Archive of Our Own ^beta

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Kaldur avait connu des situations délicates, au cours de sa vie. Des situations souvent liées à ses coéquipiers, qui semblaient incapables de comprendre le mot discrétion. Alors même que le protégé de Batman se battait à leurs côtés, et que l’Équipe était régulièrement formée aux missions d’infiltrations.

Rien n’y faisait.

L’Équipe était toujours abonnée aux foirades magistrales.

Du moins, c’est ce que Kaldur avait l’habitude de se dire, avant.

Depuis, il avait rencontré les Légendes. Une équipe de héros voyageant dans le temps pour le sauver. Des gens sympathiques, individuellement compétant et collectivement pleins de bonnes intentions.

Mais voilà, jamais mission n’avait autant foiré que celle réunissant l’Équipe et les Légendes.

Depuis deux heures, Kaldur pataugeait dans la boue, ce qui était assez désagréable puisqu’il ne pouvait ni y nager, ni vraiment y marcher, accompagné d’une femme accrochée à son arme, marmonnant contre les aliens. Le plan initial voulait qu’elle accompagne Miss Martian, mais Spooner, de son nom, avait strictement refusé cela. Discrètement, le reste de son équipe avait expliqué qu’elle avait de mauvais souvenirs liés aux aliens. Ce qui était en soit compréhensible.

Ce qui l’était moins, c’était la raison pour laquelle un sort important avait été confié à un certain Gary, qui l’avait raté, ce qui avait éparpillé les deux équipes aux quatre coins du monde.

« Si je retrouve Gary, affirma Spooner, je l’étrangle. »

Ce n’était que sa cinquième menace de mort, ce que Kaldur trouvait encore acceptable.

Ce qui l’était moins, c’était qu’à cette heure-ci l’alien qui devait remplacer le président des États-Unis avait certainement déjà pris place, et que le temps ne pouvait plus être sauvé ; il faudrait donc se contenter de limiter les dégâts. Et cela tombait bien, c’était la spécialité à la fois de l’Équipe et des Légendes.

« Je pense, finit par lui répondre Kaldur, qu’il te faudra faire la queue. Nous serons nombreux à vouloir dire un mot à se Gary.

– Ooooh, tu as fini par toi aussi t’énerver ?

– Je ne suis pas énervé.

– Même pas juste un peu ?

– Mes camarades et moi avons l’habitude de…

– Foirer des missions ?

– Disons échouer sur le point de la stratégie. »

Spooner rit.

« J’avais peur que tu sois trop sérieux, mais en fait, tu me plais bien, comme gars. Allez, avançons ; si tu continues à être aussi sympa, je te laisserai étrangler Gary en premier… si Ava et Sara ne le tuent pas avant. »

Kaldur sourit, sans répondre. Le sentiment était partagé.

Il ne restait plus qu’à sortir de ce marécage boueux…

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L’être en face de Raven était… étrange. Ses pensées et émotions semblaient à la fois trop parfaites et incomplètes, trace d’une existence étrange… Par certains points, il lui rappelait son ami Conner, clone mi-humain, mi-kryptonien, vieilli artificiellement.

« Es-tu un clone ? »

La surprise, la colère et la peine dansèrent dans les yeux de l’inconnu.

« Je suis moi. Sigma.

– Tu es étrange, Sigma, je n’ai jamais vu d’être comme toi. Mais je suis heureuse de faire ta connaissance. »

Une fois de plus, la surprise submergea Sigma, jusqu’à atteindre Raven, par son pouvoir empathique. Elle eut de la peine pour lui… Était-ce si unique, pour lui, que de voir quelqu’un heureux de le rencontrer ?

« Tu es un individu unique…

– Je ne sais pas ce que je suis. On m’a créé avec un but, mais j’ai perdu mon casino. Je voudrais rejoindre l’Agence des Détectives Armés, mais… Il s’est passé tant de choses…

– Je peux t’aider. »

Affection et espoir se mêlèrent si puissamment que Raven esquissa un sourire.

« Un de mes amis est lui-même détective. Il a toujours cru l’Agence. Nous allons les aider. Et t’aider au passage.

– Je n’ai pas besoin d’aide. Je veux me tenir à leurs côtés… et à vos côtés, si ça me permet de les rejoindre.

– Alors viens, Sigma. Les Titans t’aideront à retrouver l’Agence. »

À son tour, il lui sourit.

