous interrogerons ce dernier pour savoir comment il a pu le trouver avant le balancer au trou.
Un cri de rage se fit entendre du côté du fameux prévenu qui se débattit avant de commencer à programmer sa machine.
_Ce n'était pas ce qui était convenu ! J'me tire !
Mais au lieu du nuage de particules attendu la machine bipa de manière plaintive avant de tout simplement s'éteindre. Louise ricana devant l'air pantois du clochard avant de le remettre sous contrôle.
_Vous pensiez vraiment que nous allions vous rendre votre engin pleine puissance ? Le Dr K-Stafolte a bien veillé à ce que vous ne puissiez faire qu'un allé.
Recroquevillé sur lui-même il se mit à geindre mais ne tenta plus de se rebeller. De son côté Mattéo abasourdis encaissait la demande, le poigné crispé sur le communicateur, les bruits de ce dernier devenant de plus en plus strident et insupportable. Il jeta un regarde sur le jeune visiteur.
_Je.... Je n'arrive toujours pas à comprendre. Si nous faisons ça.... Les risques sont énormes.
_Quels Risques Mattéo ? Crissa le son mettalique et distordu du communicateur. Quels risques ?? Le risque pour la brigade ? Le risque que je n'ai jamais était arraché à Lopez ? Quel risque ?? Quoiqu'il se passera Mattéo. J'en suis sûre. Nous avons TOUS à Y gagner.
Les grésillements se turent subitement. Mattéo l'entendit. Cette voix claire et net, lui poser cette dernière question.
_Vous pensez à Judith?
Il coupa d'un geste sec la communication. Il était blême, le front perlé de sueur, sa respiration se saccadait, accélérant frénétiquement, les yeux humidifiés sortaient de ses orbites par cette dernière remarque. Sa main, agrippée au communicateur était maintenant tremblante. Il serra fort. Encore plus fort jusqu’à ce que ses jointures blanchissent. Quand le doux et soyeux contact de Louise sur son bras le ramena à la réalité.
_Ça va ?
Il leva la tête vers sa coéquipière et croisa son regarde. Son regard limpide le transperça, un regard qui semblait terriblement inquiet. Il sentit les battements de son cœur ralentir, sa respiration revenir à la normale. Le fard lui monta aux joues, confus d'avoir perdu tout sang-froid comme ça, devant tant de monde. Il finit par se défaire du contact de Louise et lui tourna le dos. Il se dirigea vers le visiteur, sortit de l'étuis de son baudrier un petit canif qui lui permis de rompre le lien, et comme si ce dernier ne pesait rien le balança sur son épaule, récupérant au passage le sac à ses pieds.
_Occupe-toi du gros lard. Je demande l'ouverture de la trappe.
La communication fut rétablie. Ycare ouvrit le portail dans un jet de lumière éblouissant.
Chapter Text
Les particules s'estompèrent, ils étaient de nouveaux dans le futur.
Raph se laissa tomber sur les genoux lâchant un gros soupir, trop heureux d'avoir pu échapper à la brigade.
_Ah la vache, j'vous dis pas comme on a eu chaud....
Mais ses mots suivants se coincèrent dans sa gorge au vu de l'atmosphère pesante du labo…. Même si au premier abord il eut la joyeuse surprise de voir le canapé vide sans clochard gisant dessus, ce dernier était bien réveillé, assis à la table, les mains fermement dans ancré dans les poches de son manteau, les jambes tendues. Il ne semblait guère jouasse et peu avenant à la discute.
Assit en face de lui le Docteur semblait très absorbé par le fait de plonger et sortir nonchalamment son sachet de tisane de sa tasse en consultant quelques des documents. Les deux hommes se faisaient face mais s'ignoraient mutuellement. L'ambiance était pesante….
_On dérange peut-être ? croassa Raph mal à m'aise dans cette atmosphère.
Ce fut à peine si le castafolte jeta un regard vers leurs invités impromptus avant de repartir dans ses taches. Mollement il leur fit signe de disposer.
_Pas besoin que je vous propose une tisane ? Vous savez où trouver. Lachat-il
_Moi ça ira, j'ai déjà assez dormi. Maugréa un renard de fort mauvaise humeur.
