Chapter 1: Confusion
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Confusion :
Quand Nathan ouvrit les yeux, un son extrêmement pénible et désagréable retentissait sur sa droite de manière répétitive. Ce n’était certainement pas un réveil puisqu’il n’en avait plus l’utilité depuis ses années au MIT. Être insomniaque et se réveiller chaque nuit à trois heures trente du matin pour ne plus dormir avait ses avantages.
Tout était confus et embrouillé dans son esprit. Il ne savait pas où il était. La chambre dans laquelle il se trouvait ne lui était pas familière, en tout cas le plafond lui était inconnu car il n’avait pas encore trouvé le courage de tourner la tête pour découvrir le reste de la pièce.
Une chose était sûre, ce n’était pas l’alcool qui l’avait mis dans cet état-là car lorsqu’il avait endossé la mission de sauver les Non-pertinents, Nathan avait cessé de soûler. Ayant trouvé un but beaucoup plus important que de maintenir sa société à flot, il s’était raisonné sur la boisson. Se murger la tronche et sauver des gens ne faisaient pas bon ménage comme il l’avait rapidement appris à ses dépends au tout début de son activité officieuse.
L’alcool étant rayé de la liste, Nathan tenta d’en apprendre un peu plus sur l’endroit où il se trouvait. Tournant difficilement la tête vers la droite, il découvrit que le bruit incessant venait d’un moniteur cardiaque et que les fils étaient reliés… à lui, à sa poitrine. Okay ça c’était bizarre. À moins qu’il ait pris une sacré raclée en essayant de sauver ou d’arrêter un numéro, il y avait quand même peu de chance qu’il finisse branché à cette foutue machine, alors qu’avait-il bien pu se passer bordel ?
Forçant son esprit à s’éclaircir, Nathan s’évertua à recoller les morceaux de sa mémoire. Des bribes d’images lui revenaient difficilement.
Harold toquant à la porte de son loft tard le soir.
Un livre.
Une femme brune.
La bibliothèque.
Harold.
Le ferry.
Tout commençait à lui revenir, petit à petit au prix d’un grand effort.
Harold était venu lui annoncer qu’il comptait demander Grace en mariage. Il lui avait demandé son avis sur sa façon de faire. Il lui avait tendu ce livre de Jane Austen où il avait dissimulé la bague de fiançailles. Nathan avait été heureux pour son ami mais aussi jaloux. La vie d’Harold décollait enfin, il osait demander à la femme qu’il aimait de l’épouser et c’était formidable mais Nathan, lui, était seul et regarder son meilleur ami entretenir cette merveilleuse relation avec cette personne lui renvoyait à la figure ses échecs. Il avait fait bonne figure ce soir-là alors que tout ce qu’il voulait c’était hurler. Il avait perdu son numéro, il avait pris de sales coups et voilà qu’Harold lui annonçait qu’à présent ils ne se seraient plus Harold et Nathan mais Harold et Grace. Le lendemain alors qu’il travaillait sur un nouveau numéro et qu’il avait déjà abîmé sa main à même pas onze heures du matin, il avait reçu un message de son ami mais il n’avait pas eu la foi de l’écouter. Il était allé à la bibliothèque pour continuer ses recherches et là, à sa grande surprise, Harold était apparu.
- Nathan. Quel est cet endroit ? Avait-il demandé.
Ce jour-là, Harold avait découvert son projet et dire qu’il n’avait pas apprécié avait été un euphémisme. Il avait coupé l’accès de Nathan à la Machine après l’avoir traité d’alcoolique et de fou. Ce jour-là, Nathan avait tout perdu. Sa liste de gens à sauver ou à arrêter, son meilleur ami, son but. Tout. Il avait eu beau le supplier de lui rendre sa porte dérobée et même de l’aider à sauver toutes ces personnes, Harold avait refusé sa requête. Alors Nathan avait décidé de tout révéler à la presse. Il avait donné rendez-vous à un journaliste sur le ferry et il avait demandé à Harold de venir. C’était important pour lui qu’il soit avec lui. Et son ami avait répondu présent. Il se souvenait d’avoir été heureux en le voyant.
- Harold ! Je savais que tu viendrai mon ami. Il est temps pour nous de faire face aux conséquences. Avait-il dit.
Et puis il y avait eu cette énorme explosion derrière lui. Nathan se souvenait de ce bruit assourdissant. Il n'avait pas eu le temps d'avoir peur. Il n'avait pas eu le temps de grand chose à vrai dire, même la douleur avait été brève. L’obscurité l’avait rapidement englouti, lui épargnant la souffrance et l’horreur qu’une telle explosion laissait derrière elle.
Tout lui était revenu et ce n’était pas une très belle histoire. Mais maintenant qu’il se souvenait et si tout était correct, il avait été très proche de l’explosion, alors, la question était pourquoi était-il encore en vie ? Pourquoi respirait-il encore ? Comment avait-il survécu ? Et où était Harold ? Allait-il bien ?
C’est à cet instant que la porte de la chambre s’ouvrit et qu’un homme en fauteuil roulant s’approcha du lit.
- Bonjour Nathan.
Chapter 2: Tempête
Summary:
Nathan et Harold ont une petite discussion.
Notes:
Hello bienvenue sur Tempête, j'espère que ce texte vous plaira !
Chapter Text
Tempête :
- Bonjour Nathan.
Harold.
- Ha...rrrr...oold…
Wow.
Wow. Wow. Wow ! Depuis quand il n’arrivait plus à parler correctement ? Sa surprise et sa peur durent se lire sur son visage car Harold se dépêcha de le rassurer.
À sa façon bien sûr.
- Les troubles de l’élocution sont fréquents chez les personnes se réveillant après un coma.
Coma ?!
Il devait aussi avoir des troubles de l’audition parce qu’il avait entendu le mot « coma », ce qui était absurde. N’est-ce pas ?
- Nathan, il y a eu… une explosion. Tu étais la cible. La Machine le savait. Tu faisais partie de la liste des Non-pertinents… Le gouvernement a essayé de t’éliminer ! Tu m’entends Nathan ! On a essayé de te tuer !
Comptez sur Harold pour vous aider à vous sentir bien après une explosion. Son ami s’était souvent plaint de ses manières lorsqu’il était malade, parce que Nathan râlait sur le fait qu’Harold réussissait toujours à attraper la crève en plein hivers puisque ce dernier n’avait jamais rien sur le dos. Si seulement Harold se voyait maintenant, maugréant contre le gouvernement alors que son partenaire de toujours venait tout juste d’ouvrir les yeux après un coma.
- Tu avais raison Nathan. J’aurais dû t’écouter. Cette liste est importante. Mais la Machine… La Machine aurait dû me prévenir… mais elle ne l’a pas fait…
- Harold !
Oh tiens, il arrivait de nouveau à parler correctement.
- Combien… de… temps ?
Nathan espérait qu’Harold comprendrait la question. Hélas, si Harold était quelqu’un de brillant et un as avec les ordinateur, il était un vrai désastre avec les humains.
- Combien de temps quoi, Nathan ?
- Tu as dis… coma… Combien de temps ?
Son ami tritura les roues de son fauteuil roulant tout en évitant soigneusement de croiser le regard de Nathan.
- Harold.
- Tout ce qui compte c’est que tu sois en vie.
- Harold ! Combien de temps ?
- … six semaines…
Six semaines. C’était mieux que quatre mois ou trois ans. Mais bon Dieu, six semaines ! C’était tout de même un bout de temps.
- Tu as été gravement blessé Nathan.
Essayant de se redresser, Nathan prit soudainement conscience de ses nombreuses blessures. Il fut pris de violents vertiges, si violents qu’il n’arriva plus à distinguer le haut du bas et la droite de la gauche. Une douleur lui foudroya le côté gauche du buste. La peau de son dos lui sembla tout à coup beaucoup trop tendue, tout comme celle d’une partie de son visage et de son cou. Un gémissement s’échappa de ses lèvres et sa vue se brouilla brusquement alors que ses oreilles se mirent à siffler comme si il allait faire un malaise.
- Nathan !
C’était atroce. Toute cette souffrance. Son corps tout entier semblait brûler, de l’intérieur comme de l’extérieur.
- Nathan ! Oh mon Dieu ! Nathan respire !
Il allait mourir. C’était ironique quand même. Il avait survécu à une explosion, il s’était réveillé après un coma de six semaines et tout ça pour mourir après s’être redressé dans un lit. Quelle mort pourrie. Vraiment c’était pitoyable. Il en aurait ri si il avait pu. Il aurait pu mourir d’un cancer du foie, tué par un des numéros ou par une personne qui en voulait à eux ou par cette explosion mais non. Il fallait qu’il meurt dans un foutu lit dans une chambre qui lui était inconnue.
Puis cette souffrance finit par s’estomper, petit à petit. La tempête se dissipa et le calme revint. Lorsque Nathan put de nouveau voir, il remarqua une seringue dans la main d’Harold.
- Harold…
- Ça va aller Nathan.
- Tu viens de me droguer…
- Oui.
