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L'Ombre Disparue

Summary:

Dans l'immensité de l'univers, une équipe de cinq explorateurs se retrouve échouée sur la mystérieuse et dangereuse planète PNF-404. Attirés par un signal de détresse et la promesse de trésors, leur mission tourne au désastre lorsque leur vaisseau s'écrase, dispersant l'équipage et les laissant lutter pour survivre au milieu de végétation gigantesques et de créatures colossales. Avec leur vaisseau endommagé et un membre porté disparu, l'équipe doit naviguer dans ce monde périlleux, retrouver leur camarade perdu et trouver un moyen de réparer leur navire. Chaque membre apporte des compétences et des perspectives uniques, mais leur survie dépendra de leur capacité à se soutenir mutuellement.

Chapter 1: Atterrissage brusque

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Dans les profondeurs silencieuses de l’espace, l’immense vaisseau de l’équipe progressait lentement vers PNF-404. Sa coque argentée scintillait faiblement sous la lumière des étoiles lointaines, mais à l’intérieur, l’atmosphère était bien moins paisible.

Manon se tenait dans la salle de contrôle principale, une pièce encombrée d’écrans clignotants, de panneaux de commandes et de leviers qu’elle comprenait à peine. Elle avait un don naturel pour organiser et surveiller les choses, mais tout ce qui touchait à la navigation ou à la mécanique lui était étranger. Elle faisait de son mieux pour rester calme et concentrée, mais ses mains tremblaient légèrement alors qu’elle ajustait la position d’une pile de documents sur une table adjacente.

« Tout va bien se passer… Siana sait ce qu’elle fait… Et Nivelle est toujours si sûr de lui, il n’y a pas de raison de s’inquiéter. » Manon murmurait ces mots à elle-même comme une prière, cherchant à ignorer le sentiment grandissant de malaise qui s’insinuait en elle.

Le vaisseau était immense, presque une petite île flottante, mais la salle de contrôle était l’un des espaces les plus confinés. Le plafond bas, les étagères pleines d’outils et de notes, et les écrans brillants projetaient une lumière froide qui lui donnait l’impression d’être enfermée. Chaque coin de la pièce portait des traces d’activité : un plateau repas abandonné sur une console, des outils dispersés sur une table, et une tasse de café quasiment vide que Nivelle avait dû laisser en partant préparer autre chose.

Manon s’appuya sur le bord d’un terminal, fixant l’écran principal où des lignes de données complexes défilaient à une vitesse vertigineuse. Elle ne comprenait pas grand-chose à ces chiffres, mais une chose était claire : tout était trop rapide, trop chaotique.

« Pourquoi ai-je accepté de venir ici… ? » pensa-t-elle, une ébauche de sourire amer aux lèvres. Elle savait pourquoi. Siana. Tout revenait toujours à elle. Son sourire confiant, sa voix douce mais ferme, la façon dont elle semblait toujours savoir quoi faire… Manon aurait suivi Siana n’importe où. Même jusqu’à une planète aussi effrayante et inconnue que PNF-404.

Les alarmes ne sonnaient pas encore, mais Manon sentait une tension croissante dans l’air, comme si le vaisseau lui-même était nerveux. Elle passa une main sur son uniforme impeccable, vérifiant distraitement qu’il était toujours bien en place. Elle voulait être prête pour tout ce qui pourrait arriver.

« Peut-être que je devrais aller voir Nivelle. Il saura me rassurer… ou au moins m’expliquer ce qui se passe. »

D’un pas rapide mais hésitant, elle quitta la salle de contrôle, traversant un couloir aux murs recouverts de tuyaux et de fils apparents. Le vaisseau était vieux, un modèle robuste mais visiblement usé. Chaque recoin semblait porter les cicatrices de missions précédentes : des éraflures sur les murs, des zones réparées à la hâte, et des étiquettes manuscrites indiquant des composants remplacés.

Alors qu’elle approchait de la cuisine, Manon inspira profondément. Le bruit des appareils ménagers en marche — cafetière, réfrigérateur, et un vieux four micro-ondes qui bourdonnait doucement — lui semblait à la fois familier et réconfortant. 

La cuisine était une pièce étroite mais chaleureuse, un contraste frappant avec la froideur clinique de la salle de contrôle. Les murs étaient tapissés de panneaux métalliques usés par les éclats de chaleur et les traces de cuisine improvisée. Une longue table pliante occupait le centre, couverte d’ustensiles divers et d’emballages alimentaires. Quelques placards mal fixés grinçaient légèrement sous les vibrations constantes du vaisseau.

Manon trouva Nivelle accoudé au plan de travail, près de la cafetière qui crachotait bruyamment. Il portait sa tenue habituelle, l'uniforme bleu de l'équipe ouvert, révélant un t-shirt usé ornementé d’un logo d'un groupe de métal inconnu de la jeune femme. Ses cheveux blonds étaient en bataille, et des traces d’huile sur ses gants trahissaient une séance récente de bricolage. Pourtant, il était fidèle à lui-même, d’apparence toujours décontractée, comme si rien ne pouvait le déranger.

« Ah, Manon ! » lança-t-il avec un sourire en coin, sans même lever les yeux de sa tasse qu’il remplissait. « T’as besoin d’un remontant ? »

Elle l’observa un instant, tout semblait normal à première vue, mais il y avait une fatigue discrète dans ses gestes, une tension qui contrastait avec son habituelle énergie exubérante.

« Le vaisseau est en pilote automatique ? » demanda-t-elle doucement, d’une voix qui trahissait son inquiétude.

Nivelle hocha la tête, avalant une gorgée de café avant de répondre. « Ouais, pas de souci de ce côté-là. J’ai tout vérifié avant de venir.  Et toi, t’es venue ici pour éviter Siana ou parce que tu t’ennuies ? »

Manon sentit ses joues chauffer à la mention de Siana. Elle secoua la tête, tentant de retrouver son sérieux. « Je voulais juste… vérifier si tout allait bien. »

Nivelle s’étira, posant sa tasse avec un soupir exagéré. « Tout va bien, Manon. Enfin, à part ce maudit café qui refuse d’être potable. Tu sais comment c’est avec ces vieux engins. » Il tapota la cafetière comme si elle était une vieille amie capricieuse.

Mais quelque chose dans son ton, dans son sourire, semblait un peu forcé. Manon croisa les bras, plissant les yeux pour l’étudier de plus près. Elle se connaissait bien assez pour savoir qu’elle avait tendance à imaginer des problèmes là où il n’y en avait pas, mais cette fois-ci, elle ne pouvait pas se débarrasser de l’impression que Nivelle cachait quelque chose.

Manon croisa les bras, adoptant une posture qui se voulait assurée.

« Nivelle… » commença-t-elle, son ton plus ferme qu’elle ne s’y attendait. « Je sais que tu essaies de me rassurer, mais je te connais assez pour voir que quelque chose te tracasse. Alors, qu’est-ce qui se passe vraiment ? »

Nivelle ne put s’empêcher de sourire en coin. « Hmm… Pas mal, Manon. Tu commences à m’analyser comme un livre ouvert, hein ? » Il termina sa tasse d’un trait et la posa sur le comptoir dans un bruit sourd.

Ensuite, il jeta un regard furtif vers l’entrée de la cuisine, comme pour s'assurer qu'ils étaient seuls. Une fois convaincu que personne — surtout pas Siana — ne pourrait surprendre leur conversation, il baissa la voix.

« Bon, d’accord. Mais tu gardes ça pour toi, compris ? Si la capitaine entend ça, elle va encore vouloir jouer les héros. »

Manon hocha la tête, son cœur battant un peu plus vite.

« Depuis qu’on approche de cette planète, le vaisseau se comporte… bizarrement. Rien de trop évident, mais assez pour que je le remarque. Les systèmes ont des petits ratés, les capteurs agissent comme s’ils étaient brouillés par quelque chose. Et tu sais ce qui est le plus étrange ? »

Il se pencha légèrement vers elle, son expression soudainement sérieuse.

« Le vaisseau est attiré. Littéralement. Comme si quelque chose l’aspirait vers la surface. J’ai essayé d’ajuster les paramètres du pilote automatique, mais chaque fois que je corrige la trajectoire, elle dévie à nouveau. »

Manon sentit un frisson parcourir son échine. « Et… tu penses que c’est quoi ? » murmura-t-elle, presque trop bas pour qu’il l’entende.

Nivelle haussa les épaules, mais son expression restait sombre. « Aucune idée. Peut-être un champ magnétique puissant, ou une anomalie naturelle de cette fichue planète. Tout ce que je sais, c’est que plus on s’approche, plus ça empire. Et pour être honnête, ça commence à vraiment m’inquiéter. »

Manon fronça les sourcils, essayant de garder son calme face à cette nouvelle dérangeante. Elle se passa une main dans les cheveux, un geste nerveux qu’elle faisait toujours lorsqu’elle essayait de trouver du sens à une situation confuse.

« Mais… est-ce que c’est vraiment si grave ? » demanda-t-elle finalement, son ton oscillant entre l’espoir et l’inquiétude. « Je veux dire, c’est bien là qu’on se dirige, non ? Si le vaisseau est attiré par la planète, ça ne change pas grand-chose à notre objectif, au final. »

Nivelle la regarda un instant, un sourire amusé flottant sur ses lèvres. Mais ce sourire était teinté d’une légère exaspération, comme s’il était surpris qu’elle ne comprenne pas immédiatement la gravité de la situation.

