Archive of Our Own ^beta

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Notes de l'Auteure :

Au Collège et au Lycée, j'ai subi énormément de harcèlement scolaire. Surtout lorsque j'étais Interne pendant 3 ans. Encore aujourd'hui, je ne parle pas de ce qu'il s'est passé, car j'ai honte. Alors que je ne devrais pas, nous sommes d'accord.

En 2012, j'avais 22 ans et j'étais en École d'Infirmière à Namur, en Belgique. C'est à cette époque que j'ai découvert, grâce à une amie, le groupe 'Muse'. Oui, c'est tard, mais je sortais à peine de ma grotte ! (Littéralement...)

Bref, je suis tombée directement sous le charme de Matt Bellamy, le chanteur.

Du coup, mon esprit a commencé à modifier mon passé pour mieux appréhender mon futur.

Cette histoire est improbable, neuneu et What The Fuck par moment, mais ça m'a aidé.

J'ai retrouvé cette histoire il y a quelques semaines. Je ne me souvenais ABSOLUMENT PAS d'avoir écrit ça ! Ça date de 2012 et 2013.

Celles qui me connaissent beaucoup verront sûrement le réel dans la fiction, car il y a pas mal de choses qui sont/étaient vraies IRL.

Comment est votre Anglais ? Les paroles des chansons que je choisis font partie intégrante de l'histoire...

J'ai beaucoup retravaillé le récit et, voici ma revanche sur ma scolarité chaotique...

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PARTIE 1/3

Knights of Cydonia

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C’était une FAC d'Histoire, perdue au fin fond de la campagne Gersoise, un établissement comptant tout juste 300 élèves. La brochure dudit établissement stipulait bien que cette École Privée avait la meilleure notation de la région, et que tous les jeunes adultes en sortaient diplômés. Ce fut pour cette raison que la mère d'Alisone avait envoyée sa fille dans cette prestigieuse Faculté.

Alisone avait tout d’une fille normale, du haut de ses 23 ans. Elle avait les cheveux blonds comme les blés, presque blanc d’ailleurs, les yeux noisette, elle portait une petite robe noire, mais avec de grosses chaussures aux pieds. Ni trop grande, ni trop petite, la peau blanche et assez mince.

Son meilleur ami étudiait lui aussi dans son École. Heureusement pour elle, parce qu'Alisone n’avait pas d’autres camarades de classe, à part ce bon vieux Draco Malfoy. Le jeune homme se retrouvait en ce lieu à cause de son père et de ses grandes ambitions qu’il souhaitait ardemment pour son fils. Physiquement, Draco avait lui aussi les cheveux blonds platine, presque blancs. Par contre, il avait de profonds yeux bleus, la peau pâle, et toujours vêtu de noir. Ce qui le rendait plus pâle encore, nous sommes d'accord.

Alisone et Draco n'avaient pourtant aucune inclination amoureuse l'un pour l'autre, ils se considéraient seulement comme de meilleurs amis, presque comme frère et sœur.

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Comme tous les jours, Alisone venait en voiture à la FAC et elle en profitait pour prendre Draco au passage. Ce qui empêchait le jeune homme de venir dans la limousine de son père, et de passer encore pour un 'fils à papa' aux yeux des autres étudiants.

Le véhicule d'Alisone était déjà moins voyant, mais suscitait de nombreuses moqueries, de par sa minuscule taille, qui lui valut le surnom de 'cube'.

Pourtant, Alisone s’en fichait, elle aimait beaucoup trop sa vieille Fiat Seicento Young rouge, qu'elle nommait affectueusement 'Bumblebee'.

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À 8h, la cloche horripilante sonna le début de l’Enfer.

Comme toujours, Alisone et Draco traînèrent des pieds, retardant le plus possible le moment fatidique où ils devaient entrer dans l’établissement maudit.

Ils devaient se faufiler entre les groupes d'étudiants, puis encore traverser une route bétonnée, pour ensuite descendre des escaliers, et marcher sur une petite passerelle, pour enfin rejoindre leur salle de classe. Comme à leur habitude, ils se mettaient toujours devant, parce que les autres allaient sempiternellement derrière.

Ils avaient une rangée rien que pour eux, puisque tout le monde les fuyait avec leurs airs hautains. Alisone et Draco s'assirent sur les chaises inconfortables et commencèrent à sortir leurs cahiers de leurs sacs, lorsqu'une jeune femme rétorqua, en passant devant eux :

- Oh, regardez, les albinos sont encore là !

Puis, elle s’en alla en gloussant avec ses amies.

Alisone leva les yeux au ciel.

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Le Professeur entra dans la classe. Alisone aimait bien ce Professeur de Biologie, il lui rappelait un adulte avec qui elle s’entendait bien dans sa vie en dehors des cours.

Seulement, toutes les groupies de la classe aimaient alpaguer cet Enseignant, parce qu’il avait un petit côté charmant.

La matinée se déroula plutôt bien, malgré les gloussements incessants des filles à l'arrière. Puis, quelques minutes avant la fin, le Professeur stoppa son cours, pour révéler avec mystère :

- J’ai une annonce à vous faire. La CPE m’a dit de ne rien vous divulguer au début du cours, sinon vous n’auriez rien suivi. Notre lycée a été choisi pour accueillir des Artistes de la Musique. Un groupe de chansons de Rock Alternatif. Ils resteront ici quelques jours. Et, je vous préviens de suite, les filles, ils ne dormiront pas dans les locaux, inutile de forcer les portes de l'Internat ! Bref, ils seront ici pour répéter leur concert, en faire quelques-uns pour vous d’ailleurs. La partie la plus délicate à dire... Ils comptent faire des castings, car ils recrutent des figurants et des figurantes. Donc s'il y en a parmi vous, qui savent chanter, jouer d'un instrument ou danser, c’est le moment de vous dévoiler !

Un ange passa.

Finalement, une étudiante du fond leva une main parfaitement manucurée, pour demander, en mastiquant son chewing-gum avec vulgarité :

- Monsieur, vous avez pas dit c’était qui le groupe de Musique qui venait. Parce que vous voyez, y’a plusieurs sortes de groupe. Alors, vous avez juste au moins le nom, quoi ?

Alisone commençait déjà à faire ses devoirs, tandis que Draco dessinait dans son cahier, l'esprit ailleurs.

Le Professeur relut ses notes, pour répondre à la demoiselle :

- Oui, oui pardon. C’est un groupe nommé... 'Muse' ?

Tout à coup, des cris retentirent dans la salle.

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Alisone et Draco sursautèrent en même temps, tandis que les filles hurlaient des 'Oh Mon Dieu !'.

Alisone jeta un regard interrogateur à son ami, tout aussi perdu qu'elle.

Dieu merci, la sonnerie retentit pour annoncer la fin de cette torture.

- Mais c’est quoi leur problème à la fin ? s’énerva Alisone.

En sortant de la classe, une étudiante se pencha vers Alisone et Draco, pour les narguer :

- J’suis sûr que vous connaissez même pas 'Muse' ! C'est un putain de groupe Anglais !

- Je suis sûr que tu ne sais même pas parler leur langue pour causer avec eux... railla Alisone.

Clara, la jeune élève, mastiqua son chewing-gum en révélant, avec un petit air pervers :

- Nan, mais je sais parler un autre type de langue...

Puis, elle quitta la classe avec son groupe d'amies, tout en gloussant de plus belle.

Draco et Alisone rangèrent lentement leurs affaires.

Ils n'étaient jamais pressés de quitter la salle. Seuls avec le Professeur, Draco demanda :

- Dîtes Monsieur, il vient quand, ce groupe ?

L'Enseignant, qui commençait déjà à effacer le tableau, lui répondit :

- Ils sont déjà là.

Alisone haussa les épaules et elle quitta la salle, avec son meilleur ami.

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Pour la première fois depuis des années, à la sortie de la classe, personne ne venait attendre les deux jeunes adultes pour les insulter. Non, tout le monde courait en direction d’une immense scène, construite au milieu de la cour de béton. Alisone jeta furtivement un coup d’œil au loin pour découvrir trois hommes sur le piédestal de métal.

Un à la batterie, un à la basse, un à la guitare et au chant.

Pour le moment, ils ne faisaient aucune musique. Ils essayaient d'accorder leurs instruments tout en essayant de maîtriser la foule de jeunes femmes.

Alisone rajusta son sac sur son épaule et lança à Draco :

- Mais, c’est qui ces mecs ? Tu les connais, toi ?

- Non... Cela dit, tu sais très bien que je ne connais rien. Enfin, rien qu'un Étudiant normal de notre âge serait censé connaître.

Ils partirent ensuite en direction d’un coin isolé, loin de la foule de groupies.

Ils grimpèrent un escalier de pierre, pour se caler en haut, contre une rambarde en fer noir. Ils firent passer leurs jambes entre les barreaux, et leurs pieds se balancèrent dans le vide. C’était l’endroit le plus haut, et depuis leur point de vue, il pouvait apercevoir toutes les jeunes femmes s'agglutiner autour du groupe de musique.

Alisone sortit un paquet de bonbons de son sac et le posa entre elle et Draco pour partager.

Elle scruta la scène devant elle, tout en secouant la tête :

- Nom de Dieu, on dirait que les élèves sont tous devenus des Zombies. Non, mais, regarde, même les mecs s’y mettent ! Sérieusement, c’est qui ces types ? Pourquoi on ne connaît pas 'Muse' ?

Draco haussa les épaules et, avant de mâcher les bonbons, répondit avec nonchalance :

- Parce qu’on s'en fiche ?

- C'est pas faux...

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Le lendemain matin, Alisone et Draco retournèrent dans leur Enfer.