Un rire un peu – beaucoup – hystérique s’échappa de ses lèvres. Nathan pouvait sentir la drogue courir dans ses veines ou c’était dans son imagination. Il était défoncé et cela ne lui était pas arrivé depuis le MIT. Il avait toujours détesté cette sensation. Être soûle ne le gênait pas mais la drogue et ses effets étaient désagréables. Avec les stupéfiants sa bouche était incontrôlable.
- Je déteste la drogue Harold…
- Je sais.
- Tu l’as fait exprès j’suis sûr… Pour te venger de ma petiiiiite porte dérobée.
- Essaie de dormir Nathan.
- Tu me détestes maintenant pas vrai… ?
Et voilà qu’il n’arrivait plus à contrôler sa langue.
- Non Nathan je ne te déteste pas.
- Avoue-le… tu m’as dit… teeeellement de choses méchantes… ce jour-là… avant de couper mon lien avec la Machiiiine.
Harold s’était rapproché et il ne l’avait même pas vu faire. Peut-être qu’il s’était approché quand il l’avait drogué, ou peut-être l’avait-il fait après… ?
- Mon meilleur ami m’a lâché… Je suis seul maintenant…
- Nathan…
- Cpas g’ve… J’l’habitude… J’mais r’ssi à garder l’gens ‘vec moi…
Ses yeux commençaient à se fermer et son corps se faisaient de plus en plus lourd.
- J’d’solé d’être u’looser H’rold… Souffla Nathan avant de s’endormir.
Chapter 3: Chat
Summary:
Nathan se souvient de certains numéros.
Notes:
Hello ! Bienvenue sur Chat !
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Chat :
Nathan ne savait pas si c’était la drogue ou simplement son inconscient qui parlait mais pendant son sommeil, il rêva des personnes qu’il avait réussi à sauver et ceux pour qui il n’avait pas été assez rapide ou assez bon pour leur venir en aide.
Il se souvenait du premier numéro qu’il avait secouru. Anna Sanders. Il l’avait sauvé d’un ex petit ami violent qui avait à son actif une ordonnance de restriction. Le soir où Nathan suivait Anna dans sa voiture, il avait vu cet homme la prendre en filature jusqu’à son immeuble, alors il avait agi. Étonnement il avait réussi à facilement maîtriser l’homme malgré quelques coups de feu échangés dans la bagarre. Anna avait hurlé, sur lui, sur son ex, leur intimant d’arrêter. Nathan aurait pu tuer cet agresseur, il en avait d’ailleurs eu envie. Ces individus le dégoûtaient, ils étaient abjectes, s’en prenant aux plus vulnérables mais il n’était pas un tueur et cet homme méritait de pourrir en prison pour le restant de sa vie pour ce qu’il avait fait subir à son ex petite amie. Alors il l’avait attaché à une chaise dans l’appartement, il avait fouillé la voiture du suspect et les preuves de ce qu’il s’apprêtait à faire étaient là sous ses yeux. Pour être sûr qu’il finisse bien ses jours derrière les barreaux, Nathan avait rajouté ce qu’il avait accumulé contre lui au petit butin déjà bien incriminant. La police n’avait plus eu qu’à l’embarquer.
Nathan avait plusieurs fois eu à faire à des violences domestiques. Un numéro avait particulièrement attiré son attention. Il était déjà tombé en 2007 quand il avait découvert la liste des Non-pertinents. Ce visage l’avait hanté pendant trois longues années. Et puis il était retombé dessus en avril 2010. Cette fois il n’avait pas pu l’ignorer.
Nathan avait fait ses petites recherches. Jessica Arndt avait eu une relation par le passé avec un soldat, un certain John Tallis mais lorsqu’il avait été à nouveau déployé après le 11 septembre, leur histoire s’était terminée. Elle avait par la suite épousé Peter Arndt, un promoteur immobilier apparemment bien sous tous rapports.
Pendant une semaine, Nathan avait suivi son numéro. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour remarquer les marques sur les poignets de Jessica ou les hématomes qui parfois coloraient sa mâchoire ou son cou.
Elle était une femme battue.
Alors il avait décidé de l’approcher. Cela n’avait pas été simple, il avait dû se faire violence pour se casser un doigt afin d’aller à l’hôpital. Ça avait été un véritable coup de poker car il n’avait même pas été sûr de tomber sur l’infirmière Arndt. Mais pour une fois, la chance lui avait souri et Jessica avait été celle qui s’était occupée de sa main.
- C’est une vilaine fracture que vous avez là, comment vous êtes-vous fait ça ?
- J’ai malencontreusement refermé la portière de ma voiture sur mon doigt… J’ai tendance à être maladroit.
Nathan lui avait souri, de ce sourire si charmeur qu’il avait l’habitude d’utiliser pour signifier qu’il aimait les gens et qu’il n’était pas quelqu’un de bizarre et Jessica avait ri.
- D’ailleurs je vois que je ne suis pas le seul à être maladroit. Avait-il ajouté en désignant une ecchymose sur le poignet de l’infirmière.
Il avait remarqué le petit temps d’hésitation de Jessica avant qu’un sourire de façade ne vienne se peindre sur ses lèvres.
- Oh ça, ne m’en parlez pas, je suis tombée comme une idiote dans les escaliers en portant un panier de linge. J’ai fini dans les chaussettes et les culottes en bas des marches. La honte.
L’excuse des escaliers. C’était un classique.
- Jessica… Avait-il murmuré. Je sais que votre mari est violent…
Jessica s’était figée, la main de Nathan dans la sienne.
- Qu… Quoi ?
Le PDG d’IFT avait essayé de capter le regard de l’infirmière mais ses yeux avaient regardé à travers lui, perdus dans les méandres de ses souvenirs les plus terribles. La panique avait saisi la pauvre femme et Nathan s’en était affreusement voulu de mettre Jessica dans un tel état mais pour l’aider, il devait connaître la vérité.
- Ce ne sont pas des blessures dues à une chute dans les escaliers. C’est la marque d’une main. Une main d’homme. Depuis combien de temps est-ce que cela dure ?
Jessica avait tenté de reculer mais Nathan avait doucement refermé ses doigts valides sur ceux de son numéro.
- S’il vous plaît Jessica… Laissez-moi vous aider… Avait-il supplié.
- Pourquoi ? Vous ne me connaissez même pas et je ne vous connais pas…
- Vous avez raison. Vous ne me connaissez pas. Mais je sais reconnaître les signes d’un conjoint abusif. Les ecchymoses, les excuses de chutes dans les escaliers ou de maladresse, celles que l’on donne à son mari ou sa femme. « Je suis allé.e trop loin », « Iel était fatigué.e », « C’est ma faute, je n’aurais pas dû dire ou faire cela ». Combien de fois avez-vous dû dire ça à vos amis ? À votre mère ? Sont-ils au courant ou se voilent-ils volontairement la face ? Combien de temps avant qu’il ne vous tue ?
- Allez-vous-en… Avait-elle chuchoté.
- Jessica…
- J’AI DIT ALLEZ-VOUS-EN !
Nathan avait tressaillit avant de capituler. Il ne pouvait pas forcer Jessica à vouloir de son aide, il ne pouvait pas la forcer à tout lui avouer ou à dénoncer son mari. Mais il pouvait lui laisser ses coordonnées, si jamais elle changeait d’avis. Alors c’était ce qu’il avait fait. Il lui avait laissé sa carte avec son numéro de téléphone. Il n’y avait pas son nom dessus, c’était des cartes qu’il avait conçues juste pour sa petite activité illicite. Il n’était peut-être pas assez bon pour sauver les numéros mais il savait prendre des précautions et mettre son nom sur ces bouts de papier aurait été une terrible erreur. Il avait déjà de la chance que les gens ne le reconnaissent pas, il était inutile de rajouter un risque en plus en inscrivant son identité sur des cartes de visite qui pouvaient tomber entre de mauvaises mains. Il avait également pensé à utiliser un téléphone prépayé pour cela. Il n’était pas un espion mais il avait regardé assez de films avec Harold durant sa jeunesse pour savoir quoi faire et puis après tout il n’était pas la moitié d’un idiot.
Nathan s’en était allé de l’hôpital après cela mais il n’avait pas cessé de suivre Jessica pour autant. Il avait été hors de question qu’il la perde. Pendant les heures de travail de l’infirmière, il avait filé le mari, observé son comportement, ses allées et venues, ses rendez-vous clients. La Machine l’avait aidé, lui montrant tout ce qu’il devait savoir sur Peter Arndt. L’agent immobilier avait de nombreuses dettes de jeu. Il devait plus de trois millions de dollars à des gens peu fréquentables. Nathan pouvait comprendre pourquoi il était à cran mais ce n’était en aucun cas une raison pour se montrer violent avec sa femme. Il s’était donc juré de l’arrêter.