« Ah, Manon… Crois-moi, ce n’est pas aussi simple. » Il croisa les bras, son regard devenant plus sombre. « Quand un vaisseau commence à agir tout seul, ce n’est jamais bon signe. On ne sait pas ce qui cause ça. Imagine qu’on perde complètement le contrôle. »

Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais il leva une main pour l’arrêter.

« Et avant que tu me dises que j’exagère… » ajouta-t-il, « je te rappelle que ce vaisseau, c’est notre maison. Si on le perd ou s’il nous plante dans un endroit impossible à quitter, on sera coincés. Pas juste pendant quelques jours, mais potentiellement pour toujours. »

Manon sentit un frisson lui parcourir le corps. Elle avait beau essayer de rester rationnelle, les paroles de Nivelle faisaient écho à ses propres peurs qu’elle n’avait pas encore osé formuler. « Mais… si on suit les protocoles d’atterrissage et que tout le monde reste concentré, on peut peut-être éviter… »

« Peut-être, » coupa Nivelle. « Mais ce à quoi on fait face, ça n’a rien à voir avec les protocoles. C’est comme si quelque chose d’invisible décidait de nos actions à notre place. Et ça, ça me fout vraiment les jetons. »

Manon se redressa brusquement, son visage passant de l'inquiétude mêlée de frustration. Elle planta son regard dans celui de Nivelle, son ton montant d'un cran.

« Et bien, qu'est-ce qu'on fait encore là à parler ? Retourne prendre le volant ! » s’exclama-t-elle, d’une voix presque tremblante sous la tension. « Je vais prévenir la capitaine du potentiel danger—! »

Elle s’arrêta net, réalisant qu’elle était presque en train de crier. Mais son indignation était palpable. « T'es bien trop calme pour la situation, Nivelle… ! » ajouta-t-elle, sa voix retombant un peu mais toujours empreinte d’une pointe d’accusation.

Nivelle était resté immobile face à cette soudaine éruption. Ses yeux s'étaient plissés, une lueur d’amusement étouffé brillant dans son regard. Pourtant, il ne fit aucun commentaire sur son ton ou son état d’esprit. « Et toi, tu paniques bien trop vite, Manon.» répondit-il finalement avec un soupir, sa voix traînante contrastant avec l’énergie de celle de Manon.

Il se passa une main dans les cheveux, visiblement partagé entre son envie de la rassurer et son besoin de rester concentré. « Écoute… ce n’est pas encore une catastrophe. Le pilote automatique fait encore son boulot… pour l’instant. Si ça dérape vraiment, crois-moi, tu seras la première à m’entendre. »

Manon inspira profondément, tentant de reprendre le contrôle de ses émotions. Elle passa une main nerveuse sur sa blouse et fixa Nivelle avec une expression plus mesurée.

« Ok… Peut-être que je dramatise un peu. Mais s’il y a une chose qu’on ne peut pas se permettre ici, c’est de prendre ce genre de choses à la légère. Alors, retourne à ton poste Nivelle. On ne peut accepter ne serait-ce, qu'une minute d'inattention. » dit-elle, son ton ferme mais moins agressif.

Nivelle haussa un sourcil, clairement amusé. « Oui, chef. » répondit-il avec une fausse solennité, un sourire en coin. Il fit un pas vers la sortie, mais n’eut pas le temps de quitter la pièce.

La porte s’ouvrit brusquement, et la silhouette familière de Siana apparut dans l’encadrement. La capitaine entra avec son assurance naturelle, ses bottes claquant doucement contre le sol métallique. Son uniforme était impeccable, et son expression mêlait douceur et sérieux.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? » demanda-t-elle en balayant la pièce du regard. Son ton n’était pas accusateur, mais sa présence imposait instantanément le respect.

 

illu1

(j'avais oublié que Nivelle avait la veste ouverte ne faites pas attention..)

 

Manon se redressa instinctivement, ses joues s’empourprant légèrement. « Rien de grave, capitaine… On discutait juste... »

Siana plissa les yeux, son regard passant de Manon à Nivelle. « Je vois... Et pourquoi j’ai l’impression que je tombe en plein milieu d’une dispute-? »

Nivelle fut le premier à réagir, levant les mains dans un geste d’innocence exagéré. « Une dispute ? Ah non, capitaine, rien de tout ça ! On parlait juste… de manière passionnée. N’est-ce pas, Manon ? »

Manon hocha vivement la tête, bien qu’elle se sentît encore un peu tendue. « Oui, exactement. C’était une discussion. Pas une dispute. Tout va bien.» Sa voix était un peu plus basse qu’elle ne l’aurait souhaité, mais elle espérait que Siana n'insisterai pas davantage

Pendant un instant, Manon observa la capitaine, incapable de s'empêcher d'admirer son assurance naturelle. Ses longues bouclettes rosâtre coiffées comme des roses tombant sur son visage, ses yeux petits yeux ronds qui avait l'air de regarder en elle… Mais ce n’était pas juste son apparence qui frappait Manon ; c'était la manière dont Siana semblait toujours savoir quoi dire et comment agir, même dans les situations les plus complexes. Cette pensée calma un peu les nerfs de Manon, mais elle lui rappela aussi à quel point elle ne voulait pas la décevoir.

Revenant à la réalité, elle tourna son regard vers Nivelle, l’air un peu insistant. Elle le fixait comme pour lui transmettre un message silencieux : C’est toi qui dois expliquer ce qu’il se passe maintenant.

Nivelle intercepta son regard et roula discrètement des yeux, avant de se tourner vers Siana avec un sourire plus mesuré. « Bon, eh bien… Puisque Manon insiste… »

Nivelle prit une inspiration, prêt à dérouler son explication avec son habituel ton détendu. « Eh bien, capitaine, disons que le vaisseau… commence à agir comme si… »

Il n’eut pas le temps de finir. Une alarme stridente retentit, brisant le calme relatif de la pièce. Les murs vibrèrent légèrement sous l’effet du signal sonore, et des lumières rouges pulsèrent en rythme avec le bruit. Une voix synthétique se fit entendre au-dessus de l’alarme, froide et impitoyable :

« Alerte. Perte de contrôle. Entrée atmosphérique imminente. Impact probable. »

Le sang de la jeune femme se glaça instantanément. Elle sentit ses jambes faiblir une fraction de seconde avant qu’elle ne se reprenne. « C’est quoi, ça ?! » s’écria-t-elle, ses yeux passant de Nivelle à Siana, cherchant désespérément des réponses.

Le pilote jeta un regard à l’écran incrusté dans le mur le plus proche, ses doigts courant rapidement sur l’interface. Son air détendu était remplacé par une concentration froide. « Eh bien, je dirais que le vaisseau n’a pas apprécié notre conversation, » murmura-t-il, presque pour lui-même. Puis, plus fort : « La gravité de cette fichue planète est en train de nous happer. Et… on n’a pas assez de puissance pour corriger la trajectoire ! »

Siana, toujours calme malgré l’urgence, s’approcha rapidement de la console principale. « Tout le monde à son poste ! Nivelle, retourne au cockpit ! Manon, assure-toi que tout est sécurisé dans la baie médicale. » Sa voix était ferme, presque rassurante, malgré le chaos.

Mais Manon était figée sur place, le bruit assourdissant de l’alarme emplissant ses oreilles. Elle voyait la capacité de Siana à rester maîtresse de la situation, mais tout son être était traversé par une peur viscérale. « On… on va crasher ? » murmura-t-elle, presque inaudible.

Siana posa une main ferme sur son épaule, captant son attention. « Pas si on garde la tête froide. Fais ce que je te dis, Manon. Maintenant. Je vais aller prévenir les deux autres, on suit le protocole. »

Manon courut dans les couloirs du vaisseau, ses pas étouffés par le bruit constant de l'alarme. Chaque flash rouge projetait des ombres étranges sur les murs métalliques, rendant le trajet vers l'infirmerie encore plus oppressant. Elle savait qu'elle devait rester calme, mais son cœur battait si fort qu'elle pouvait presque l'entendre par-dessus la cacophonie.

Lorsqu'elle arriva à l'infirmerie, elle s'arrêta un instant pour reprendre son souffle. La pièce était aussi ordonnée que dans ses souvenirs, chaque instrument parfaitement à sa place. Mais dans l'état actuel du vaisseau, même cet endroit familier ne parvenait pas à la rassurer.

« D'accord, Manon… Suis le protocole. Tout va bien se passer… » murmura-t-elle à voix basse, essayant de se convaincre elle-même.

Elle s’approcha des armoires médicales et s’assura que tout était sécurisé. Les tiroirs contenant les fournitures étaient verrouillés, et les armoires ne risquaient pas de s’ouvrir en cas d’impact. Elle vérifia ensuite les lits, s’assurant que les sangles étaient prêtes à accueillir d’éventuels blessés. Ses mains tremblaient légèrement, mais elle continuait à travailler, obstinée.

Malgré ses efforts, l'alarme ne cessait de marteler ses oreilles. Ce bruit incessant était une piqûre de rappel constante de la gravité de la situation. Elle se surprit à se demander si le vaisseau pourrait vraiment encaisser l'impact. Et si… elle n'avait pas le temps de finir cette pensée.

« Concentre-toi, Manon, » se répéta-t-elle en ajustant un appareil sur le mur pour éviter qu'il ne tombe.

Une fois la vérification terminée, elle s'assit un instant sur le bord d'un des lits, prenant une pause bien méritée. Sa respiration était lourde, et le bruit de l'alarme semblait presque fusionner avec les battements accélérés de son cœur. Elle posa une main sur son front et ferma les yeux, même si ce n'était que pour une fraction de seconde.