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Sept minutes, quarante-trois secondes et quinze centièmes. C’était le retard exact de son contact. C’était beaucoup. Mais Adam ne lui en voulait pas ; elle était humaine, et par conséquent, dépendait d’horloge externes qui étaient soumis à de nombreux aléa. De plus, ses capteurs avaient repéré une forme furtive, trois minutes, quatre secondes et centièmes auparavant ; elle semblait vouloir le jauger. Cela était ennuyeux, mais il pouvait comprendre. Ce genre de coopération impliquait une forme de méfiance ; c’était pour cela qu’il avait amené un grand paquet de gâteau. En plus d’être un apport en sucre, la source d’énergie des humains, partager un repas était un rite permettant de créer du lien et de la confiance. Certes, un gâteau ne pouvait être équivalent à un repas, mais la nature de ce rendez-vous rendait impossible d’amener une table, des chaises et un repas complet. Et pourtant, il avait fait de nombreux calculs pour rendre ça possible.

Exactement euf minutes après l’heure prévue, son contact sorti de l’ombre. Adam en fut impressionné ; elle possédait donc un moyen précis de connaître l’heure ! Les chances pour un humain de réussir cet exploit par hasard étaient très faibles… Curieux, Adam lança un calcul en arrière plan, alors que son contact approchait ; une femme blonde, russe, sûre d’elle et visiblement redoutable au combat. Une Veuve Noire, aussi dangereuse que celle se battant aux côtés des Avengers.

« T’es le robot ?

– Je suis Adam, un super-ordinateur androïde autonome.

– Ouais, le robot. Tu as ce que je veux ?

– Bien entendu. Mais avant, puis-je vous proposer un gâteau ? »

Avec un sourire parfait, il tendit son paquet de gâteau à l’espionne. Elle le regarda, interdite. Peut-être qu’offrir des gâteaux était une offense mortelle pour les Russes ? Inquiet, il lança une recherche internet qui ne donna rien.

« C’est une blague ?

– Non. Ce sont des gâteaux, choisis pour leur apport en sucre, primordial pour vous autres humains, et pour servir de repas afin de tisser du lien en les mangeant. Ai-je mal choisi ? »

L’espionne hésita un instant encore, avant de plonger sa main dans le paquet.

« Tu as beau être un robot, tu sembles bien trop sincère pour empoisonner de la nourriture.

– Qui voudrait faire une telle chose ?

– Un tas de gens. Bon choix de gâteau. J’suis Yelena, quitte à faire connaissance. T’as la clé, donc ? »

Adam voulu s’indigner de l’idée même de vouloir empoisonner un gâteau, mais une rapide recherche internet le renseigna sur un certain pudding à l’arsenic. Les humains avaient vraiment le don de gâcher les belles choses. Mettant tout cela en tâche de fond, il sortit la clé, et la montra à Yelena.

« Bien entendu. L’ensemble de nos connaissances sur Taskmasker, ainsi qu’une liste de ses potentielles cachettes. »

Tout en reprenant un gâteau, Yelena sorti une clé.

« L’ensemble de nos informations sur l’individu nommé Fiodor Dostoïevski. Comme annoncé, c’est peu, le bougre est malin. »

Adam hocha la tête. Il se doutait que tout cela serait bien peu, mais à ce stade toute information était bonne à prendre. Ils échangèrent leurs clés, et se saluèrent.

« C’était un plaisir de travailler avec toi, Adam. La prochaine fois, ramène donc des gâteaux !

– Je n’y manquerais pas ! »

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La négociation avait mal tourné. Kaz sourit. Il était seul, cible d’une vingtaine d’hommes en armes. Ils formaient un groupe efficace, assez renseigné pour savoir que le Spectre était en mer, que Jesper se devait d’assister à un évènement mondain avec Wylan, et que Matthias et Nina étaient quelque part en ville mangeant des gaufres ; sans ses Corbeaux, leur chef ne pouvait qu’être une cible facile.

Que nenni.

« Rashomon ! »

Des bandes de tissus illuminée d’une aura noire percèrent le sol, s’attaquant au groupe ennemi, pour les séparer de leurs armes et les immobiliser.

« Grisha ! Hurla quelqu’un.

– Oh non, le contre-dit Kaz. Bien plus dangereux. Pouvons-nous reprendre les négociations ? »

Une heure plus tard, Kaz entrait dans son bureau, un air presque satisfait sur le visage. Il prit le temps de retirer son manteau et de s’installer, avant de faire signe à la personne dans l’ombre de s’approcher. C’était un adolescent, à la peau si pâle qu’il semblait malade, drapé dans un long manteau noir. Son visage avait un revêche, presque autant que celui de Kaz lorsqu’il négociait.