Cependant, comme la veille, un groupe d’élèves s'était agglutiné autour de la scène de métal.

Alisone secoua la tête de dépit, en informant son ami :

- J’ai googlé 'Muse' hier soir. Apparemment, c'est un groupe de musique en vogue depuis des années. Je devais sûrement vivre sur la Lune pour ne pas en avoir entendu parler. Leurs chansons ne sont pas trop mal, cela dit. J'adore l'accent Anglais.

Draco sourit, puis, ensemble, ils partirent en direction de leur classe.

Les élèves derrière Alisone et Draco étaient bien plus hyperactifs que d'ordinaire. Ils ne parlaient que de 'Muse' et souhaitait ardemment retourner sur le devant de la scène.

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D'habitude, la pause-déjeuner était une vraie torture pour Alisone et Draco. Mais ça, c’était avant. Parce que, maintenant, tout le monde les avait, Dieu merci, oublié pour mieux s’occuper du groupe, et ils ne s’en plaignaient pas !

Surtout que le groupe en question jouait enfin ce midi-là. De fait, tout le monde chantait avec eux, devant la scène.

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Alisone et Draco partirent dans le sens opposé, lorsque la jeune fille découvrit une chose qui bloqua sa route. Enfin, pas une chose, mais quelqu’un.

Elle montra la personne du doigt à Draco, qui observa à son tour l'homme non loin d’eux.

Draco paniqua en découvrant un sbire de son père, tout de noir vêtu, qui affichait un sourire machiavélique sur le visage.

Alisone prit la main de Draco et, ensemble, se mirent à courir avec le poursuivant à leur trousse. Les deux amis passèrent loin devant la scène, où ils purent entendre le groupe entamer leur chanson :

« Come ride with me,
Through the veins of history,
I'll show you how God,
Falls asleep on the job. »

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Pas le temps d’apprécier la musique, car les deux amis s'arrêtèrent net dans leur course effrénée, puis se tournèrent vers leur ennemi. Ils étaient juste devant la scène, mais très loin de la foule. De telle sorte que, la seule personne qui pouvait encore les voir, n'était que le Chanteur lui-même. Alisone attrapa le bras de l'intrus et commença à se battre.

Malheureusement, elle se prit un coup au visage et tomba au sol. L’homme en profita pour la prendre par le cou et tenter de l’étrangler. Elle essaya de desserrer son étreinte, Draco se jeta sur elle pour arracher les doigts de son ennemi. Comme cela ne fonctionna pas, il décida de donner un coup de pied dans les parties de l'homme, qui lâcha Alisone aussitôt.

Le groupe continuait de jouer :

« And how can we win,
When fools can be kings ?
Don't waste your time,
Or time will waste you.»

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Au moment où le Chanteur regarda au loin, il découvrit la scène étrange entre Alisone et Draco contre l'homme en noir. Ne pouvant rien faire d’autre que de finir le show, il continua tout en gardant les yeux fixés sur les deux amis en train de se battre.

Alisone ne remarqua rien, trop occupée à se défendre, mais elle entendait la musique, au loin. Elle écouta les paroles.

Pleines d'espoirs, comme si elles avaient écrites pour elle :

« No one's gonna take me alive,
The time has come to make things right,
You and I must fight for our rights,
You and I must fight to survive.
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No one's gonna take me alive,
The time has come to make things right,
You and I must fight for our rights,
You and I must fight to survive. »

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Alisone se releva et donna un dernier coup de tête à son assaillant, qui s'écroula raide, sur le béton humide. Draco avait du sang qui coulait d’une légère entaille sur son front. À bout de souffle et debout au-dessus de son ennemi K.O sur le sol, Draco dit :

- J’vais chercher la Directrice...

Alisone acquiesça simplement de la tête, sans pouvoir parler. Elle tomba de fatigue, par terre, tout en continuant d'écouter la chanson :

« No one's gonna take me alive,
The time has come to make things right,
You and I must fight for our rights,
You and I must fight to survive. »

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Alisone pensa être en proie à une étrange hallucination, lorsqu'elle crut voir le musicien lui faire un clin d’œil à la fin de la chanson. Elle secoua la tête tout en se relevant avec difficulté.

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La Directrice appela le père de Draco et elle arrêta l'homme en noir, pour l'enfermer dans la salle d'étude, en attendant d'avoir plus d'explications qu'en à sa présence interdite sur le Campus.

Au moins, grâce à 'Muse' personne n’avait eu vent de leur petite bataille.

Draco et Alisone se firent soigner rapidement à l'Infirmerie, avant de repartir en cours.

De nouveau, en classe de Biologie avec le Professeur adorable, Alisone gribouillait dans son carnet, tandis que Draco dessinait au premier rang.

Puis, tout à coup, les jeunes filles derrière eux se mirent à hurler.

Hurler à la mort.

L'Enseignant fut estomaqué de voir les trois membres Britannique du groupe, entrer dans la salle, le plus naturellement du Monde.

Alisone jeta un regard derrière elle avec une mine dégoûtée, les étudiantes criaient des 'Oh My God !' et des 'I Love You !'.

Alisone leva les yeux au ciel.

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Dans un très fort accent Anglais, le Chanteur dit simplement :

- Je suppose que je n’ai pas besoin de nous présenter ?

D'autres hurlements stridents répondirent à sa question.

Draco et Alisone s’ennuyaient et soufflèrent de désespoir.

Néanmoins, le Chanteur reprit :

- OK. Nous avons décidé de faire le casting, aujourd'hui et tous les jours de cette semaine. Vous pouvez venir durant votre pause-déjeuner.

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Alisone et Draco étaient les seuls élèves au premier rang.

D'ailleurs, absorbée par son écriture passionnante, Alisone se mit à sursauter lorsque le Chanteur vint se poster pile en face d'elle.

Elle releva les yeux avec agacement et admira pour la première fois ledit Chanteur.

Il devait avoir cinq ans à peine de plus qu'elle, entre 28 et 29 ans. Il n'était pas spécialement grand, mais très fin, les cheveux noirs en bataille et il portait un T-shirt blanc avec un vieux jean. Pourtant, ce qui attira Alisone, fut les yeux bleus de l'Anglais. De magnifiques et profonds iris de cette même couleur océanique...

Avec espièglerie, l'homme s’accouda à sa table et plongea ses yeux bleus dans ceux d'Alisone, toujours aussi perdue et ennuyée.

Puis, en murmurant presque, il demanda, en Anglais :

- Hey... Tu ne sais pas du tout qui je suis, pas vrai ?

Surprise, Alisone réussit seulement à bégayer :

- Si... Enfin, non. Pas du tout. Désolée.

Contre toute attente, il sourit et répliqua :

- Excellent. Ça fait du bien de parler à quelqu’un qui ne connaît pas notre groupe.

- Ah...

Même Draco fut tout aussi perdu que son amie. Sans se démonter, le Chanteur reprit :

- Du coup, je m’appelle Matthew. Mais tu peux m’appeler 'Matt'. Derrière moi, le Batteur, c'est Dom et le Bassiste, c'est Chris. Et toi ?

- Hum... Alisone... Et mon ami, c'est Draco.

Matt sourit derechef :

- OK, Ali. J’t’ai vu tout à l’heure. Toi et ton copain.

Il jeta un coup d’œil à Draco, et reprit :

- Je vous ai vu vous battre et il n'y pas eu un seul gossip sur cette bagarre, mais je suis curieux... C’était quoi ?

Alisone plissa des yeux.

Comment dire à un Chanteur, mondialement reconnu :

'C’est pas tes oignons, va te faire voir.' ?

De fait, elle maugréa :

- Pas ton problème.

Ouais, comme ça.

Pourtant, Matt ne quitta pas son sourire :

- OK.

Il la regarda d'une façon assez étrange et persistante, puis, il s’en alla avec ses deux amis.

Alisone se tourna vers Draco, et lui chuchota :

- Nom de Dieu, c'était quoi, ça ?

Draco jeta un coup d’œil derrière lui, et lâcha, apeuré :

- Eh merde...

Oui, 'merde', car toutes les filles du fond de la classe tuaient littéralement Alisone du regard.

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La sonnerie fit sursauter le Professeur, qui commença à effacer le tableau. Alisone et Draco se dépêchèrent de sortir, en courant presque. Mais, malgré leurs talons aiguilles, les jeunes femmes les rattrapèrent bien vite pour les alpaguer avec hargne.

L'une d'entre elles demanda :

- D’où qu’tu connais Matt, toi ?

- Qui ça ? rétorqua Alisone.

La femme n'attendit pas pour donner un violent coup de poing sur le visage de la pauvre Alisone. Draco la rattrapa avant qu'elle ne tombe par terre. Elle saignait du nez.

Françoise, la fille qui venait de la frapper, la toisa de haut en bas, en lui crachant avec colère :

- T’as pas intérêt à venir pourrir notre groupe ! Reste avec ton albinos de copain, et laisse les bonnes choses aux gens normaux !

Puis elle s’en alla, suivit de son groupe d'amies.

Alisone se releva et secoua la tête, en maugréant :

- Je dois vivre dans une dimension parallèle, c’est pas possible autrement...

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Alisone et Draco passèrent la nuit à bord de Bumblebee. Ils avaient toujours une trousse de toilette de rechange dans le coffre, pour ce genre d'inconvénients. Ils savaient ce qu'ils se passeraient s'ils rentraient chez eux, après le coup de téléphone de la Directrice au sujet de leur bagarre.

Le lendemain matin, Alisone et Draco garèrent Bumblebee dans une rue proche de la FAC, loin de leur parking isolé de la nuit, puis entrèrent dans l'établissement, en longeant les murs pour ne pas se refaire attraper. Comme la veille, et le jour encore avant, tout le monde se trouvait autour de la scène au milieu de la cour. Alisone et Draco en profitèrent pour s'installer au premier rang, dans la classe d'Histoire.