Suite à cela le vaisseau tout entier trembla violemment, projetant Manon presque au sol. Les vibrations étaient accompagnées d'un grondement assourdissant, comme si le vaisseau lui-même hurlait contre son sort imminent. Elle se redressa en s’agrippant à un bord du lit, le cœur battant à tout rompre.

« Entrée atmosphérique critique. Impact imminent. Veuillez activer les protocoles de sécurité. » La voix synthétique était maintenant une présence constante, chaque mot une dague dans son calme fragile.

Manon savait qu'elle n'avait plus le choix. Elle se précipita vers le casier où était rangée sa combinaison. En quelques gestes nerveux, elle retira sa blouse de docteur, la jetant de côté, et enfila l'équipement qui la protégerait de l'environnement extérieur. Les gants hermétiques, le casque avec le scaphandre transparent… Elle sentait déjà la légère pression de l’air filtrée par le système interne.

Une fois habillée, elle activa le verrouillage automatique de sa combinaison. Un bip sonore confirma que le système fonctionnait. Elle inspira profondément, essayant de calmer sa respiration, mais le tumulte autour d’elle rendait cela presque impossible.

Le vaisseau sembla soudain basculer, et Manon fut projetée contre le mur. Elle grimaça sous le choc, mais sa combinaison avait amorti une partie de l’impact. Elle se releva tant bien que mal et se dirigea vers la sortie de l’infirmerie, à la recherche d’un endroit plus sécurisé ou de directives.

C’est alors qu’elle sentit une secousse encore plus violente. Elle entendit un bruit métallique sinistre, suivi d'un silence assourdissant. Puis, une sensation de chute libre. Manon comprit à cet instant que le vaisseau avait perdu toute stabilité.

Elle serra les dents, se tenant fermement à une barre fixée au mur. Les alarmes clignotaient toujours, projetant une lumière stroboscopique dans le couloir, ajoutant à l’effet chaotique. Dans un dernier effort pour se préparer à l’impact, elle s'accroupit au sol, suivant les consignes de sécurité qu’elle avait apprises en formation.

Puis, tout devint flou…

Une secousse titanesque ébranla le vaisseau, et Manon sentit son corps être projeté, malgré ses précautions. Un bruit sourd, suivi d'un craquement, résonna dans ses oreilles. L'obscurité l'envahit.

 

Notes:

Et hop voici le premier chapitre de cette fanfic, ça m'a prit un petit temps mais je suis heureux d'enfin pouvoir écrire l'histoire de ma crew haha!

J'espère que vous aimez bien ses trois ocs car j'en ai 5 qui font parti de l'équipe. Pour ce qui est des illustrations je vais essayer d'en faire une par chapitre, voir deux si c'est nécessaire.

(D'ailleur si vous avez des questions sur les personnages je serai ravie d'y répondre en commentaires-)

Chapter 2: Réveil sur une planète maudite.

Summary:

Manon se réveil sur PNF-404 et va vite rencontrer des soucis.

Notes:

Ok voici le chapitre 2 qui et 2 fois plus long que le premier, malgré ça j'espère aue vous allez apprécié.

D'ailleurs je précise même si c'est peu:
TW: sang et violence pour un petit moment.

 

Bon bas voilà j'ai réussi à vous dessiner deux illustrations pour ce chapitre j'espère que vous aimerai, bonne lecture!

(See the end of the chapter for more notes.)

Chapter Text

Le silence était presque palpable, un contraste saisissant avec le chaos assourdissant qui avait précédé. Une sensation douce et fraîche contre son dos commençait à émerger de l’obscurité. C’était comme une caresse légère, mais filtrée par une barrière protectrice. L’herbe. Elle le savait, même sans ouvrir les yeux. Une herbe étonnamment dense, presque moelleuse, et pourtant bizarrement étrangère sous ses doigts gantés.

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Sa tête lui semblait lourde, enveloppée dans une brume épaisse qui l’empêchait de distinguer ses pensées. Ses muscles protestaient au moindre mouvement, comme si son corps tout entier refusait de collaborer. Une douleur sourde pulsait à travers elle, rappel cruel de l’épreuve qu’elle venait de subir.

L’air était différent. Même à travers le système filtrant de sa combinaison, elle percevait une légère humidité, un parfum terrestre mélangé à quelque chose de plus doux, presque floral. Ce n’était pas l’air artificiel du vaisseau. Non, cet environnement était vivant.

Un souffle tremblant s’échappa de ses lèvres alors qu’elle réalisait lentement qu’elle était en vie. C’était une vérité à la fois réconfortante et effrayante. Tout ce qui l’entourait était inconnu, une énigme à découvrir ou à craindre.

Manon tenta de bouger légèrement ses doigts. Les sensations étaient là, bien que légèrement engourdies. Elle rassembla son courage et inspira doucement, remplissant ses poumons d’un air qui semblait plus réel que tout ce qu’elle avait connu jusqu’à présent.

Enfin, elle trouva la force d’ouvrir ses yeux.

La lumière était aveuglante. Manon plissa les yeux instinctivement, tentant de s’adapter à cet éclat inattendu. Ses paupières battirent frénétiquement alors que ses yeux humides luttaient pour distinguer les formes qui l’entouraient. C’était comme si le soleil lui-même s’était approché d’elle, répandant une chaleur douce mais oppressante.

Elle porta une main gantée devant son scaphandre, tentant d’atténuer cet éclat. Petit à petit, ses yeux s’habituèrent à cette luminosité écrasante. Et ce qu’elle vit, la laissa sans voix.

Partout autour d’elle, des tiges colossales s’élevaient vers le ciel, aussi épaisses que les colonnes d’un temple antique. Des feuilles énormes, aussi larges que des voiles, formaient un plafond naturel à travers lequel la lumière filtrait en rayons dorés. Les fleurs au-dessus d’elle étaient si immenses qu’elles ressemblaient à des arbres en pleine floraison.

Manon cligna des yeux, luttant pour appréhender l’ampleur de ce qu’elle voyait. Elle était minuscule. Tout ce qu’elle connaissait de la nature était ici transformé, multiplié par des proportions qui défiaient l’imagination. Elle leva les yeux encore plus haut et vit le ciel, une vaste étendue bleue striée de nuages, comme un décor peignant l’infini.

Une douce brise fit osciller les immenses feuilles autour d’elle. Elle sentit ses genoux fléchir sous elle, non pas de fatigue, mais de pur émerveillement. C’était un univers à part, une réalité qui semblait à la fois hostile et captivante.

« Mais… où suis-je… ? » murmura-t-elle, sa voix résonnant à peine dans cet écrin de gigantisme.

« Quel question… Je suis sur cette planète maudite… » murmura Manon. Elle baissa les yeux sur ses mains gantées, encore tremblantes, et observa les plis légers de sa combinaison qui étaient recouverts de traces d’herbe et de terre.

Cette pensée était à la fois un rappel cruel et une réalité inéluctable. Le vaisseau s’était écrasé. Ils s’étaient écrasés. Elle ne savait pas si elle était la seule à avoir survécu ou si ses compagnons étaient dispersés dans ce monde gigantesque.

« Maudite, oui… » répéta-t-elle doucement, son regard glissant sur les tiges immenses et les feuilles étincelantes de rosée. Tout ici était à la fois splendide et menaçant. Cette beauté surnaturelle cachait sans doute des dangers également hors norme.

Un frisson la parcourut alors qu’elle se redressait lentement, découvrant à quel point le simple fait de tenir debout semblait une épreuve. Ses jambes flageolaient encore, mais elle se força à garder les pieds sur terre.

Elle détourna son regard vers l’horizon, ou du moins ce qu’elle percevait comme tel à travers le fouillis de végétation. Si cette planète était vraiment maudite, alors elle allait devoir trouver le moyen d’en réchapper.

Manon inspira profondément et fit un pas en avant. L’herbe céda sous ses pas avec un bruissement doux. Elle avait encore du mal à croire à l’ampleur de ce monde, mais elle ne pouvait pas rester plantée là, paralysée par la peur et l’incompréhension.

« Pense, Manon, pense… » murmura-t-elle pour elle-même. Ses mains tremblaient légèrement, mais elle les serra en poings pour retrouver un semblant de contrôle. Elle savait que l’équipage avait été éjecté en même temps qu’elle, probablement dans des directions différentes. Mais avec un peu de chance, ils ne devaient pas être bien loin.

« Le vaisseau… ou quelqu’un. Quelque chose, n’importe quoi. Ils doivent être là, quelque part… » Elle répétait ces mots comme une prière, un mantra qui l’empêchait de succomber à la panique.

Elle scruta les alentours en marchant, essayant de repérer un détail anormal dans cet océan de végétation : un morceau de métal, une trace de pas, un tissu. Tout ce qui pourrait lui indiquer la présence de ses compagnons. Mais tout ce qu’elle voyait était cette nature gigantesque et envahissante.

« Allez, Manon… Tu es médecin. Tu es capable de gérer une situation d’urgence, à bord comme sur le terrain. Ce n’est qu’une épreuve de plus… » Mais, malgré ses mots encourageants, elle sentait une boule se former dans sa gorge.

Puis, elle s'arrêta un instant et regarda autour d'elle. Une part d’elle espérait entendre une voix familière ou voir une étincelle de couleur qui indiquerait la présence de l’équipage. Mais il n’y avait que le bruissement du vent dans les feuilles gigantesques et le bourdonnement lointain d’une créature qu’elle préférait ne pas voir.

