Archive of Our Own ^beta

Chapter Text

Ray Palmer était agaçant.

C’était en tout cas la première impression qu’il avait laissée à Mick Rory, une impression qui n’avait pas disparu de sitôt.

Parce qu’Atom était agaçant, insupportable même, à parler beaucoup trop, à tort et à travers, semblant incapable par moments de comprendre la situation dans laquelle il se trouvait, avec son inaltérable optimisme et sa volonté de toujours vouloir aider les autres, d’aider l’équipe, une équipe dont Mick n’avait rien à faire.

(Ou du moins il prétendait que c’était le cas.)

Et puis, il y avait eu le goulag.

Et au goulag, le scientifique avait su lui prouver qu’il était plus qu’un playboy avec un joli costume, qu’il n’était pas un crétin, qu’il pouvait être héroïque sans ça (même si c’était d’une manière stupidement suicidaire) et qu’il avait pris tous ces coups pour lui alors qu’il aurait pu ne rien faire, ne rien dire et le laisser se faire tabasser à sa place.

Alors, son point de vue sur lui avait changé, et ce qu’il voyait avant comme des défauts était subitement devenu des qualités, son enthousiasme qui lui rappelait par moments Barry Allen était souvent d’un grand réconfort et il était de toute façon si communicatif qu’il était difficile de ne pas y adhérer.

Son optimisme restait un peu naïf mais était aussi curieusement efficace, sans que Mick ne comprenne réellement ni comment ni pourquoi, mais ça marchait.

C’était Ray en somme, une anomalie dans leur équipe mais qui pourtant fonctionnait, tout comme l’équipe elle-même marchait, malgré ses côtés disparates et bizarres, et il avait fini par s’attacher à lui.

Aussi, même s’il ne savait pas du tout pourquoi l’inventeur avait décidé de lui expliquer à lui comment fonctionnait son costume (parce que Stein n’était pas là ou parce que qui sait, il voulait lui en parler à lui) alors qu’il était en train de faire des améliorations dessus, ce n’était pas franchement grave.

Bon, dès que la Légende eut passé les mots « étoiles naines », Mick n’y comprit absolument plus rien.

Mais d’un autre côté, personne sur le vaisseau ne pouvait y comprendre un traître mot de ce qu’il disait dès qu’il parlait science, à part probablement le professeur Stein ou Gideon.

Avec n’importe qui d’autre, il aurait sans doute envoyé la personne aller se faire voir.

Sauf que c’était Ray, leur labrador enthousiaste, si plein d’optimiste et passionné par tellement de choses que c’en était franchement attendrissant (non il ne le dirait pas à voix haute et il tuerait la personne qui oserait affirmer qu’il avait jamais pensé une chose pareille) et qui aimait tellement son costume, qui en était si fier, parce qu’il lui permettait de sauver des gens.

Alors Mick se tut et écouta son petit-ami avec toute la politesse dont il était capable.

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Ray avait toujours autant de mal à croire que ça puisse être possible.

Que Barry, leur Barry, leur ami, puisse un jour devenir un criminel, au point d’en arriver à détruire le monde.

Oui, il était au courant pour Savitar, et il se souvenait également que c’était lui qui effrayait les Dominators à l’époque où ils étaient venus sur Terre, mais tout de même il s’agissait de Barry.

C’était complètement insensé, c’était comme si lui était supposé devenir un criminel dans le futur !

(Bon avec tous les changements de timeline et de réalité, on ne savait jamais, mais quant même !)

Comment les choses avaient-elles pu dégénérer à ce point-là en seulement dix ans ?

Aussi, il était plus que curieux d’accompagner Flash en 2031, pour voir ce qui allait se passer et ce qui avait pu causer une telle aberration temporelle, il n’était pas seulement Atom après tout, il était aussi et surtout une Légende.

Miniaturisé sous la forme d’Atom, et perché sur l’épaule de Barry, il eut la même expression de surprise sur le visage en découvrant avec qui Iris était supposée se marier dans l’avenir.

« Est-ce que c’est…

- Eobard Thawne, lâcha Barry. »

La Légende l’avait surtout connu avec son vrai visage, mais pourtant, il avait bien le sentiment que c’était bel et bien lui.

Et apparemment, la Team Flash n’avait pas l’air vraiment ravie de le revoir.

Et maintenant il avait le costume du Nega-Flash.

Oups.

Okay là, ils avaient vraiment un problème.

§§§§

« Il doit forcément y avoir un moyen d’arranger les choses ! De comprendre ce qui se passe et de faire en sorte que ça n’arrive jamais.

Barry essaya de se forcer à sourire.

D’ordinaire, c’était lui qui essayait d’être optimiste, de trouver des solutions aux problèmes.

De garder l’espoir malgré tout ce qui se passait de sombre ou de triste, de faire les bons choix.

Là, tout de suite, il devait avouer qu’il avait du mal à le faire et il était heureux que Ray soit là, si ça n’avait pas été le cas, s’il avait dû affronter ce futur apocalyptique seul…

Il ne savait pas ce qu’il aurait fait.

- Sans doute oui, marmonna-t-il.

- Et quelqu’un ici, à cette époque, doit bien avoir conscience que quelque chose ne va pas, que tu es Flash et pas le Nega-Flash, et que Thawne a manipulé la timeline et la réalité… Mais oui ! S’écria-t-il en souriant. Les Légendes ! On doit forcément avoir senti quelque chose, Gideon a dû nous prévenir ou Nate ou quelqu’un d’autre de l’équipe a dû voir qu’une aberration avait dû apparaître ! Tout ce qu’on a à faire, c’est aller les voir, trouver le Waverider et leur demander de l’aide !

- Ray, tu te rappelles ce qui se passe quand on rencontre nos nous d’une autre temporalité et le fait qu’il ne faut jamais se croiser soi-même ?

(Bon il avait rencontré Savitar, certes, mais ça ne voulait pas dire qu’il ne voulait pas être prudent.

Pour une fois.)

Ray haussa les épaules.

- Oui, bon ce ne serait pas la première fois que ça arrive, et il faudra juste que j’évite de me croiser moi-même et de toute façon… ce n’est pas vraiment comme si on avait le choix. »

D’accord, il n’avait pas totalement tort.

§§§§

Il n’y avait rien.

Pas de Waverider, personne, rien du tout.

D’un autre côté, Barry n’avait aucun moyen de les contacter, et si jamais les Légendes… de cette époque, si tant que ça ait un sens en parlant de voyageurs temporels, pensaient qu’il était un méchant, il y avait de grandes chances pour qu’ils ne veuillent pas lui parler et qu’ils essaient plutôt de l’enfermer.

Mais ils devaient essayer, malgré tout, comme le faisait Ray, garder espoir, l’espoir que tout finirait par s’arranger s’ils comprenaient comment faire pour changer les choses et empêcher que cela n’arrive.

Parce qu’il était hors de question qu’ils vivent dans un monde où ce genre de future était possible.

§§§§

Ils devaient forcément être quelque part, soit venant de ce présent, soit venant du passé, ils ne pouvaient ne pas avoir compris que quelque chose n’allait pas, si ?

Aussi, lorsqu'ils finirent enfin par trouver Nate, Ray ne put retenir un soupir de soulagement.

Seulement, quelque chose n’allait pas.

Il n’aurait pas dû sembler si triste, si fatigué, si désespéré, si épuisé, d’accord, Thawne avait bousillé la timeline, mais… il ne pouvait pas avoir fait tant de dégâts que ça, si ?

Encore que, ils n’avaient pas eu le temps d’apprendre grand-chose sur ce future, bien trop occupés comme ils l’étaient à fuir.

Aussi, quand Nate croisa finalement le regard de Barry, Atom vit quelque chose apparaître dans ses yeux, une rage, une haine pure qu’il n’y avait jamais vraiment vu auparavant, quelque chose de sombre et de douloureux qui lui fit mal.

Qu’avait-il bien pu arriver à son ami pour qu’il soit dans un tel état ?

« Toi, murmura-t-il d’un voix sombre et dure, avant de se changer immédiatement en Steel, comment est-ce que tu oses tu pointer ici après ce que tu as fait ?

Ce fut à ce moment-là que Ray estima qu’il était temps pour lui de reprendre une taille normale.

- Hey Nate mon pote, calme-toi, c’est Barry ! Barry qui n’est absolument pas maléfique et qui est notre ami, et on aurait franchement besoin de ton aide parce qu’on pense que Thawne a fait quelque chose à la trame temporelle et il faut vraiment qu’on répare ça. Un peu comme durant Doomworld tu sais.

En entendant sa voix, en le voyant, les yeux de Nate s’écarquillèrent de surprise, et il reprit son apparence habituelle, avant de se figer.

- Ray ? S’exclama-t-il, incrédule, stupéfait, mais avec dans la voix un espoir que Ray ne pouvait pas remarquer.

- Euh… oui c’est moi. T’es sûr que ça va ? On dirait que t’as vu un fantôme et que…

Il ne put jamais finir sa phrase, celle-ci étant coupée par les bras de Nate autour de lui dans une étreinte qui lui donna l’impression qu’il allait étouffer.

(Ce qui aurait très bien pu arriver, Nate était Steel après tout, il avait largement assez de force pour ça.)

En entendant son ami sangloter, il fronça les sourcils.

- Est-ce que tu pleures ?

- Bien sûr que je pleure espèce d’idiot, lui rétorqua Nate, tu es mort. Et c’est lui qui t’a tué, ajouta-t-il quelques secondes plus tard en foudroyant Barry du regard. »

Oh.

Merde.

§§§§

Convaincre Nate n’avait finalement pas été si compliqué que ça, il se souvenait de Doomworld après tout, et même si Ray savait bien que l’historien était encore un peu sceptique, il était évident qu’il avait envie d’y croire.