Ingram s’était déjà battu quand il était jeune. Au lycée, il avait été une forte tête, à l’heure d’aujourd’hui, il dirait qu’il avait été un petit con cherchant la bagarre pour n’importe quelle excuse. Mais en terminal il avait changé, il s’était calmé, il avait mûri et la perspective de faire de grandes choses l’avait apaisé. Il était ensuite entré au MIT où il avait rencontré Harold. Ce jeune homme binoclard l’avait attiré comme un véritable aimant. Harold avait été la risée de leur promo et Nathan n’avait pas pu supporter cela, alors il avait à nouveau joué des poings mais cette fois pour faire le bien, pour aider son meilleur ami face aux petites frappes qui se pensaient plus fortes qu’eux. Il n’en était pas à sa première bagarre et il n’en était certainement pas à sa dernière. Alors non, mettre une branlée à un homme qui frappait sa femme ne lui faisait absolument pas peur. Peter se croyait puissant face à Jessica mais face à Nathan, il ne faisait pas le poids.
Ce soir-là, il avait garé son véhicule devant la maison des Arndt à New Rochelle. La nuit était déjà tombée depuis une bonne heure et il avait commencé à se faire tard. La rue avait été calme, les gens étaient sûrement à table ou devant la télévision. Un chat avait traversé la route et Nathan l’avait observé marchant tranquillement vers un jardin comme si il était le propriétaire de la ville. Peter était rentré depuis vingt minutes et Jessica devait arriver d’une seconde à l’autre. L’ingénieur avait remarqué que le mari était agité, faisant les cents pas dans la cuisine. Il avait eu un mauvais pressentiment, comme si quelque chose de terrible allait se produire. Et puis la voiture de Jessica s’était engagée sur la route menant à leur habitation et était venue se stationner dans l’allée. Nathan avait eu envie d’intervenir, d’empêcher son numéro d’entrer et d’être confrontée à son époux mais il fallait qu’il prenne le mari sur le fait.
Quand Jessica était entrée dans la maison, Peter avait commencé à s’énerver contre elle, il avait pu les entendre depuis son véhicule et il s’était demandé pourquoi les voisins n’avaient jamais agi. Lorsque Nathan avait vu l’ombre de Peter lever la main, il avait quitté sa berline et s’était dirigé vers la porte d’entrée d’un pas tranquille. Le mari n’allait pas s’en sortir indemne cette fois. Il avait toqué et avait attendu qu’on vienne lui ouvrir. Sans surprise, ce fut le conjoint violent qui avait répondu, le visage déformé par la colère.
- Qu’est-ce que vous voulez ?! Avait-il aboyé.
Nathan avait pu entendre la respiration saccadée de Jessica ainsi que ses sanglots et l’ingénieur n’avait pas réussi à se retenir. Il avait collé son poing dans la figure de Peter Arndt.
- Vous. Avait-il répondu en toisant l’époux qui était tombé à la renverse.
Il l’avait enjambé avant de refermer la porte derrière lui.
- Nous allons parler un peu, vous et moi. Avait déclaré Nathan en traînant le mari abusif vers la cuisine sous le regard horrifié de Jessica.
- Qu’est-ce que vous faîtes… ? Avait-elle murmuré.
- Je vous sauve la vie.
Nathan avait obligé Peter à s’asseoir sur une chaise et il lui avait attaché les mains et les chevilles avec des serflexs.
- Pourquoi est-ce que vous faîtes ça ? Avait demandé Jessica.
- Parce que j’aide les gens.
Parce que je suis un vieil homme qui déteste les injustices, avait-il voulu ajouter.
Peter avait commencé à reprendre peu à peu conscience, la tête dodelinant de droite à gauche et Nathan s’était détourné de lui pour porter son attention sur son numéro.
- Maintenant, je veux que vous m’écoutiez attentivement.Vous allez monter préparer vos valises et vous allez prendre ce téléphone. Avait-il dit en tendant un téléphone prépayé à Jessica. Mon numéro a été enregistré dedans. Vous allez prendre votre voiture et vous partirez loin d’ici. Je ne veux pas savoir où, je veux seulement que vous m’appeliez quand vous serez en sécurité. Si vous avez besoin d’argent, je peux vous en procurer. Personne ne doit savoir où vous allez. C’est bien compris ?
- Qu’est-ce que vous allez faire de Peter… ?
- Le remettre aux autorités. Mais d’abord on va parler un peu. Jessica, je sais que tout ceci est effrayant. Mais c’est pour votre sécurité. Vous devez partir. Je ne sais pas si la police va le garder et le mettre en prison ou si il sera relâché et je ne veux pas que vous soyez ici pour le découvrir.
- Je ne connais même pas votre nom…
- Je m’appelle Nathan. Avait souri Ingram. Maintenant allez faire votre valise et partez.
Jessica était montée à l’étage, Nathan l’avait entendu s’affairer avant qu’elle ne redescende quelques minutes plus tard. Elle s’était arrêtée dans l’embrasure de la porte de la cuisine, elle avait jeté un dernier regard à Peter avant de remercier Nathan et de s’en aller. Ce fut la dernière fois qu’il la vit.
Lorsque la porte d’entrée s’était refermée, le PDG d’IFT s’était tourné vers le mari qui le regardait avec une haine profonde dans les yeux.
- Ne me regardez pas comme ça Monsieur Arndt. Tout ceci est votre faute. J’aimerai savoir une chose. Qu’est-ce que cela vous procurez de frapper votre épouse ? Vous sentiez-vous plus fort ? Votre égo regonflait-il ? Est-ce que vous aviez l’impression d’avoir le contrôle sur au moins une chose dans votre vie ?
- Vous aimez vous écouter parler pas vrai ? Vous vous croyez parfait avec votre costard et votre morale de merde mais je suis sûr que vous n’êtes pas mieux que moi. Avait craché Peter.
Un homme délicieux ce Peter. Comment un homme comme lui avait-il pu plaire à Jessica ?
- J’ai mes défauts. Nous avons tous des défauts. Mais je peux me vanter de n’avoir jamais levé la main sur une femme ou sur quelqu’un qui m’était cher.
Nathan s’était adossé au plan de travail, contemplant le visage marqué par la colère de Peter Arndt. Comment avait-il pu se regarder dans un miroir après tout ce qu’il avait fait subir à Jessica, après toutes ces années passées à lui taper dessus. Cela avait été inconcevable pour Nathan.
- Voilà ce que nous allons faire Monsieur Arndt. Je vais appeler la police et ils vont vous arrêter. Après cela, je ne pourrai plus rien faire pour m’assurer que vous finissiez en prison. Mais sachez une chose, si j’apprends que vous essayez de retrouver Jessica ou que vous tentez de la recontacter ou même que vous pensez à elle, je vous retrouverai. Je ne suis pas quelqu’un de violent Monsieur Arndt mais je n’hésiterai pas à vous faire mal. J’espère que nous nous comprenons.
Nathan avait ensuite accroché les preuves qu’il avait récupéré grâce à la Machine et à ses recherches à la chemise de Peter et il avait appelé la police avant de s’en aller. Plus tard il avait reçu un coup de téléphone de Jessica lui annonçant qu’elle était loin de New Rochelle. Pendant les mois qui avaient suivis, il avait viré de l’argent sur un compte sécurisé et intraçable pour son numéro.
Jessica Arndt faisait partie des cinq personnes qu’il avait réussi à aider.
Chapter 4: Révélation
Summary:
Harold révèle à Nathan ce qu'il s'est passé après l'explosion du ferry.
Notes:
Hello bienvenue sur Révélation ! Pour les prothèses auditives, je me suis inspiré.e de Flash et de Hartley Rathaway.
Chapter Text
Révélation :
Lorsque Nathan revint à lui, il remarqua plusieurs choses. La première était qu’Harold s’était endormi à côté du lit dans son fauteuil roulant et qu’il allait se réveiller avec un superbe torticolis. La seconde, et la plus inquiétante, était qu’il n’entendait absolument rien de l’oreille gauche. Mais alors rien du tout. Il avait déjà eu les oreilles bouchées à cause d’un rhume ou de la pression atmosphérique mais il avait toujours réussi à entendre même si le son était très étouffé. Seulement là, il n’y avait rien. Pas un bourdonnement, pas un sifflement. Juste le silence oppressant. La panique s’insinua petit à petit dans ses veines, se frayant un chemin jusqu’à son cœur qui se mit à tambouriner contre sa poitrine affolant le moniteur cardiaque qui se situait à sa droite. Il était devenu sourd ! Pourquoi était-il devenu sourd ?!
- Harold… Harold !
Portant la main à son oreille, Nathan sentit les contours d’un appareil auditif. Peut-être était-ce cela qui l’empêchait d’entendre ? Peut-être que si il l’enlevait…
- Non ! Nathan n’y touche pas ! S’écria soudain Harold qui venait de se réveiller pour voir son meilleur ami retirer la prothèse auditive.
Un son strident lui vrilla le tympan, lui arrachant un cri presque inhumain, déchirant ses cordes vocales. La douleur était… insoutenable. Il avait l’impression qu’on lui fendait le crâne en deux à grands coups de hache. Quelqu’un le força à retirer sa main qu’il avait plaqué contre son oreille dans l’espoir d’atténuer la douleur et pendant quelques secondes, il lutta contre cette personne qui lui maintenait le poignet contre le lit.