Lorsque le cours commença, ils tentèrent de suivre le discours le Professeur. Seulement, les filles derrière eux, n’arrêtaient pas de leur jeter des objets dessus, lorsque le Professeur en question écrivait au tableau.

Alisone leva les yeux au ciel, en signe de désespoir.

- Nom de Dieu...

Elle se leva et demanda à l'Enseignant de partir aux toilettes, ce qu'il accepta.

Alisone quitta la salle pour respirer l'air printanier.

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Elle courut vers les lavabos pour se passer la tête sous l’eau et tenter de se calmer. Elle sentait venir le début d'une énième crise de panique, qu'elle souhaitait éviter.

Puis, elle sentit une personne s’approcher d’elle.

Paniquée, elle se retourna violemment et serra les poings, prête à se battre.

Encore.

- Wow, j’vais pas t’attaquer !

Alisone souffla en découvrant l'homme en face d'elle. Le Chanteur.

Encore.

Il portait sa guitare rouge, avec des paillettes, en bandoulière autour de lui, et il souriait à la jeune fille :

- Qu’est-ce que tu fais ici ? T’es pas censé être en cours ?

- J’ai décidé de prendre un peu l’air, parce que...

Mais elle ne termina pas sa phrase, à la place, elle souffla un coup, pour calmer son cœur qui battait la chamade.

- Parce que quoi ? s'enquit Matt.

- Des problèmes encore et toujours, rien d'intéressant.

Matt sourit derechef :

- Pourquoi ça ne serait pas intéressant ?

Alisone plissa les yeux, se demandant s’il était sérieux. Bien qu'elle essayait de calmer sa colère, elle se surprit à presque crier :

- Non, mais, sérieusement ?! Qu’est-ce que vous, vous foutez dans une FAC pourrie au fin fond de la campagne, alors que vous pourriez aller au Stade de France à Paris ?!

Matt sortit son Médiator jaune de la poche de son costume blanc et commença à gratter sa guitare, en révélant :

- Justement, parce qu’on pourrait y aller. Ici, au moins, nous sommes proches de nos fans. C’est plus convivial.

Alisone esquissa une mine dégoûtée :

- Nous n'avons pas la même définition du mot 'convivial'.

L'homme joua une petite mélodie en faisant quelques Vibratos, puis demanda :

- Tu viendras au casting ?

- J’ai une gueule à savoir jouer d’un instrument ?

- Oui.

Alisone souffla de dépit.

Encore.

Elle leva les yeux au ciel, et râla.

Puis, elle s’en alla, en courant presque jusqu’à la salle de classe, sans regarder derrière elle.

Elle pouvait entendre la mélodie que Matt jouait sur sa guitare rouge...

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Lorsque Draco découvrit le visage fermé de son amie, lorsqu'elle revint s'asseoir à côté de lui, il sut de suite que quelque chose venait de se passer. Il n'était pas le seul, car à la fin du cours, Clara, Françoise, Laurie, Sarah et tant d’autre, attrapèrent Alisone et Draco.

L'une d'elles hurla d'ailleurs :

- Sale pute, on t’a vu reparler à Matt, tout à l’heure ! Ma parole, tu piges rien à ce qu’on te bave, ou quoi ?

Alisone esquissa un faux sourire, en rétorquant :

- Non, désolée, je ne parle pas le langage de pouf.

Une seconde plus tard, Alisone reçut un coup de pied dans les côtes. Le souffle coupé, elle tomba à genoux par terre, sous les rires des filles, qui partirent en direction de la scène musicale. Choqué, Draco releva son amie et lui dit, avec inquiétude :

- Sérieusement, Ali, arrête de leur répondre, tu attises leur colère !

- Désolée, ça sort tout seul...

Le téléphone portable de Draco se mit à sonner. Ce dernier le sortit de sa poche, pendant qu'Alisone essayait de reprendre sa respiration, tout en écoutant son ami dire :

- Allô ? Oui... D'accord... Oui, on arrive.

Il raccrocha et jeta un coup d’œil apeuré vers Alisone.

- Code rouge.

- Eh merde...

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Ils se dirigèrent vers le portail de l’école, qui restait ouvert pendant les pauses, pour permettre aux fumeurs de cramer leurs poumons entre deux cours. Sauf que, les fumeurs se faisaient moins nombreux dehors, vu qu’ils étaient tous autour de la scène.

Alisone et Draco marchèrent vers le père du jeune homme. Lucius ressemblait à son fils, les cheveux blond platine, mais beaucoup plus longs, vêtu entièrement de noir, avec une cape traînant derrière lui, et tenant une canne avec un pommeau en forme de serpent.

- Et on se demande encore pourquoi nous sommes la risée de la FAC... chuchota la fille à son ami.

- Chut, on arrive. Il va nous entendre.

Alisone haussa les épaules.

Quelques secondes plus tard, ils se plantèrent devant Lucius, qui leur parla avec un calme inquiétant :

- L’École m’a prévenu de votre petit combat d’hier...

Draco baissa les yeux :

- Pardon, père. C’était encore nos harceleurs, un ami à toi...

- Je ne veux pas le savoir !

Alisone jeta un coup d’œil derrière elle.

'Muse' était en train de jouer sur scène.

Elle écouta attentivement les paroles, tout en suivant la conversation de son ami.

« Is our secret safe tonight,
And are we out of sight ?
Will our World come tumbling down ?
Will they find our hiding place,
Is this our last embrace ?
Or will the World stop caving in ?
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It could be wrong, could be wrong,
But it should've been right,
It could be wrong, could be wrong,
To let our hearts ignite,
It could be wrong, could be wrong,
Are we digging a hole,
It could be wrong, could be wrong,
This is out of control.»

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Lucius leva la main et frappa son fils aussi rapidement que l'éclair. Ce dernier tomba presque dans les bras d'Alisone. Tout en retenant son ami dans ses bras, elle se tourna derechef vers le groupe de musique. Elle se rendit compte d'une chose plus étrange encore :

Matt la fixait du regard, tout en hurlant les paroles dans le micro et en grattant sa guitare avec passion et colère :

« Love is our resistance,
They'll keep us apart they wont stop breaking us down,
Hold me,
Our lips must always be sealed.

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If we live our life in fear,
I'll wait a thousand years,
Just to see you smile again.
Kill the prayers for love and peace,
You'll wake the thought police,
We can't hide the truth inside. »

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Alisone pensa à la signification des paroles, tout en tenant son ami. Lucius serra la mâchoire et cracha à son fils :

- Je ne veux plus recevoir d’appels de ce genre, venant de la FAC ! Sinon, tu sais ce qu’il t’attend, Draco... Et toi, Alisone, j’en informerai ta mère !

Ni Alisone, ni Draco ne répondirent. Lucius termina, avant de partir :

- Dernier avertissement. Après, on ne joue plus...

Il quitta le Campus. Draco reprit son souffle et Alisone lâcha, avec colère :

- C'est déjà un jeu, pour lui... Il devrait nous inscrire aux 'Hunger Games'...

Draco acquiesça.

Puis, ils regardèrent la fin du concert de là où ils se trouvaient.

« The night has reached his end,
We can't pretend,
We must run, we must run,
It's time to run...
.
Take us away from here,
Protect us from further harm,
RESISTANCE... »

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À Suivre...

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PARTIE 2/3

City of Delusion

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Au moment de la pause de midi, comme prévu, le groupe commença le casting auprès de tous les étudiants. Toutes les filles s’étaient changées dans les toilettes de la FAC, pour se maquiller plus que d'ordinaire et porter des vêtements un peu plus légers.

Alisone secoua la tête, en signe de désespoir.

Draco, encore triste de l'altercation avec son père, resta sans broncher. Lui et elle se retrouvèrent, comme toujours, en haut de leur 'Tour d'Ivoire', sur le balcon de pierre.

En mangeant son paquet de bonbons, Alisone regarda les élèves jouer sur scène pour leur casting respectif, sous les jugements professionnels du groupe, qui prenait des notes.

Alisone se retint pour ne pas exploser de rire, tant la situation était pathétique. La pauvre Sarah ne savait décidément pas chanter, elle ne fit que se dandiner sur le podium, en souriant d'une façon coquine à Matt.

Le Chanteur ne réagit pas, et demanda simplement de passer à la suivante.

Françoise, qui essaya elle aussi de chantonner, mais trop faux, encore une fois.

Après elle, le groupe décida de faire une pause.

Alisone fut déçu de ne plus avoir de quoi se moquer, elle décida de quitter son point de vue pour partir chercher de quoi boire. Elle en informa son ami :

- Je reviens, Draco, j’vais chercher mon Red Bull aux casiers. Tu veux que je te prenne tes trucs ? Tes livres ?

- Tu ne connais pas mon code.

- Tu parles, c’est ta date de naissance ! Pas très recherché. Bon, tu veux tes livres, ou pas ?

Il haussa les épaules, encore attristé :

- Ouais... J’ai la flemme de remonter les prendre. Je t’attends devant la salle de classe pour la reprise.

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Alisone descendit les escaliers quatre à quatre, pour se diriger sous le préau. Elle commença à faire le code du cadenas sur son casier, lorsqu’elle sentit quelqu’un la prendre violemment par derrière pour la pousser ensuite contre les portes de métal rouge.

Choquée, elle mit du temps à reconnaître Clarisse et ses autres amies.

- Mais, ça va pas ?! hurla Alisone.

Elle se massa l’arrière du crâne. Puis, rapidement, une des filles sortit ses ongles acérés pour la griffer au visage, et lui assener un coup de genou dans le ventre.