« Beau travail, Ryūnosuke.

– Merci.

– Tu maîtrises de mieux en mieux ton pouvoir. Tu n’as tué presque personne, ce soir.

– Encore trop. Inej aurait pu s’en sortir sans en tuer un seul. Je dois faire mieux.

– Qu’il y ait ou non des morts, cela m’importe peu, tant que le travail est fait, et que tu restes dans l’ombre le plus longtemps possible. »

Ryūnosuke sembla hésiter un instant, avant de répondre.

« Je pense que je suis plus efficace ainsi. Les gens ont peur. Ils savent que quelque chose de dangereux est de ton côté. Je ne remplace pas encore le Spectre, mais je fais de mon mieux pour remplir mon rôle au sein des Corbeaux.

– Je ne te demande pas de remplacer Inej. Elle est unique. Tu es aussi un talent unique. Je te demande simplement de devenir aussi compétant que possible. »

Avec une légère hésitation Ryūnosuke hocha la tête.

« Tu as d’autres choses à ajouter ?

– Gin m’a envoyé un message. »

Le regard de Kaz se fit plus intense.

« Et ?

– Elles seront de retour dans un mois. Inej a peut-être un contrat pour les Corbeaux.

– Excellent. »

Un instant, Ryūnosuke sembla sur le point d’ajouter quelque chose, mais il dut se douter que c’était une mauvaise idée. Une fois de plus, Kaz apprécia cet étrange gamin des rues et son pouvoir dévastateur. Lui apprendre à maîtriser son pouvoir pour optimiser son efficacité tout en limitant les dégâts collatéraux avait été long et fastueux, mais un investissement plus que bénéfique. Sa sœur, quant à elle, promettait déjà d’être aussi dangereuse qu’Inej à l’avenir.

« Tu peux partir, Ryūnosuke. Je n’aurai plus besoin de toi.

– Quelqu’un doit protéger le club.

– Jesper va arriver, l’évènement de Wylan est sur le point de finir. »

Un sourire narquois se dessina sur les lèvres de Kaz.

« Mais si tu veux, tu peux aller le chercher, et veiller à ce qu’il soit à l’heure.

– Immédiatement. »

L’efficacité et l’obéissance de Ryūnosuke était quelque chose que Kaz appréciait. Il le regarda partir avec satisfaction, pensant au fait que pour une fois, Jesper serait parfaitement à l’heure.

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L’eau commençait à s’engouffrer dans ses poumons, déclenchant cette sensation douce-amer dont Dazai n’avait que trop l’habitude. Douce, car la mort semblait si proche… Amer, car douloureuse…

Une main l’attrapa, le tirant hors de l’eau. Quelqu’un s’acharna sur lui, l’arrachant à la mort une fois de plus…

Dazai toussa, alors que l’inconnu l’observait d’un air inquiet.

« Tout va bien, monsieur ?

– Non. Je suis en vie. »

La tristesse s’installa sur le visage de l’autre.

« Que s’est-il passé, pour que la mort semble plus attirante ? »

Elles étaient rares, ces personnes qui le sauvaient et qui ne cherchaient pas à transformer sa tentative en bête erreur. L’agacement d’être en vie s’atténua, alors que Dazai observait plus en détail son « sauveur ».

« Qui êtes-vous ?

– Alun Thomas. Je suis… Je suis un voyageur. Je cherchais mes amis, quand je vous ai vu.

– Dazai. Qui sont vos amis ?

– Vous n’aimez pas parler de vous, n’est-ce pas ? »

Dazai se contenta de lui répondre d’un mince sourire.

« Mes amis sont un groupe assez étrange, et pas discret… Ils ne doivent pas être loin. Mais je vais les retrouver seul, n’ayez crainte. Je pense que vous n’avez pas besoin de moi.

– Vous n’essayez pas de me convaincre de rester en vie ? »

Il y eut chez Alun, quelque chose de triste, de terrible. Comme s’il revivait quelque chose d’horrible. Quelque chose d’aussi marquant que le fut la mort d’Oda…

« Je ne sais que trop bien quelles horreurs peuvent être vécues, répondit Alun. Je sais ce que cela peut faire, que de trouver la mort plus attirante, plus douce… Mais il suffit d’une personne.