- Arrête de te débattre Nathan !
Mais Nathan n’entendait pas. Il était devenu indifférent à toutes les autres douleurs de son corps, à tous ses autres sens, seul comptait ce sifflement aigu qui lui transperçait le tympan. Il voulait que ça s’arrête ou il allait devenir fou.
Harold réussit tout de même à lui remettre l’appareil en place et le bruit finit par s’estomper avant de complètement disparaître laissant les deux hommes à bout de souffle.
- Harold…
- Tu ne dois jamais le retirer Nathan ! Claqua son ami.
- Qu’est-ce qui m’arrive… ?
- Il faut que tu te reposes.
- Harold ! Qu’est-ce qui m’arrive ?! Dis-moi ce qui m’arrive !
Le regard d’Harold se détourna du sien et il resta un instant silencieux, manœuvrant son fauteuil jusqu’à la droite du lit, gagnant de précieuses secondes qui lui permirent de réfléchir à la façon d’annoncer à Nathan que son corps avait été brisé par l’explosion.
- Tu… L’explosion… Tu étais proche de l’explosion… Ton corps a… il a subi beaucoup de dégâts…
Oui, ça Nathan s’en était douté.
- Sur les lieux, ils t’ont déclaré mort. Mais je… je ne pouvais pas y croire alors j’ai volé ton brancard et une ambulance. Ça n’a pas été facile comme tu peux t’en douter mais j’ai réussi. J’ai fait repartir ton cœur et j’ai convaincu un médecin légiste de s’occuper de toi. Je te passerai les détails de notre transaction. Tu es mort… deux autres fois… J’ai vu… j’ai vu ton corps se tordre sous les assauts du défibrillateur. J’ai regardé ce médecin t’opérer. Je l’ai regardé te retirer des morceaux de métal de la poitrine et de l’abdomen. Je l’ai vu te retirer un rein parce que celui-ci était bien trop endommagé. Je l’ai regardé t’enlever un bout de barre de métal de la cuisse. Je l’ai écouté me dire que l’explosion avait causé de nombreux dégâts internes. Que tu avais plusieurs hémorragies et qu’il ne savait pas si tu allais survivre. Qu’il ne savait pas si tu te réveillerais un jour. Si tu remarcherais. Si tu reparlerais ou même si tu reconnaîtrais les gens autour de toi.
Nathan écoutait Harold avec une avidité morbide.
- Quand il a jugé que tu étais assez stable, je t’ai amené ici où j’ai engagé des infirmiers pour s’occuper de tes soins. Jusqu’à il y a une semaine, tu étais branché à un respirateur artificiel. Tu ne pouvais pas respirer par toi-même. Le médecin a… il a également découvert que ton tympan gauche avait… éclaté à cause du bruit. C’est irréversible. Sans cet appareil que tu as dans l’oreille… tu subirais ce que tu as subi tout à l’heure à chaque seconde. Ton dos a également souffert de nombreuses et graves brûlures. Chaque jour, lorsque je passais du temps à tes côtés, à te regarder respirer, à contempler les battements de ton cœur sur le moniteur, je me demandais si ce serait la dernière fois que je te verrai en vie mais chaque nuit tu survivais, alors j’ai gardé espoir que tu ouvrirais les yeux.
Nathan mit quelques minutes à digérer tout cela. Son corps était en miettes ou du moins il l’avait été. Aujourd’hui il allait devoir découvrir par lui-même où es-ce qu’il en était. Il devait être très loin d’être guéri. Ses yeux se posèrent alors sur le fauteuil roulant d’Harold. Était-il… paralysé ? Par sa faute ?
- Harold… tu étais… tu étais là… est-ce que…
- Je ne suis pas paralysé Nathan. J’ai… subi des dommages sur des vertèbres. Mes vertèbres ont dû subir une fusion.
- Mon Dieu… Harold… je suis désolé...
- Je suis allé à une thérapie. Balaya-t-il. J’avais une énorme culpabilité en moi. J’avais survécu, j’étais presque indemne alors que toi tu étais à deux doigts de la mort. Je n’arrivais pas à l’accepter. Je n’arrêtais pas de me demander pourquoi toi ? Pourquoi pas moi ?
- Ce n’est pas ta faute Harold…
- Tu es mort Nathan, je t’ai vu mourir plusieurs fois et à chaque fois j’avais l’impression de perdre une partie de mon cœur. J’ai failli perdre mon meilleur ami et… ça m’était insupportable.
- Harold…
Harold eut un sourire triste et manœuvrant son fauteuil, il se dirigea vers la sortie.
- Repose-toi, Nathan.
- Harold !
Mais son ami ne se retourna pas et Nathan se retrouva seul, les paroles d’Harold résonnant encore dans la chambre.
Chapter 5: Mensonge/Vérité
Summary:
Harold évite Nathan mais ce dernier ne compte pas le laisser faire.
Notes:
Bonjour, bonjour. Nous voilà avec le thème Mensonge/Vérité, j'espère que ça vous plaira !
Chapter Text
Mensonge/Vérité :
Nathan s’ennuyait. Il était cloué au lit, il n’avait rien à faire à part fixer le plafond ou les murs de la chambre et sa seule distraction était la venue des infirmiers et du médecin pour changer ses pansements et l’ausculter. Harold était aux abonnés absents depuis qu’il lui avait révélé l’étendue de ses traumatismes causés par l’explosion. Il n’y avait qu’une seule raison possible à cela : Harold l’évitait comme la peste. Mais Nathan ne comptait pas rester sans rien faire à le regarder mettre de la distance entre eux. Ils n’allaient pas refaire la même erreur. Si Harold ne venait pas à lui, alors il irait à Harold.
Se dégageant de ses couvertures et se débranchant du moniteur cardiaque et des perfusions (qui soit dit en passant faisaient un mal de chien et saignaient beaucoup plus que ce qu’on voyait dans les films et séries), Nathan posa les pieds par terre et se leva. Il avait la désagréable impression d’être un vieillard à se déplier vertèbre par vertèbre, il ne lui manquait plus qu’un déambulateur. Une fois debout, il se sentit stupidement content de s’être levé mais cette joie fut de courte durée. Quand il essaya de faire un pas dans la direction de la porte, ses jambes refusèrent de lui obéir et de le soutenir plus longtemps. Traîtresses. Nathan eut le bon réflexe de se rattraper à la table de chevet, lui évitant ainsi de s’exploser le nez par terre. Malheureusement cette manœuvre tira affreusement sur ses blessures et une plainte quitta ses lèvres.
- Merde… Souffla-t-il, la respiration laborieuse.
Quelle bonne idée il avait eu là. Il en avait dix par jour des comme ça. Assis sur le parquet, Nathan fixait le rebord du lit. Il lui paraissait bien haut maintenant. Tirer sur ses bras pour pouvoir se relever n’était pas une option, tout comme pousser sur ses bras, ses jambes allaient encore refuser de l’aider à se mettre debout. Il ne lui restait donc plus qu’une solution : appeler Harold. Au point où il en était, son égo ne pouvait pas souffrir plus.
Laissant tomber sa tête contre la table de nuit, Nathan appela son ami à l’aide.
- Harooooooold !
Dix longues minutes plus tard, les roues du fauteuil d’Harold entrèrent dans son champ de vision. Il n’avait même pas entendu la porte s’ouvrir ni même Harold avancer dans sa direction. Foutue oreille gauche.
- Nathan ! Mais qu’est-ce que tu fais par terre ?!
- Je suis tombé.
- Pourquoi est-ce que tu as essayé de te lever ?!
- Tu ne venais pas… alors… j’ai voulu… te rejoindre.
- Nathan…
- Tu me feras la morale plus tard, aide-moi d’abord à me lever.
Harold bloqua les freins de son fauteuil et tendit les mains vers son ami. Avec son aide, Nathan réussit à se remettre sur ses pieds et à s’asseoir sur le rebord du lit.
- Pour l’amour de Dieu Nathan ! Qu’est-ce qui t’as prit ?!
- Tu m’évitais ! Ça fait deux jours que tu m’ignores ! Tu as apparemment passé plus de temps avec moi inconscient qu’avec moi conscient!
- J’avais des choses à faire Nathan. Répliqua Harold en détournant son regard de celui de son meilleur ami.
- Oh… je vois…
Le cœur de Nathan se serra douloureusement dans sa poitrine et fixant ses mains, Ingram se sentit bête. Évidemment qu’Harold l’évitait. Son amitié avec lui était brisé depuis quelques temps et lui, idiot qu’il était, il se raccrochait encore à l’espoir qu’ils puissent repartir du bon pied. Cela faisait quelques années que leur relation s’était dégradée. Depuis que Nathan avait découvert la liste des Non-pertinents, un gouffre s’était créé entre eux. Mais elle avait définitivement implosé ce jour dans la bibliothèque quand Harold avait découvert sa petite activité et sa porte dérobée dans la Machine. Honnêtement, Nathan était étonné qu’il ne l’ait pas découvert plus tôt. Entre ses coquards, sa boiterie due à un mauvais coup dans le genou, son doigt cassé et ses phalanges abîmées, c’était un miracle qu’il ait réussi à essayer de sauver les numéros assez longtemps sans être démasqué par son meilleur ami.