Henry leva les yeux au ciel
_C'est bon. J'ai dit que j'étais désolé.
Son flegme n'arrangea en rien l'humeur du visiteur qui se rembrunît d'autant plus.
Raph et Alice, toujours spectateur de cette scène de ménage, attendaient que la tempête passe. Le jeune homme hirsute tenait toujours dans ses bras le sac à semi-ouvert contenant les ordinateurs, pesant sur ses petits bras de poulet. Finalement, saisissant sont courage à deux mains il en leva une pour demander l'autorisation de parler.
_Oui Raph ? La pêche aux infos a été bonne ? réagit négligemment le Docteur qui ne semblait toujours pas concerné.
_Bin.... Heu... Justement.... Avec Alice on a trouvé quelque chose... d'étrange.... Par rapports aux cibles....
Henry posa délicatement sa tasse sur la table dans un doux tintement, ce simple bruit pourtant si discret musela Raph à la grande surprise de la jeune fille, puis il se leva de sa chaise pour se diriger vers son établi, sans prêter plus d'attention au rapport du jeune homme. De nombreux écrans y étaient branchés et allumés, certains présentés des données qui défilées, des écrans de veille, ou encore des parties de solitaire entamées. Il tapota son clavier, un des écrans de veille disparu avant d'afficher diverses fenêtres de coupures de presse ouverte, des articles, etc. Le docteur paraissait songeur.
_Je pense avoir une vague idée de ce dont vous parlez. Pendant la sieste de Renard j'.
_AH.AH.AH. Intervint ce dernier, sarcastique.
Henry l'ignora de toute sa superbe puis repris tout caressant sa moustache.
_Je disais donc, j'ai eu l'occasion de faire quelques recherches ici de mon côté.
Il pianota à nouveau et cette fois ci ce fut une photo qui apparut. Celle de l'amoureux des lapins.
_La surpopulation des lagomorphes n'a pas eu lieux dans les catacombes de Paris, nous pouvons donc rayer le blackout de 2066 car aucun fil n'a été rongé par ces dégénérés poilus, donc les enchainements qui devait se suivre n'ont pas eu lieux etc. etc... Dans un sens. C'est bien. Dans un autre….
Il se retourna vers ses comparses les bras écartés
_What the fuck! Qu'est ce qui s'est passé ?? Comment avons-nous pu perdre une cible comme ça ?
Alice prit la parole alors à son tour
_Ce n'était visiblement pas le seul, nous avons trouvé aussi....
_Je sais. Coupa net Henry, affichant une nouvelle fenêtre.
_La liste s'agrandit en effet.
Le visiteur, qui semblait à présent enfin impliqué s'approcha des écrans pour voir les différentes données qui défilaient et commença à marmonner
_Peut être une nouvelle équipe du genre des missionnaires est apparue ? J'ai l'impression qu'à chaque saison on se retrouve toujours avec une bande d'allumés aux fesses.
_On reparlera de tes fesses plus tard, là pour l'instant la question c'est de découvrir qui, pourquoi et comment.... S'inquiéta le Dr. qui semblait réellement dans une impasse.
Renard se frotta les mains trépignant sur place.
_ Et bin voilà ! il va falloir mettre un point un plan pour découvrir tout ça ! Et j'en fais mon affaire !
Henry leva les yeux au ciel.
_Allons bon. Qu'est-ce que tu proposes ?
Le voyageur du temps avait retrouvé toute sa vivacité, oubliant complétement sa bougonnerie deux minutes plus tôt, à présent il trépignait sur place tout en tournant dans la pièce, le cerveau en ébullition. C'était un homme d'action, il avait besoin d'activité ! Ou plutôt, d'hyperactivité.
Tout en gardant son rythme de pas il commença sa diatribe
_Les personnes visiblement visé sont "NOS" cibles. Pour changer le monde le ou les suspects auraient pu choisir n'importe quelle solution, ce n'est pas le choix qui manque...
_Parce que vous les choisissez comment vous ? C'est rassurant de voir que vous savez ce que vous faîte s'inquiétât Raph
_Chut Raph, laisse parler les adultes. Tout est calculé, je te l'ai déjà dit ! Nous devons trouver comment ils en sont venus à choisir les mêmes cibles ou bien comment ils se sont procurer notre liste.