Le souffle coupé, Alisone tomba par terre. Elle décida de ne pas se défendre, elle préférait encore se faire tabasser par ces pimbêches, plutôt que de se justifier devant la CPE et accessoirement devant Lucius Malfoy.

Une autre fille attrapa Alisone par les épaules pour la pousser avec colère vers les toilettes, juste derrière les casiers.

- Bordel, qu’est-ce que j’ai encore fait pour heurter votre sensibilité ? s’enquit Alisone en essuyant le sang coulant de sa tempe gauche à cause de la griffure.

Un rictus affreux déforma le visage de Sarah, qui lâcha :

- Tu existes...

Puis, Lisa prit la tête d'Alisone pour l’exploser contre le lavabo.

- Et t’approches pas de notre groupe !

Après ça, elles s’en allèrent en riant et en gloussant.

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Quelques longues minutes plus tard, Alisone se releva péniblement. Elle s'accrocha au lavabo pour garder un semblant d'équilibre. Sa vision était floue, et elle découvrit une silhouette brumeuse devant elle. Pensant qu'il s'agissait encore de ses agresseuses, elle hurla :

- Nom de Dieu, mais barrez-vous !

Cependant, l'ombre s'approcha d'Alisone.

Ce n'était pas une femme. Ni un de ses ennemis. Une personne avec un accent Anglais, lui demanda :

- Besoin d’aide, peut-être ?

Alisone reconnut la voix de Matt. Elle souffla de désespoir, et répliqua :

- Quoi ? Mais, qu’est-ce que tu fais ici ? Ce sont les toilettes des Ladies !

- J’ai entendu des cris et des coups.

Il s’approcha d'Alisone pour l'aider à la relever. Sans se démonter, la jeune femme rétorqua :

- Y’a toujours ça pendant tes concerts, comment tu fais la différence ?

Le Chanteur prit des mouchoirs, dans les boîtes contre les murs, qu’il passa ensuite sous l’eau pour les appliquer sur le crâne d'Alisone.

Cette fois-ci, Matt ne souriait pas, il paraissait inquiet, et avoua :

- Je n'accepte pas les harceleurs dans mes concerts...

.

Éventuellement, une fille entra dans les toilettes. Une élève qui connaissait très bien le groupe qui tourmentait Alisone et Draco. Lorsque Léa entra, c'était son nom, et qu’elle vit la scène : à savoir Matt soignant Alisone et lui parlant, la fille fit demi-tour, le sourire aux lèvres.

Alisone souffla.

- Eh merde...

- Quoi ? questionna le Chanteur, intrigué.

Alisone ne répondit pas. Matt termina d'essuyer tout le sang qui avait coulé sur le visage de la jeune fille, puis demanda, en riant un peu pour détendre l’atmosphère :

- Tu viendras au casting ? Parce que là, à part vouloir me pendre avec les fils de ma guitare électrique, je n’ai rien trouvé d'intéressant.

Alisone sourit enfin, pour la première fois de la journée.

- Je verrais.

La sonnerie retentit, ce qui fit sursauter Matt et Alisone en même temps. La jeune fille remercia le Chanteur, avant de quitter les toilettes tout en se massant le crâne.

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Alisone s’assit à côté de Draco dans la salle du cours d'Anglais. Elle tenait un mouchoir sur sa tempe, pour éviter la plaie de saigner à nouveau.

- Nom de Dieu, mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? s'inquiéta Draco.

- Devine...

- L'Infirmerie devrait nous donner une carte de fidélité... maugréa le jeune homme.

Le Professeur entra enfin, et commença son cours d’Anglais. Un cours que, pour une fois, toutes les filles suivirent assidûment pour pouvoir parler à leur Chanteur préféré.

Draco et Alisone étaient bilingues depuis un bon moment déjà, puisqu'ils avaient grandi à Londres durant quelques années.

Une fois la classe terminée, Alisone hésita à sortir. Léa, l’espionne de ses ennemis, devait avoir fait son rapport depuis longtemps. Tant qu’ils restaient en classe avec l'Enseignant, les deux amis se sentaient en sécurité.

Le Professeur effaçait le tableau, pendant que Draco murmura à son amie :

- On ne va pas dormir ici...

- La ferme, je cherche un plan B.

- Essaye plutôt un Plan D pour 'Dans la merde'.

Alors qu’ils rangeaient leurs affaires dans leurs sacs, avec toute la lenteur du Monde, Matt se précipita d'un pas décidé dans la classe. Le Professeur se tourna vers lui, surpris.

Étant lui-même bilingue, il comprit facilement lorsque l'Anglais dit :

- Bonjour, je viens chercher les deux retardataires pour le casting.

.

L’Instituteur acquiesça, puis reprit ses occupations, à savoir effacer le tableau et nettoyer le bureau.

Matt sourit et se dirigea vers les deux amis.

Draco murmura encore à Alisone :

- Tu lui as dit que, à chaque qu’il te parle, tu te faisais tabasser ?

- Nan...

- Mais, pourquoi ?! S’il ne te parlait plus, tu n’aurais plus besoin de ramasser !

- J’sais pas. J’l’aime bien.

Draco tiqua.

- Ah bon ? Depuis quand ?

- Depuis cinq minutes, grâce à lui, on va pouvoir sortir sans se faire frapper.

.

Matt s’accouda sur la table, devant les deux jeunes amis. Tout sourire, il dit simplement :

- Prête pour le casting ?

- Non... maugréa Alisone.

Étrangement, le Chanteur sourit :

- Please ? J’ai envie d’entendre quelque chose de bien, aujourd’hui...

Alisone souffla et accepta enfin.

Matt sourit derechef.

Le trio quitta la salle de classe et Draco chuchota à son acolyte :

- Merde Ali, tu ne sais pas dire 'non' ?!

- Non.

Il leva les yeux au ciel.

.

.

Matt rejoint Chris et Dom sur scène. Lorsque la pauvre Alisone monta au côté du groupe, tous les gens qui étaient agglutinés autour de l'estrade s’en allèrent. Toutes les filles quittèrent la cour pour fumer quelques cigarettes sur le Campus. Ce qui ne laissa que Draco comme spectateur. Matt s’en fichait pas mal, il donna une guitare blanche à Alisone et plaça un micro en face d’elle.

Surprise, la fille répliqua :

- Qui te dit que je sais jouer de ce truc ?

Matt leva les yeux au ciel, pour copier Alisone, et lui attrapa la main gauche pour lui montrer le bout de ses doigts, recouvert d'épaisses callosités :

- On reconnaît les guitaristes à ça, à force de gratter les cordes sans Médiator.

Alisone fit la moue, pas très jouasse de se retrouver sur scène. Elle rétorqua à nouveau :

- OK... Et comment tu peux savoir que je chante juste ?

- Aucune idée. On verra bien. T’as une sacrée répartie, en tout cas.

Draco sourit jusqu'aux oreilles en étouffant un rire.

.

Pas très convaincue, Alisone se mit néanmoins en place sur la scène. Elle accorda la guitare et plaça le micro à sa taille. Matt fit de même de son côté, puis demanda :

- Tu veux jouer quelle chanson ?

- Aucune idée, je ne connais pas vraiment vos morceaux, je vous ai juste googlé 5 minutes.

Matt sourit et lui apporta une partition avec les paroles d’une musique spécifique. Il montra les feuilles à la jeune fille, en lui disant, mystérieusement :

- Tiens, faisons celle-là, j’ai comme l’impression qu’elle te correspond. Tu pourras hurler dans le micro en pensant à tes harceleuses...

Intriguée, Alisone lut en diagonale les paroles.

Effectivement, encore une fois, la chanson semblait comme écrite pour elle.

Alisone posa sa main gauche sur les cordes... Cela faisait si longtemps... Si longtemps... Par mémoire musculaire et par nostalgie, elle retrouva ses vieux réflexes.

Dom, à la batterie, frappa trois fois avec ses baguettes, puis la chanson commença.

Matt se mit à gratter frénétiquement sur sa guitare rouge, pendant qu'Alisone chantait la partition. Elle pensa à ses ennemis en entamant les paroles :

« Stay away from me,
Build a fortress and shield your beliefs,
Touch the divine as we fall in line.

.

Can I believe,
When I don't trust ?
All your theories turn to dust,
I choose to hide,
From the All-Seeing Eye. »

.

Seul Draco les observait, les bras croisés, les yeux rivés sur Alisone qui semblait être dans un autre Monde. En transe. Elle continua sa mélodie.

« Destroy this city of delusion,
And break these walls down,
And I will avenge,
And justify my reasons with your blood.

.

You will not rest,
Or settle for less,
Until you guzzle and squander what's left. »

.

Le cœur de Draco se serra. Les paroles étaient une révélation de leur triste réalité, qu'Alisone chantait avec passion et colère, en grattant sur les cordes :

« Do not deny,
That you live,
And let die.

.

Destroy this city of delusion,
And break these walls down,
And I will avenge,
And justify my reasons with your blood. »

.

Une fois le morceau terminé, et que Chris émit le dernier Vibrato sur sa Basse, Alisone rendit la guitare blanche à Matt. Ce dernier sourit, en révélant :

- Pas mal du tout. Quelques fausses notes, mais rien de bien méchant. Même ton petit-copain est bluffé.

Alisone jeta un coup d’œil vers Draco, tout sourire en face de la scène. La jeune fille rectifia :

- Ce n’est pas mon 'petit-copain'.

Matt tiqua :

- Ah ? Intéressant...

- Non, pas tell’ment.

Malgré sa bonne répartie, la fille ne comprenait pas grand chose au sous-entendu du Chanteur, qui commença à ranger le matériel, tout en lui avouant :

- Pour le moment, t’es notre favorite. On te choisira peut-être pour le groupe.