Parce qu’à peu près tout valait mieux qu’une vie où toutes les Légendes avaient été tuées hormis lui, où une bonne partie de ses amis avait été massacrée sans qu’il puisse les sauver.

« Bon, Barry est parti essayer de convaincre Darhk de nous aider, ça risque de ne pas être facile, mais c’est Barry, si quelqu’un peut y arriver, c’est bien lui, et…

- Il faudrait que je te dise quelque chose, le coupa Nate.

- Je t’écoute.

- Je sais toujours pas si toi et Barry… vous avez dit la vérité et si tout ça est réel, mais si c’est bien le cas, alors… tu sais quel a été mon plus grand regret quand tu es mort ?

- La disparition de ma brillante personnalité et de mon exceptionnelle conversation ? Tenta-t-il de plaisanter.

Nate eut un léger sourire tout sauf sincère qui n’atteignit pas ses yeux.

- Le fait que j’ai jamais pu te dire la vérité, te dire que… que je t’aimais. Que je t’aime. Que je suis amoureux de toi. Parce que j’avais la trouille, et après tu es mort, et… c’était trop tard.

Quoi ?

Comment ça Nate l’aimait ?

Comment…

Comment est-ce qu’il avait pu ne rien voir ?

Oh.

Ça expliquait tellement de choses finalement, et l’entendre mettre des mots sur ça rendait tout si clair, si limpide, si évident, et il avait été si aveugle, et tellement dans le déni, et après tout ce qu’ils avaient traversé ensemble, la lutte contre la Legion of Doom, contre Néron, contre Mallus, puis la mort de Nate, et à quel point il avait eu peur quand il avait cru le perdre pour toujours.

C’était si évident maintenant.

Lui aussi il l’aimait.

Et il avait fallu que ce soit un Nate d’un futur apocalyptique qui lui avoue ses sentiments pour qu’il s’en rende enfin compte.

Ils avaient perdu tellement de temps.

- Je… je suis désolé. Désolé que ce soit arrivé. Désolé qu’on ait pas réussi à se trouver avant qu’il ne soit déjà trop tard. Désolé de ne pas avoir compris à l’époque, alors qu’on aurait pu avoir une chance que ça devienne réel. Parce que je t’aime aussi.

Le regard de Nate était triste mais aussi plein d’espoir.

Quand il l’embrassa, Ray ne fut même pas surpris.

- Même si ce n’est pas réel… même si tout ça est un mensonge, même si vous ne parvenez pas à rentrer chez vous ou à arranger les choses, j’aurais au moins eu ça. Mais si ça marche, tu as intérêt à faire en sorte que mon moi du passé se bouge enfin les fesses, parce que Ray, il est hors de question que je te perde une nouvelle fois, c’est clair ?

Atom sourit.

- Compte sur moi. »

Oh que oui, il allait tout faire pour qu’Armageddon et ce futur ne se produisent jamais et que lui et Nate aient un avenir radieux ensemble.

Il avait déjà réparé le temps d’innombrables fois.

Il pouvait le faire.

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Il aurait sans doute dû savoir, comprendre que quelque chose clochait.

Qu’il y avait une anomalie, quelque part, que le monde ne tournait plus rond, réaliser cette vérité que presque personne n’avait saisie à part Ray et Nate, qu’une fissure existait, quelque part, qui n’aurait jamais dû exister.

Mais ce n’était pas le cas.

Il ne savait pas, il ne savait rien du tout, et pourtant…

Pourtant, s’il n’avait pas eu aussi peur de Thawne, peut-être aurait-il compris, peut-être qu’une part de lui-même savait, étouffée par les faux souvenirs implantés dans son esprit.

Parce que ce qui était en train de se passer était incompréhensible.

Il avait du mal à comprendre ce qu’il se passait, à comprendre pourquoi une part de lui-même lui hurlait que quelque chose n’allait pas.

Parce que Jefferson Jackson (un nom qu’il avait appris au fil du temps à craindre, à haïr, à mépriser, ce qu’il n’aurait jamais dû faire si les choses avaient tourné rond) était là, et qu’il ne comprenait pas, non, il ne comprenait rien et ce n’était pas normal.

Il était Martin Stein bon sang, il était un scientifique, un génie même, et certes il était terrorisé, fatigué, il n’était pas rentré chez lui depuis une éternité, il ne se souvenait plus de la dernière fois qu’il avait pu voir sa femme et sa fille mais tout de même !

Il aurait dû comprendre.

Mais il n’y arrivait pas, son cerveau pourtant si brillant ne faisait pas sens de ce qui était en train d’arriver, parce qu’il connaissait ces gens, Jefferson Jackson, Sara Lance aussi et Amaya Jiwe, qui travaillaient toutes les deux pour Damien Darhk, sans compter tous les autres, ceux qu’il ne connaissait que vaguement ou qu’il n’avait jamais vus de sa vie, et ils n’auraient pas dû être là.

Ils cherchaient quelque chose, un objet semblait-il, une lance ou quelque chose comme ça, et des gens étaient prêts à tuer pour l’avoir apparemment.

Ce n’était pas important.

Ça ne le concernait pas.

Ce n’était pas son problème, non, tout ce qui comptait c’était qu’il avait accompli son travail, que Thawne le laisserait peut-être enfin en paix, qu’il pourrait revoir sa famille, Clarissa et Lily, après avoir été séparé d’elles contre son gré pendant si longtemps.

Rien de ce qui arrivait à ces étrangers n’aurait dû le préoccuper.

Ils n’étaient rien pour lui après tout.

Personne.

Rien du tout.

Il essaya de faire taire la partie de son cerveau qui lui disait qu’il aurait dû, ou son cœur qui sentait bien que tout ça allait mal finir et qu’il devait faire quelque chose.

Il ne fit rien pourtant, parce qu’il n’aurait rien pu faire et parce que de toute façon, ce n’était pas son combat.

Tout allait bien, essaya-t-il de se convaincre.

Tout irait bien.

Il était du bon côté de la bataille, se répéta-t-il encore et encore.

Même lorsque Leonard Snart transforma Amaya en statue de glace avant de la faire exploser, même alors que les regards des Légendes se remplissaient d’horreur, impuissants face à la perte de leur amie.

Même lorsque la Lance fut détruite et que les intrus le regardèrent brièvement lui, désespérés et perdus, vaincus et impuissants, comme s’il possédait les réponses à toutes leurs questions alors qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qui était en train de se produire.

Ce n’était pas ses affaires.

Et il avait fait le bon choix.

Alors dans ce cas-là, pourquoi lire la peine et la douleur dans leurs yeux lui fit si mal ?

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C’était pas censé se passer comme ça.

Quand il avait rejoint la Legion of Doom (ou plutôt Leonard parce qu’il n’en avait rien à foutre des trois autres connards), il avait pensé que ce serait vraiment le meilleur des mondes pour lui.

Un véritable paradis pour eux deux, les voleurs, les criminels, un monde qu’ils pourraient réduire à feu et à sang ensemble, un peu comme le Star City de 2046 mais en moins délabré, parce qu’après tout il était Mick Rory, Heat Wave, un tueur, un hors-la-loi.

Donc c’était forcément ce qu’il voulait comme vie, pas vrai ?

Pas vrai ?

Ça aurait peut-être été le cas avant, bien avant toute cette histoire et que ce foutu anglais en trench-coat ne le fasse monter à bord de ce putain de vaisseau temporel.

Avant qu’il ne commence à sauver le temps et l’histoire, avant qu’il ne devienne une Légende.

Peut-être qu’ils avaient tous eu tort sur toute la ligne, lui comme les autres membres de l’équipe, ou encore Leonard lui-même.

Peut-être qu’en fin de compte il était vraiment une Légende.

Il aurait sans doute aimé avoir ce genre de vie, avant, dans d’autres circonstances, dans un autre monde.

Si tout ça n’avait pas été si facile.

Snart n’avait définitivement pas menti en disant que la Lance pouvait leur apporter tout ce qu’ils avaient toujours voulu, mais il n’avait jamais voulu que ça se déroule de cette manière.

Parce que à quoi bon continuer à voler dans un univers ou lui et Captain Cold étaient déjà les rois du monde ?

Pour quoi faire ?

Aucun des vols qu’il effectuait n’avait plus la même saveur qu’autrefois, même le collier qu’il avait dérobé le matin même ne lui apportait plus la même satisfaction là où avant il aurait été ravi de le voler, juste pour le fun, parce que ça aurait été difficile et dangereux.

Ça ne l’était plus et il n’avait presque plus envie de voler.

Sans doute parce que c’était inutile désormais, parce qu’il n’avait plus besoin de le faire, parce que ici et maintenant, ils avaient déjà gagné.

Le monde était à eux, un monde parfait.

Ouais.

Ben Mick en était sûr et certain à présent, la perfection ça le faisait royalement chier.

Et ce n’était pas ça le seul problème, non.

Le problème, c’était l’équipe.

D’accord, ils s’étaient méfiés de lui continuellement, et il n’avait sans doute jamais vraiment fait partie de l’équipe à leurs yeux à 100 %, mais ils avaient été ses équipiers, ses partenaires, ils avaient vécu des choses ensemble et cette vie-là, ce qu’ils étaient devenus, ce…

Ce n’était pas eux.

Ce n’était pas juste.

Et il n’était pas censé se soucier d’eux, il était supposé être le méchant de l’histoire, il les avait trahis, il aurait mieux fait de les oublier, de faire comme si ce qu’ils avaient vécu ensemble n’avait jamais existé.

Mais il ne pouvait pas.

Parce qu’une partie de lui tenait encore à eux, malgré lui.

Et merde.

Une preuve de plus que quelque chose ne tournait vraiment pas rond chez lui.

Il y avait Sara d’abord, bien sûr, qui travaillait pour Damien Darhk, et peut-être avait-elle été comme ça autrefois quand elle faisait partie de la Ligue des Assassins ou après son retour à la vie quand la soif de sang et de meurtre la taraudait encore.