_ Il y a des traces écrite ? Questionna Alice.
Le visiteur pointa l'énorme frise toujours accroché au mur du labo puis le sac de Raph.
_Il y a bien notre plan de base, la liste que je vous ai donné, mais tout le reste est dans ma tête. Et je n'oublie jamais aucun nom. Jamais.
_Rassurant... marmonna Raph
_Et tu proposes quoi alors l'interrompis Henry. De surveiller toutes les futures victimes potentielles ?
_Y a de l'idée, Reprit le Visiteur, mais à nous quatre ça ne va pas le faire côté effectif.... Et même avec plus de monde c'est augmenter les risques de se faire repérer par la brigade....
_Justement, peut être que nous pourrions voir ça avec eux, au vu de leur moyen je pense que se sera plus facile pour ma brigade de démêler tout ça. S'immisça discrètement Alice.
Le silence tomba et tous se retournèrent vers la petite voix qui avez eu l'audace de proposer une telle alternative. Elle se contenta d'hausser les épaules.
_Ce n'est pas une idée plus bête qu'une autre. Nous avons beau dire, Constance a les moyens physiques et matériels de pouvoir repérer tout bug dans le temps.
Raph et Renard la regardèrent un instant, perplexe à l'idée qu'elle puisse ne serait-ce qu'un instant envisager de faire appel à la brigade.
Le visiteur souffla fortement, il se pinça l'arête du nez avant de baisser les mains pour temporiser.
_Houla... Attends... Quoi ??TU proposes qu'on aille se taper la discute avec la Fucking brigade temporelle ? Comme ça ? Au KLM? Et tu crois que ça va se finir comment ? En apéro, ils apportent les bières ?
Alice ne sembla pas du tout désarçonnée par le persiflage du canidé et continua de rester droite sur ses appuis sans ciller.
_Ce n'est pas une idée plus bête qu'une autre.... Et je suis sûr que Louise nous aiderait. Elle l'a déjà fait par le passé.
_Ouuuaaaiisss...... mais non… reprit Renard sur un ton qui se voulait condescendant, On va rester comme ça hein. Et puis après tout.... C'est pas si mal hein ? Le résultat et là ! On peut même rayer quelques catastrophes.
Le regard en temps normale si doux d'Alice s'assombrit ce qui crispa Raph qui passait d’elle au visiteur. Henry qui était resté silencieux et songeur jusqu'à présent prit enfin la parole.
_Peut être mais ce ne sont pas nos méthodes, et en tant qu'humaniste je...
_Ah oui c'est vrai.... Vous c'est plutôt "d'abord le kidnapping ET ensuite le meurtre". Railla Alice d'un ton tellement acide qu'elle aurait pu faire fondre le plancher.
_Je ne goute guère le sarcasme Mademoiselle répliqua Henry, puis il se tourna vers son ami, Mais je rejoins tout de même la petite sur ce point. Vu que ça va dans leur sens je suis sûr que la brigade pourrait être intéressé par cette information.
_Ah mais oui ! S'exclama le voyageur acerbe, J'oubliais qu’à un moment donné c'était des potes à toi les "missionnaires".
Ce fut au tour du castafolte de s'assombrir à ces mots qui lui faisaient remonter des souvenir qu'il n'appréciait guère.
_Je préfère ne pas relever cette phrase et me dire que nous parlons d'un "moment" plus qu'un autre. Surtout si nous voulons que cette discussion reste polie.
Personne sut exactement à quel moment tout cela avait dégénéré, mais le visiteur comme à son habitude avait tenté d'imposer son opinion en montant sa voix dans les aigues de plus en plus criarde, le docteur était parti dans un plaidoyer sans fin, quant à Alice, elle comptait bien ne pas rester à l’écart et se faisait porte-parole des victimes. Ce qui n’était à l’origine qu’une banale “Réunion pour sauver le monde” se transforma en un brouhaha sans nom, ça hurlait, ça criait ça s’agitait. Ni Alice, Ni Henry, ni Renard ne voulait lâcher l’affaire.