Mais comme à chaque fois qu’il avait quelque chose de beau et de précieux dans sa vie, il foutait tout en l’air. Il ne savait pas garder les gens dans sa vie. D’abord Olivia avec tous ses mensonges sur son travail, puis Will et maintenant Harold. Il décevait toujours tout le monde.
- Je suis désolé… Murmura-t-il.
Le regard d’Harold se posa à nouveau sur lui mais Nathan ne put se résoudre à le croiser.
- Nathan…
- Je n’arrivais pas à enlever ces gens de ma tête. Ces personnes que tu jugeais impertinentes. Je ne pouvais pas rester sans rien faire en sachant qu’elles avaient besoin d’aide. Mais j’aurais dû t’écouter. Comme toujours. À cause de moi, tous ces innocents sont morts. À cause de moi tu te retrouves dans un fauteuil roulant. Tout est ma faute.
- Non Nathan. C’est à moi de m’excuser.
Surpris, Nathan releva la tête vers son ami.
- Quoi ?
- J’aurais dû t’écouter pour la liste.
- Je… je ne comprends pas… Chuchota-t-il.
- Tout le monde est pertinent pour quelqu’un. J’ai enfin compris ce que ça signifiait et de la plus dure des manières. Juste après l’explosion, après t’avoir amené à ce médecin et l’avoir regardé te sauver, je suis allé à la bibliothèque. Ton ordinateur était encore là alors j’ai réactivé ta porte dérobée et… j’ai demandé à la Machine si elle savait. Elle m’a montré ton numéro. Tu étais sur cette liste Nathan et si je n’avais pas été aussi buté, si je t’avais écouté, alors peut-être que nous aurions pu éviter cela. Ce n’est pas à cause de la liste qu’ils t’ont visé mais parce que tu voulais rendre public ce qu’on avait fait. Ils ont essayé de te tuer à cause de ton implication avec la Machine.
- Comment est-ce que tu sais tout ça ?
- Je…
- Qu’est-ce que tu as fait Harold ?
Le regard d’Harold se durcit et sa mâchoire se contracta sous une émotion que Nathan reconnaissait bien : la colère. Son ami avait eu ce même tic au MIT quand les gens de leur promo s’en prenaient à lui. Il espérait simplement qu’il n’ait pas commis quelque chose de stupide et d’irréparable.
- Harold… ?
- Alicia Corwin.
- Qu’est-ce que tu lui as fait… ?
- Rien.
- Harold ! Qu’est-ce que tu lui as fait ?!
- Je ne lui ai rien fait ! S’écria Harold avant de laisser échapper un immense soupire. J’ai voulu lui faire du mal. J’ai voulu qu’elle paie pour ce qu’elle t’avait fait. Elle était ton amie et si tu crois que je n’avais pas remarqué que tu en pinçais pour elle… Je ne suis pas aussi aveugle que tu le crois. Tu lui faisais confiance. Et… elle a tenté de t’éliminer. Du moins c’était ce que je pensais. Je… je l’ai menacée et… j’ai implanté une bombe dans sa voiture. Je voulais qu’elle ait peur, qu’elle craigne pour sa vie. Tu étais là allongé sur ce lit entre la vie et la mort et elle, elle était libre. Mais il s’est avéré qu’elle n’avait rien à voir dans ta tentative d’assassinat. Elle n’a compris qu’à la dernière minute que tu étais visé.
- Bordel Harold…
- J’étais en colère. S’empressa de continuer Harold. J’étais tellement en colère. Tu as toujours été plus doué que moi avec les sentiments… Mais là… c’était si puissant… Mais je me suis rendu compte que j’ai plus en colère contre moi que contre elle. Parce qu’en réalité j’aurais pu te protéger… Si je t’avais écouté… si je n’avais pas été si égoïste…
- Harold… Interrompit Nathan en prenant la main de son ami dans la sienne. Rien ne prouve qu’ils n’auraient pas essayé autrement. Et puis je suis en vie. Alors tout va bien.
L’œillade que lui lança Harold mit en doute cette affirmation.
- Tout va bien n’est-ce pas ?
- Tu es mort Nathan.
- Je me sens pourtant bien en vie. Plaisanta-t-il.
Mais Harold ne riait pas. Si bien que pendant une fraction de seconde, Nathan se demanda si il n’était pas un fantôme.
- Harold ?
- Aux yeux du monde, tu es mort, Nathan. Tu as été enterré il y a cinq semaines. Olivia et Will étaient aux obsèques.
- Mais je ne suis pas mort ! S’exclama Nathan.
C’était absurde ! Et puis d’abord qui était dans le cercueil ?
- Écoute-moi Nathan ! Le gouvernement croit en cette farce, ce qui veut dire qu’ils n’essaieront plus de t’éliminer. Mais pour ça, tout le monde doit penser que tu es décédé, même Olivia et Will. Ils ne doivent pas savoir que tu as survécu ou ça les mettrait en danger.
- Je… je ne peux pas les laisser croire… Harold… je… je ne peux pas leur faire ça…
- Nous n’avons pas le choix Nathan. Nous sommes morts pour le reste du monde.
- Nous ?
- Toi… et moi.
Nathan resta un instant à dévisager Harold. Son ami devait se marier alors pourquoi… Que devenait Grace dans tout ça ?
- Et Grace ? Harold… tu avais ta vie…
- Elle pense que je suis mort. C’est mieux ainsi. Elle sera en sécurité.
Harold avait toujours eu le chic pour changer d’identité comme de chemise. Il avait toujours un plan de secours, toujours une alternative quand il sentait que sa vie était menacée ou qu’il perdait pied avec une identité. Il avait toujours été comme ça et Nathan admirait ça chez lui, cette capacité d’adaptation, cette capacité à tout laisser sans même un regard en arrière. Lui il en était incapable. Mais cette fois, Harold semblait touché par sa situation, il contemplait Nathan avec tristesse et mélancolie.
- Je suis désolé Harold… sincèrement…
Chapter 6: Mouchoir
Summary:
Nathan croise une personne de son passé.
Notes:
Bonjour, bienvenue sur le thème Mouchoir !
Chapter Text
Mouchoir :
Chaque jour Nathan apprenait à vivre avec les traumatismes laissés par l’explosion. Un matin, il put constater dans un miroir l’étendue des dégâts causés par la déflagration sur son corps et autant dire que ce n’était pas très beau à voir. Son torse ressemblait à une grille de morpion à moitié remplie avec toutes ces blessures en cours de cicatrisation qui sillonnaient sa poitrine. Il ne parlait même pas de son dos qui n’était qu’un amas de chairs brûlées qui tiraillait à chacun de ses mouvements. Le bas gauche de son visage ainsi que son cou avaient eux aussi subi le caprice des flammes, fort heureusement de manière beaucoup moins importante que son dos. Encore une chance. Son corps était déjà bien assez défiguré comme ça sans en plus devoir en rajouter avec sa figure. Son quadriceps gauche était orné d’un magnifique trou de la taille d’une balle de golf qui l’obligeait à marcher avec une canne. Autant dire que la route vers la convalescence était encore bien longue.
Ce jour-là, Nathan avait décidé de sortir. Il en avait assez de rester enfermé dans cet appartement. Il commençait à devenir claustrophobe et il n’était pas vraiment homme à paresser. Alors tout de noir vêtu, le visage dissimulé derrière l’ombre de sa capuche, il arpenta les rues de New York. Ses pas le menèrent au cimetière où il déambula parmi les pierres tombales. Mû par une curiosité morbide, Nathan chercha la sienne dans les allées. Il finit par la trouver au milieu d’une rangée, sobre et élégante, l’écriture dorée contrastait avec la pierre noire. Quelques bouquets de fleurs trônaient devant elle, la plupart devait provenir de personnes qu’il aurait détesté voir à son enterrement. Il y avait quelque chose d’étrange à se retrouver devant sa tombe. Son existence était brusquement remise en question. Il en arrivait à s’interroger sur sa présence ici. Était-il vraiment là ? Ou était-il mort ? Si il était mort, comment se faisait-il qu’il était encore là ? Était-il une âme en peine errant sur Terre, cherchant la paix sans pour autant la trouver ?
Le bruissement des feuilles mortes le sortirent de sa contemplation et tournant légèrement la tête, il découvrit Olivia avançant dans sa direction. Se détournant lentement de sa tombe, Nathan s’éloigna, espérant que son ex-femme ne se formalise pas de sa présence. Hélas comme à chaque fois qu’Olivia était impliquée dans quelque chose, elle ne laissait jamais rien passer.
- Excusez-moi ! Héla-t-elle.
Nathan fut obligé de s’arrêter mais il garda le dos tourné à la femme qui avait partagé sa vie, priant pour qu’elle ne le démasque pas.