– Une raison de vivre ? »

Dazai n’avait pu s’empêcher de prononcer ces mots avec ironie.

« Non. Une personne ne peut pas être une raison de vivre. Mais pour trouver notre raison de vivre, nous avons besoin de cette personne, ou parfois ces, qui nous connais plus que tout, qui sera toujours à nos côtés… J’ai promis à… à ma personne de toujours le… la retrouver. De toujours être avec lui… elle, de toujours le… la voir telle que cette personne est. Ce n’est pas ma raison de vivre. Mais ce qui me permet d’avancer, de trouver une raison de vivre, ou peut-être plus… Avez-vous une telle personne ? »

Si le nom d’Oda lui était venu en tête, tout cela aurait été plus simple. Mais Dazai pensa à Chūya. Évidemment. Déjà, alors qu’ils n’avaient que quinze ans, et qu’ils venaient simplement de se rencontrer, Dazai avait eu envie de donner une chance à la vie, pour lui. Et certes, il aurait pu mentir. Il le faisait souvent. Mais il y avait quelque chose chez Alun qui lui donna envie de dire la vérité une fois, juste une fois.

« Ouais. Je crois. Mais il est plus agaçant qu’autre chose.

– J’ai deux amis qui se chamaillent souvent, qui se disputent, même. Ça ne les empêche pas de s’aimer, d’être là l’un pour l’autre.

– On est pas vraiment là l’un pour l’autre. Sauf quand je suis en danger de mort. Il aime bien venir me sauver. C’est assez plaisant. »

L’utilisation de ce simple pronom, de ce simple « il » illuminait quelque peu le visage d’Alun. Il avait tenté de l’aider sans non plus tenter de le convaincre de renoncer à la mort ; il méritait de savoir qu’il était acceptable qu’il aime un homme.

Dazai se releva, et tendit la main à Alun, pour l’aider à en faire de même.

« Vous devriez retrouver vos amis. Et votre personne.

– Vous devriez aller voir la vôtre.

– Je n’ai pas d’idée pour l’embêter, là, maintenant, donc non. »

Alun hésita un long instant, avant d’oser ajouter quelque chose.

« Vous savez… L’inspiration poétique me vient toujours quand je pense à ma personne… à Gwyn. Et plus encore quand je le vois… Si… L’embêter est si important pour vous… Alors vous trouverez en le voyant. »

Un instant, Dazai s’imagina ramener cet Alun et son Gwyn à l’Agence. Voilà quelque chose qui serait amusant… Autant que de rencontrer ses amis, s’ils étaient vraiment ce groupe étrange promis.

« Ça me semble être une idée pas si mauvaise. »

Alun lui sourit, le salua, et s’en alla sans se retourner. Dazai aurait pu retourner dans l’eau, sans qu’il ne le réalise. Mais il ne le fit pas. Il avait effectivement envie d’aller voir Chūya…

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C’était comme regarder son miroir. Un miroir plus vertueux, plus compétant, et plus heureux. Et pourtant, il venait d’une des pires réalités possibles, une réalité infestée de Nazi. Une réalité où tout était inversé, et où Green Arrow était le chef des Nazis. Et si ce gars là était un vilain dans sa réalité, et que le double de Snart était un héros… Hé bien. Ça en disait long sur Snart.

Il savait qu’il n’était pas un héros, même s’il faisait de son mieux depuis son entrée chez les Légendes. Mais savoir qu’il était l’inverse d’une telle personne… Il y avait quelque chose de dérangeant.

Surtout quand son double pouvait le regarder ainsi, comme s’il perçait son âme et y lisait bien trop de choses.

« Tu n’es pas une mauvaise personne.

– Qu’en sais-tu ?

– Je le sais. Nous sommes presque la même personne, après tout. »

Une grimace étira le visage de Snart. Léo, en face, lui sourit.

« Ce qui est vrai pour une personne ne l’est pas pour tous. Oliver Queen semble être quelqu’un à cheval sur ses principes, allant au bout de ses convictions. Ses convictions sont mauvaises dans mon univers, mais semblent bonnes dans le vôtre. Au fond, sont-ils si fondamentalement éloignés ? »

Snart préféré ne pas répondre, se détourner, aller ailleurs.

« Je ne sais pas ce que tu tentes de fuir. Ou peut-être en ai-je une bonne idée. Mais n’oublie pas. Une erreur du passé ne façonne pas toute une vie.

– Une seule ?