- Non merci.

Matt tiqua et se retourna vers une Alisone immobile et sans émotion.

- Quoi ? Pourquoi ?

Alisone haussa les épaules et descendit de scène sans demander son reste pour rejoindre son ami.

.

.

Alisone et Draco rentrèrent dans leurs maisons respectives pour la nuit.

Le lendemain matin, comme tous les matins, Alisone embarqua son ami à bord de Bumblebee pour se garer à la FAC. Comme toujours, ils entrèrent en mode incognito.

Ils furent soulagés de découvrir que, comme d'ordinaire, tout le monde écoutait le concert de 'Muse'. Au moins, les deux jeunes amis purent se rendre à leurs casiers sans trop de soucis. Ils se dirigèrent ensuite vers leur salle de classe. À la fin de la première chanson, Alisone écouta d'une oreille le Chanteur qui parla au micro avant d'entamer la seconde musique :

- J’ai écrit ça hier soir pour une fille qui se reconnaîtra...

Puis, sa guitare rouge en main, il débuta :

« You won’t get much closer,
Until you sacrifice it all,
You won’t get to taste it,
With your face against the wall.
.
Get up and commit,
Show the power trapped within,
Do just what you want to,
Now stand up and begin !
.
Ooh, 1, 2, 3, 4 fire’s in your eyes,
And this chaos it defies imagination,
5, 6, 7, 8 minus 9 lives,
You've arrived at Panic Station ! »

.

Évidemment, toutes les filles autour de la scène prirent la chanson pour elles, même si aucune ne comprenait réellement les paroles.

Draco comprit néanmoins la destinataire de la chanson, et badina :

- Oooooh, c'est trop chou, il écrit pour toi maintenant !

- La ferme... maugréa Alisone.

« Doubts will try to break you,
Unleash your heart and soul,
Trouble will surround you,
Start taking some control.
.
Stand up and deliver,
Your wildest fantasy,
Do what the fuck you want to,
There’s no one to appease.

.
Oooh 1, 2, 3, 4 fire's in your eyes,
And this chaos, it defies imagination,
Oooh 5, 6, 7, minus 9 lives,
And I know that you will fight for the duration,
Oooh 1, 2, 3, 4 fire's in your eyes,
And I know I'm not resisting the temptations,
Oooh 5, 6, 7, minus 9 lives,
You've arrived at Panic Station ! »

.

- N’empêche, il a raison... admit Draco.

Alisone fit la moue en haussant les épaules.

Puis, elle se dirigea vers sa salle de classe. Draco lui emboîta le pas.

.

.

Dieu merci, la journée se termina enfin.

Alisone et Draco partirent les premiers de la classe, en courant presque vers la sortie de la FAC. Ils passèrent très rapidement devant la scène, où Matt les observait.

Une fois sur le Campus, les deux amis prirent la première rue à droite pour rejoindre la voiture. Ils descendirent la pente où était garé Bumblebee, et Alisone ouvrit les portes. Draco commença à s’installer sur le siège passager, mais il vit son amie s’arrêter et faire les gros yeux. Elle tiqua et sembla comme perdue.

- Qu’est-ce qu’il se passe ?

Alisone se recula pour voir si elle ne fabulait pas.

Draco fit de même de son côté, ne comprenant pas ce qu'il se passait.

- Eh merde... maugréa Alisone.

Les quatre pneus du véhicule étaient crevés.

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Draco souffla de dépit.

- Faut pas être devin pour savoir qui a fait ça...

Alisone râla :

- Ouais, mais je n’ai aucune preuve ! J’peux rien faire...

Puis, ils entendirent des gloussements descendre vers eux. Un groupe de jeunes femmes sortit de l'établissement en se dirigeant vers leurs voitures respectives.

Elles étaient 5 et elles scrutèrent Draco et Alisone en passant devant eux. Elles reluquèrent les quatre pneus à plat, en riant :

- Oh zut alors, quelqu’un t’a crevé les pneus, c’est trop bête... nargua Sarah.

Elle et ses amies s'exclamèrent de rire en continuant leur chemin, laissant les deux amis seuls.

- C’est bon, tu as ta preuve ? fit Draco avec colère.

Alisone leva les yeux au ciel :

- Va falloir choper un bus...

Draco tiqua et étouffa un rire :

- Un bus ? Mais dans quel Monde tu vis ?! Y'a pas de bus dans ce bled paumé !

Alisone ferma la portière, puis verrouilla le véhicule, et se mit à réfléchir à haute voix :

- En effet... Mais il y a le vieux train qui s’arrête dans une ville près de chez moi.

Draco réfléchit à son tour et comprit avec horreur de quoi elle parlait :

- Près de chez toi ? C’est à 15 Kilomètres !

.

Alisone n'écouta pas les revendications de Draco. Ils marchèrent tous les deux, le long de la rue principale, leurs sacs en bandoulière autour d'eux et la tête ailleurs.

La jeune femme était tellement déconnectée de la réalité, qu'elle n'entendit une personne hurler son prénom qu'au bout de la quatrième fois :

- Alisone !

Draco tiqua et arrêta son amie, qui se retourna pour découvrir... Matt.

- Eh merde... murmura Alisone.

- On est pas prêt de prendre le train... rétorqua Draco.

Alisone jeta un regard noir vers son ami, puis son attention se focalisa sur le Chanteur. Matt était vêtu entièrement de blanc, ses cheveux noirs toujours autant en bataille, et il s'arrêta devant les deux jeunes gens. Alisone souffla, et questionna, sans grand intérêt :

- Hey... T’es tout seul ? Où sont Dom et Chris ? C’est bien comme ça qu’ils s’appellent ?

- Exact. Et ils sont déjà rentrés à l’Hôtel. Ou partit boire quelques Pints. Je leur ai dit que je les rejoindrai plus tard, j’avais un truc à faire avant...

Alisone haussa les épaules et Draco s'enquit :

- Quel truc ?

Matt passa sa main dans ses cheveux déjà dans tous les sens, pour dire, un peu gêné :

- Vous demander quelque chose... Demain soir, nous allons fait un tout petit concert dans un Pub Anglais de la ville. Ça vous dit de venir ? Mais, Alisone, pas pour être spectatrice si tu vois ce que je veux dire...

Alisone plissa les yeux, tandis que Draco fit 'oui' de la tête, avec entrain.

Comprenant la situation, la jeune fille commença à mentir :

- Non, merci. J’ai des examens à réviser, il faut que je ramène Draco chez lui, et je dois m’occuper de mes petits frères.

Draco leva les yeux au ciel et rectifia, à l'attention de Matt :

- Elle ment, elle ne révise jamais ses examens, sa voiture est morte, donc elle ne peut pas me ramener, et elle n'a pas de frères. Du coup, oui, nous acceptons ton invitation. Je serai spectateur si ça te ne gêne pas.

- Pas de soucis... répondit Matt. Donc, demain soir, à 20h ?

- Parfait !

Alisone leva la main en râlant :

- J’ai pas mon mot à dire ?

- Non... railla Draco.

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Matt sourit, puis demanda :

- 'Voiture morte' ? Comment ça ?

Alisone souffla d’énervement, ce fut donc Draco qui expliqua :

- Des élèves de la FAC ont crevé les pneus d'Alisone. Nous partions choper un train, justement...

Pour joindre le geste à la parole, ils reprirent leurs marches, mais Matt les arrêta derechef :

- Attendez, je peux peut-être vous ramener ? Vous habitez loin ?

Alisone sauta sur l'occasion pour se débarrasser de cette discussion en dissuadant l'Anglais :

- Oh oui, très loin ! C’est en pleine campagne, et...

- Non pas trop loin... contredit Draco. C'est à trente minutes de route.

Alisone le fusilla du regard.

Matt sourit à nouveau et lâcha :

- OK, venez avec moi, je vais vous ramener.

Draco esquissa un sourire machiavélique à Alisone, tandis que celle-ci ne desserra pas la mâchoire, en suivant les deux hommes.

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.

Matt descendit une rue et se dirigea ensuite vers sa voiture de location. Lorsqu'il déverrouilla les portières, Draco se dépêcha de s’asseoir sur la banquette arrière, pour obliger Alisone à s'installer à l'avant. Elle lui lança un autre regard noir, en lui murmurant, sans desserrer les dents :

- Tu te fous de ma gueule ?

Mais il sourit de plus belle, fier de son coup.

Dépitée, la fille monta devant, en essayant de ne pas regarder le conducteur. Néanmoins, ce dernier se tourna vers elle et la fixa, en lui demandant :

- Alors, je vous ramène où ?

Comme la jeune femme continuait de se murer dans sa colère et son silence, ce fut Draco qui répondit :

- Prends à droite au rond-point, puis roule sur la N21 pendant 20 minutes environ. On te guidera, après ça. Enfin... Je te guiderais.

Matt sourit et démarra la voiture. Alisone fixait la route sans mot dire.

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Durant le trajet, Draco parla un peu à Matt, de tout et de rien. Il le guidait pour la route déjà, ensuite, il lui posait des questions au sujet de leurs concerts, de leurs chansons, et de pleins de petites choses que l’Étudiant ignorait.

Le Chanteur répondait toujours avec grand plaisir, tout en jetant des coups d’œils à Alisone, de temps à autre. Elle écoutait, mais ne disait rien.

Puis, enfin, ils arrivèrent dans le village de la jeune femme.

- Je te dépose où ? demanda Matt.

Alisone réfléchit à un endroit pas trop éloigné de sa véritable maison, sans toutefois donner son adresse précise. Elle dit simplement :

- À la Mairie, c’est parfait.

Il lui suffirait ensuite de marcher pendant 20 minutes, à pied, pour rentrer chez elle.