- Connaissiez-vous Nathan ?
Les paupières d’Ingram se fermèrent une seconde tandis qu’Olivia continuait de s’approcher.
- On peut dire ça oui… Murmura-t-il.
- Est-ce qu’on se connaît ?
Nous nous connaissions oui…
- Non… Répondit-il après quelques instants d’hésitation.
Il devait partir avant qu’elle ne le reconnaisse mais après toutes ces années à subir son indifférence, l’entendre s’adresser à lui était un véritable baume au cœur. Malgré leur divorce et ses relations d’un soir pour consoler son âme esseulée, Nathan n’avait vraiment jamais cessé de l’aimer, elle resterait à jamais la femme dont il était tombé amoureux, la femme qui avait mis au monde son enfant. Elle resterait son amie même si elle ne voulait plus de lui.
- Excusez-moi, il faut que je m’en aille.
- Je sais que c’est toi, Nathan.
S’arrêtant brusquement, Ingram resserra sa prise sur sa canne. Non… Elle ne devait pas savoir que c’était lui…
- Je crains que vous ne fassiez erreur.
- Je sais reconnaître la posture de mon mari. Claqua Olivia.
La peur lui étreignit la gorge tandis que son ex-femme continuait de s’approcher de lui.
- Encore un de tes mensonges. Mais celui-là, c’est le plus cruel de tous. Comment as-tu pu…
- Reste où tu es… Olivia n’avance pas…
- Étais-tu vraiment à proximité de ce ferry ou c’est un autre mensonge ? Tu ne recules donc devant rien pour te débarrasser de ta famille ? Pour ne plus avoir de responsabilités envers ton ex-femme et ton fils ?
Les mots qui sortaient de la bouche d’Ollie faisaient mal, très mal. Mais vu le père et le mari qu’il avait été, il n’était pas étonné que cela se retourne contre lui.
- S’il te plaît… reste où tu es…
Mais Olivia avait toujours été butée. C’était un trait de caractère qui lui avait toujours plu sauf vers la fin de leur mariage lorsqu’elle croyait dur comme fer qu’il la trompait et que rien ne pouvait l’en dissuader. Alors elle se planta devant lui, droite et fière. Elle était toujours aussi belle malgré les années qui avaient passées. Lorsque ses yeux se posèrent sur son visage meurtri, la colère qui avait illuminée son regard s’éteignit, remplacé par le choc et… la honte. Quelques secondes plus tôt elle l’insultait et voilà qu’elle était maintenant face à la preuve que Nathan n’avait pas disparu de son plein gré.
- Nate…
Une main vint se poser sur sa joue abîmé et la respiration de Nathan se bloqua dans sa poitrine. Il eut envie de fermer les yeux mais il n’y arrivait pas, subjugué par l’image d’Olivia devant lui. Elle ne l’ignorait plus… alors qu’elle était sensé ne pas savoir qu’il était en vie. À quel point le destin se foutait-il de sa gueule ?
- Ollie…
- Pourquoi est-ce que tu fais ça Nathan ? Qu’est-ce qui se passe ?
- Je ne peux pas te le dire…
- Est-ce que tu as pensé à Will dans tout ça ? À moi ?
- À chaque seconde… je ne peux pas faire autrement Olivia… Je ne peux pas vous mettre en danger… Ta présence, ici, à mes côtés, compromet déjà ta sécurité. Tu ne dois jamais parler de ce moment, à personne. Promet-le-moi. Promet-moi que tu n’en parleras à personne.
- Je ne comprends pas Nathan.
- Promet-le-moi ! Dit-il avec force, plongeant son regard dans celui d’Olivia.
- Je te le promets.
Nathan hocha la tête, satisfait.
- Tu prendras soin de Will… ?
- C’est promis.
- Je suis désolé Ollie, si j’avais pu faire autrement… Si j’avais su… Je suis désolé…
Olivia ne comprenait pas ce qu’il disait, il s’en rendait compte. Elle n’avait jamais su pour la Machine, elle n’avait jamais rien su de ses projets avec Harold et de sa petite activité clandestine. C’était mieux ainsi. Il avait toujours mis un point d’honneur à protéger les siens quitte à en souffrir.
- Est-ce que je te reverrai un jour ?
- J’en doute.
Ollie baissa la tête, résignée à devoir laisser son ex-mari partir. Une larme roula sur sa joue et Nathan l’essuya de son pouce.
- Je suis désolé Ollie… Sincèrement.
Se hissant sur la pointe de pieds, Olivia déposa un baiser sur la joue de Nate et elle chuchota contre sa peau :
- Au revoir Nathan…
Chapter 7: Ce n'est pas moi
Summary:
Harold cherche un associé capable d'agir sur le terrain.
Chapter Text
Ce n’est pas moi :
Nathan n’avait pas parlé de son escapade au cimetière ni de sa conversation avec Olivia à Harold. Il n’avait pas besoin de savoir. Pendant plusieurs semaines, il dut réapprendre à marcher avec et sans canne mais surtout sans canne si il allait à nouveau vouloir aider les numéros. En attendant Harold leur cherchait un associé, quelqu’un qui avait l’expérience du terrain, car si Nathan était honnête, il devait bien avouer que s’en prendre aux maris et ex violents, aux petits trafiquants de drogue c’était une chose mais s’en prendre à d’anciens militaires, à des barrons de la mafia et à des gangs, il n’en menait pas large. Bien sûr il pouvait toujours foncer dans le tas et voir ce que ça allait donner mais ça n’allait certainement pas être lui qui allait sortir vainqueur.
Nathan devait aussi s’habituer à sa perte d’audition du côté gauche, autant dire que ce n’était pas une mince affaire. Harold lui avait un jour fait la conversation avant de se rendre compte au bout de quelques minutes que son ami n’avait rien entendu de ce qu’il lui avait dit. Petit instant gênant pour les deux hommes.
Il y avait aussi ce petit détail d’apparence et d’identité à régler. Nathan avait été un figure publique. Tout le monde connaissait son visage, sa photo était d’ailleurs encore placardée dans certains journaux et il ne pouvait pas se balader en ville capuche sur la tête indéfiniment. Alors Harold lui avait conseillé de changer de look et de se couper les cheveux. Il ne serait plus Nathan Ingram mais quelqu’un ressemblant à Nathan Ingram. Adieux donc ses chemises, ses cravates et ses pantalons de costumes et adieu son long manteau noir. Bonjour les tee-shirts et les jeans sombres, les sweats à capuche et la veste en cuir. C’était bien dommage parce qu’il aimait beaucoup son long manteau. Il dut également se raser les côtés et l’arrière du crâne et quand il se regarda dans le miroir, il avait l’impression d’avoir un mafieux en face de lui. Il ne s’appelait plus Nathan Ingram mais Nathan Collins.
Ayant dû abandonner son loft, il s’était trouvé un appartement plutôt spacieux non loin de la bibliothèque ainsi qu’une maison qui lui servirait de couverture en cas de besoin, conseil d’Harold qui avait au moins une bonne dizaine de planques en ville.
L’ancien PDG d’IFT s’était également lancé dans l’apprentissage de la langue des signes car il avait vite découvert que l’inconvénient avec les explosions c’était la sensibilité aux bruits. Il y avait des jours où le moindre son devenait une souffrance physique. Le son de sa propre voix était comme le crissement des griffes sur un tableau noir. Ces-jours là, sortir de chez lui était une véritable épreuve et seul le calme la bibliothèque pouvait l’aider. Harold l’avait surpris un après-midi à vomir ses tripes dans les toilettes tant la douleur était devenu insupportable. Son ami lui avait alors ramené le lendemain un casque anti-bruit avec la promesse de rapidement trouver une solution plus efficace. De fait, Harold s’était lui-aussi mis à apprendre la langue des signes. Écrire sur des petits bouts de papier pour communiquer n’allait qu’un temps. Il n’était donc pas rare pour Harold de trouver son meilleur ami avec le casque sur les oreilles en train de travailler sur un numéro à la bibliothèque.
En ce qui concernait les numéros, Harold avait par fini par trouver quelqu’un pour les aider. Un certain Rick Dillinger. Nathan n’aimait pas beaucoup cet individu. Il était arrogant, fourbe, virulent et il posait beaucoup trop de questions. Ingram était d’un naturel empathique, il voulait aider le plus de monde possible et il était assez rare qu’il déteste quelqu’un. Mais là, ce Rick Dillinger était en concurrence avec Denton Weeks. Il ne lui faisait absolument pas confiance. Harold avait toujours été le plus parano des deux mais là, son ami commençait sérieusement à déteindre sur lui.
Cependant il s’avéra que ses doutes étaient fondés car alors qu’il suivait Daniel Casey qui était poursuivi par la CIA et par un certain John Reese que Nathan avait déjà vu en photo lorsqu’il s’était occupé de Jessica, Dillinger retourna sa veste. Comme il n’avait pas eu les réponses à ses interrogations, Rick avait décidé de les trahir et de voler l’ordinateur de Casey où Harold avait installé un virus pour libérer la Machine. Tandis que Nathan surveillait les agents de la CIA puisque Casey était avec Harold et Rick, plusieurs voix artificielles le contactèrent dans son oreillette.