– Si une ne condamne pas, pourquoi plusieurs le feraient ? La rédemption existe. »

Des pas se firent entendre ; Léo le laissait, enfin. Tant mieux. Snart ne voulait pas répondre à cela, pas se confronter à cet autre lui.

Et pourtant… Pourtant les mots continuaient de tourner dans son esprit.

Et ils y tourneraient jusqu’à qu’il puisse accepter sa rédemption…

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Qui que soit cet homme, il ne pouvait pas être dans le sanctuaire. Kareem l’observait, méfiant. L’intrus déambulait, comme s’il avait parfaitement le droit d’être ici, contemplant les lieux et fouillant un peu partout. Il semblait humain, ou du moins de ce monde, et il aurait pu donner l’impression de ne pas être une menace, mais il y avait quelque chose de particulier, chez lui…

Sortant de l’ombre, son bandana sur le visage et ses dagues entre ses doigts, Kareem s’avança droit vers l’intrus. Celui-ci sembla ne pas réagir, continuant d’observer une fresque. Il avait l’air sans défense, il semblait si facile de l’immobiliser… L’instinct de Kareem lui hurlait de ne pas engager le combat.

« Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? »

Sans se tourner, l’intrus bascula la tête en arrière, offrant un drôle de sourire où la malice, l’amusement et quelque chose de plus noir se mêlangeaient.

« Je suis Dazai Osamu, de l’Agence des Détectives Armés. Je voulais voir si vous aviez des informations sur le livre.

– Sur le… Je vous demande pardon ? »

Déjà, Dazai recentrait son attention sur la fresque devant lui.

« C’est une méthode d’exécution ? Ça a l’air douloureux.

– Je… Oui, il me semble. Et c’est fait pour. Quel livre ?

– Quel dommage… Pourquoi cet attrait pour la douleur ?

– Pardon ? »

Haussant totalement les épaules, Dazai se tourna vers lui.

« Rien. Je m’excuse pour l’intrusion. Bonne journée !

– Je ne peux pas vous laisser partir comme ça ! »

Une moue de mécontentement tordit le visage de Dazai, avant qu’il ne se mette à fouiller dans ses poches. Il en ressortit une carte, écornée et à moitié effacée, où figurait un numéro de téléphone à peu près lisible.

« Appelez le directeur, il se portera garant pour moi ! Mais je ne peux vraiment pas rester… Je vais être en retard pour embêter Kunikida ! »

Profitant de la stupeur de Kareem, Dazai s’en alla d’un pas presque sautillant, comme s’il n’avait été qu’un mirage, un dangereux mirage…

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Louisa avait peur des inconnus. Voir des gens en général, hormis sa famille, Fitzgerald et peut-être Poe.

Mais voilà.

Cela faisait une heure qu’elle parlait avec cet homme, Nate Heywood. Initialement, elle avait cherché à le rencontrer parce qu’elle savait qu’il voyageait dans le temps et était un super-héros. Découvrir l’identité exacte de Steel, le héros se battant parfois aux côtés de Arrow, Flash et des autres, n’avait pas été bien compliqué, surtout avec la capacité de Louisa.

Initialement, elle avait tenté de prendre contacte avec les « Légendes », ce groupe voyageant dans le temps, afin de pouvoir l’inclure au besoin dans ses plans pour la Guilde. Et puis, elle devait admettre qu’elle était curieuse d’entendre les récits d’un voyageur temporel.

Cependant…

S’ils parlaient ensemble, depuis plusieurs heures désormais, ce n’était pas pour essayer de mettre au point une alliance entre la Guilde et les « Légendes », non.

Ils parlaient de café.

Des différentes variétés qu’ils avaient essayées, des aliments à manger avec une tasse de café, du meilleur moment pour en boire avant de travailler plusieurs heures d’affilée, et de tout ce qui venait faire du café leur boisson préférée. Plusieurs fois déjà, Nate avait prétendu que le meilleur café du monde était celui du Jitters ; Louisa se promit de réfléchir au plus vite à faire acquérir à Fitzgerald cette chaîne de café.

Un peu plus loin, Fitzgerald les regardait parler, surpris. C’était bien la première fois qu’il voyait Louisa parler aussi longuement, qui plus est avec une autre personne que lui-même !

Sans même lui avoir parlé, Fitzgerald apprécier Nate.

Mais il se promit tout de même de garder un œil sur lui. Juste au cas où.