Mais elle n’était plus comme ça désormais, et il était à peu près sûr qu’Amaya ne l’avait jamais été, sans parler des autres, de la relation entre le professeur et Jax qui était une catastrophe, de Nate qui avait une coupe de cheveux abominable (quoi ? Il fallait bien que quelqu’un le dise) et une vie tout aussi pourrie, sans compter le fait qu’il ne savait pas où était passé leur ancien capitaine ou Gideon et le Waverider.

Mais le pire, c’était probablement Ray.

Le moment où il avait réalisé ce qui était advenu d’Atom était sans doute le premier où il avait eu envie de pointer son fusil sur Thawne et de menacer de le cramer s’il ne lui disait pas tout de suite ce qu’il avait fait comme connerie.

Faire de Ray Palmer un concierge ?

Sérieusement ?

C’était d’une stupidité telle que Mick n’arrivait pas à comprendre ce qui avait pu motiver le super-sonique à prendre cette décision, à part le fait qu’il voulait se venger de lui comme des autres Légendes, en le privant de l’une des choses qu’il aimait le plus au monde : inventer.

Mais ça restait idiot, pourquoi ne pas s’être servi de lui comme du professeur Stein pour l’aider à construire son réacteur dont il ignorait l’utilité mais qui ne serait certainement pas en faveur des Légendes ?

Après tout peu importe, ça ne changeait rien au fait que…

Que l’artiste méritait mieux que ça.

Il était Ray Palmer bordel, il était Atom, un scientifique, un putain de génie qui méritait de le montrer à tous, qui aurait dû être aux côtés de Thawne et de Stein pour changer le monde et en faire un endroit meilleur, pas être là et oublier à quel point il était génial.

Et puis, il lui manquait aussi.

Ray l’avait aidé, l’avait soutenu bien des fois, et si la Légende avait tout oublié, lui, il se souvenait du goulag, il se souvenait de tellement de choses, du côté agaçant de l’inventeur qui avait fini par devenir attachant, lui et son optimisme, sa positivité, lui qui débordait de vie, heureux d’explorer le temps et de sauver le monde, d’être une Légende.

Ce Ray n’existait plus, avait été remplacé par un homme qui ne souriait plus, qui semblait éteint, et Mick ne pouvait pas s’empêcher de trouver cela anormal, faux et mensonger.

Un monde sans un Ray Palmer pour l’illuminer de sa présence joyeuse et remplie d’espoir ne méritait pas d’exister.

Parce qu’il aimait ce crétin génial qui avait oublié qu’il était génial.

Peut-être que ce fut pour ça qu’il prit sa décision lorsque Nate débarqua pour leur dire que quelque chose n’allait pas dans le monde.

Parce qu’il devait réparer ça, réparer les choses, remettre le monde comme avant, faire le bon choix.

Pour le monde lui-même, certes, pour l’équipe aussi, mais aussi et surtout pour Ray.

Aussi, alors qu’il découvrait que celui qui ne souvenait plus qu’il était Atom leur parla du fait qu’il avait fabriqué un appareil qui pourrait leur rendre la mémoire, il ne put s’empêcher de se sentir étrangement fier.

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Il était là.

Il était vraiment là, et c’était logique, d’une logique élémentaire même, après tout c’était le Ray Palmer coincé en 1916 qui se trouvait actuellement sur le Waverider, pas celui de 2017, pas celui qui était mort juste sous ses yeux, pas son Ray, non, c’était une autre version de lui-même, encore en vie.

Ce Ray-là n’avait pas été transformé en statue de glace par Leonard Snart, il n’avait pas explosé en mille morceaux jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de lui, il était toujours là, sain et sauf, et il…

Merde.

Il s’était figé en le voyant, évidemment, alors même qu’il savait déjà par avance qu’il allait le revoir en vie, qu’il avait une chance de le sauver.

Quel espèce de crétin.

Mais il était vivant, il allait bien, pour l’instant, sauf qu’il l’avait vu mourir, et il aurait voulu pouvoir le serrer dans ses bras, s’assurer qu’on ne le lui enlèverait pas à nouveau, lui dire qu’il l’aimait aussi, enfin, sauf que Ray n’aurait pas compris parce que dans cette réalité, rien de tout cela n’était encore arrivé.

(Et ça n’arriverait jamais, il s’en faisait la promesse.)

Alors il ne le fit pas et fit semblant, fit comme si rien ne s’était passé, tentant d’agir le plus normalement possible, comme si son cœur ne s’était pas brisé en un instant et qu’il réalisait en rétrospective à quel point il avait tout gâché en se taisant.

Alors qu’il aurait pu parler, et dire…

Il y avait tellement de choses qu’il aurait aimé pouvoir dire et maintenant il était trop tard parce que Ray…

Parce que Ray était mort dans une autre trame temporelle et qu’il n’était lui-même même pas censé être là, il n’était pas censé exister tout court.

Et évidemment, ils finirent par tout foirer et par se faire repérer.

Ils étaient des Légendes après tout…

§§§§

« T’es un crétin.

Nate devait l’admettre, il ne se serait jamais attendu à ce que les premiers mots qu’il adresserait à son lui du passé seraient ceux-là.

Sa version passée fronça les sourcils.

- De quoi tu parles ?

- Tu te souviens du jour où Mick nous a traités de crétin d’abruti étoilé ?

- Ouais, marmonna l’autre lui, c’était le jour où on… on a mis le costume que Ray nous a fait pour la première fois.

Nate sourit en pensant à ce souvenir, le jour où Atom avait donné vie à un de ses rêves d’enfant comme si c’était la chose la plus normale à faire, ce qui était sans doute le cas parce que c’était Ray.

- Ben il avait raison, t’es un crétin d’abruti, pas étoilé hein, parce que le costume de Ray est vraiment… super cool.

Ce fut à ce moment-là que sa voix se brisa, parce que dans son futur, leur futur, Ray mourait et il était totalement incapable de le sauver, et il avait envie de secouer l’ancienne version de lui-même et de lui dire à quel point il était stupide.

- D’accord, et ?

- T’es amoureux de Ray, lâcha brusquement son double, et il vit l’autre lui se figer. Et n’essaie même pas de me mentir, je suis toi. Abruti.

- Et tu es là pour me dire ça au lieu de te concentrer sur la mission parce que…

- Joue pas les idiots, okay ? Va lui dire pendant qu’il en est encore temps parce que t’en auras peut-être jamais l’occasion. Il est mort sous mes yeux sans que je puisse rien faire, et maintenant je vais jamais pouvoir arranger les choses. Mais toi tu peux. Et t’as intérêt à le faire parce que sinon je te jure que même si je disparais de cette trame temporelle, je trouverai un moyen de revenir et de te hanter jusqu’à ce que tu le fasses. Alors dis-lui, va lui parler, je sais que t’as peur mais crois-moi la mort c’est beaucoup plus flippant que ça. Et…

- Quoi ?

- T’avises pas de le laisser mourir. Sois meilleur que moi, fais mieux.

- Compte sur moi, lui assura son double avait qu’ils ne doivent partir une nouvelle fois à la recherche de la Legion. »

Et, alors qu’il se voyait lui-même disparaître, en voyant Atom sourire à l’autre lui-même, il pria de toutes ses forces pour qu’ils se parlent de toute urgence, et se surprit à vouloir penser comme Ray, et se dire que tout irait bien.

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Mourir…

Mourir serait si facile, si simple, mourir pour de bon, parce qu’elle l’aurait décidé et pas parce qu’une bombe qu’elle n’arrivait pas à trouver allait faire exploser le Waverider.

Mourir comme Behrad, le rejoindre lui et ses parents, lui qu’elle n’avait pas su sauver, comme elle n’arrivait pas à sauver un seul des membres de cet équipage.

Tout s’arrêterait, enfin, ce cauchemar prendrait fin, et elle n’aurait plus l’impression de tourner en rond, d’échouer à chaque pas qu’elle faisait, de se sentir mourir un peu plus à chaque fois que le vaisseau explosait.

Juste un petit geste à faire…

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D’abord, il y eut la douleur.

Rien à part la douleur, une douleur intense, immense, intolérable, qui la déchirait, la dévorait de l’intérieur, qui lui donnait envie de hurler, comme si son crâne était sur le point d’exploser, comme si tout son corps n’était plus le sien, qu’on l’en expulsait de force.

Parce que c’était bien le cas en fait.

Mallus…

Mallus était en train de la posséder, pour de bon, d’envahir son esprit, et de prendre sa place pour toujours, de la faire disparaître, de lui voler ce qui était à elle, ce qui aurait dû toujours l’être, et ça faisait tellement mal.

Elle était Nora Darhk bon sang, elle…

Elle était une sorcière, elle était, elle était…

Elle n’était plus qu’une petite fille qui avait à nouveau peur du noir et qui voulait juste que son père la sauve.

Et pourtant c’était ce qu’elle voulait, en théorie, c’était ce qu’on lui avait appris à vouloir en grandissant, alors même qu’elle se souvenait de l’enfant qu’elle était autrefois et qui avait eu tellement peur la première fois que c’était arrivé, la première fois que le démon avait pris le contrôle.

Sara avait voulu l’aider alors, tout comme Ray, et Zari, et Constantine aussi, et en fin de compte, les Légendes avaient eu raison.

Ils avaient toujours eu raison, et elle ne s’en rendait compte que maintenant, et ça faisait tellement mal, et elle…

Papa aide-moi, aide-moi s’il te plaît, je t’en supplie.

Elle avait fait ce qu’elle devait faire, elle avait ramené son père, et maintenant elle en payait le prix, elle aurait aimé que ça se termine autrement, que les choses ne s’achèvent pas par sa complète disparition, par sa mort.

Et maintenant, elle était prisonnière de son propre corps, et par la magie et tous les démons de l’Enfer…

Elle avait tellement peur.