Raph quant à lui se trouvait perdu au milieu de tout ça, ne sachant plus où donner la tête ou avec qui il devait prendre parti... Il trouvait dans chaque point de vue des idées intéressantes (sauf peut-être chez le visiteur qui était peut-être trop loin dans son délire, il ne comprenant jamais rien à ses plans). Il tenta vainement, le doigt levé, d'essayer de participé par des "ho" "peut être..." "j'me dis" mais rien n'y fit. Il sentit à son tour l'agacement monter. Cette petite colère sourde de ceux qui n'arrive pas à intervenir ou à réussir à se faire entendre dès qu'il y a du monde.
Rageux, il frappa la tasse d'Henry qui roula à terre et fracassa le sol majestueusement, non pas dans un joli tintement cette fois-ci mais un gros bruit de porcelaine brisé.
Les trois énervés se turent et se tournèrent vers lui surpris
_Mais ça va pas?? T'es un grand malade ma parole ! S'offusqua en premier Renard montrant les bris de de tasse répandu au sol
Alice plus circonspect et gênée par la situation se pencha vers lui
_Quelque chose ne va pas ?
_Comment ça vous demandez ce qui ne va pas ! S'emporta soudainement le jeune homme hirsute, vous n'arrivez pas à vous mettre d'accord, vous vous battez comme des chiffonniers depuis tout à l'heure et c'est moi qui débloque ?? Pourtant y pas trente-six mille solutions !
Il pointa rageusement les écrans qui venaient de passer en veille
_Premièrement OUI! On ne connait pas les prochaines cibles, soit ! Mais on connait déjà les anciennes ! On commence donc par découvrir ce qui leur est arrivé exactement pour remontrer le type et ensuite on essaye d'empêcher ça !
Renard voulut ouvrir la bouche mais d'un geste Raph le fit taire tout en continuant son argumentaire
_ Et si la brigade intervient et nous bloque le passage ? Et bien tant mieux ! Voilà ce qui va se passer ! On va trouver un moyen de discuter avec Louise et voilà ! Comme ça elle voit ce qu'elle peut faire, on s’aide mutuellement et tout le monde est content !
Au fur et à mesure que Raph les invectivait, il devenait de plus en plus rouge et gesticulant.
_Mais là ! vous êtes tellement occupé à vous crêper le chignon que vous ne voyez rien !
Puis il pointa le doigts vers ses acolytes un par un en commençant par le voyageur du temps
_Vous là ! Vous êtes tellement obnubilé à l'idée d'embobiner tout le monde, de vous enfouir dans vos mensonges que vous ne voyez plus l'important !
Vous Docteur vous pensez tellement avoir toujours raison que vous n'écoutez même pas les gens autour comme Alice, même quand ils vont dans votre sens, alors qu'en plus elle pourrait vous surprendre ! Et vous Alice!... je..... argh y en a marre fait chier et merde
Il s'agrippa la tête avant de leur tourner le dos et aller s'effondrer sur le canapé en croisant les bras.
_Débrouillez-vous sans moi ! J'en ai marre ! Marre d'avoir le sentiment que je suis le seul à écouter la voix de la raison. Je reste ici et je ne bouge plus!
Toute l'agitation était retombée et les trois fouteurs de trouble se regardaient maintenant l'air gêné...
_Je crois que je vais aller lui parler un peu.... Marmonna Alice avant de rejoindre le jeune boudeur sur le canapé
Renard et Henry, embarrassés, se regardèrent...
_Tu sais Renard, je pense que le p’tit a raison... Nous pourrions mettre nos griefs de côté juste là et essayer de vraiment faire avancer les choses...
Le visiteur sans prévenir lui décocha une bourrade dans le dos
_Arrête c’est bon, j’m’étais juste lever du pied gauche on va dire...mais oui... promis la prochaine fois je ferais attention....
Sa voix paraissait des plus sincère, une vague de soulage vint submerger Henry qui relâcha enfin la tension.
_Bon... On remet Raph d’aplomb et cette fois ci on cherche un plan, un vrai.
Chapter 6: petit Bonus
Summary:
Ce passage plus court que les autres, qui se passe un peu avant le retour de Raph et Alice... j'avais envi de l'écrire mais je ne voulais pas casser le rythme alors le voilà en bonus.