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Au cours de sa période « Ronin », Clint s’était fait nombre de contact, plus ou moins recommandable, au Japon. Des mafieux, des criminels, des gens peu recommandables. Des gens qu’il n’aurait jamais eut idée de présenter à sa femme et à ses enfants, maintenant qu’ils étaient de retour.

Mais il y avait une exception. Une unique exception.

Kenji Miyazawa.

C’était un adolescent à la force prodigieuse, employé dans une curieuse Agence de Détective Armée, qui, si elle se trouvait du bon côté de la loi, pouvait accepter des alliances étranges, avec la mafia, par exemple. Mais Kenji était l’innocence incarnée. Clint n’avait jamais vu un tel être rayonner autant, ni même être aussi généreux. Il avait accompli une enquête, à ses côtés, et il s’en souvenait comme l’un des moments les plus légers qu’il avait connus, durant ces cinq sombres années, alors même que l’enquête n’avait duré que quelques heures et qu’elle concernait un meurtre.

Kenji avait la capacité de tout illuminé, de tout rendre plus beau.

Et il le constatait une fois de plus.

L’Agence était en Amérique, pour une affaire. Et profitant qu’il était dans le coin, Kenji était venu jusqu’à la ferme des Barton, curieux et ravi de la découvrir.

Clint la lui avait fait découvrir, accompagné de ses enfants, curieux de rencontrer cet étrange personne qu’était Kenji. Tout au long de sa visite, il n’avait cessé de s’émerveiller, ou de prodiguer de bons conseils. À un moment, sous les yeux émerveiller des enfants Barton, Kenji avait même soulevé un rocher gigantesque, afin de dégager un peu plus de place dans un champ.

Autant dire qu’à la fin de la journée, toute la famille Barton avait adopté Kenji comme l’un des leur.

Et lorsque Clint raccompagna Kenji vers le reste de l’Agence, en lui proposant de revenir quand il le voulait, Kenji lui offrit un sourire lumineux .

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Évidemment qu’il ne fallait pas lire à haute voix des tablettes étranges au fond d’un donjon. C’était connu.

Mais c’était Scanlan. Il n’avait pas lu à voix haute.

Évidemment, il avait chanté à tue-tête la tablette étrange au fond du donjon. C’était couru d’avance.

Il se trouvait donc à présent dans ce qui semblait être un palais, avec toute la garde à ses trousses.

Pourtant, ce n’était absolument pas sa faute s’il avait atterri au milieu d’une sorte de salle du trône. Bon, le roi, ou toute personne détentrice de l’autorité, était absente. Mais il y avait des gardes. Et maintenant Scanlan courrait.

Fatigué de fuir, et plus que curieux de découvrir les lieux un peu plus calmement, Scanlan s’arrêta et fit volte face. Dans un mouvement parfait il dégaina son lute, et produit une seule à même d’étourdir tous les gardes le suivant.

À lui le palais !

Depuis une trentaine de minutes, Scanlan errait dans cet étrange palais, curieux d’absolument tout. Les formes, les couleurs, les matériaux même, tout lui semblait étrange, extraterrestre. C’était grisant de découvrir tout cela ; la seule chose plus grisante serait de trouver un alien voulant bien papoter sans l’arrêter.

Ou la cave du château. Il devait bien avoir une cave, non ?

La porte suivante se révéla plus intéressante ; il tomba sur deux personnes en train de s’embrasser ; un brun, et un homme à la peau verte.

« Intéressant. »

Les deux inconnus sursautèrent et réagirent sur-le-champs ; ils se mirent immédiatement en position de combat. Scanlan leva les mains.

« Je viens en paix ! Je suis ici par erreur, pitié me tuez pas, j’suis trop mignon pour mourir ! »

Le brun fit un mouvement de main, et Scanlan se retrouva pris dans un sort bleuté.

« Qui êtes-vous ? Qui vous envoie ?

– Je suis Scanlan Shorthalt ! Je suis barde !

– Barde ? Genre, comme dans Donjons et Dragons ?

– Dans quoi ? »

L’homme à la peau verte soupira.

« Billy, ce n’est pas le moment de fanboyer.

– Tu as déjà rencontré des assassins qui se présentent comme étant des bardes, toi ?

– Il pourrait juste être plus imaginatif que les autres. »

Billy jeta un regard peu convaincu à son compagnon. Scanlan le pris personnellement. Quel était le problème à être un barde ?

« Si ça se trouve, c’est un tour élaboré venant de Loki, suggéra l’homme à la peau verte.

– Il se serait mis à D&D ?