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Elles sont ennemies.

Elles le sont en théorie, en toute logique, elles le sont parce que c’est dans l’ordre des choses, parce que c’est comme ça que ça doit se passer, parce que c’est ce qui se passe quand on se trouve dans deux camps différents.

Et ça, Sara Lance le savait mieux que personne, elle le savait bien, elle l’avait toujours su, parce qu’elle était au service de Damien Darhk, qu’elle était une tueuse, une meurtrière, qu’elle était tout ce qu’Ava Sharpe n’était pas, et que celle-ci était ce qu’elle ne serait jamais.

Une putain de foutue héroïne prête à se sacrifier pour sauver le monde s’il le fallait.

C’était tout, ça s’arrêtait là, ça n’allait pas plus loin, rien de plus.

Ava était une héroïne dans un monde où les méchants et les monstres avaient gagné et tout ce que Sara était censée faire, c’était la retrouver et la tuer ou si Damien était de mauvaise humeur, de la lui ramener pour qu’il la tue lui-même et place son masque au milieu de tous les autres, de tous ceux qu’il avait arrachés aux autres super-héros qu’il avait assassinés.

Pourtant, malgré ça, malgré toutes les belles certitudes que la blonde prétendait avoir, elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’une pièce manquait pour que le puzzle qu’elle avait devant les yeux soit enfin complet, pour qu’il fasse sens pour de bon.

Son monde pourtant si carré et si rangé, si logique était en train de se fissurer peu à peu, de se craqueler de l’intérieur, sans qu’elle comprenne comment ou pourquoi.

Tout ce qu’elle savait, c’était que c’était de la faute d’Ava Sharpe.

§§§§

Elle avait des flashs parfois.

Des images qui revenaient d’un seul coup, sans prévenir, sans qu’elle ne s’y attende, quand elle affrontait l’autre jeune femme, elle voyait des choses qui n’étaient jamais arrivées, dont elle n’était pas supposée se souvenir, parce qu’elles n’existaient tout simplement pas.

Parce qu’il était purement et simplement impossible que dans une quelconque réalité, elle et Ava Sharpe aient pu vouloir être autre chose que des ennemies mortelles.

Parce qu’il y avait les images, oui, mais aussi les sentiments.

La frustration des débuts, quand elles n’arrivaient pas à se supporter l’une l’autre, suivie par une compréhension mutuelle, la complicité, la confiance, puis l’attirance enfin, et…

Sara se souvenait d’éclats de rire, de baisers volés entre deux missions, d’appels passés sur leurs lieux de travail respectifs (mais comment, comment était-ce possible ?), de rendez-vous en pleine mission ou après une mission, de toutes les fois où elle avait senti son cœur battre à toute vitesse en la regardant, de tous les sourires qu’elle avait échangés avec la directrice du bureau temporel (le quoi ?), de la tendresse et de l’attendrissement qu’elle lui faisait éprouver, de toutes les nuits passées avec elle loin des Légendes (qui ?) à faire autre chose que sauver le temps.

Son esprit était envahi d’images plus absurdes les unes que les autres, et elle ressentait à nouveau tout ça, l’envie de la serrer dans ses bras quand elle était triste, de lui dire que tout irait bien, qu’elles sauveraient à nouveau le monde, ensemble (mais elles n’avaient jamais fait ça, pas vrai ? Sa spécialité ce n’était pas de sauver le monde, c’était de le détruire).

Elle voulait l’embrasser, la voir sourire à nouveau, l’entendre lui proposer d’emménager avec elle une nouvelle fois, que ça devienne réel à nouveau, plus qu’un simple rêve, qu’elles se retrouvent, enfin, et c’était…

C’était…

C’était de l’amour.

Mais c’était absurde.

Elle n’était pas amoureuse d’Ava Sharpe, elle ne l’avait jamais été, parce que dans son camp, on ne tombait pas amoureuse de l’ennemie.

On lui tranchait la gorge à la première occasion.

Alors dans ce cas-là, comment se faisait-il qu’elle ne soit pas encore morte ?

§§§§

Il y avait un prisonnier, dans les locaux détenus par Eobard Thawne, nommé Nate Heywood, qui ne cessait de hurler encore et encore qu’il y avait un problème avec la réalité, que quelque chose n’allait pas, et Sara aurait aimé y croire, vraiment, parce que ça aurait expliqué ses visions.

Mais leur monde était tel qu’il était et rien n’allait le changer, surtout pas ses élucubrations, et ce n’était pas parce qu’elle s’endormait toutes les nuits en pensant au beau sourire (il devait être beau, non ? Elle ne pouvait que l’imaginer malheureusement, elle n’avait jamais eu l’occasion de la faire sourire durant leurs affrontements, et le réaliser lui fit plus mal que ça n’aurait dû.) d’Ava Sharpe que ça prouvait quoi que ce soit.

Pas plus que l’air à moitié coupable qu’affichait Mick Rory dès qu’elle le croisait.

§§§§

C’était juste une clef.

Une simple clef de rien de tout, qu’elle avait retrouvée dans ses affaires en cherchant tout autre chose, une de ses armes sans doute, un couteau ou une dague, et à la place, c’était sur ça qu’elle était tombée.

Une clef qu’elle n’avait jamais vue avant, pour ce qu’elle en savait, et qui n’était ni la clef de son appartement, ni celle de sa voiture, ni de quoi que ce soit d’autre qu’elle possédait.

Pourtant, alors qu’elle la regardait plus attentivement, elle se figea, stupéfaite, parce que…

Parce qu’en la voyant, elle voyait d’autres images, Ava lui souriant et lui donnant cette clef qui, qui, qui…

Oh.

Oh.

Et alors, Sara se souvint, c’était la clef de son appartement, la clef qu’elle lui avait donnée après qu’elles aient décidé que la capitaine du Waverider (capitaine ? Waverider ? Pourquoi diable ces mots faisaient-ils sens d’une quelconque façon dans sa tête alors qu’ils étaient si absurde ?) allait emménager en partie chez Ava, enfin si le temps ne se cassait pas une nouvelle fois.

Ce n’était qu’une clef, comme n’importe qui dans le monde ou presque en possédait, pourtant, Sara sentait bien qu’elle était justement la clef de ses souvenirs perdus, modifiés, dénaturés, volés.

L’ancienne membre de la Ligue des Assassins serra le clef dans sa main, déterminée.

Quelque chose n’allait pas avec la réalité.

Et elle avait bien l’intention de découvrir quoi au juste.

§§§§

Un changement de réalité, d’après l’historien (qui devait vraiment songer à se couper les cheveux parce que sa coupe de cheveux était franchement abominable), et au vu de l’intervention de Mick Rory, qui avait aussi débarqué pour libérer l’historien, il en savait plus long que la plupart d’entre eux.

Sara ne comprenait toujours pas ce qu’il se passait, en revanche elle savait une chose.

Elle devait à tout prix retrouver Ava.

Elle ne savait pas pourquoi mais ça lui semblait important.

§§§§

Bon d’accord, elle aurait peut-être dû s’attendre au fait qu’elles étaient toujours ennemies et qu’Ava ne l’accueillerait définitivement pas à bras ouverts.

Pourtant, en sentant son regard glacial et haineux se poser sur elle, Sara se souvint qu’à ses yeux elle n’était rien de plus que la sbire de Damien Darhk, et l’espace d’un instant, le doute l’envahit.

Et si elle ne partageait pas les mêmes souvenirs qu’elle, et si tout ce qu’elle croyait savoir était en réalité un mensonge ?

« Qu’est-ce qu’elle fait là ? Lança-t-elle avec sécheresse à Nate.

- Hé bien c’est-à-dire qu’elle m’a sorti de là où j’étais, se défendit l’historien, et il faut dire que… j’avais pas très envie qu’elle me tue. Si jamais je refusais de l’amener ici.

Ava soupira avant de croiser les bras, l’air très mécontente, et Sara avait l’impression de la revoir à leurs débuts quand elles…

Et voilà, ça revenait, les mêmes images, et est-ce que c’était vrai ?

Est-ce que c’était réel, leur amour, leur histoire, est-ce que c’était vraiment arrivé, est-ce qu’elles s’aimaient ?

Est-ce que dans un autre monde, loin de cet enfer, elles avaient réussi à construire quelque chose ensemble, quelque chose de beau ?

Sara avait envie d’y croire, elle avait envie d’avoir plus que ce qu’elle avait, elle voulait aimer Ava.

Mais Ava la détestait.

Et elle n’était pas sûre d’être capable de changer ça, pas après tout ce qu’elle avait fait.

- Salut Ava, lâcha-t-elle, sans savoir pourquoi elle le faisait, mais ça semblait… bien…

- Pour vous ce sera…

Puis Ava croisa son regard, et pendant quelques secondes, ce fut comme si le temps s’était arrêté.

La blonde la regarda plus attentivement avant de froncer les sourcils.

- Est-ce que… est-ce qu’on se connaît ? En dehors de… tu sais… (Sara la vit froncer les sourcils une nouvelle fois, parce que le tutoiement lui était venu par réflexe, comme une évidence, alors qu’elles étaient des ennemies qui avaient essayé de mutuellement se tuer) le fait que tu travailles pour Darhk.

- Je sais pas, lui répondit Sara avec sincérité. Mais tu… tu es… Je ne sais pas ce que tu es pour moi, je sais juste qu’à chaque fois qu’on s’est affrontées je n’ai jamais réussi à te tuer et je pense qu’il y a une raison, parce que tu es forte, mais aussi parce que je ne voulais pas que tu meurs. Et je ne comprends pas ce qui m’arrive, mais je sais que… Il suffit que je te regarde pour que ça revienne. Il suffit que je te regarde dans les yeux et je me sou…(Non, souviens n’était pas suffisant pour exprimer ce qu’elle ressentait, parce qu’elle ne se souvenait pas, pas encore, pas vraiment.) Je me sens chez moi.