« Le mieux serait de trouver la capitaine… » pensa-t-elle, son regard balayant les alentours dans l’espoir de repérer une silhouette familière. Elle et Siana étaient sans doute les moins qualifiées en matière de survie. Rimaro, avec son expérience de terrain, Nivelle avec ses expéditions brutales en zone inconnue, ou même le nouveau venu, aurait été beaucoup plus apte à naviguer dans cet environnement hostile. Mais si elle parvenait à retrouver Siana, au moins elles pourraient réfléchir ensemble et ne pas affronter cette situation seules.

Elle poussa un soupir et secoua la tête. « Et le vaisseau… Si je pouvais tomber dessus, ce serait un véritable miracle. » Ses pensées divaguèrent un instant à cette idée. Si le vaisseau était intact, ou du moins partiellement fonctionnel, il contiendrait suffisamment de provisions pour tenir un bon moment. De l’eau, des rations, peut-être même des outils… Tout ce dont ils avaient besoin pour survivre.

Mais cette pensée optimiste fut rapidement balayée par la réalité. « Ou pas… Si le crash a tout détruit, alors il ne restera rien d’utilisable. Et si c’est le cas, je ferais mieux de ne pas me faire de fausses idées… » Elle grimaça, s’efforçant de chasser ces scénarios négatifs de son esprit.

« Arrête de rêver, Manon. Cherche, avance. C’est tout ce qui compte pour l’instant. » Elle serra les poings, déterminée à ne pas se laisser distraire par ses propres réflexions. Ce n’était pas le moment de tergiverser ou de se perdre en conjectures. Chaque seconde comptait, et chaque pas la rapprochait peut-être d’une solution.

Elle reprit son avancée, ses yeux scrutant toujours l’environnement avec attention. Chaque bruissement d’herbe ou mouvement à la périphérie de son champ de vision la mettait en alerte, mais elle refusait de laisser la peur la paralyser. Siana, le vaisseau, un signe de vie… Tout pouvait faire la différence.

Alors qu’elle avançait dans cette jungle, Manon s’arrêta net. Un bruit étrange avait attiré son attention. Ce n’était pas le bruissement habituel du vent dans les feuilles. Non, c’était autre chose. Un son sourd, presque rythmique, qui semblait se rapprocher.

« Qu’est-ce que c’est que ça… ? » murmura-t-elle en se figeant. Son souffle se fit plus court alors qu’elle tendait l’oreille. Les bruits étaient lourds, comme des pas gigantesques, accompagnés par un grognement grave et lointain. Chaque écho venaitse répercuter dans sa poitrine, amplifiant son angoisse.

Elle tourna lentement la tête, cherchant d’où cela pouvait venir. La végétation dense rendait toute tentative de localisation presque impossible. Tout paraissait si écrasant, si gigantesque, que la moindre ombre ou mouvement devenait suspect. Elle fit un pas en arrière, ses bottes écrasant une tige d’herbe qui émit un craquement sec. Elle grimaça, son cœur battant à tout rompre.

Le bruit était maintenant plus proche. Les grognements devinrent plus distincts, révélant une tonalité gutturale et menaçante. Manon sentit un frisson lui parcourir l’échine. Elle ne savait pas ce qui s’approchait, mais son instinct lui criait que ce n’était pas une rencontre qu’elle souhaitait faire.

« C’est mauvais, très mauvais… » Elle recula encore, les yeux toujours rivés sur l’étendue émeraude devant elle. Le bruit était si proche qu’elle pouvait presque sentir les vibrations dans le sol. Elle avala difficilement sa salive, son cerveau cherchant frénétiquement une solution. Se cacher ? Courir ? Attendre et espérer que ça passe ?

Le son atteignit alors son paroxysme. Derrière une haute touffe d’herbes, quelque chose bougea. L’ombre colossale d’une créature passa fugacement à travers la lumière filtrée par les feuilles. Manon sentit sa gorge se serrer alors qu’elle retenait son souffle, immobile, ses muscles tendus comme des cordes prêtes à se rompre.

Manon s’arrêta net, le souffle court. Un bruit étrange émanait des profondeurs de cette jungle colossale, un son qu’elle ne pouvait pas tout à fait identifier. C’était une sorte de grondement sourd, entrecoupé de bruits secs, comme des pas écrasant le sol avec une puissance inquiétante. Ses yeux s’élargirent, et une sueur froide lui parcourut légèrement la nuque.

« Qu’est-ce que… ? » Elle murmura, tournant la tête dans toutes les directions pour repérer la source du bruit. Elle se pencha légèrement, essayant de se faire la plus petite possible, son cœur tambourinant dans sa poitrine. La première règle en milieu inconnu était claire : si quelque chose bouge et que vous ne savez pas ce que c’est, partez dans l’autre direction.

Sans perdre de temps, elle s’éloigna discrètement, ses pas évitant les brindilles ou tout ce qui pourrait produire un bruit. Le grondement semblait s’approcher. Ça n’était pas son imagination à chaque instant, le son gagnait en intensité, lui confirmant qu’elle était bel et bien traquée par quelque chose. Sa respiration devint haletante, mais elle se força à rester calme.

Tout à coup, elle aperçut une clairière au loin. Accélérant le pas, elle se dirigea vers elle en évitant de trop secouer la végétation, priant pour que cet espace ouvert offre une solution. En sortant des hautes herbes, elle se retrouva soudainement face à une vaste étendue d’eau. C’était un lac, L’eau était immobile, presque transparente, et elle reflétait les cimes des énormes herbes qui l’entouraient.

« Un lac… ? » Elle murmura, essoufflée. Son regard se posa instinctivement sur l’autre rive. Elle plissa les yeux pour mieux voir, et son cœur s’emballa à nouveau. Quelque chose de métallique brillait de l’autre côté.

« Du métal… Est-ce… ? » Elle n’osa pas finir sa phrase, mais une étincelle d’espoir illumina son esprit. Cela pourrait être une partie du vaisseau, ou un équipement éjecté lors du crash. Si c’était le cas, elle ne pouvait pas se permettre de rester là.

Mais avant qu’elle ne puisse faire un pas de plus, un autre bruit la ramena à la réalité un grognement bien plus proche cette fois-ci. Elle se retourna brusquement, sentant son estomac se nouer. Quelque chose était là, caché dans les herbes hautes. Elle pouvait percevoir le mouvement des tiges gigantesques, s’inclinant sous le poids de cette chose massive.

Manon retint un cri en apercevant la créature qui sortait des hautes herbes. C’était une chose massive, une bête ronde à la peau lisse et tachetée de rouge, parsemée de points blancs. Sa tête disproportionnée était ornée de grands yeux globuleux qui semblaient dépourvus d’émotion mais scrutaient tout de même les environs avec une attention affamée. Une bouche large, bordée de dents menaçantes, s’ouvrait et se fermait lentement, laissant échapper un grondement sourd qui faisait vibrer le sol.

Un bulborb. Manon avait vu des schémas de ces créatures dans les journaux de ce certain Olimar, mais rien ne pouvait la préparer à l’effroi que cet animal inspirait en vrai. Sa taille était imposante, bien plus grande qu’elle, et chaque pas qu’il faisait semblait secouer la terre sous ses pieds.

« Non, non, non… » murmura-t-elle, ses yeux fixés sur la bête qui s’approchait lentement, son regard semblant chercher sa prochaine proie. Le bulborb ne l’avait pas encore remarquée, mais ça ne durerait pas.

Son esprit travaillait à toute vitesse. Elle avait deux options. La première : traverser le lac. Si elle marchait dans l’eau, la bête ne pourrait peut-être pas la suivre, mais cela impliquait d’avancer sans savoir ce qui pouvait se cacher sous la surface. La perspective de se retrouver coincée dans l’eau ou attaquée par quelque chose de pire la faisait frissonner.

La deuxième option : combattre. Elle baissa instinctivement les yeux vers la petite lame fixée à la ceinture de sa combinaison. Ce n’était pas une arme imposante juste un outil de survie prévu pour couper des plantes ou des cordes, mais c’était mieux que rien. Manon savait qu’elle n’avait jamais eu à utiliser cette lame dans une situation de vie ou de mort. L’idée de faire face à une créature aussi monstrueuse était terrifiante.

« Qu’est-ce que je fais… ? » pensa-t-elle, son regard allant de la bête au lac et inversement. Son souffle s’accélérait, et l’adrénaline pulsait dans ses veines. Chaque seconde d’hésitation était une seconde de trop.

La créature tourna sa tête dans sa direction. Ses grands yeux globuleux se fixèrent sur elle. Il n’y avait plus de temps pour douter. Manon devait choisir : se jeter dans les eaux troubles ou se tenir ferme et affronter l’inimaginable.

Manon se mordit la lèvre, essayant de rassembler ses pensées. Elle n’était pas experte en survie, encore moins en stratégie contre des monstres gigantesques, mais quelques informations lui revenaient en mémoire. Dans les notes désordonnées envoyées avec le signal de détresse, un passage mentionnait les faiblesses des bulborbs. Leur dos était une zone vulnérable quelque chose qu’elle pouvait utiliser à son avantage.

Cependant, l’idée de se lancer dans un combat direct la faisait frissonner. « L’attaquer, vraiment ? » murmura-t-elle, presque incrédule envers elle-même. Ce n’était pas une stratégie idéale. Pas avec cette lame ridiculement petite et ses bras peu habitués à manier une arme. Pourtant, fuir dans l’eau était encore plus risqué. Elle n’avait aucune idée de ce qui se cachait sous la surface.