Chapter Text
Henry compulsait toutes les données qui défilées devant lui.... Une erreur c'était glissé mais il 'n'arrivait pas à bien en saisir le sens, ce qu'il lisait n'était pas possible où sinon ils étaient sur un plus gros problème que prévu....
Lasse, même si le fait de comprendre cette notion lui avait toujours paru étrange en tant que Robot, il se massa les tempes, quand il perçu le bruit soyeux d'un froissement de tissus. Il se réveillait.
Malgré le fait qu'il soit sur du bienfondé de ses actions, il se retourna lentement, soucieux de la réaction de son ami.
Renard se tenait debout, se frottant le visage comme pour chasser ce qui lui restait de torpeur. Les traits tirés, les sourcils froncés, il leva des yeux, encore embrumé mais déjà bien réprobateur, vers son acolyte de toujours.
_Sérieux Henry ? Encore ?
_Désolé ? Répondit Henry haussa les épaules, tentant de garder son flegme habituel, ce qui n'arrangea rien à l'humeur du visiteur.
_La dernière fois, je comprends…Ok.... Je ne t'avais pas vraiment laissé le choix blablabla, poussé dans tes retranchements, ça va on en rigole mais là deux fois ? Va falloir se calmer maintenant ! Tu as une idée dans ta tête de boulon de robot du principe du consentement ? Je te croyais humaniste bordel !
Renard fulminait. Henry s'ingéniait à rester stoïque.
_Cela faisait combien de temps que tu n'avais pas fait une nuit complète ?
_Ne change pas de sujet !
Brusquement Henry se leva, surplombant de toute sa grandeur son ami qui se tu brusquement.
_Écoutes moi bien mon petit bonhomme, Nous avons enchainé les missions, réussis ou non, ainsi que les nuits blanches, scoop, moi je n'ai pas besoin de dormir. Tu étais une épave et je reste polis ! Tu as dormi plus de 12h, les effets du sédatif n'étaient efficients que pour 3h, 4h grand max, le reste était donc dut à un manque de sommeil évident de ta part. Hier ta crise n'avait rien de bien beau à voir et si tu n'es pas foutu de t'occuper de toi même il faut bien que quelqu'un le fasse !
_Mais tu te prends pour mon père ou quoi là ?? Tonna un renard excédé.
Henry frappa du poing la table faisant trembler l'armature.
_Heureusement que non sinon cela rendrait certaine situation fort étrange !
Là ce fut Henry qui partit au quart de tour, relâchant tout ce qu'il avait accumulé comme tension ces derniers temps
_Tu n'écoutes jamais les conseils de tes amis ! Et comme tu es plus bâté qu'un R.I.T et tu n'as pas plus de d'instinct de survie qu'un ZQM, nous, et par nous j'entends JE, sommes obligés d'en venir à certaine méthode ma foi oui peu défendable mais qui je trouve ont le mérite de te protéger de toi même, surtout en ce qui concerne ta santé ! En tant que Docteur, et humaniste, je ne peux pas laisser passer ça !
_Mais Tu n'es même pas Docteur en médecine !
_Alors pourquoi bon sang je passe mon temps à te recoudre chaque fois que tu as la bonne idée de vouloir fusionner avec un mur !!
Les paroles devenaient véhémentes, et les cris fusaient. Sur les nerfs, à bout de souffle, ils se toisèrent quelques minutes jusqu'à ce que Henry rompît le contact et se dirigea vers l'établis afin saisir une tasse. Il baissa les épaules, songeur.
_Si c'était à refaire je le referais.
Finit-il par dire pour conclure le débat.
Rageur, le visiteur donna un coup de pied à une chaise qui se renversa soulevant un épais nuage de poussière, il fit trois tours sur lui-même, essayant visiblement de se calmer, ou bien de maîtriser son hyperactivité pour finalement ramasser la chaise et s'assoir dessus boudeur.

Fangard on Chapter 4 Sat 26 Nov 2022 12:52PM UTC
Last Edited Sat 26 Nov 2022 12:53PM UTC
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Adda974 on Chapter 4 Sat 26 Nov 2022 11:46PM UTC
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Fangard on Chapter 4 Mon 28 Nov 2022 10:37PM UTC
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