L’expression du visage d’Ava se radoucit.

- Je… Moi aussi je ressens ça. Seigneur Dieu, rit Ava, d’un rire que Sara ne put s’empêcher de trouver purement adorable, je croyais que j’étais en train de devenir folle.

- Mais si on l’est pas alors ça veut dire…

- … que la réalité a été modifiée, compléta Ava, reprenant son air sérieux.

- J’ai rêvé que je t’embrassais, laissa échapper Sara, parce que plus rien n’avait de sens, que leur réalité était en train de se fissurer, et qu’elle voulait juste vivre quelque chose de réel et qui ne soit pas rempli de noirceur, de mort ou de sang.

Elle voulait juste être elle-même à nouveau et embrasser sa petite-amie, comme avant, avant que tout ne change.

Ava sourit.

- C’est drôle, moi aussi.

Puis Ava l’embrassa, et ce fut comme si elle retrouvait enfin la pièce finale du puzzle, comme si tout faisait sens à nouveau, et elle se souvenait avant, par fragments, mais jusque là, ça avait été flou, confus.

Maintenant, tout était clair, limpide, évident.

Elle était Sara Lance, capitaine du Waverider.

Elle était une Légende, et Ava était sa petite-amie et la directrice du bureau temporel, et…

Et ces enfoirés de la Legion of Doom avaient utilisé la Lance du destin pour changer la réalité et la remodeler à leur guise…

Merde.

- Ava, murmura-t-elle, la reconnaissant enfin pour de bon.

Sa petite-amie lui sourit.

- Sara.

- Oh c’est comme dans les contes de fée, s’enthousiasma Nate juste à côté, c’est tellement beau et romantique !

Sara soupira.

- J’imagine qu’on ne peut pas juste rester comme ça et qu’on va devoir y aller ? Traduisit Ava. Sauver le monde, réparer le temps…

- La routine des Légendes en somme, compléta Sara. Allez, on y va. »

En sentant coup sur coup le poing de Sara puis d’Ava s’écraser en plein sur son visage, Mick regretta presque d’avoir libéré Nate.

Chapter Text

Peut-être qu’elle aurait dû comprendre tout de suite en voyant les têtes qu’affichaient Nate et Ava, peut-être aurait-elle dû réaliser ce qui venait d’arriver, mais elle était encore tellement excitée par la révélation qu’elle venait d’avoir qu’elle n’y fit pas attention.

Et puis elle avait vu leur tristesse, et avait fini par comprendre que quelque chose n’allait pas.

Ce n’est qu’en voyant Behrad étendu sur le sol qu’elle comprit.

Mort.

Il était mort, il était là, sans vie, et son corps réagit avant son cerveau, la faisant se précipiter vers lui alors que ses souvenirs se mélangeaient, le passé et le présent, la vie qu’elle n’avait jamais vécue et celle qui se déroulait en ce moment même sous ses yeux.

Et il n’y avait même pas de sang, il y avait eu du sang la première fois, non ? Elle n’en était pas sure, elle ne s’en souvenait pas, ses souvenirs étaient si confus après tout ce n’étaient pas vraiment les siens, mais ceux de l’autre Zari, et elle…

Et tout ce qui résonnait dans son esprit sans qu’elle comprenne vraiment pourquoi c’était pas encore, pas encore, pas encore.

S’il vous plaît, par pitié, je vous en supplie, ne me l’enlevez pas encore, c’est mon frère, c’est mon petit frère, vous n’avez pas le droit de me faire ça une fois de plus, je l’avais sauvé, il devait vivre, ce n’est pas juste, il…

Il était censé vivre !

Et alors, elle revit brièvement ce que l’autre version d’elle-même avait vécu, et elle ne put s’empêcher de fondre en larmes, parce que Behrad venait tout juste de mourir.

Encore une fois.

Il était mort, une fois de plus, et elle comprenait ce que la Zari enfermée dans le totem avait pu éprouver autrefois, cette perte déchirante, cette douleur insupportable dans la poitrine, cette impression abominable de se faire arracher le cœur.

Son petit frère venait de mourir et elle avait été totalement incapable de le sauver parce qu’elle n’était pas là.

Parce qu’il avait été seul face à celle qui l’avait tué.

Son souffle se coupa alors qu’elle pensait avec horreur au soulagement que l’autre Zari avait éprouvé quand elle lui avait dit que Behrad était vivant dans cette nouvelle réalité, et maintenant il ne l’était plus, et comment allait-elle faire au juste ?

Comment pourrait-elle retourner dans le totem et dire à son autre elle que leur frère était à nouveau mort parce qu’elle n’avait pas su le sauver ?

Que ce qu’elle avait fait venait tout juste d’être effacé ?

Elle ne le pourrait pas.

Non, mieux encore, elle ne le ferait pas.

Parce qu’elle le sauverait de la mort, à tout prix.

Elle aussi elle pouvait être comme son autre elle.

Elle aussi elle pouvait être une héroïne.

Chapter Text

L’éclair jaune.

Non, songea Barry, juste non, il ne pouvait pas être là, il ne pouvait pas être revenu, encore, et en voyant cette couleur jaune devant ses yeux, le super-héros se figea aussitôt, les sens en alerte.

Parce que la couleur jaune qu’il n’associait autrefois à rien en particulier avait fini par devenir le symbole de l’homme qu’il haïssait plus que tout, celui qui avait assassiné sa mère, c’était la couleur de sa vitesse d’abord, mais aussi et surtout celle de son costume.

Une couleur jaune qui venait de ressurgir dans sa vie et qui l’avait teintée de rouge autrefois.

Eobard Thawne.

L’éclair jaune était de retour, et lui aussi apparemment.

Il était là alors qu’il était mort et bordel ils venaient tout juste d’affronter les Dominators, ils ne pouvaient pas avoir le droit de souffler au moins un petit peu ?

Soupirant, il se prépara à un nouveau combat contre sa Némésis, sauf que, à son grand étonnement, le super-bolide ne se dirigea pas vers lui ou vers un des autres membres de la Team Flash, mais vers… Martin Stein ?

Quoi ?

« Vous là ! Rugit avec colère le scientifique. Il va falloir qu’on ait une petite discussion.

Un air confus sur le visage, Martin regarda autour de lui pour être bien sûr que c’était à lui qu’il s’adressait.

- C’est… c’est de moi que vous parlez ?

- Oui c’est de vous que je parle, pas du Père Noël, lui rétorqua Eobard, et je dois vous parler tout de suite.

- Mais pourquoi moi ? S’inquiéta la Légende. Je croyais que c’était Flash votre ennemi personnel et ultime, alors pourquoi vouloir me parler à moi ?

Ce n’était pas non plus comme si lui et Jefferson faisaient toujours parti de la Team Flash de toute façon.

- Mais je vais vous le dire pourquoi ! Parce que vous avez voulu adopter Caitlin Snow et que ça… ben c’est franchement pas sympa et ça se fait pas voilà, c’est quant même mon rôle merde !

Un silence de mort envahit alors l’assistance, Sara, Ray, Nate et les autres Légendes ne pouvant s’empêcher d’afficher un air perdu, de même que l’entièreté de la Team Flash.

- Je… Fit l’une des deux moitiés de Firestorm. Pardon, quoi ? Qu’est-ce que vous venez de dire ?

Thawne soupira.

- Vous êtes un génie scientifique pourtant, ça ne devrait pas être trop difficile à comprendre. Vous avez tenté d’adopter Caitlin alors qu’on sait bien tous ici que c’est moi le vrai père adoptif de la Team Flash.

Encore plus de regards perdus le fixèrent.

- Je… je n’ai jamais fait ça, se défendit Martin.

- Bien sûr que si, vous avez profité de mon absence et du crossover afin de l’adopter derrière mon dos mais je vois clair dans votre jeu et je ne me laisserai pas faire ! C’est ma fille adoptive d’abord.

- Mais enfin je ne vois pas de quoi vous parler, je n’ai jamais tenté de l’adopter, et en plus j’ai déjà une fille !

- Vous avez quoi ? S’exclamèrent les Légendes en chœur, hormis Martin et Jax.

- Bon ben au moins y a plus de secret grand-père, commenta ce dernier.

- On en parlera plus tard, les coupa Stein. Attendez si je comprends bien, vous êtes venu ici non pas pour vous en prendre à Flash, ou à son équipe, ou à Central City ou à je ne sais qui au juste mais pour me dire que je n’ai pas le droit d’adopter une jeune femme… que je n’ai de toute façon pas l’intention d’adopter, parce que si on peut le formuler ainsi, la place est déjà prise ?

- C’est ça ! Ravi de voir que vous comprenez vite.

- Vous… avez conscience qu’il va bientôt repartir à bord du Waverider et quitter cette époque et que donc même s’il avait l’intention de l’adopter, ce serait plutôt difficile pour lui de le faire ? Lui lança Sara, sceptique.

- Oh je sais oui, mais il n’empêche, ajouta-t-il en foudroyant du regard Stein, je vous ai à l’œil. Alors faites bien attention à ce que vous faites.

Puis il disparut en un éclair, comme s’il n’avait jamais été là.

- Hé bien, commenta Martin, c’était plutôt…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il se retrouvait face au regard sombre de Sara Lance.

- Dites-moi Martin… depuis quand vous avez une fille ? »

Oh oh.

Oupsi.

Chapter Text

Nora n’était pas devenue ce qu’il avait prévu pour elle, ce à quoi il s’était attendu par le passé quand il avait décidé de la jeter dans les griffes du démon Mallus ; ce n’était pas à ça qu’il s’attendait en revenant de la mort.

Il avait cru qu’il ferait face à une sorcière puissante et dangereuse, semant le chaos et la mort sur son passage, comme lui-même l’avait fait autrefois.