Elle poussa un soupir frustré, les yeux fixés sur la bête qui approchait, son souffle lourd emplissant l’air. Le bulborb paraissait presque inoffensif avec ses grands yeux globuleux et sa démarche lourde. Mais Manon savait que cette illusion ne durerait pas si la créature décidait de l’attaquer.

« Bon, si je finis dans son estomac, je saurai au moins que j’ai fait de mon mieux… » dit-elle avec une ironie amère. Mais un rictus traversa son visage. En vérité, elle plaisantait pour calmer ses nerfs, mais la situation était bel et bien critique.

Elle posa la main sur la petite lame accrochée à sa ceinture et inspira profondément. « Peut-être qu’il faut que je m’occupe de lui pour avoir une chance de me nourrir, au cas où je ne trouverais pas le vaisseau… » Elle secoua la tête, comme pour se convaincre que ses paroles étaient rationnelles. Ce n’était pas vraiment le moment de jouer les chasseuses, mais l’idée d’être sans provisions lui donnait une raison supplémentaire de tenter quelque chose.

Ses jambes tremblaient légèrement alors qu’elle s’avançait prudemment. Elle n’avait pas encore pris de décision définitive, mais son instinct la poussait à rester prête. La bête était proche maintenant, à seulement quelques pas. Manon devait agir rapidement, ou ne pas agir du tout.

illu3

Manon inspira profondément, sa lame tremblant légèrement dans sa main. Les mots de Rimaro, qu'elle avait souvent entendus pendant leurs entraînements, lui revinrent en mémoire. « Va pour les yeux, puis frappe son point faible. » Une stratégie audacieuse, mais pouvait-elle réellement l'appliquer ici ?

Elle serra les dents, son regard fixé sur le bulborb qui approchait. Sa grande gueule s'ouvrait et se refermait lentement, comme s'il préparait déjà son prochain repas. « Si c'était Rimaro, il l'aurait déjà vaincu sans un mot… » pensa-t-elle. Elle esquissa un sourire nerveux. « Et si c'était Nivelle, il aurait suggéré de jeter une bombe. Trop dramatique, comme d'habitude. »

Mais elle était seule. Personne pour lui donner des conseils ou intervenir si les choses tournaient mal. Il fallait compter sur elle-même.

Le bulborb sembla remarquer sa présence. Il s'arrêta brièvement, ses grands yeux globuleux se tournant vers elle. Puis, dans un grognement sourd, il commença à s'avancer à pas lourds. Manon sentit son cœur s'accélérer.

« D'accord… on attend qu'il charge, ou qu'il baisse la tête… » Elle déglutit avec difficulté. C'était un plan risqué, mais c'était peut-être sa meilleure chance. Elle planta ses pieds fermement dans le sol, prête à se jeter sur le côté au dernier moment.

Le monstre, comme pour répondre à son défi silencieux, poussa un cri guttural et baissa sa tête massive, préparant une charge. Manon resserra sa prise sur le manche de son couteau, espérant qu'il était toujours suffisamment tranchant pour accomplir sa tâche.

« Si je rate… » Elle chassa cette pensée de son esprit. Pas de place pour les doutes maintenant. Elle devait frapper les yeux. Rendre la créature aveugle et la mettre à sa merci.

Le bulborb accéléra, son corps massif se déplaçant avec une vitesse surprenante pour sa taille. Manon attendit, son esprit hurlant de s'écarter, mais elle resta immobile jusqu'à l’ultime instant. Lorsque la gueule du monstre s'ouvrit pour l'engloutir, elle plongea sur le côté, évitant de justesse les crocs acérés.

Avec un cri de détermination, elle brandit son couteau et visa l'un des grands yeux du bulborb. La lame s’enfonça dans la chair molle avec un bruit humide, arrachant un rugissement de douleur à la créature. Le bulborb se redressa brutalement, secouant sa tête dans tous les sens pour se débarrasser de cette douleur soudaine.

Manon roula au sol pour s'éloigner de la bête furieuse, son souffle court et le cœur battant à tout rompre. Elle releva les yeux vers le monstre qui vacillait, un liquide sombre coulant de son orbite blessée.

« Un œil de moins… mais ce n’est pas fini… » murmura-t-elle, sa lame toujours en main, prête à frapper de nouveau.

Manon ne perdit pas de temps à savourer sa première attaque. Le bulborb, bien qu'aveugle d'un œil, restait dangereux et imprévisible. Elle resserra sa prise sur le manche de son couteau, son regard fixé sur l'autre œil intact de la créature.

Le monstre secouait furieusement la tête, poussant des grognements sourds et frappant le sol avec ses pattes massives. Chaque mouvement faisait vibrer la terre sous les pieds de Manon. Elle devait agir vite.

« Encore un coup… juste un autre… » murmura-t-elle, ses jambes prêtes à bondir.

Profitant de l’élan désordonné du bulborb, elle sprinta sur le côté, cherchant à atteindre son flanc opposé. La créature tourna lentement, tentant de suivre ses mouvements avec son unique œil valide. Mais Manon était plus rapide.

Elle sauta sur une racine émergeant du sol pour prendre de la hauteur. Avec toute la force qu’elle pouvait rassembler, elle plongea vers l’autre œil du bulborb, brandissant son couteau. La lame s’enfonça dans l’orbite, arrachant un hurlement terrifiant à la bête.

Le bulborb chancela, secouant violemment sa tête dans une tentative désespérée pour se débarrasser de la douleur insoutenable. Manon fut projetée au sol par la force du mouvement, atterrissant durement sur l’herbe épaisse. Elle roula sur le côté, son souffle haletant mais son esprit concentré.

« Aveugle… il est aveugle maintenant. »

La créature était désormais déstabilisée, agitant son corps dans tous les sens. Manon en profita pour se glisser derrière elle, gardant un œil sur les mouvements erratiques de la bête. Son dos était exposé.

Elle grimpa rapidement sur une racine proche pour gagner de la hauteur. Avec un cri de détermination, elle sauta et planta sa lame dans la chair tendre du dos du bulborb. Le couteau s’enfonça profondément, arrachant un ultime rugissement à la bête.

Le bulborb vacilla une dernière fois avant de s’écrouler lourdement au sol. Manon resta immobile un instant, haletante, observant le corps inerte devant elle. Elle était vivante. Contre toute attente, elle avait réussi.

Essuyant la sueur sur son front avec le revers de sa combinaison, elle jeta un coup d’œil au couteau ensanglanté qu’elle tenait toujours fermement. « Eh bien… steak haché ce soir, je suppose. » Elle laissa échapper un rire nerveux, incapable de réaliser pleinement ce qu’elle venait d’accomplir.

Manon laissa son rire nerveux s’éteindre, l’écho de sa blague se perdant dans le silence oppressant de la forêt. Elle sentit son sourire vaciller alors que la réalité de la situation s’abattait sur elle comme un poids insupportable. La fierté de son acte, aussi brève qu’une étincelle, s’effondra, remplacée par une vague de dégoût qui lui tordit l’estomac.

Manon restait figée devant le corps inerte du bulborb, le souffle court. Son couteau, toujours fermement tenu dans sa main, était maculé de sang épais qui perlait doucement jusqu’à la pointe. La scène autour d’elle était à la fois victorieuse et terrifiante.

« Mon Dieu… je l’ai fait. » Les mots murmurés s’étranglèrent dans sa gorge. Elle posa une main tremblante sur son abdomen, essayant de calmer les palpitations sauvages de son cœur. Mais une vague d'émotions montait en elle un mélange toxique de peur, de choc et de répulsion.

Elle baissa les yeux sur ses gants tachés, un frisson de dégoût parcourant son échine. La réalité de ce qu’elle venait d’accomplir s’imposa brutalement. Elle avait tué une créature vivante, un être qui n’avait fait que suivre ses instincts. Et même si c’était pour sa propre survie, le poids de cet acte semblait l’écraser.

Une nausée soudaine monta, lui donnant l’impression que tout son corps se retournait contre elle. « Non… non, pas maintenant… » Elle porta une main à son casque, se rappelant brutalement qu’elle n’avait aucun moyen de vomir dans sa combinaison. Si elle retirait la visière, elle s’exposerait à l’air potentiellement toxique de cette maudite planète.

Inspirant profondément pour se contrôler, elle ferma les yeux un instant. « Calme-toi, Manon. Tu n’as pas le luxe de pouvoir craquer maintenant. Respire… juste respire… » Mais chaque inspiration amplifiait l’odeur métallique du sang, piégée dans la filtration de son scaphandre. C’était insupportable.

Elle recula de quelques pas, essayant de mettre de la distance entre elle et la carcasse. Mais l’image restait gravée dans son esprit. Les yeux crevés, le dos lacéré chaque détail lui semblait plus vif, plus cruel. Elle avait réussi à survivre, oui, mais à quel prix ?

« C’était ça ou moi… c’était ça ou moi… » répéta-t-elle, comme pour se convaincre de la nécessité de son acte. Mais la nausée persistait, accompagnée d’une culpabilité qu’elle ne pouvait étouffer.

Elle s’adossa à une racine massive, ses jambes flageolant sous le poids des émotions. Ses pensées dérivaient vers Siana, se demandant ce que sa capitaine aurait fait dans une situation pareille. « Elle n’aurait pas hésité. Elle aurait su exactement quoi faire… » murmura-t-elle, le regard perdu.

Manon inspira une fois de plus, plus doucement cette fois. Elle savait qu’elle n’avait pas le droit de s’attarder. Chaque seconde passée ici augmentait les risques de danger. Se ressaisissant, elle essuya maladroitement la lame de son couteau contre l’herbe humide et le rangea à sa ceinture.