– Mais qu’est-ce que c’est que D&D ? intervint Scanlan. Et qui est Loki ? Et quel est le problème à être un barde à la fin ? »

Le couple échangea un regard.

« Bon, déjà, c’est pas Loki.

– Non ! Je suis Scanlan ! J’ai chanté ce qui était écrit sur une tablette au fond d’un donjon et je me suis retrouvé là !

– Mais… Mais c’est inconscient ! S’exclama Billy.

– Tu en es capable, intervint son compagnon.

– Juste en jeu de rôle ! Pas en vrai !

– Et si tu le soumettais à un sort de vérité ? Qu’on en finisse.

– Teddy, tu es un génie. »

L’air concentré, Billy se retourna vers Scanlan, et récita un sort, le forçant à révéler la vérité.

« Je suis le merveilleux, le seul, l’unique Scanlan Shorthalt ! Membre de Vox Machina, barde incroyable, et plein de talents que…

– Ok, c’est bon. Donc, tu as lu une tablette magique.

– Nuance. Je l’ai chanté. »

Billy et Teddy échangèrent un regard.

« On a peut-être une amie qui peut t’aider. Elle voyage entre les mondes. Cependant… Évite de trop lui parler.

– Pourquoi ? Paradoxe multiversel ?

– Elle pourrait avoir envie de te prendre comme punching ball.

– Pourquoi, je suis adorable ?! »

Billy haussa les épaules.

« Je t’accompagne. Mieux vaut te garder à l’œil.

– Ce n’est absolument pas parce que tu as une chance de découvrir le monde de D&D, n’est-ce pas ? Intervint Teddy, une pointe d’amusement dans la voix. »

Avec une innocence feinte, Billy leva les yeux vers son compagnon.

« Pourquoi tu dirais ça ?

– Je connais mon geek de mari. »

Soudainement, Scanlan se trouva de trop, dans la pièce. C’était bien la première fois que ça lui arrivait. Sauf quand Percy et Vex se regardaient. À ceci près qu’ils étaient dans le déni, eux.

Scanlan se racla la gorge.

« Et si on allait voir votre amie ? »

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En règle générale, pas une âme n’entrait chez Poe, à part lui-même. Et Karl, bien entendu. Et Ranpo, lorsqu’il voulait se faire payer des surcreries. Ou Louisa quand elle venait demander quelque chose pour la Guilde. Ce qui faisait quelques âmes, mais quelques âmes que Poe connaissait et appréciait.

Seulement, en cet instant, deux personnes se tenaient au milieu de son salon. Un jeune homme brun portant une cape rouge et un homme large d’épaule à la peau… Verte ? Ce dernier croisait les bras, un léger sourire sur les lèvres, alors qu’à ses côtés, le brun avait les yeux grands ouverts et semblait se retenir de sautiller sur place.

Un fan s’était introduit chez lui. Ce qui n’était pas la première fois, mais cette fois, il allait avoir du mal à le coincer dans un livre, au vu de la carrure de son compagnon vert.

Poe les regardait donc, incertain de la marche à suivre, alors que Karl se dressait sur son épaule, curieux.

« M. Poe ! Je suis un grand fan ! S’écria le jeune homme brun. C’est vraiment un honneur de vous rencontrer ! J’aime vos romans, la noirceur des intrigues, les ambiances, oh bon sang, vos ambiances ! Et puis les intrigues, aussi, j’ai beaucoup aimé celle avec les mille personnages, c’était incroyable, et est-il vrai que vous avez coincé un mafieux dans cette intrigue et…

– Respire, Billy, le coupa l’homme à la peau verte. Et fait une pause, tu terrorises ton auteur préféré.

– Oh non, je suis désolé ! »

Le silence revint, alors que l’admiration laissait place à la panique dans le regard de Billy. Poe fronça les sourcils. Ils étaient au courant de bien des choses…

« Qui… Qui êtes-vous ? Et… Comment êtes-vous entré ici ?

– Oh, je nous ai téléportés ! »

L’idée était terrifiante.

« Nous sommes Wiccan et Hulkling, anciennement des Young Avengers, maintenant on règne sur les Krees et les Skrull, enfin Teddy, je veux dire Hulkling, règne, moi je suis son consort, et… Bref, on a besoin de vous. Est-ce que vous pourriez piéger Thanos dans un de vos livres ? »

Poe cligna des yeux, sans comprendre, avant de soupirer.

« Ranpo vous envoie ?