Mais elle ne l’avait pas fait, parce qu’elle n’était pas lui, qu’elle n’avait jamais voulu suivre cette voie-là. Qu’enfant elle avait eu tellement peur, qu’elle n’avait pas voulu être possédée par Mallus, qu’elle voulait juste vivre une vie de petite fille normale.

Et il ne l’avait pas écoutée – et en réalité il ne l’écoutait toujours pas.

Elle avait changé, oui.

Mais en mieux.

Elle s’était épanouie, avait trouvé sa voie, entourée des Légendes, elle avait une nouvelle famille à présent, et surtout, elle était heureuse.

Ce n’était pas ce qu’il aurait choisi pour elle, mais elle avait eu la chance, après sa mort de pouvoir se reconstruire, de choisir sa propre direction, et si c’était en compagnie de Ray Palmer qu’elle voulait passer le reste de sa vie, hé bien…

Qui était-il pour s’interposer et empêcher sa fille chérie de devenir celle qu’elle voulait être ?

Chapter Text

Au final, estimait Spooner, les choses n’étaient pas si étranges que ça.

Bon d’accord, elle marchait actuellement aux côtés de l’ancienne reine de l’Enfer et d’une intelligence artificielle à qui Astra avait donné vie et forme humaine par accident en essayant de reconstituer le vaisseau auquel elle était jusque là rattachée, mais…

Elle était une Légende après tout, et ce genre de chose avait fini par devenir son quotidien, ce qu’elle voulait surtout dire par pas si étrange que cela, c’était plutôt que maintenant qu’elle et la sorcière avaient réussi à restaurer ses souvenirs, Gideon se comportait… à peu près normalement.

Enfin aussi normalement que l’IA d’un vaisseau spatial voyageant dans le temps qui découvrait à peine ce que cela voulait dire d’être humaine pouvait le faire, et alors qu’elles continuaient de marcher en direction de New York en espérant arriver à temps pour sauver leurs amis, elle ne pouvait s’empêcher de s’interroger sur elle.

Après tout, elle avait l’habitude de la connaître uniquement sous forme d’interface pas en tant que vraie personne.

Ça avait finalement changé, sans que ce soit réellement prévu.

Alors qu’elles s’asseyaient toutes les trois, après plusieurs heures de marche et à côté d’une rivière afin de se reposer, Spooner ne put retenir sa question.

« Dis-moi Gideon, je me demandais un truc.

- Quoi donc mademoiselle Cruz ? Je veux dire, Spooner.

- Hé ben, maintenant que t’es humaine, est-ce que tu te sens… différente ?

- Comment ça ? Lui demanda Gideon avec confusion.

- Je sais pas, est-ce que tu… Qu’est-ce que ça fait d’avoir un corps et de plus être seulement l’IA du Waverider ?

Gideon réfléchit pendant plusieurs minutes, et alors que Spooner tout comme Astra s’attendaient à quelque chose de profond ou de spirituel, elle laissa finalement échapper :

- J’aime beaucoup les tacos.

Perdues, Astra et Spooner échangèrent un regard déconcerté.

- Quoi ? S’exclamèrent-elles en chœur.

- Les tacos, répéta-t-elle, vous savez, ce sont…

- Oui, la coupa Astra, nous savons ce que c’est mais… quel rapport ?

- Hé bien j’aime beaucoup les tacos, en fait j’adore ça, c’est une nourriture tellement délicieuse, du moins je le suppose, je n’en ai jamais mangé, je n’avais pas besoin de le faire vu que je n’étais pas humaine avant, donc je n’y ai jamais goûté. Je n’ai jamais mangé quoi que ce soit, avant cette délicieuse tarte que nous avons goûtée avant de nous remettre en route. Mais je suis sûre que c’est fabuleux. Astra, Spooner, une fois qu’on aura retrouvé Sara et les autres, est-ce qu’on pourra aller manger des tacos ?

- Je ne suis pas sûre que… Lança Spooner, toujours aussi perdue.

Mais Gideon ne l’écouta même pas, se lançant dans un éloge des tacos, allant jusqu’à composer une ode à la gloire des tacos, continuant d’en parler même une fois qu’elles eurent repris leur chemin, et elles purent ainsi constater que pour une raison qu’elles ignoraient, Gideon était obsédée par les tacos.

- Spooner…

- Oui ?

- La prochaine fois que tu veux poser une question à Gideon, est-ce que tu pourras t’abstenir ?

L’ancienne résidente du Texas regarda l’IA qui n’avait toujours pas fini de parler de ses tacos chéris et acquiesça.

- Ce serait une plutôt bonne idée ouais. »

Chapter Text

Sara était bien plus optimiste que ça d’ordinaire, mais là, elle devait se rendre à l’évidence.

Ils étaient perdus.

Ils avaient perdu.

Cette fois-ci, c’était fini, terminé, Néron avait bel et bien gagné, avec la neige autour d’eux, empêchant le vaisseau de décoller, il leur était impossible de partir, de fuir ou même de tenter quoi que ce soit contre le démon ou pour tenter de sauver Constantine ou Ray voire les deux.

Il les avait bel et bien piégés, ce foutu enfoiré.

Sara eut bien du mal à ne pas se mettre à hurler, qu’est-ce qu’ils étaient censés faire maintenant au juste, attendre la mort comme ça, sans rien faire ?

Il allait fuir d’un moment à l’autre et ils ne pourraient pas l’en empêcher.

Et toutes les batailles de boules de neige du monde n’y changeraient rien du tout, et ce n’était pas comme si cette suggestion était vraiment pertinente.

Tuer un démon avec de la neige, sérieusement ?

« Quelqu’un aurait une idée brillante pour nous sortir de là ? Lâcha la capitaine du Waverider avec lassitude.

- Si on arrivait à l’exorciser du corps de Ray, proposa Nate sans grande conviction.

- Tu vois un autre exorciste ou un magicien sur ce vaisseau ? Lui rétorqua alors Sara en regardant autour d’elle. On n’a même pas d’eau bénite avec nous de toute façon.

- Bonjour, lança une voix sortant de littéralement nulle part, poussant l’équipage du vaisseau temporel à lâcher un « aaahhhhh » de terreur tout à fait approprié à la situation.

- C’est quoi ce bordel vous êtes qui qu’est-ce que vous faites là ? Hurla Nate.

- Je suis Cécile Horton, dit-elle, comme si ça expliquait absolument tout.

- Et vous êtes arrivée comment sur notre vaisseau ? L’interrogea Zari.

- Vous avez dit « eau bénite », expliqua-t-elle à Sara qui la regarda avec un air perdu.

- Oui… Et ?

- Hé bien j’apparais toujours quand les mots eau bénite sont prononcés, vous ne le saviez pas ?

- Que… Non pas du tout ! Lui rétorqua la blonde.

- Maintenant vous le savez. Ce qui est amusant c’est que dans ma série on en est encore à la saison 5, donc en vrai la scène de l’exorcisme n’est pas encore passée mais peu importe.

Les Légendes la regardèrent avec un air perdu.

- Ce n’est pas grave, bref, vous avez besoin d’aide pour exorciser un démon, pas vrai ?

- Hum… oui, acquiesça Zari, le truc c’est que notre exorciste, vous savez le type là dehors dans le froid, ben il est un peu occupé à être le prisonnier du démon en question.

- Il se trouve que j’ai un plan à ce sujet. »

§§§§

« Vous êtes John Constantine ?

D’ordinaire, répondre à cette question entraînait quasi-systématiquement des conséquences négatives pour lui.

Aussi il ne s’attendait pas à ce que cette apparition sortie de nulle part réagisse ainsi quand il lui confirma son identité.

- Je suis tellement fan de votre travail ! Est-ce que vous pourriez bénir des boules de neiges pour que je puisse exorciser le démon qui vous retient actuellement en otage ?

- Quoi ? Lâcha John, abasourdi.

- Quoi ? Dit à son tour Néron, tout aussi perdu que lui.

- Vous le démon, fermez-là c’est pas à vous que je parle, balança Cécile à Néron qui, étonnamment, se tut.

- Vous voulez… exorciser un démon avec de la neige bénite ?

- C’est ça, une bataille de boules de neige plus exactement, avec les autres Légendes.

- Ouais d’ailleurs tu ferais mieux de te magner, on commence à se les geler ici, lui cria Mick.

- Complètement, approuva Charlie en frissonnant.

John regarda les Légendes, puis Cécile et les boules de neiges qu’elle tenait déjà dans les mains avant de lever les yeux au ciel.

- J’imagine qu’on est plus à ça près, marmonna-t-il. »

Néron ne comprit pas ce qu’il se passait alors qu’il recevait une montagne de boules de neiges bénites sur la tronche et que la bataille de boules de neiges la plus épique de tous les temps commençait.

(Bataille qui ne sera pas racontée parce qu’on n’a pas le budget pour.)

Pas plus que Ray qui en reprenant conscience ne put s’empêcher de demander :

« Dites les amis, pourquoi j’ai l’impression que je suis à deux doigts de mourir d’hypothermie ? »

Et le monde fut sauvé.

Chapter Text

Un chat.

Un… un putain de foutu chat.

Elle avait été changée en chat.

Ce n’était pas exactement à ça qu’elle s’attendait en rejoignant les Légendes à vrai dire.

D’un autre côté, comment aurait-elle pu prévoir que la trame temporelle allait être bouleversée par John Constantine comme jamais auparavant, et qu’elle finirait comme ça ?

Les Légendes n’étaient plus les Légendes, le monde fonctionnait de travers, et elle, elle était devenue un chat, qui ne pouvait plus que miauler pour se faire entendre, obligée d’être trimballée par Charlie en espérant qu’elle et Constantine finissent par trouver une solution à ce problème de cassage du temps.

Enfin, les choses auraient sans aucun doute été bien plus simples si le sorcier et la métamorphe avaient daigné l’écouter et faire ce qu’ils auraient dû faire depuis le début, à savoir remettre les choses comme elles étaient avant.