Matt s’exécuta en suivant les instructions de Draco.

Alisone commença déjà à préparer ses affaires pour quitter le véhicule. Elle lâcha un rapide :

- Merci.

Avant d’ouvrir la portière pour se jeter dehors.

Cependant, Matt la héla pour lui demander :

- Hey ! Je reviens te chercher demain ?

- Oh non, ne t’inquiète pas, le père de Draco nous emmènera.

- Pardon ?! fit le Draco en question, choqué.

Alisone lui jeta un nouveau regard noir, en râlant :

- Fais bosser ton paternel. Même si demain on se tape la honte, c’est pas grave. Encore merci pour nous avoir ramenés.

Elle claqua la portière et s’en alla sans se retourner.

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Matt fut sous le choc, le temps de quelques secondes.

Lorsque son esprit reprit le cours de ses pensées, il demanda à Draco de s'installer à la place d'Alisone pour le guider plus facilement sur le trajet.

- Prends la D3... ordonna presque le jeune homme.

Draco guida le Chanteur, qui, par moment, semblait galérer à rester sur la voie de droite, puisque, étant Anglais, il conduisait de base à gauche.

Au bout de 5 minutes, Matt commença à questionner le jeune homme :

- Alors... Elle aime quoi, ton amie ?

Draco fut étonné de la question.

Il haussa simplement les épaules, en révélant, avec amusement :

- Je ne sais pas trop... Plus facile de dire ce qu’elle n’aime PAS, en vérité.

Le Chanteur ne se démonta pas pour autant :

- Où a-t-elle appris à jouer de la guitare comme ça ?

Draco perdit son sourire. Il toussota, avant d'avouer, un peu penaud :

- Son père le lui a appris. Il était musicien, il jouait du piano.

- 'Était' ?

- Mouais...

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Draco baissa les yeux, attristé.

Matt comprit que l’emploi du passé ne correspondait pas à une retraite du père, mais bien à autre chose. Draco repartit sur un sujet plus joyeux :

- Alisone a commencé la guitare acoustique vers 5 ou 6 ans. Puis, à l’adolescence elle est passé à la guitare électrique. On s’est connu au Primaire, je me débrouillais un peu à la batterie. Alors, comme nous étions jeunes et un peu fous, nous avons voulu monter un groupe de musique. Ça s’appelait 'Keine Zeit', c’est de l’Allemand, ça veut dire...

- 'Pas le temps'... comprit le Chanteur. Dommage que vous n’ayez pas pu réaliser votre rêve, si ça se trouve, ça aurait pas mal fonctionné.

- J’sais pas... Il s’est passé pas mal de chose dans la vie d'Ali, et dans la mienne. Nous avons un peu abandonné tout ça...

Matt jeta un coup d’œil à Draco :

- Quand la musique empreint la vie d’une personne, c’est pour toujours. Vous pouvez arrêter, mais un jour, ça vous reviendra.

Draco étouffa un rire nerveux et rétorqua, défaitiste :

- Je ne pense pas que ce jour arrivera...

Le Musicien sourit :

- Ce jour est déjà arrivé...

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Allongé sur son lit, Draco ne trouvait pas le sommeil. Il tournait et retournait dans tous les sens. Il était minuit passé, et il savait pertinemment que son amie ne dormait pas non plus.

Il décida de lui envoyer un message sur son téléphone portable :

'Hello Sweetie. T’as dit quoi à ta mère au sujet de ta voiture ?'

Alisone répondit 5 minutes plus tard :

'J’ai mentis, comme d’habitude. Je lui ai dit qu’une bande de délinquants avait crevé les pneus de plusieurs voitures de la FAC. Elle est paranoïaque, alors elle m'a cru.'

Draco sourit :

'T’as déjà donné des mensonges plus convaincants... Au fait, je pense que Matt a un little crush sur toi. Il m’a posé pleins de questions à ton sujet...'

Alisone tiqua :

'Pardon ?!'

Draco sourit derechef, en répondant :

'Ouais, je lui ai parlé de notre groupe qu’on voulait faire... Tu sais, 'Keine Zeit' !?'

Alisone commença à s'énerver :

'Mais, POURQUOI ?!'

Draco s'énerva à son tour :

'Parce que si y’a moyen de se barrer de ce Monde pourri, je suis preneur !'

Alisone souffla. Puis, elle reçu un étrange sms de Draco :

'Dis, Ali... La raison pour laquelle tu détestes autant Matt, ça ne serait pas parce que justement tu commences... à l'aimer ?'

Alisone verrouilla son téléphone sans répondre.

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À Suivre...

Chapter Text

PARTIE 3/3

Undisclosed Desires

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Tôt le lendemain matin, Lucius vint chercher Alisone, à bord de sa belle limousine. Il tombait des cordes dehors, la fille se pressa de s’asseoir aux côtés de Draco sur la banquette arrière pour se protéger de la pluie. Un silence gênant régna dans la voiture.

Une demi-heure plus tard, et sans parapluie, ils quittèrent la limousine pour marcher rapidement vers la FAC. L'averse les mouillait violemment, même s'ils ne s'en souciaient pas.

La scène musicale dans la cour était déserte. Draco se demanda où pouvait bien être Matt. Alisone ne se posait même pas la question.

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Pour la pause de midi, ils décidèrent de manger dans la voiture de la jeune fille. Même si elle était bloquée, elle servait au moins de refuge. D'ailleurs, Alisone informa :

- J’ai appelé un garage, ils devraient venir demain chercher Bumblebee.

- Cool. Dis, t’as pris un truc à manger ? Parce qu’avec tout ça, j’ai oublié.

Alisone souffla et avoua :

- Moi aussi.

- Eh merde...

Il laissa sa tête tomber sur le dossier du siège puis, ayant faim, Draco et Alisone sortirent de la voiture pour se diriger vers le magasin le plus proche.

N'ayant aucun argent de poche, ils raclèrent le fond de leur sac pour trouver de la monnaie quelque part. Il n'y avait pas grand chose, juste de quoi acheter un paquet de chips.

Après ce maigre 'repas', ils repartirent en cours.

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Vers 17h30, lorsque la sonnerie retentit, Draco et Alisone quittèrent rapidement la classe. Dehors, la pluie avait cessé. Ce fut pour cette raison qu'ils aperçurent Matt venir à leur rencontre. L'Anglais ne fit pas attention aux gloussements des élèves autour de lui, il parla directement aux deux amis, tout sourire, pour leur rappeler :

- Concert ce soir !

Alisone souffla, elle avait oublié.

Néanmoins, le Chanteur continua sur sa lancée :

- Venez avec moi, je vais vous emmener au Pub, 'The Ollie's'.

Tout sourire, Draco suivit son nouvel ami, alors qu'Alisone traînait des pieds.

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De nouveau à bord de la voiture de Matt, ce dernier les briefa, tout en tournant dans les petites rues de la vieille ville :

- Le reste du groupe nous attend déjà au Pub. Ils installent le matériel sur scène. Nous allons faire quelques répétitions avant le concert.

Alisone laissa tomber sa tête contre la vitre.

Elle entendit les deux hommes discuter entre eux, mais elle ne se préoccupa pas de leur sujet de conversation. Ils arrivèrent vite, trop vite, devant le Pub.

Une fois dehors, ils entrèrent tous les trois ensemble dans l'établissement.

Draco admira l'endroit, cosy avec des lumières tamisées, tandis qu'Alisone traînait des pieds derrière eux. Oui, encore et toujours.

Matt les dirigea vers la scène et il fit les présentations avec les propriétaires du lieu. Tout le monde parlait Anglais, puisque c'était un English Pub.

Après quelques longues discussions, Draco s’installa à une table et commanda une bière. (Oui, même s'il n'avait pas de quoi la payer... Oups...)

Alisone monta sur l’estrade avec le reste du groupe. Matt lui tendit la même guitare blanche que deux jours auparavant, ainsi qu'une nouvelle feuille de partition, avec les paroles d’une chanson :

- Tiens, je l’ai choisi pour toi, celle-là.

Alisone lut le titre : 'Uprising'.

En jeta un coup d’œil aux paroles, elle comprit que cette musique lui correspondait quand même pas mal.

Matt lui expliqua que la première chanson était juste un test pour accorder tous les instruments et décontracter Alisone.

Dom, à la batterie, frappa trois fois, puis la chanson débuta :

« Paranoia is in bloom,
The PR transmissions will resume,
They'll try to push drugs that keep us all dumbed down,
And hope that we will never see the truth around.
.
Another promise, another scene,
Another packaged lie to keep us trapped in greed,
And all the green belts wrapped around our minds,
And endless red tape to keep the truth confined.
.
They will not force us,
They will stop degrading us,
They will not control us,
We will be victorious ! »

.

En sirotant sa bière, Draco se mit à taper des pieds pour donner le rythme comme s’il jouait de la batterie. Il se dit d'ailleurs que Matt avait un talent inné pour choisir les chansons idéales. Comme s’il racontait, en musique, la vie de Draco et Alisone eux-mêmes :

« Interchanging mind control,
Come, let the revolution take its toll,
If you could flick the switch and open your third eye,
You'd see that we should never be afraid to die.
.

Rise up and take the power back,
It's time the fat cats had a heart attack,
You know that their time's coming to an end,
We have to unify and watch our flag ascend.
.

They will not force us,
They will stop degrading us,
They will not control us,
We will be victorious ! »

.

Draco applaudit avec enthousiasme en commandant une autre Guinness.

.

.

La soirée se déroula assez simplement. Malgré ses réticences, Alisone était dans son Monde, imperturbable, à gratter sa guitare.

Draco affichait un immense sourire, trop heureux de la voir ainsi.