- Admin.
- Danger.
- Central.
- Park.
La Machine. La Machine lui parlait et d’après elle, Harold était en danger. Déguerpissant de sa cachette, Nathan sauta en voiture et démarra en trombe, direction Central Park. Lorsqu’il arriva sur place, il put entendre des coups de feu résonnant dans l’air glacé de la nuit. Courant aussi vite que possible, les poumons en feu et les mains engourdies par le froid, Nathan n’avait qu’une idée en tête : sauver Harold. Si il arrivait trop tard… si Harold mourait… Accélérant encore, il se rapprocha des détonations et arrivant sur les lieux, il eut tout juste le temps de se jeter par terre pour éviter les balles perdues. Scannant les protagonistes de la fusillade, il ne vit que Rick, des chinois et une femme cachée derrière un arbre. Pas d’Harold en vue.
Harold n’était pas là.
Les coups de feu ne durèrent que quelques secondes et quand il releva à nouveau la tête, Dillinger était étendu sur le sol gelé, mort. D’autres cadavres jonchés le chemin et la camionnette avait disparu ainsi que la femme.
- Nathan… Chuchota une voix sur sa droite.
Tournant son regard dans cette direction, il découvrit Harold plaqué contre un arbre.
- Nom de Dieu qu’est-ce que tu fous là ?!
- Je voulais récupérer l’ordinateur.
Se remettant sur ses pieds, Nathan se dirigea vers son ami et chercha frénétiquement la moindre blessure.
- Nathan je vais bien !
- Tu te fous de moi ! Et si tu avais pris une balle ! Et si j’étais arrivé trop tard pour toi comme je suis arrivé trop tard pour l’autre trou du cul ! Tu y as pensé à ça ?! Est-ce que tu as pensé une seule seconde à ta sécurité ?!
- J’ai été prudent !
- Prudent ?! Prudent ?! Putain Harold ! Ne refais plus jamais ça ! Tu m’entends ? Plus jamais !
- Il fallait que j’essaie de résonner Monsieur Dillinger !
- Ah oui et ça a vraiment bien marché vraiment bravo Harold ! Beau travail !
Le silence s’installa entre eux, leurs paroles résonnant encore dans l’air froid de New York. Et puis Nathan laissa échapper un immense soupir, honteux de ce qu’il venait de dire.
- Je… Je suis désolé Harold… J’aurais pas dû dire ça… Excuse-moi…
Se détournant de son ami, Nathan se posta près du corps de Dillinger. Ça aurait pu être Harold à la place de Rick gisant à ses pieds, percé de plusieurs balles. Il ne pourrait pas s’en remettre si jamais il arrivait malheur à son meilleur ami. Il deviendrait fou sans lui.
- Nathan.
- Qu’est-ce qu’on va faire de lui ? Demanda-t-il, ne souhaitant pas s’éterniser plus longtemps sur la peur qui étreignait encore son cœur.
- On va l’enterrer.
Chapter 8: Créature Fantastique
Summary:
Harold est victime de harcèlement au MIT.
Chapter Text
Créature Fantastique :
Quand Nathan Ingram et Harold Wren étaient entrés au MIT, tout les opposait. Nathan était un garçon populaire, athlétique et charmeur. Harold était un petit gringalet à lunettes, solitaire et parlant très peu. Si l’un était beau, l’autre était jugé laid par ses camarades. Si l’un était adulé, l’autre était moqué et pointé du doigt. Lors des cours ennuyeux, il était fréquent que le jeune Harold reçoive des boulettes de papier dans les cheveux. Lors des heures de pause, il était la cible de nombreux quolibets. Les gens aimaient l’appeler Gollum à cause de ses yeux un peu exorbités. Certains lui volaient ses affaires et s’amusaient à crier dans les couloirs :
« Retrouve ton précieux Gollum ! »
Harold avait l’impression d’être retourné au collège. C’était ridicule.
Et puis un jour tout changea. Harold s’était assis au fond de l’amphithéâtre pour le cours théorique de codage quand le groupe qui le martyrisait entra. L’étudiant s’attendait à entendre des insultes fuser dans sa direction mais étonnement, personne ne daigna lui adresser la parole. Pourtant, il pouvait sentir des dizaines de regards braqués dans sa direction mais ils étaient dirigés au-dessus de lui, comme si quelqu’un se trouvait là. Harold ne voulait pas donner satisfaction aux autres alors il ne regarda pas derrière lui mais il put percevoir une ombre le surplombant. Cela devait sûrement être une nouvelle blague pourrie de ses camarades de promo. Il était prêt à parier que d’une seconde à l’autre il allait recevoir une claque derrière la tête ou un crachat dans les cheveux mais rien de tout ça ne se produisit.
- Qu’est-ce que vous regardez tous ? Grogna l’ombre.
- Qu’est-ce que tu fous avec Gollum, Ingram ?
- Il s’appelle Harold, trou du cul. Et tu devrais peut-être te regarder dans un miroir Denis, parce que t’as bien la gueule d’un orc séché.
Ledit Denis se renfrogna, serrant les poings à ses côtés.
- On s’en souviendra Ingram.
- Bah c’est ça, souviens-t-en, ça te fera une occupation.
Nathan lâcha son sac à dos sur la table à côté de celle d’Harold et s’assit sans jamais cesser de foudroyer Denis des yeux. Ce crétin se croyait le roi de la promo avec son air suffisant et sa dégaine de petit bourgeois mais il n’était qu’un fils à papa qui malmenait les autres pour son petit plaisir. Le professeur entra alors dans la salle, obligeant les élèves à s’asseoir. Le groupe des harceleurs se détourna d’eux et Ingram lâcha un « abruti » avant de sortir ses affaires. Il pouvait sentir les petits regards d’Harold vers lui et il décida de proprement se présenter.
- Je m’appelle Nathan… Chuchota-t-il.
Son camarade ne lui répondit pas et Nathan ne le pressa pas plus. Le pauvre garçon devait sûrement penser que c’était une autre farce de la part de Denis, visant encore à le ridiculiser. Alors il suivit le cours avec attention. Lorsque les deux heures de cours furent terminées, Harold quitta si vite la salle que Nathan ne le vit même pas faire. Ce qui était sûr c’était que son voisin de table avait le pied aussi léger qu’un hobbit. Laissant échapper un soupir, le texan sortit de l’amphithéâtre sans prêter attention au groupe de Denis qui venait de le prendre en chasse.
Harold s’était trouvé un coin tranquille à la bibliothèque où il pouvait travailler tranquillement sans être dérangé. C’était son refuge, l’endroit où il se cachait de ses paires pour éviter les insultes et les blagues de mauvais goût. D’ailleurs aujourd’hui, ils n’avaient rien trouvé de mieux que de lui faire croire que Nathan Ingram voulait être son ami. Comme si il allait tomber dans le panneau. Ingram était un garçon gentil, quoique bruyant qui riait fort et qui ne semblait pas tenir en place sur sa chaise en cours. Mais c’était son parfait opposé. Il était grand, plutôt beau avec ses cheveux blonds qui lui tombaient sur le front, sociable – un vrai aimant à personnes, tous sexes confondus – et en plus de ça il était serviable. Bref, il avait peut-être l’air naïf mais il ne l’était pas. Lui qui pensait que le MIT était fait pour les génies. Il s’était apparemment trompé.
Soudain, quelqu’un s’assit lourdement sur la chaise en face de lui et lorsqu’Harold leva les yeux, il découvrit le garçon de ses pensées, saignant du nez, un coquard naissant, les poings ensanglantés et sa veste à l’effigie des Dallas Cowboys salie par le sang.
- Ze zavais que ze te trouverais izi… Grimaça-t-il. Zaloperie ze me zuis mordu la langue…
Harold le fixa un instant la bouche entrouverte, à court de mots. Qu’avait-il fait pour se retrouver dans un tel état ?
- Tu t’es battu ?
- Ouaip.
Wren observa son camarade sortir un mouchoir pour le presser contre son nez sanguinolent. Pourquoi s’était-il battu ? Qui se battait encore arrivé au MIT d’ailleurs ? Décidément cette promo ressemblait vraiment à une cour de récréation.
- Le groupe de Denis m’est tombé dezus à la zortie du cours.
- Pourquoi ont-ils fait ça ?
- Parze que ze t’ai défendu.
Soit la blague allait trop loin, soit c’était réellement une tentative d’amitié sincère de la part de Nathan.
- Alors… ce n’était pas une blague ?
- Nope.
Les convictions d’Harold furent ébranlées. Pouvait-il vraiment y croire ? Pouvait-il faire confiance à cet élève ? N’allait-il pas être déçu ou à nouveau moqué ?
- Pourquoi ? Demanda-t-il alors.
- Pourquoi quoi ? Répliqua Nathan en sortant un nouveau mouchoir.