« Avance… juste avance.» se dit-elle. Mais alors qu’elle était sur le point de repartir, son regard se posa de nouveau sur la carcasse massive. L’idée d’utiliser cette ressource peut-être comme nourriture ou pour quelque chose d’utile traversa son esprit. Mais l’écœurement refoulé refit surface, la rendant incapable de s’approcher à nouveau.

« Une chose à la fois… » murmura-t-elle avant de se remettre en marche, laissant le bulborb derrière elle.

Manon tourna finalement le dos à la carcasse de la bête, le poids de son action pesant encore sur ses épaules. Elle essaya de chasser de son esprit l'image du combat, se promettant de revenir plus tard si elle avait vraiment besoin de cette source de nourriture. Pour l'instant, elle devait se concentrer sur le problème immédiat : atteindre l'autre rive.

Elle approcha du bord de l'étendue d'eau, ses bottes s'enfonçant légèrement dans la boue humide. L'eau était claire, presque cristalline, et elle pouvait voir les petites ondulations causées par des insectes aquatiques qui s'affairaient à la surface.

Prenant une profonde inspiration, elle s'agenouilla près de l'eau et commença à examiner la visière de son casque. Les traces laissées par le combat étaient évidentes—un mélange de boue, de sang et de poussière s'était incrusté sur le verre. Fronçant les sourcils, elle plongea ses gants dans l'eau et frotta soigneusement la surface du casque pour la nettoyer. L'eau fraîche fit du bien à ses mains fatiguées, même si elle ne pouvait pas pleinement profiter de cette sensation à travers le matériau de sa combinaison.

Une fois satisfaite du résultat, elle releva la tête et scruta l'autre rive. Elle pouvait distinguer l'éclat métallique qu'elle avait repéré plus tôt. C'était à peine visible à travers les herbes hautes, mais cela suffisait pour l'encourager. « Peut-être que c’est une partie du vaisseau...» pensa-t-elle, un brin d'espoir dans le cœur.

Elle posa un pied dans l'eau pour tester la profondeur. Contrairement à ses craintes initiales, elle constata que ses bottes touchaient le fond sans difficulté. L'eau montait jusqu'à ses genoux, ce qui allait ralentir sa progression mais ne serait pas insurmontable. Elle se redressa, regardant droit devant elle. Traverser à pied était probablement sa meilleure option. 

Manon inspira profondément, ses mains se serrant en poings avant de relâcher la tension. L'eau était froide mais supportable, elle avait une adhérence suffisante pour ne pas glisser sur le fond boueux. « Allez, c'est juste de l'eau, rien de bien méchant, » murmura-t-elle pour se donner du courage.

Puis sans plus attendre, elle se mit à courir. Ses pieds s'enfoncèrent légèrement dans la vase à chaque pas, mais elle maintenait son élan, décidée à ne pas perdre de temps. Les petites ondulations créées par ses mouvements se propageaient autour d'elle, et le clapotis de l'eau était le seul bruit qui accompagnait son souffle rapide. Heureusement, rien ne sembla bouger dans l'eau, et aucun obstacle ne vint interrompre sa traversée.

Après quelques instants qui lui parurent une éternité, elle atteignit l'autre rive. Là, elle posa ses mains sur ses genoux, reprenant son souffle. « Eh bien, ça, c'est fait... » dit-elle doucement, une pointe de soulagement dans la voix.

Son regard se tourna immédiatement vers la source de la lumière. Maintenant qu'elle était plus proche, elle pouvait voir que ce qui brillait était effectivement métallique. Elle s’approcha avec prudence, son esprit jonglant entre espoir et prudence. Chaque pas était accompagné du bruit léger de ses semelles métalliques sur le sol humide.

En écartant les herbes géantes qui obstruaient sa vue, elle découvrit enfin la source de l’éclat : 

« Le vaisseau… » écria-t-elle, sa voix étranglée par une émotion imprévue. Devant elle, bien qu’en piteux état, se tenait leur vaisseau, un colosse de métal cabossé mais miraculeusement intact. Les panneaux extérieurs étaient froissés à certains endroits, et plusieurs antennes semblaient brisées ou manquantes, mais la structure principale était encore debout. Il était en un seul morceau, et rien que cette réalité suffisait à lui faire monter les larmes aux yeux.

Elle posa une main gantée sur son casque, retenant un sanglot. Elle n’avait même pas réalisé à quel point elle avait eu peur de ne pas retrouver le vaisseau. Bien qu’elle soit médecin, pas pilote ni mécano, elle savait qu’avoir ce refuge était vital pour leur survie, comme tout le monde.

« Nivelle… Si seulement tu étais là… » soupira-t-elle. « Avec toi, ce tas de ferraille pourrait presque voler de nouveau.»

Elle fit le tour de la coque, notant mentalement les endroits endommagés. Les réacteurs paraissaient étrangement intacts, bien qu’éteints. Cela était une bonne nouvelle, le vaisseau pourrait encore être utilisé pour d’éventuelles communications, voire un vol de secours, si tant est qu’ils aient encore assez de carburant. Et c’était bien là le problème : les réserves de carburant. Sans un équipage complet pour gérer les systèmes, cela pourrait s’avérer catastrophique.

Manon ferma un instant les yeux, inspirant profondément pour calmer les émotions qui menaçaient de la submerger. L’image de Siana traversa son esprit, comme un phare dans l’obscurité. Elle s’imagina la capitaine leur redonner courage, réunissant l’équipe autour d’un plan clair et détaillé. Manon secoua la tête, se répétant qu’elle devait rester forte… au moins jusqu’à retrouver les autres.

Elle posa une main sur la coque froide et abîmée du vaisseau, chuchotant presque pour elle-même : « On va s’en sortir. Il faut juste… y croire. »

 

 

 

Notes:

Et voilà la dame à enfin trouver de l'espoir, promis prochain chapitre il y aurai des pikmins haha.

J'aime pour le moment énormément écrire cette fic, et j'espère que vous avez un aussi kon moment en la lisant vous aussi!

Anyway, bonne journée à vous, et comme d'habitude si vous avez des questions je suis tout ouïe !

Chapter 3: Chapitre 3

Summary:

Manon redémarre le vaisseau, prend une pause puis reprend l'exploration.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Manon s'approcha du flanc du vaisseau, son regard scrutant chaque détail de la coque endommagée. Des fissures parcouraient la surface métallique, mais globalement, l'appareil semblait être en meilleur état qu'elle ne l'avait espéré. Le logo de leur équipe était encore visible, bien que partiellement obscurci par de la boue et des éraflures. Ça lui arracha même un maigre sourire.

« Allez, il faut entrer. » murmura-t-elle, se parlant à elle-même pour se donner du courage.

Elle contourna le vaisseau, à la recherche de la porte principale. La trappe latérale qu'ils utilisaient habituellement était déformée, et il était évident qu'elle ne s'ouvrirait pas facilement. Manon posa sa main gantée sur la poignée et tira de toutes ses forces. Rien. Elle inspira profondément, ajusta sa prise, et utilisa tout le poids de son corps pour essayer à nouveau.

Un grincement lugubre résonna finalement, suivi d'un cliquetis métallique. La porte s'ouvrit d'un coup sec, Manon perdant presque l'équilibre sous l'effort. Elle poussa un soupir de soulagement avant de s'immobiliser.

À l'intérieur, tout était sombre. Pas une seule lumière ne brillait dans les couloirs habituellement éclairés du vaisseau. Une odeur métallique flottait dans l'air, mélangée à celle plus terreuse de l'humidité qui avait pénétré lors du crash.

« Pas de courant… » constata-t-elle. Ses paroles résonnèrent légèrement dans le silence pesant.

Manon fouilla dans une des sacoche latérale de sa combinaison et sortit une petite lampe de poche. Elle l'alluma, projetant un faisceau de lumière tremblant sur les murs du vaisseau. L'intérieur semblait intact à première vue, mais sans énergie, tout était inutilisable.

« D'accord, le levier de réactivation devrait être dans la salle des machines… ça ne devrait pas être trop loin. » se dit-elle, essayant de se rassurer.

Elle avança lentement dans le couloir, chaque pas résonnant lourdement sur le sol métallique. Le vaisseau semblait bien plus étroit et oppressant sans les éclairages habituels. Elle fit passer le faisceau de sa lampe sur les cloisons, reconnaissant les panneaux et inscriptions qui lui étaient familiers.

« Allez, trouve ce levier et rallume tout. » murmura-t-elle pour se motiver.

Sur le chemin, ses pensées retournèrent à une conversation qu’elle avait eue avec Nivelle il n’y a pas si longtemps. Il lui avait expliqué, presque avec fierté, pourquoi il avait installé un gros levier pour couper et réactiver le courant dans le vaisseau. « C’est plus pratique pendant les réparations au QG. Parfois, il faut tout couper pour bosser tranquillement. Alors, j’ai pensé à ce système. Une bonne idée, pas vrai ? » avait-il dit avec un sourire malicieux.

À l’époque, Manon avait levé les yeux au ciel. Elle lui avait reproché l’absence de prudence de cette conception. « C’est dangereux ! Imagine si quelqu’un le bascule par accident pendant un vol, on pourrait s’écraser ! » Mais, bien sûr, Nivelle avait rétorqué avec son habituel aplomb que « les chances étaient minimes » et que « tout était sous contrôle ».