Sur l’estrade, Alisone donna la dernière note de la chanson.

Puis elle se tourna vers Matt, qui sortit son livre de partitions pour le tendre à Alisone.

- Tiens, choisis celle que tu veux.

Toute guillerette, la jeune femme commença à feuilleter le livret, pendant que le groupe faisait une pause.

Ils s’assirent sur le bord de la scène pour boire un coup.

Matt apporta même une bière à l’Étudiante, qui avait encore du mal à choisir une chanson.

Le Chanteur fixait intensément Alisone, qui ne le réalisa que plusieurs minutes plus tard, en demandant :

- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?

- Non, rien...

Elle replongea le regard dans le livre à partitions, pendant que Matt jetait un coup d’œil dans la salle, pour informer ensuite Alisone :

- Je crois que ton petit-copain est sorti dehors.

Alisone leva les yeux au ciel, en rectifiant :

- Ce n’est pas mon 'petit-copain'. Le pauvre doit un peu s’ennuyer. T’as une copine, toi ?

Le Chanteur faillit s'étrangler en buvant sa bière, tant la question le prit au dépourvu. Il répondit néanmoins :

- Non. C'est difficile de se caser, quand on vit dans un bus pour faire des tournées dans le Monde.

Alisone haussa les épaules :

- Ouais, c’est pas faux... Ah, j’ai trouvé !

Elle se leva et s’installa sur scène avec sa partition.

.

Dehors, dans la fraîcheur du début de soirée, Draco se retrouva face à un de ses ennemis, un sbire de son père, pour ne pas changer.

L’homme se jeta sur Draco et commença même à l’étrangler. Le garçon ne se laissa pas faire pour autant. Il décocha un crochet du droit assez violent, qui étourdit son assaillant. Puis, une lutte acharnée débuta. Draco fit tout pour prendre le dessus, mais il devait se rendre à l’évidence, l’autre était bien plus fort et plus grand que lui...

Pendant ce temps, Alisone, sur scène, entama la chanson qu’elle avait choisie :

« I can't get these memories out of my mind,
And some kind of madness has started to evolve,
And I, I tried so hard to let you go,
But some kind of madness is swallowing me whole.
.

I have finally seen the light,
And I have finally realized,
What you mean.
.

And now, I need to know, is this real love,
Or is it just madness keeping us afloat ? »

.

Matt scruta Alisone, tout en grattant sa guitare et en chantant avec elle, durant de longues secondes, tout en se demandant en son for intérieur pourquoi elle avait choisi cette chanson plutôt qu’une autre.

Une dédicace à quelqu'un ?

À qui ?

« And when I look back at all the crazy fights we had,
It's like some kind of madness was taking control,
And now I have finally seen the light,
And I have finally realized,
What you need.
.

But now I have finally seen the end,
And I'm not expecting you to care,
That I have finally seen the light,
And I have finally realized,

I need your love,
I need your love.

.

Come to me just in a dream,
Come on and rescue me,
Yes, I know, I can't be wrong,
And baby, you're too headstrong,
Our love is

MADNESS... »

.

Une fois la chanson terminée, Alisone se sentit mieux, sans trop savoir pourquoi.

Enfin, jusqu’à ce qu’elle découvre que Draco n’était pas revenu. Son cœur se serra et une inquiétude étrange commença à la gagner.

Néanmoins, Matt la fit penser à autre chose car, lentement, il la prit par le bras pour la faire descendre de l’estrade et lui parler en privé. Avec un ton à la fois énervé et... Jaloux ? Il la questionna :

- Tu vas encore me dire que Draco n’est pas ton petit-copain ?

Alisone plissa des yeux, sans comprendre :

- Quoi ?

- Cette chanson, c’était pour lui, non ? Je veux dire, pour qui d’autre, sinon ?

Même s’il connaissait déjà la réponse à sa question, surtout en voyant Alisone rougir, elle répondit simplement :

- Devine...

Puis, elle partit vers la sortie de secours la plus proche.

.

En ouvrant les portes du Pub à la volée, Alisone arriva dans une ruelle sombre et découvrit, là, sous le lampadaire, deux personnes en train de se battre. Reconnaissant la tête blonde de son ami, la fille courut rapidement vers lui. Sans réfléchir, elle sauta sur l'ennemi, pour qu’il lâche enfin Draco. Soulagé, le jeune homme put reprendre un peu son souffle, avant d’aider la fille à mettre K.O le Super-Vilain.

Alisone sourit, puis aida Draco à se relever.

Ce fut à ce moment que Matt sortit lui aussi du Pub pour rejoindre les deux Étudiants.

.

Le Chanteur découvrit un homme, allongé sur le sol, complètement amorphe :

- What the Hell ?!

Alisone se figea et chercha une réponse, en bégayant :

- Hum... Tu sais quand tu nous as vus pour la première fois ? On se battait, tu te souviens ? Eh bien... Nous avons beaucoup d’ennemis. Dont le mec K.O par terre...

Elle attendit une réaction de la part de Matt, mais ce dernier ne sembla pas tellement perturbé par la situation. Il dit simplement :

- D’accord... Je vois...

Puis, il fixa Alisone, pour lui dire, d'une façon rassurée :

- Nous allons jouer une dernière chanson et ensuite, je vous ramènerais à l'Hôtel.

Draco et Alisone sursautèrent en même temps et demandèrent, de concert :

- Pardon ?

Matt haussa les épaules, pour imiter Alisone, et expliquer :

- Il est tard, je ne vais pas embêter vos familles à cette heure-ci. Nous avons des chambres de libres à l'Hôtel.

Penaud, Draco essayera d'expliquer :

- Hum... Sans vouloir t'offenser... Nous n'avons pas de quoi payer une nuit à l'Hôtel... Ni les Pints de ce soir, d'ailleurs...

Matt leva les yeux au ciel, puis attrapa les deux jeunes par les bras, pour les emmener vers l'intérieur du Pub, tout en rétorquant :

- Je n'ai jamais dit que vous alliez payer !

.

.

À nouveau sur scène pour une dernière musique, Matt posa une partition devant Alisone et lui murmura, avant d’entamer la mélodie :

- Celle-ci, elle est pour toi...

Alisone ne comprit pas de suite.

Draco s'installa devant la scène.

Chris cogna trois fois les baguettes pour donner le top départ.

Puis, la chanson commença :

« I know you've suffered,
But I don't want you to hide,
It's cold and loveless,
I won't let you be denied.

.

Soothing,
I'll make you feel pure,
And trust me,
You can be sure.

.

I want to reconcile the violence in your heart,
I want to recognize your beauty is not just a mask,
I want to exorcise the demons from your past,
I want to satisfy the undisclosed desires in your heart. »

.

Alisone était perturbée par la signification des paroles. Elle jeta des regards à Matt, qui l'observait avec un air sincère.

Elle tenta de calmer ses tremblements et continua de gratter sa guitare, en chantant la suite :

« You trick your lovers,
That you're wicked and divine,
You may be a sinner,
But your innocence is mine.

.

Please me,
Show me how it's done,
Tease me,
You are the one.

.

I want to reconcile the violence in your heart,
I want to recognize your beauty is not just a mask,
I want to exorcise the demons from your past,
I want to satisfy the undisclosed desires in your heart.

.

Please me,
Show me how it's done,
Trust me,
You are the one.

.

I want to reconcile the violence in your heart,
I want to recognize your beauty is not just a mask,
I want to exorcise the demons from your past,
I want to satisfy the undisclosed desires in your heart. »

.

Alisone fut sous le choc, tout comme Draco qui passa son regard de Matt à elle et inversement.

À la fin, les musiciens rangèrent le matériel, pendant que Draco grimpa sur scène pour chuchoter, à une Alisone toujours aussi bouche-bée :

- Hum... C'est moi, où... Il vient de te faire une... Déclaration d'a... ?

- La ferme... grogna Alisone.

.

Avant minuit, Chris et Dom quittèrent le Pub dans leur voiture avec tout l'équipement de musique, tandis que Matt embarqua Alisone et Draco dans la sienne.

Ils roulèrent en direction du plus grand Hôtel de la ville.

Un silence pesant régna dans le véhicule.

Il ne fallut que 10 minutes pour atteindre le parking de l'Hôtel. Matt se gara et demanda aux Étudiants de le suivre.

Ce qu'ils firent.

Pour le petit bled, l'Hôtel de luxe était assez sobre, mais plutôt joli et cosy.

Matt marcha d'un pas assuré vers l’accueil pour récupérer deux cartes magnétiques.

Une pour lui et une pour les deux amis.

Ces derniers le suivirent jusqu'à l’ascenseur et jusqu'à la chambre N°23.

Matt leur donna la clef. L'intérieur était simple, mais douillé. Avec deux lites deux places, deux bureaux, deux armoires et une salle de bain comportant une baignoire.

Draco remercia Matt, et le Chanteur se dirigea quant à lui vers sa propre Suite.

.

.

Alisone se laissa tomber sur un lit au hasard, sur le dos, épuisé moralement et physiquement. Draco s'assit sur le lit en face du sien, et se racla la gorge, avant d'entamer :

- Hum... Ali... Pendant que je me battais avec le sbire de mon paternel... Comment dire ? Les murs du Pub sont en papiers, j'ai entendu la chanson que tu as choisi de chanter...

- Et ? Je sonnais faux ?

- Non, mais... En écoutant celle que Matt a choisie pour toi après... Sans déconner, Ali, va remercier Matt.

Alisone tiqua :

- Quoi ? Mais, pourquoi ?