Quand Constantine la retransforma à nouveau en chat, après lui avoir pendant un moment redonné une apparence humaine, elle se retrouva complètement incapable de hurler comme un être humain l’aurait fait, et feula, emplie de rage.

Quand tout serait redevenu à la normale, elle allait tellement l’étriper.

Chapter Text

Quand Ava et Sara étaient venus le voir pour lui parler, Mick n’avait eu aucune idée de ce qu’elles pouvaient bien avoir l’intention de lui dire.

C’était la première fois qu’il les revoyait depuis qu’il avait quitté les Légendes, la première fois depuis qu’elles étaient revenues de 1916, et il s’en était passé des choses entre temps, elles avaient eu un bébé déjà.

(Si on lui avait dit avant qu’il monte à bord du Waverider qu’un jour il aurait en commun avec Sara Lance d’avoir mené comme elle une grossesse alien à son terme, il aurait ri très fort.)

Aussi, en les voyant avec un air sérieux et décidé, il ne put que s’interroger à ce sujet.

Jamais il n’aurait pu imaginer ce qu’elles étaient sur lui point de lui demander.

« Bon, Mick, commença Sara, comme tu le sais, Ava et moi, on est devenues mamans il n’y a pas très longtemps.

- Et, poursuivit Ava, nous souhaitions te demander si tu voulais… si tu avais envie de devenir son parrain. »

Il se figea, décontenancé.

Lui, devenir le parrain d’un bébé ?

Avant, bien avant, quand il n’était encore qu’un voleur et un criminel, l’idée lui aurait semblé absurde.

Et même quand il avait rejoint l’équipe, ses débuts avec Sara ou Ava n’avaient pas été des plus apaisés, bien au contraire.

Mais maintenant, après tout ce qu’ils avaient traversé ensemble, ça avait beaucoup plus de sens.

Et c’était assez réconfortant aussi, le fait qu’elles l’aient choisi lui plutôt que n’importe quelle autre Légende (même s’il avait bien conscience que les autres Légendes passées comme présentes allaient toutes devenir les oncles et tantes du bébé qui allait avoir une famille très étendue de toute évidence), qu’elles aient pensé à lui tout de suite.

Cela signifiait que, même s’il était parti, il restait une Légende, pour toujours, il faisait parti de leur famille, de cette famille si étrange, si hétéroclite, si bizarre et pourtant si exceptionnelle.

Souriant, il essaya de ne pas leur montrer à quel point il était touché par leur offre (mais elles le connaissaient trop bien pour ne pas s’en rendre compte) et il hocha la tête.

« Oui. Bien sûr que j’accepte. »

Il n’avait même pas hésité une seule seconde.

Autrefois, Ava l’avait aidé à renouer avec Lita, à devenir le père qu’elle méritait d’avoir.

C’était seulement un juste retour des choses qu’il les accompagne à son tour elle et Sara dans cette aventure.

Chapter Text

Sara avait envie de rire.

Les occasions étaient plutôt rares ces derniers temps, avec la lutte contre Néron qui se profilait chaque jour de plus en plus sans qu’ils aient encore trouvé un moyen efficace pour le vaincre.

Mais là tout de suite, la tête de Martin Stein était suffisante pour lui donner envie de rire aux éclats, et si elle souriait, elle avait bien du mal à ne pas laisser éclater son fou rire.

Parce que le scientifique avait sur le visage l’air le plus confus possible et que le voir aussi perdu était si rare que c’en était franchement amusant.

Lui qui savait d’ordinaire tellement de choses ne devait pas être habitué à une telle situation.

Tout ça à cause de John Constantine et de sa magie.

Pour la simple et bonne raison que lui, l’autre partie de Firestorm, était un génie, un scientifique émérite et habitué à tout comprendre du monde ou du moins à tenter de l’expliquer du mieux possible.

Seulement, face aux sorts du sorcier, face à la manière dont ils fonctionnaient, il ne pouvait qu’être perdu, confus, et… il buguait.

C’était le mot parfait pour le décrire actuellement.

Et, alors qu’il tentait désespérément de trouver une quelconque logique à toute cette magie qu’il ne comprenait pas, sans y parvenir, face à un Constantine parfaitement imperturbable et impassible, Sara ne tint plus et éclata de rire.

Chapter Text

« Ils ne vont pas bien, lâcha Leo, les sourcils froncés, en examinant l’équipe des Légendes et malgré la gravité de ce qu’il venait de lui dire, Ray faillit se mettre à sourire.

Parce qu’il regardait les Légendes comme s’ils étaient un problème qu’il n’avait pas encore réussi à résoudre, une énigme qu’il n’était pas capable d’élucider pour le moment.

- Rien d’étonnant à cela, lui répondit le super-héros. »

Cela faisait plusieurs jours qu’ils se trouvaient sur le vaisseau et ils les connaissaient encore peu, mais il était évident que rien n’allait.

Martin était mort et même si le monde et le temps continuaient de tourner comme avant et que les missions également, Sara et les autres tentaient d'avancer, mais ils n’allaient pas bien.

Et vu le regard de Leo, Ray voyait bien qu’il voulait à tout pris les aider, tout comme ils l’avaient aidé sur Terre X à vaincre les nazis, et parce qu’ils en avaient besoin, besoin de se parler, de se confier, pour enfin aller de l’avant.

Même si certains étaient bien moins réceptifs que d’autres…

C’était bien pour ça qu’ils étaient là après tout, pour les accompagner dans cette épreuve, et aussi parce qu’à peu près personne de censé n’aurait dit non au fait de vivre sur un vaisseau spatio-temporel qui pouvait se rendre à à peu près n’importe quelle époque.

« Mais tu vas y arriver, pas vrai ? Reprit Ray, se voulant rassurant et optimiste. Tu y arrives toujours, je ne sais pas comment mais tu vas les aider. J’en suis sûr.

Leo sourit.

- Bien sûr, approuva-t-il, après tout je suis le meilleur. »

Il ferait de son mieux du moins.

Et un jour, grâce à lui, les Légendes iraient mieux.

Il s’en faisait la promesse.

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Recevoir une visite de la Team Flash était une bonne chose d’ordinaire.

D’ordinaire.

Pourtant cette fois-ci, Sara avait le pressentiment, vu l’expression sur les visages de Barry et Iris, sans parler de celui qui les accompagnait, qu’elle ne connaissait pas, que ça n’allait pas être le cas cette fois.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Demanda-t-elle, les sourcils froncés. Qu’est-ce que… qu’est-ce qu’on a encore fait ?

Elle eut beau passer en revue tout ce qu’elle et les Légendes avaient pu faire ces derniers temps, elle ne trouvait rien de particulier dans leurs actions depuis qu’ils avaient sauvé la vie d’Alun et ça commençait à remonter un peu.

Et oui, elle partait tout de suite du principe qu’ils étaient là pour l’engueuler, mais déjà c’était un réflexe naturel à avoir quand on était une Légende, et ensuite l’individu inconnu la fusillait actuellement du regard donc c’était une hypothèse tout à fait valable.

Barry lui envoya un regard désolé et Iris soupira, les bras croisés.

« Voici Deon, dit-elle en désignant l’homme à côté d’elle, c’est l’avatar de la Still Force et… notre fils. En quelque sorte. C’est compliqué et c’est une longue histoire.

Sara n’arriva même pas à être surprise par la situation, après tout, elle était elle-même tombée enceinte d’un bébé mi-alien mi-clone après avoir embrassé sa femme, elle n’était pas à une bizarrerie près.

- Je ne poserai pas de question. Et hum… vous êtes là pour quoi ?

- Parce que vous cassez le temps.

Ah.

C’était pour ça donc.

Logique.

Elle aurait dû s’y attendre.

- Je… Oui. C’est vrai. Et…

- Arrêtez ça. Vraiment. Parce que moi je m’en sors plus avec toutes vos conneries. Vous cassez le temps beaucoup trop de fois, beaucoup trop souvent et j’en peux plus j’en ai franchement marre.

- Euh… désolée ?

Elle sentait au regard de Deon qu’il n’était pas vraiment convaincu.

D’un autre côté, ce n’était pas comme si elle et le reste de son équipe allaient décider d’un seul coup d’arrêter de le faire non plus.

Et il le savait très bien.

Il soupira.

- Bon je vais aller râler un bon coup sur vos coéquipiers, ça devrait me faire du bien au moral je pense. »

En le regardant partir, Sara cligna des yeux, réalisant ce qu’il venait de se passer.

Est-ce qu’elle venait de se faire engueuler par l’avatar de la Still Force lié à la Vitesse Pure ?

Hum.

Sa vie ne cesserait probablement jamais d’être bizarre.

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Nate dormait.

Vu l’heure qu’il était (même si ce genre de chose était tout à fait relative à bord d’un vaisseau spatio-temporel), Ray n’en était pas vraiment étonné, lui-même s’était levé assez tôt pour apporter de nouvelles modifications à son armure.

Il ne savait pas exactement ce que son petit-ami avait fait comme recherches durant la nuit, mais au vu de la pile de livres et de feuilles à côté de lui et le fait qu’il s’était endormi sur la table, il était probablement loin d’avoir fini.

Estimant qu’il ne se réveillerait sans doute pas tout de suite, Atom décida de poser une couverture sur ses épaules pour qu’il ne prenne pas froid.

Tout en étant décidé à lui rappeler quand il se réveillerait qu’un lit ou un canapé, c’était mieux pour dormir, et qu’il valait mieux arrêter les recherches avant de tomber de fatigue.

Mais il doutait que l’historien ne l’écoute.

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Au cours de sa vie, Leonard Snart avait effectué un nombre conséquent de cambriolages, vols et larcins en tout genre, que ce soit à Central City, dans d'autres villes ou en tant que Légende depuis qu'il était monté à bord du Waverider.