Maintenant, dans cette situation, elle ne pouvait s’empêcher de soupirer. « Ugh… Il n’y avait vraiment que lui pour inventer ce genre de truc… » murmura-t-elle à voix basse tout en continuant d’avancer. Ses doigts glissèrent le long des parois froides pour se guider dans le noir. Pourtant, elle devait admettre qu’à cet instant précis, l’idée de Nivelle était un énorme avantage. « Bon, pour une fois, ta folie m’arrange bien, Nivelle… mais je te ferai quand même un sermon après tout ça ! »

Manon poussa la porte grinçante qui donnait accès à la salle des machines, une lueur d'espoir la guidant dans l'obscurité pesante. La pièce était vaste, remplie de tuyaux entremêlés, de panneaux électroniques à l'arrêt et d'ombres qui semblaient danser à la lumière faiblarde de sa lampe frontale. L'air était lourd, chargé d'une odeur métallique et de plastique fondu.

Elle s'approcha lentement, balayant la pièce avec son faisceau lumineux. Et là, au fond de la salle, près d'un mur tapissé de circuits complexes et de valves colorées, elle le vit : un gigantesque levier rouge et jaune, totalement disproportionné et absurde dans sa conception. Il était presque comique avec sa forme caricaturale et son panneau au-dessus indiquant « ON / OFF » en lettres énormes.

Manon s'arrêta net et laissa échapper un long soupir, posant une main sur sa hanche. « Franchement, Nivelle... » murmura-t-elle, secouant la tête avec une exaspération mélangée d’amusement.

Elle avança prudemment, vérifiant que rien dans la pièce ne menaçait de s'effondrer ou de l'attaquer. Chaque pas résonnait étrangement dans le silence lourd, ses bottes métalliques heurtant le sol d'acier. Une fois devant le levier, elle s'arrêta pour observer les détails inutiles qu'il arborait : des motifs en zigzag jaunes, des indications fléchées...

Manon roula des yeux et leva la main pour saisir le manche. « Bon... allons-y. » dit-elle à voix basse, prête à remettre le courant en marche.

Manon agrippa le levier avec ses deux mains, ressentant sa froideur métallique à travers les gants de sa combinaison. "Bon, voyons si tu es toujours aussi utile que stupide, Nivelle…" murmura-t-elle pour elle-même, esquissant un sourire nerveux.

Elle tira d'abord légèrement, testant la résistance. Le levier ne bougea pas. « Ugh, bien sûr que tu es coincé… » Avec une détermination renouvelée, elle planta ses pieds sur le sol, prenant appui, et tira de toutes ses forces. Le levier grinça à mesure qu'il se déplaçait, protestant contre chaque centimètre parcouru.

« Presque… presque… ! » souffla-t-elle entre ses dents serrées. Enfin, dans un mouvement brusque, le levier finit par s'abaisser d'un coup sec, envoyant une vibration dans tout le vaisseau.

Le silence pesant fut brisé par un bourdonnement profond, suivis de plusieurs claquements et bips tandis que les systèmes du vaisseau reprenaient vie. Les lumières clignotèrent brièvement avant de s'allumer à pleine puissance, baignant la salle des machines d'une lumière blanche artificielle. Les écrans de contrôle s'activèrent un à un, affichant des diagnostics et des alertes, et le bruit familier des systèmes de ventilation se remit à ronronner.

Manon recula d'un pas, essuyant machinalement son front, bien que le casque empêchât tout contact direct. « Et voilà… Merci Nivelle, même si tu es là où on ne t’attend pas, ça marche encore. » Elle observa les équipements environnants avec satisfaction, bien que son esprit restât focalisé sur ce qui l'attendait : vérifier si le reste du vaisseau était en état et retrouver son équipage.

Un bruit de diagnostic attira son attention. Elle fronça les sourcils en fixant un écran proche, espérant que les dommages au vaisseau étaient limités. Mais une chose était sûre : pour l'instant, elle était parvenue à réactiver leur seul espoir de survie.

Le bruit constant des machines réactivées faisait écho dans les couloirs alors que Manon quittait la salle des machines. Elle tira sur le col de sa combinaison, gênée par la chaleur qui commençait à s’accumuler. Ce costume était essentiel à sa survie sur cette planète, mais elle rêvait d’enlever le casque, ne serait-ce qu’une seconde.

« Bon, ça suffit… Si le système de filtrage d’air est intact, je pourrai enfin respirer librement ici. » murmura-t-elle pour elle-même, tout en réprimant un soupir. Elle détestait admettre à quel point elle n’était pas habituée à ce genre d’équipement, préférant de loin la souplesse et le confort de sa blouse de docteur.

Elle se dirigea vers le poste de contrôle principal, passant devant des panneaux dépourvus de lumière jusqu’à ce que le courant ne revienne. L’écran central scintilla, affichant une série de données complexes sur l’état du vaisseau.

« Système de filtrage d’air… Voyons voir… » Elle navigua dans les menus avec des gestes précis, consultant les diagnostics du vaisseau. Le système semblait en bon état, bien qu’il soit en mode économique. Elle fronça les sourcils.

« Tout ça a l’air… fonctionnel ? Mais ça reste juste un diagnostic de surface. Si seulement Nivelle était là… Il aurait tout vérifié en détail. Ça me rassurerait beaucoup plus…» Soupira-t-elle. Elle secoua la tête, chassant ces pensées. Elle n’avait pas le temps de regretter son absence.

Elle bascula le système en mode normal et surveilla les chiffres. Les indicateurs semblaient stables, mais elle savait que sans maintenance appropriée, ils pourraient basculer à tout moment.

« Bon, si ces lectures sont correctes, je pourrais peut-être retirer mon casque. Mais est-ce que je veux vraiment prendre ce risque…? » Elle posa ses mains sur la console, pensive. 

Manon resta plantée devant le panneau de contrôle pendant un moment, les bras croisés, à peser le pour et le contre. Ses pensées étaient un mélange d’exaspération et de fatigue. Elle savait qu’à un moment ou un autre, elle devrait enlever son scaphandre pour manger ou pour effectuer des tâches plus fines. Et honnêtement, elle en avait assez de la légère buée qui s’était formée à l’intérieur du casque.

« Bon…, » murmura-t-elle en décroisant les bras. « Si le filtre fonctionne encore, autant le faire maintenant. De toute façon, je ne vais pas passer la journée là-dedans. »

Elle posa une main sur la boucle de sécurité de son casque, hésita une fraction de seconde, puis appuya fermement. Un clic résonna, suivi d’un léger sifflement alors que la pression se stabilisait. Elle retira lentement la visière et inspira une petite bouffée d’air. Il avait un goût légèrement métallique, mélange désagréable des filtres vieillissants du vaisseau, mais il était respirable.

« Pas si mal, » se dit-elle en essayant de ne pas trop grimacer. « Enfin, pas pire que d’habitude… » Elle posa le casque sur une table voisine et passa la main dans ses cheveux désordonnés, appréciant la sensation de liberté.

Manon soupira longuement, s’étirant un peu avant de se remettre au travail. « Allez, à présent, il faut que je vérifie ce qui marche encore ici. Et… peut-être trouver un truc à manger avant que mon estomac ne commence à protester pour de bon. »

Les écrans principaux étaient allumés, mais certains semblaient être endommagés, affichant des lignes de code incohérentes ou des écrans noirs. Elle se pencha pour activer la console de diagnostic, grimaçant devant le désordre technique qu’elle découvrait.

« Bon… par où commencer… » murmura-t-elle, ses doigts glissant sur les commandes pour récolter des informations. Bien qu’elle ne soit pas une experte en systèmes, elle avait suffisamment appris au fil des missions pour comprendre les bases. Après tout, en tant que secrétaire en plus de docteur, elle était souvent celle qui répertoriait les dépenses de maintenance et vérifiait les rapports techniques.

Les résultats du diagnostic s’affichèrent lentement, confirmant ce qu’elle redoutait : le vaisseau fonctionnait, mais dans un état critique. Les propulseurs principaux étaient endommagés, avec des pièces mécaniques en surcharge ou tout simplement hors service. L’énergie électrique était stable, mais à peine suffisante pour maintenir les systèmes vitaux.

« Il peut tenir… mais certainement pas décoller, » soupira-t-elle en croisant les bras. Elle fit défiler les informations jusqu’à la section du carburant et grimaça. Le réservoir était presque vide, comme elle s’en doutait. « Bien sûr, pas de miracle de ce côté-là… Et pour le ravitaillement… »

Elle consulta les données environnementales que le vaisseau avait pu collecter avant le crash. La composition atmosphérique et la densité chimique de la planète étaient enregistrées, mais il fallait encore trouver une source de carburant compatible. Manon secoua la tête. Ce n’était pas son domaine d’expertise. C’était clairement une mission pour Nivelle.

« Eh bien, super. Trouver une source de carburant sur une planète inconnue. Facile… » ironisa-t-elle en s’éloignant de la console. Elle savait qu’elle aurait besoin d’explorer les environs pour trouver quelque chose d’utile, mais cela impliquait d’abord de localiser les autres membres de l’équipage. Sans eux, tout cela semblait une tâche impossible.

Manon ferma les yeux un instant, se massant les tempes. Elle savait qu'attendre ne résoudrait rien, mais prendre des décisions sans la capitaine... c'était toujours délicat. Elle inspira profondément et se força à se redresser. "Pas le choix," murmura-t-elle, à elle-même. "Il faut agir."

Elle quitta la salle de contrôle pour se diriger vers la cuisine. Le trajet était un mélange de nostalgie et de vide ; les couloirs habituellement bruyants de discussions et d’activités semblaient étrangement silencieux. Elle poussa la porte de la cuisine et constata que, heureusement, tout était encore intact ici.