Draco souffla d'énervement, en expliquant :

- Pour TOUT, Ali, pour TOUT ! Nom de Dieu, est-ce que tu te rends seulement compte de ce qu'il se passe ? Nous pouvons quitter notre vie de merde, les harceleurs, et nos parents toxiques, prenons cette chance ! Aussi... Alisone... Matt a clairement le béguin pour toi et... Je sais très bien que c'est réciproque...

Alisone se releva et s'assit sur son lit, pour faire face à son ami.

- Pardon ? Tu te fous de moi ?

- Non ! Je te connais depuis des années. Cette attitude de pétasse et ta répartie de merde à son encontre, c'est ton moyen de défense pourri pour faire taire tes sentiments. Alors, arrête de faire ta relou, et va le remercier !

Alisone serra les dents et railla :

- Je ne suis pas amoureuse de lui.

Draco étouffa un rire :

- C'est ça... Je t'ai dit que je te connaissais ! Par cœur ! Je connais tes faiblesses : les Anglais, avec leurs accents à couper au couteau. Les beaux bruns aux yeux bleus... Et tes Kinks : les guitares rouges. Ça alors ! Matt coche toutes les cases ! Allez, va lui dire merci et arrête de faire ta débile.

Alisone râla, mais se leva néanmoins.

Elle claqua la porte derrière elle.

Draco sourit jusqu'aux oreilles, avant de se laisser tomber sur son lit moelleux.

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Dans le couloir, Alisone se dirigea vers la porte N°24, à côté de la sienne.

Alisone toqua sur le battant de trois coups secs, puis se recula.

Matt ouvrit presque aussitôt.

Tous deux restèrent quelques secondes à s'observer sans ne rien se dire.

Éventuellement, Matt questionna, inquiet :

- Ali ? Tout va bien ?

- Je suis désolée de te déranger, c’était juste pour te dire merci pour tout. Pour l’Hôtel, déjà et puis pour le concert de ce soir. J’avoue que ça m’a fait beaucoup de bien de gratter à nouveau sur les cordes d'une guitare... Ça me rappelle des souvenirs... Bref, Draco m'a demandé de te remercier, donc merci.

Matt sourit, en avouant :

- De rien. C’est avec plaisir. Grand plaisir.

Il souriait.

Alisone voulait encore dire une chose :

- Au sujet de la chanson, ce soir... Oubli ça, c'était sur la folie du moment.

Elle faisait de grands gestes avec ses mains et ses bras pour essayer de ne pas rougir.

Même Matt ne goba pas ce mensonge. Alisone jeta un dernier coup d’œil à Matt, puis fit demi-tour pour repartir en direction de sa chambre.

Seulement, le Chanteur l’attrapa doucement par le bras, pour la ramener vers lui.

Il se pencha vers elle et l’embrassa d’un coup.

Au début, cela choqua énormément Alisone, elle voulut même reculer...

Néanmoins, tout son Être profita de ce moment.

Elle sentit son ventre se tordre, son cœur battre la chamade et son Palais Mental prendre feu... De joie...

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Le baiser ne dura que quelques secondes, mais ce furent les meilleurs de la vie de la jeune femme. Enfin, Matt recula et scruta un moment Alisone, en avouant :

- Pardon, ça fait longtemps que je voulais faire ça...

Incapable de parler, elle acquiesça simplement de la tête, puis tel un Zombie, elle repartit dans sa chambre.

Elle toqua à la porte N°23, et entra.

Draco lisait un livre qu’il venait de trouver dans la table de nuit.

En se retournant vers son amie, il analysa son visage et comprit que quelque chose venait de se passer :

- Woaw, ton visage est en feu, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Mmmm ? fit Alisone qui n’écoutait pas.

Draco ferma son roman, et demanda :

- Il t’a fait quoi, Matt ?

- Mais rien ! Pourquoi tu...

- Oh allez, dit !

Alisone se laissa à nouveau tomber sur les draps de son lit, et souffla un coup, avant d'avouer :

- Je l'ai remercié, comme tu m'as demandé...

Comme la suite ne venait pas, Draco s'enquit :

- Et ?

- Et... Nous nous sommes juste embrassé, quelques secondes, c’est tout.

Draco sourit jusqu'aux oreilles :

- YES ! J’en étais sûr !

Alisone lui jeta un regard noir :

- Va mourir !

Mais son ami souriait toujours autant :

- Avec plaisir, je peux mourir tranquille, désormais.

Alisone ferma les yeux. Mais Draco reprit, avec sérieux :

- Ali... Tout va changer... Imagine : fini le harcèlement. Terminé la violence parentale. Nous pouvons nous barrer de ce bordel. Au Diable les Études que ni toi, ni moi ne voulions de base. Ali... Tu peux enfin vivre de musique et d'amour.

Mais, Alisone tourna son visage vers Draco, pour demander :

- Et toi, alors ?

Il sourit :

- Je te suivrais. Nous allons vivre ensemble pour le meilleur... Et uniquement pour le meilleur.

Alisone sourit.

Draco était toujours le plus optimiste des deux.

.

.

.

THE END

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(Longues) Notes de fin :

Je ne vais pas révéler TOUT ce qui est vrai IRL pour moi dans cette histoire.

Je dévoilerai juste ceci :

- Moi aussi, j'ai désormais des callosités sur ma main gauche, mais à cause de mon Violon. C'est la main qui touche les cordes et mes doigts prennent chers par moment !

- Oui, j'ai eu une Fiat Seicento Young rouge, que je nommais 'Bumblebee' et qui est décédée en 2019. Paix à son âme, je ne m'en remets toujours pas...

- Oui, j'ai subi beaucoup de harcèlement scolaire, pire que ce que j'ai écrit ici. Surtout durant mes années d'Internat.

- L'établissement que je décris est réel, c'est un Lycée et non pas une FAC. Un Lycée Privé avec des barreaux aux fenêtres des chambres et un réveil militaire le matin. (L'heure sonne, tu te lèves, tu dois faire ton lit AU CARRÉ, puis la Surveillante vient vérifier chambre par chambre si tout est OK et si tu peux descendre prendre ton petit-déjeuner...) Entre autres joyeusetés.

- J'ai fait ces Études pour ma mère, pas pour moi.

- En 2007, l'année où mon père est mort, ma sœur, une amie et moi voulions réellement créer un groupe de musique. Nous l'avons vraiment nommé 'Keine Zeit'. Je devais jouer de la batterie, ma sœur du piano et notre amie de la guitare.

- Oui, je n'ai connu 'Muse' qu'en 2012, donc durant mes années Lycée, je ne connais PAS DU TOUT ce groupe de musique. (J'écoutais en boucle 'Indochine'.)

- Ma seule amie était une fille, pas un garçon comme ici, et elle a reçu autant de harcèlement que moi. (Sauf qu'elle était Externe, et pas Interne comme moi.) D'ailleurs, j'ai même écrit un poème, en 2009, pour en parler :

(Mon surnom, à l'époque, était Leeloo Arcania...)

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.
Le vent souffle sur la route et fait tanguer ma p’tite voiture,
Je jette un regard dans le rétro en pensant aux prochains coups durs,
Helya, ma petite sœur, m’a déjà bien préparé,
Cindy et moi avons décidé de mener le combat dans le lycée.
.
Là où toutes les renégates, les élèves me prennent pour une traître,
Tout ça car on a décrété qu’elles seront jamais nos maîtres,
C’est l’heure maintenant de défendre notre esprit,
Contre une armée de filles prête à tout dans la vie.
.
Tous les alliés se sont réunis de notre côté,
Mais trois contre une trentaine, c’est pas vraiment gagné,
Après un bon repas chez Cindy suivi d’un petit somme,
On se prend, pour le courage, une petite gorgée de Rhum.
.
Ensemble, on se dirige vers le lieu tant redouté,
Où le harcèlement moral n’est normalement pas accepté,
En pensée, Helya est avec nous dans notre combat,
Car ensemble, nous sommes dans la Tribu d’Arcania.
.
Enfin un pied dans ce lieu de malheur et d’abandon,
Toute la Tribu, c’est-à-dire nous deux, nous avançons,
Les regards se croisent, les voix parlent dans notre dos,
À chaque pas faits, un peu plus que des ragots.
.
Cindy pouvait se faire huer devant mon regard,
Sous le poids des paroles que possédaient toutes ces barbares,
Des mots, des gestes et des diffamations dans le jardin d’Eden
Qui faisaient couler des larmes sur le goudron de notre peine.
.
Tous ces jours de tristesse, où nous deux, on se traîne,
Car on sait que tout n’est que colère mêlée de haine,
Rien n’en vaut la peine, pourquoi combattre contre ça ?
Mais si on ne le fait pas, personne d’autre ne le fera.
.
Et la lutte continue jusqu’à la fin de la journée,
Le poids des mots peu à peu, disparaît,
Il faut défendre nos droits que nous avons ici-bas,
Et pour les libertés, de la Tribu d’Arcania.
.
Le lendemain tout recommence et les jours se suivent,
Pendant deux ans jusqu’à ce que tout dérive,
Elles ne comprennent pas qu’on lutte contre leur Enfer,
Mais la Tribu d’Arcania n’a pas décidé de se taire.
.
À la fin, elles partiront sans même savoir pourquoi,
Tout le mal qu’elles ont fait pour en arriver là,
Quand les regards se poseront autour de nous,
De la Tribu, nous serons les seuls encore debout.
.
Nos esprits se reposeront, on sera enfin libre,
Nos larmes couleront par la joie de vivre,
De ces jours, il ne restera plus rien,
Juste un sentiment, vague souvenir lointain…
.
Le vent souffle toujours sur la route et fait tanguer ma voiture
Je regarde encore dans le rétro en pensant aux prochains coups durs,
Mais, main dans la main, ensemble, on gagnera,
Et on deviendra fortes, dans la tribu d’Arcania...

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.

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FIN