Il estimait donc, à juste titre, que non seulement il avait une certaine expérience dans ce domaine, mais aussi que quand il s'agissait de s'introduire quelque part illégalement afin d'y prendre et de dérober quelque chose, il lui était impossible d'être pris au dépourvu.

Enfin ça, c'était avant de rencontrer Barry Allen, puis les Légendes.

Il avait, pendant un moment, fortement espéré que ces deux forces incontrôlables, capables du pire comme du meilleur, ne se rencontreraient jamais.

Évidemment, l'univers avait jugé très amusant de le contredire sur ce point.

§§§§

C'était une mauvaise idée.

Non, rectifia Snart intérieurement, c'était une très mauvaise idée.

À vrai dire, quand Flash était venu pour leur demander de l'aide dans un braquage à une autre époque, Captain Cold avait été tout à fait d'accord pour participer, en tant que Légende et cambrioleur, c'était tout à fait dans ses cordes.

Sauf qu'il devait travailler avec Barry Allen et Ray Palmer, qui allaient devoir se faire passer pour des méchants.

Il avait déjà vu ce qu'il se passait avec ces deux-là séparément, quand ils avaient dû le faire, mais à deux, alors qu'ils irradiaient de tellement de... de... de positivité et de gentillesse ?

Ils étaient foutus, clairement.

La seule chose qui était un tant soit peu encourageante pour lui, c'était la présence de Nora Darhk, qu'il savait compétente, sérieux et terrifiante (la digne fille de son père) et qui avec un peu de chance, allait l'aider à empêcher ces deux idiots de faire n'importe quoi, s'ils faisaient suffisamment attention.

(L'un d'eux était Flash et l'autre une Légende, alors ce serait probablement un échec, mais bon, c'était beau de rêver.)

§§§§

Sans surprise, tout avait mal tourné.

Une mission des Légendes en somme, la routine, mais avec Flash en plus.

Franchement, qu'est-ce qui lui avait pris d'embarquer ces deux boulets dans cette mission au juste ?

Le voleur échangea un regard blasé avec la sorcière.

« Ils sont… Commença-t-il, ne sachant même pas quoi dire.

- Oui je sais, se contenta-t-elle de répondre, comprenant très bien ce qu'il entendant par là. »

Parfois, faire partie des Légendes pouvait se révéler être vraiment très fatiguant.

Crispant sa main autour de son téléphone, il soupira.

Ça allait être une longue mission.

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À l’instant même où il vit Ray Terril et Leo Snart se diriger vers lui, John Constantine sut avec certitude qu’il était à deux doigts de tomber dans un traquenard.

Il soupira avant même que Leo n’ait ouvert la bouche.

« Quoi ? Aboya-t-il aussitôt sans se donner une seule seconde la peine d’être aimable.

Il n’avait pas envie de l’être, surtout en ce moment, après tout ce qu’il s’était passé, Sara enlevée, la perte de ses pouvoirs, tout ce qu’ils avaient traversé, et Leo voulait bien faire, évidemment mais la dernière chose dont il avait besoin là tout de suite, c’était d’un psy.

Tout ce qu’il voulait, c’était que tout rentre dans l’ordre, que sa magie lui revienne, pouvoir être à nouveau utile, redevenir celui qu’il était autrefois, celui dont l’équipe avait besoin.

Leo le regarda alors avec un regard empli de compassion qui l’irrita, il était John Constantine, il n’avait besoin de la pitié de personne.

- Ray et moi, nous souhaiterions te parler.

- Ah oui et de quoi ? Ironisa-t-il.

Ray, d’ailleurs, ne s’y trompa pas.

- Je pense que tu le sais bien.

- Je vais bien, contre-attaqua-t-il immédiatement, tendant d’y mettre le plus de conviction possible.

Oui, il allait bien.

Il avait tout foiré avec Astra, une fois de plus, il cachait des choses aux autres Légendes et à Zari, il mentait et buvait du sang en cachette pour pouvoir pratiquer de nouveau la magie, mais il allait bien.

Ça tombait sous le sens.

- Ça, j’en doute, lui répondit l’ancien habitant de Terre X, et comme c’était agaçant cette manière de lire en lui aussi facilement, sans le moindre effort, voyant à travers ses mensonges et ses faux-semblants.

- Je vais très bien, insista-t-il, essayant de ne pas penser à la noirceur qui grandissait en lui chaque jour un peu plus et qui l’éloignait de la femme qu’il aimait, de l’étrange et improbable famille qu’il s’était trouvé depuis leur lutte commune contre Mallus, et il était censé faire mieux que ça, mais…

Mais il était John Constantine, un puissant sorcier, qu’est-ce qu’il pouvait être au juste si ce qu’il était depuis presque toujours lui était enlevé à jamais ?

- Si tu allais si bien que tu le prétends, le contredit Leo, tu n’aurais pas besoin de ça.

Il posa une fiole empli de sang sur la table et Constantine se figea avant de blêmir.

Merde.

Ce n’était pas prévu ça.

- Où est-ce que tu as trouvé ça ?

Le combattant de nazis se contenta de lui sourire.

- J’ai mes petits secrets. Et j’ai fait quelques petites recherches, j’en ai conclu que ce n’était pas bon pour toi. Du tout. Tu es accroc à ce truc, et nous nous inquiétons pour toi. Zari aussi. »

Il le savait déjà, et il savait qu’il devait arrêter.

Plus facile à dire qu’à faire.

Il aurait dû le faire, évidemment, y renoncer, renoncer au fait de pratiquer la magie aussi facilement qu’avant, tout recommencer depuis le début, c’était ce qui était censé se passer, ce qui serait arrivé s’il avait pu utiliser la fontaine de l’imperium.

Mais les choses ne se passaient jamais comme on le voulait apparemment, surtout si on s’appelait John Constantine, et il aurait dû faire mieux, il aurait voulu pouvoir le faire, pour Zari, pour l’équipe, pour lui-même.

Sauf que s’il voulait les aider à vaincre Bishop, il devait être fort, être puissant, il ne pouvait pas échouer une fois de plus comme il avait échoué avec Astra autrefois et qu’il l’avait précipitée en Enfer sans pouvoir l’en sauver, il n’avait pas le droit d’échouer, il n’avait pas le droit.

Il ne voulait pas perdre qui que ce soit d’autre, plus jamais.

« Je vais bien, prétendit-il une fois de plus et il arriva presque à se convaincre lui-même.

Il irait bien, il devait aller bien.

Leo, pas le moins du monde impressionné, le regarda comme s’il était le plus grand menteur que la terre avait jamais porté, ce qui n’était sans doute pas totalement faux.

Puis il haussa les épaules.

- C’est toi qui vois… Mais si jamais tu changes d’avis, ma porte est toujours ouverte. »

Il allait bien, pensa Constantine au lieu de répondre, il irait bien, il n’aurait pas besoin de lui.

Après tout, cette situation n’était que temporaire, il trouverait un moyen de s’en tirer, il le faisait toujours.

Forcément.

§§§§

Plus tard, alors que la pire et plus sombre partie de lui-même gagnait de plus en plus d’ampleur, le poussant à faire les pires choix possibles et à trahir toutes les promesses qu’il avait pu faire et s’était juré de tenir, John Constantine se souvint de cette main tendue par Leo Snart.

« Je crois que… que j’ai besoin d’aide, finit-il enfin par admettre en tentant d’ignorer cette impulsion, cette voix dans sa tête qui voulait le pousser à boire plus de sang parce que c’était le seul moyen pour lui de faire de la magie, d’être utile aux Légendes, d’accomplir quelque chose de bien, de ne pas être complètement inutile.

Il tenta de la chasser, le plus loin possible, et Leo sourit.

- Je suis ravi de l’entendre. »

Avec lui, il trouverait une façon d’arranger les choses, de ne pas tout gâcher, comme à son habitude.

Pour la première fois depuis bien longtemps, John se sentit optimiste.

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« Mais du coup, lança Ray d’une voix ingénue, alors que les Légendes déjeunaient tous ensemble à bord du Waverider, est-ce que ça veut dire qu’Ava va devenir notre deuxième maman ?

Sara en recracha aussitôt son café.

Si ça avait été dit comme une blague, ou sur un ton ironique, elle aurait simplement ri, mais il s’agissait de Ray, et elle savait quand il était sérieux, ce qui était actuellement le cas.

Les autres Légendes le regardèrent avec un air tout aussi perplexe qu’elle.

- Pardon, quoi ? Je suis pas votre maman, on a globalement le même âge.

- Ben, en vrai, approuva Nate, t’es un peu comme notre maman effectivement. Tu nous diriges, tu nous donnes des ordres, tu nous engueules quand on fait des conneries…

- … ce qui arrive un peu trop souvent, marmonna Zari.

- Je suis votre capitaine c’est normal ! Lui rétorqua Sara.

- Tu nous dis parfois quand aller dormir aussi, fit l’historien, même si on n’est plus des gamins.

- Hé, protesta la blonde, c’est quant même pas ma faute si t’es accroc au café et que t’arrives pas à t’arrêter dans tes recherches.

- Elle marque un point, approuva Mick avec un hochement de tête.

- Donc ? Reprit Ray. C’est ta petite-amie, on a déjà fait des missions avec elle, c’est presque une Légende maintenant. Elle va devenir la deuxième maman des Légendes ?

- Vous seriez pas de trop à deux pour nous gérer, ironisa Charlie.

- Je… je sais pas trop, dit Sara. J’imagine que oui, peut-être. Mais bon je vais pas lui poser la question comme ça, ça risque de la faire flipper. Vu que vous êtes quant même une bande de gamins incontrôlables et parfois – souvent – des bras cassés. »

Aucun d’eux ne songea à nier.

Et quand plus tard, Ava devint la co-capitaine du Waverider, tout le monde dut admettre que Ray avait eu une bonne intuition.