Elle fouilla dans les rangements, trouvant finalement une ration emballée. « Pas de grand festin aujourd’hui, mais ça fera l'affaire,» dit-elle avec un petit soupir en tenant le paquet entre ses mains.

Alors qu’elle s’installait à une petite table pour manger, son regard fut attiré par une tablette posée non loin, partiellement cachée sous un tas de papiers et d'ustensiles. Elle se souvint soudainement : c’était là qu’elle l’avait laissée avant leur atterrissage forcé.

« Hmm… ça va peut-être me sauver la mise..» pensa-t-elle. Elle tendit la main pour attraper la tablette, essuyant rapidement l’écran avec sa manche.

Le signal SOS d’Olimar comprenait une mine d’informations sur cette planète. Si elle prenait le temps de les lire, peut-être y trouverait-elle des indications précieuses… ou au moins quelque chose pour lui donner une meilleure idée de ce qu’elle affrontait.

Manon déverrouilla la tablette, ses doigts glissant sur l’écran pour ouvrir le fichier intitulé « journal d’exploration ». Parmi les différents écrits laissés par Olimar, un log particulier attira son attention. Elle s’installa à la table, une barre de ration posée devant elle, et commença à lire attentivement :

 

« Des trésors !  

Après avoir étudié en détail les objets étincelants trouvés sur cette planète, j’en ai déduit qu’ils doivent contenir du sparklium. Même si j’ai la tête qui tourne d’avoir trouvé de vrais trésors, je dois rester concentré sur mon objectif : retrouver toutes les pièces du Dolphin.  

- Olimar  »

 

Manon reposa la tablette sur la table, l’esprit en ébullition. « Sparklium, hein… » murmura-t-elle en découpant sa ration. Bien qu’elle sache que ce carburant était loin d’être idéal, il pouvait peut-être suffire pour maintenir le vaisseau opérationnel. Trouver une source de sparklium devenait donc un objectif supplémentaire à ajouter à sa liste déjà longue.

Elle s’adossa à sa chaise, mâchant distraitement. Tout cela semblait si absurde… coincée seule sur une planète étrangère, à se nourrir de rations fade tout en lisant les mémoires d’un explorateur disparu. Et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir légèrement inspirée par l’énergie et la persévérance d’Olimar.

« Bien, ça suffit pour aujourd'hui…» soupira-t-elle en terminant son repas. Elle effaça les miettes de la table et rangea la tablette dans sa poche de combinaison. Avec un soupir résigné, elle se leva. Trouver cette énergie était une priorité… mais cela ne se ferait pas sans effort.

Manon reposa la tablette sur le comptoir un instant, prenant une profonde inspiration. L’importance de la situation pesait sur ses épaules. Le vaisseau était fonctionnel à minima, mais ce n’était pas suffisant pour garantir leur survie à long terme. Ses compagnons pouvaient être blessés ou piégés quelque part sur cette gigantesque planète. Ça ne servait à rien d’attendre.

Elle attrapa son scaphandre, le remit en émettant un léger soupir. Le contact froid du matériau sur sa peau était toujours aussi désagréable, mais nécessaire. « Ce n’est pas à eux de venir vers moi… » murmura-t-elle en ajustant le casque sur sa tête. Une lueur de détermination brillait dans ses yeux fatigués.

Elle attrapa ensuite la tablette et l’attacha soigneusement à la ceinture de sa combinaison, s’assurant qu’elle ne risquait pas de la perdre. Ce petit appareil était désormais une mine d’informations essentielles pour sa survie et pour localiser des ressources

Un rapide coup d’œil par la fenêtre du vaisseau confirma que la lumière du jour persistait. Pas assez pour se sentir en sécurité, mais suffisant pour se mettre en route avant que la nuit ne tombe et que les dangers ne se multiplient. Elle prit une profonde inspiration et ouvrit la porte du vaisseau. Le bruit de la nature envahit instantanément l’intérieur, accompagné d’une légère brise.

« Je dois les retrouver. Chaque seconde compte », pensa-t-elle en posant un pied dehors. Il était temps d’agir.

Manon observa enfin les alentours, prenant une grande inspiration. Elle n'avait pas encore vraiment eu l'occasion d'examiner le paysage, trop absorbée par l'état du vaisseau et sa remise en marche. Maintenant, dehors et à quelques pas de l'engin, elle prit conscience de la particularité de l'endroit.

Le terrain autour du vaisseau était étrangement dégagé comparé à la dense végétation qu'elle avait rencontrée en chemin. C'était comme si cet espace avait été prévu pour accueillir un atterrissage. Le sol était relativement plat, parsemé de quelques pierres et d'herbes courtes, mais sans rien qui puisse vraiment entraver une descente.

Elle plissa les yeux en regardant les contours du terrain. « Si on avait atterri correctement, ça aurait été parfait... » sorta-t-elle pour elle-même, son ton teinté d'ironie.

C'était presque frustrant de réaliser qu'ils avaient été si près de poser le vaisseau sans encombre. Mais l'accident était survenu, et elle avait été bien trop inquiète pour ses camarades et concentrée sur le chaos pour remarquer ce genre de détail plus tôt.

Elle passa une main sur son scaphandre, un geste inconscient, presque pour se réconforter. Maintenant qu'elle y prêtait attention, ce décor dégagé lui donnait une lueur d'espoir. Peut-être que le destin n'avait pas été totalement cruel. Cet endroit pourrait même leur servir de point de repère pour se regrouper, si jamais les autres étaient encore en vie...

Manon s'éloigna progressivement du vaisseau, observant chaque détail du terrain autour d'elle. Les lieux étaient effectivement plus dégagés qu'elle ne l'avait initialement remarqué, peut-être un signe que cette zone aurait été idéale pour un atterrissage planifié. Mais l'accident avait changé la donne, et elle ne pouvait pas se permettre de ressasser les événements passés.

Ses semelles métalliques créaient un léger écho dans le sol humide, amplifiant le silence pesant des alentours. L'environnement était étrangement paisible, mais Manon savait que cela pouvait changer à tout moment. Elle fixait avec attention les herbes géantes et les formations rocheuses, à la recherche de traces éventuelles : une empreinte, un objet, ou tout autre signe de présence humaine.

Alors qu'elle s'aventurait un peu plus loin, son regard se posa sur quelque chose au loin. Elle plissa les yeux derrière la visière de son scaphandre, incertaine de ce qu'elle voyait. Là, près d'un regroupement de petites plantes aux feuilles élargies, une petite créature jaune se déplaçait avec prudence. Elle s'immobilisa immédiatement, la surprise gravée sur son visage.

« Qu'est-ce que... ? » murmura-t-elle.

La créature était petite comparée à la bête qu'elle avait dû achevé, environ deux tiers de la taille de Manon – elle était assez grande pour être remarquée et observée en détail. Son corps était jaune vif, avec une tête ronde et deux grandes oreilles qui ressemblaient à des antennes ou à des feuilles déformées. En dépit de son apparence étrange, la créature dégageait une énergie curieuse et presque amicale.

Manon s'immobilisa, fascinée mais prudente. Elle ignorait totalement ce que c'était, mais il était évident que cet être n'était pas une menace immédiate. La créature ne semblait pas l'avoir encore remarquée, concentrée sur quelque chose dans le sol.

« C'est quoi, ce truc ? » pensa-t-elle en restant figée, son esprit bouillonnant de questions. Elle ne voulait pas bouger trop vite et risquer de faire fuir la créature ou pire, de la mettre en alerte. Une observation plus approfondie était nécessaire.

Manon décrocha sa tablette de sa ceinture, espérant capturer une photo de la petite créature jaune qui se tenait au loin. L'appareil émit un faible bip lorsqu'elle l'alluma, et elle se concentra pour cadrer correctement la silhouette inhabituelle. Cependant, alors qu'elle préparait la prise, un souvenir refit surface dans son esprit.

“Attends une seconde…” murmura-t-elle pour elle-même. Les notes du Captain Olimar, qu'elle avait lues pendant le voyage et à la hâte plus tôt, mentionnaient une créature amicale et serviable. Des êtres qu'il avait appelés « pikmins ». Son regard retourna sur la créature jaune, qui semblait parfaitement correspondre à la description — du moins, en apparence. Les grandes oreilles pointues, le corps minuscule et frêle, ainsi que l'étrange tige qui surmontait sa tête… cela ne pouvait pas être une simple coïncidence.

Mais comment pouvait-elle être certaine ? Les informations d'Olimar étaient précises, mais elle savait que la faune de cette planète était aussi dangereuse que fascinante. Et si cette créature était une sorte de leurre pour attirer les prédateurs ?

Manon fronça les sourcils, hésitant entre avancer ou rester sur place. La petite créature semblait immobile, presque curieuse, comme si elle observait Manon à son tour. Une tension naquit en elle, mêlant une excitation légère à une crainte réelle. Était-ce vraiment l’un de ces fameux pikmins ? Elle n'avait aucun moyen de le savoir, mais son instinct lui disait qu'elle devait rester prudente.

Elle éteignit lentement sa tablette, rangea l'appareil à sa ceinture et inspira profondément. « Si c’est vraiment un pikmin, il ne devrait pas être hostile… » pensa-t-elle. Mais une part d'elle savait qu'elle ne pouvait se permettre de baisser sa garde. Pas encore.

 

Notes:

Bon j'espère que vous apprécier, j'ai pris un peu de temps a le poster car j'avais du mal a faire la traduction anglaise haha! Le prochain chapitre sera un peu mieux je le promet.