– … Oui ?

– Plus exactement, il nous a contacté en annonçant que Thanos allait bientôt ré-attaquer la Terre et que vos livres permettraient de le garder emprisonné un moment, lui et ses généraux, assez pour neutraliser le reste de l’armée.

– Et il voulait des sucreries de l’espace. »

Poe esquissa un léger sourire. Ranpo restait toujours le même, quelle que soit la menace.

« J’ai combien de temps ?

– Une semaine.

– Je vais voir ce que je peux faire. »

Plus exactement, il allait se dépasser. Ranpo comptait sur lui pour sauver l’univers… et pour lui obtenir des sucreries extraterrestres. Il ne pouvait rater cela.

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L’homme se tenait au milieu du Saint des Saints, comme s’il était chez lui. Wong plissa les yeux, tentant de reconnaître l’intru. Ce n’était pas un sorcier ; de ça, il était certain. Mais il n’était pas non plus un inconnu…

Au sourire prétentieux, Wong fini par reconnaître Francis Scott Key Fitzgerald, le milliardaire fou qui avait une fois défier Iron Man à un bras de fer. En armure.

Sur ses gardes, il s’approcha avec précaution.

« Que voulez-vous ?

– Ah ! Vous voilà ! Tong !

– Wong.

– Exactement, cher vieux ! J’ai une proposition à vous faire. »

Wong fronça les sourcils.

« Avez-vous déjà entendu parler de la Guilde ?

– Je ne suis pas intéressé.

– Songez à ce que cela pourrait vous offrir.

– Je suis le Sorcier Suprême, je ne peux rejoindre des organisations d’ordre privé. »

Un large sourire se dessina sur le visage de Fitzgerald.

« Vous avez déjà aidé les Avengers.

– C’était pour le bien commun.

– Certes. Mais les Avengers sont affiliés à Iron Man, et donc Tony Stark, et constituent presque un groupe d’ordre privé.

– Presque.

– Et nous œuvrons aussi pour le bien commun. Celui de nos membres.

– Je n’ai pas besoin de votre argent.

– Je ne viens pas vous proposer de l’argent. »

Wong leva un sourcil.

« Vous avez libéré l’Abomination dans le but de l’affronter, afin de parfaire votre formation de Sorcier Suprême, n’est-ce pas ?

– En effet.

– Hé bien, nous pouvons vous proposer un entraînement parfait. L’un de nos membres peut vous plonger dans n’importe quelle situation, plus réelle que vous ne pourrez l’imaginer. Pour ce qui est du combat, Mademoiselle Mitchell et le pasteur Hawthorne sauront être de redoutables adversaires. De plus, vous pourrez profiter des talents de notre stratège qui est certainement l’une des meilleures stratèges existantes. Avec ses conseils, vous serez à même de prévoir de nombreuses menace magique. D’ailleurs… »

Dans un geste théâtral, Fitzgerald sorti de sa veste un épais dossier et le remis à Wong.

« Voici ses dernières prédictions. La situation peut évoluer, mais elle certaines d’elle pour toutes ces menaces. Et c’est un cadeau. »

Wong saisi le dossier, et se mit à le feuilleter avec attention. Des coordonnées précises, accompagnés d’horaires, étaient indiqués, ainsi que des menaces. Wong soupira en tombant sur une page prévoyant que Spider-Man tenterait bientôt de demander au Docteur Strange d’effacer la mémoire d’une partie de la population, ce qui pourrait très mal tourner, selon les estimations de la stratège.

« Intéressant… Avez-vous d’autres choses à proposer ?

– De vous entraîner en m’affrontant moi.

– Vous seriez prêt à dépenser votre argent pour ça ?

– J’ai cinquante millions de dollars à dépenser dans le cadre de la mission que je veux vous confier, et je peux aisément monter à un milliard. Cela devrait vous assurer un entraînement décent.

– Et vous voulez ?

– Un tigre. Je vous offrirais tous les avantages cités précédemment en échange de ce tigre très particulier. Il ne lui sera fait aucun mal, je vous l’assure. »

Wong hésita un instant avant d’acquiescer.

« Soit. Dites-moi en plus sur ce tigre. »

Victorieux, Fitzgerald se mit à parler d’un Livre et d’un tigre-garou qui en serait le Guide. Et, très vite, Wong sentit que cette histoire allait être encore plus compliquée et absurde que celle dans laquelle Strange les entraînerait s’il le laissait parler au jeune Spider-Man…