- Pourquoi me défendre ?
Ingram le dévisagea comme si il était un parfait idiot, ses sourcils se perdant presque dans ses cheveux.
- Parce que c’est injuste ce qu’ils font. J’veux dire, on n’est plus au lycée. On est au MIT pour l’amour de Dieu. On est ici pour faire de grandes choses et ces débiles n’ont rien trouvé de mieux à faire que s’en prendre à quelqu’un. On est pas ici pour s’insulter ou se taper dessus mais apparemment il y en a qui ont du temps à perdre. Je croyais être le plus con de tous mais j’ai trouvé pire que moi.
Harold n’arrivait pas à détourner son regard de ce garçon qui lui souriait avec humour. Il avait l’air d’être quelqu’un de passionné qui ne reculait devant rien pour faire entendre sa pensée. Il s’était battu juste pour le défendre, lui le petit binoclard qui ne parlait à personne, il ne le connaissait même pas et pourtant, il était là devant lui, le visage tuméfié.
- Désolé… S’excusa Nathan en perdant son air jovial. Je parle beaucoup…
Ce jeune homme devait avoir dix-huit ou dix-neuf ans. Il était encore jeune par rapport à certaines personnes dans leur promo, par rapport à Harold. Il comprenait pourquoi les autres étaient attirés par lui. Il avait un visage avenant, des yeux au regard doux et pétillant, sauf à cet instant où la honte prédominait au fond de ses prunelles.
- Je vais… euh… je vais te laisser travailler. Dit-il en se levant, la mine déconfite.
Harold ne savait pas grand-chose des relations humaines mais une chose était sûre, il ne devait pas laisser filer Nathan entre ses doigts. Alors il demanda sans vraiment y réfléchir :
- Est-ce que… est-ce que tu veux qu’on bosse ensemble ?
Il n’avait jamais demandé cela à personne sauf à Arthur. Habituellement, il travaillait seul, dans son coin. Les autres élèves ne l’intéressait pas. Mais aujourd’hui, Arthur avait son groupe d’amis et il trouvait Harold un peu étrange. Arthur était gentil mais Wren avait parfois l’impression qu’il le mettait mal à l’aise. Il ne savait pas si c’était à cause de son père ou parce qu’il n’était pas très sociable.
- Tu veux vraiment que je travaille avec toi ?
- Je ne te l’aurais pas proposé si je n’avais pas été sincère.
- Alors si tu es sûr ! S’exclama Nathan.
- Chuuuuut ! Râla quelqu’un.
- Pardon… S’excusa Ingram, les joues rouges.
Chapter 9: Arme Surprenante
Summary:
Nathan doit suivre un ancien agent de la CIA.
Chapter Text
Arme Surprenante :
Depuis qu’ils avaient enterré Rick Dillinger à Central Park, Nathan travaillait seul sur le terrain avec l’aide d’Harold dans son oreille. Certaines missions se passaient très bien, parfois elles étaient faciles, juste une femme bafouée qui voulait se venger d’un mari infidèle ou un petit délinquant qui souhaitait faire un casse mais qui s’y prenait comme un manche. Mais le plus souvent, elles étaient difficiles tant pour le corps que pour l’esprit.
2011 se termina et 2012 commença sous la neige, avec la perpétuelle tâche de trouver un associé. En février, Harold demanda à Nathan de suivre un homme. Un ancien agent de la CIA qui venait de rentrer au pays et qui était présumé mort. Il n’avait nulle part où allait excepté New Rochelle. Nathan avait une petite idée de l’identité de cette personne.
- Tu ne me ferais pas suivre un certain John Tallis par hasard ? Demanda Nathan en suivant l’homme en costume noir.
- Il s’appelle John Reese maintenant, mais comment… c’est toi qui a sauvé son ex petite amie…
- Yep. Sauf que lui il ne sait pas qu’elle n’est plus à New Rochelle. Et il risque d’ essayer de retrouver le mari.
- D’après le dossier de la police sur Jessica, le mari est toujours en prison.
- On parle d’un ex agent de la CIA, Harold. Si il veut s’introduire en prison, il s’introduira en prison.
- Sois prudent Nathan.
Ingram suivit John jusqu’à l’hôpital où Jessica avait travaillé avant qu’il ne l’aide à disparaître. Il s’arrêta à l’accueil et s’adressa à la femme derrière le comptoir.
- Excusez-moi, est-ce que vous savez où je pourrai trouver l’infirmière Arndt ? Jessica, c’est une de mes amis. Entendit Nathan.
- Oh Jessica ne travaille plus ici. Elle est partie du jour au lendemain sans prévenir.
- Vous savez où elle est partie ?
- Non aucune idée. Son mari est en prison et…
Mais John s’était déjà remis en mouvement. D’un pas raide, il se dirigeait vers la sortie.
- Il a découvert que le mari de Jess est en prison. Chuchota Nathan pour Harold.
Dans la rue, Ingram chercha sa cible mais John Reese avait disparu, du moins c’était ce qu’il voulait lui faire croire. L’ancien PDG n’avait aucun doute sur le fait que maintenant c’était lui qui était suivi et traqué. Il avait été repéré.
- Il sait que je le suis.
Ne se départant pas de sang froid, l’ingénieur se fondit dans la foule et se mêla aux passants, déambulant parmi les individus ordinaires qui sortaient ou se rendaient à leur travail. Au bout de plusieurs mètres, il s’engouffra dans une rue adjacente et entra immédiatement dans un bâtiment. Il attendit quelques secondes et il aperçut John passer devant la porte sans le voir.
- Je vais à sa rencontre.
Quittant sa cachette, Nathan observa le comportement de Reese. Il avait tout de l’homme désespéré. Il était à deux doigts d’imploser. Ne pas avoir trouvé Jessica était le dernier coup de massue asséné à un homme déjà à terre. Il y avait plusieurs possibilités pour la suite, mais il n’y en avait que deux qui étaient, aux yeux de Nathan, les plus plausibles. Soit il allait essayer de retrouver le mari pour avoir des explications, voir même pour le tuer, soit il allait trouver un moyen de se suicider. Ingram allait devoir être prudent et choisir ses mots avec soin car John Reese était une bombe à retardement.
- Monsieur Reese.
L’ancien agent de la CIA se tourna brusquement vers lui, une tempête rageant au fond de ses prunelles claires.
- Pourquoi me suivez-vous ? Qui êtes-vous ? Demanda-t-il d’un ton menaçant.
- J’essaie de vous empêcher de commettre l’irréparable. Retrouver Peter Arndt n’est pas une très bonne idée.
- Ça ne vous regarde pas. Grogna John.
- Au contraire. Je sais que votre alternative est de mettre fin à vos jours et je ne peux pas vous laisser faire ça.
Reese fit un pas dans sa direction et Nathan s’exhorta au calme. Il se força à ne pas bouger, à rester détendu. Cet homme pouvait le tuer d’un moment à l’autre et Nathan ne pourrait rien faire pour l’en empêcher, il n’était pas assez entraîné pour ça. Reese était un tueur, un individu dangereux, encore plus à cet instant. Il n’avait plus rien à perdre. Enfin c’était ce qu’il croyait. John était peut-être suicidaire mais pas Nathan.
- Vous ne savez rien de moi.
- Je sais absolument tout de vous Monsieur Reese. Je sais ce que vous faisiez pour le gouvernement. Je sais les doutes que vous eus sur ce travail. Je sais que tout le monde vous croit mort. Mais le important est que je sais que Jessica était votre petite amie avant que vous ne retourniez à la guerre après la chute des deux tours, avant que vous ne deveniez John Reese. Vous vous appeliez John Tallis à cette époque et vous étiez le secret de Jessica. Vous l’aimiez, de tout votre cœur et parce que vous l’aimiez, vous l’avez laissé partir. Vous ne vouliez que son bonheur.
- Taisez-vous…
- Alors… Continua Nathan en espérant de ne pas se faire casser la figure. Quand elle vous a dit qu’elle vous attendrait si vous le lui demandiez, vous êtes parti. Mais aujourd’hui, vous le regrettez, parce qu’à cause de ça elle vous a été enlevée. Vous n’avez pas à vous en vouloir John. Vous vouliez qu’elle soit heureuse, vous ne pouviez pas prédire son avenir.
Nathan avait toujours été doué avec les gens, excepté avec sa famille où il avait lamentablement échoué. Il savait trouver les bons mots pour rassurer, adopter la meilleure posture pour mettre à l’aise et sourire quand il le fallait. Mais face au chagrin de John, il se trouvait désemparé. Sa détresse le touchait au plus profond de son âme. C’était le désespoir d’un homme brisé par son passé et détruit par une action qui lui avait coupé l’amour de sa vie.
- Son départ n’est pas de votre fait, John.
- Non c’est celui de son mari. Elle m’a appelé… j’étais en mission et j’ai senti que quelque chose n’allait pas dans sa voix. Je lui ai demandé de m’attendre. Je lui ai dit que je serai vite rentré, que j’allais venir la chercher mais…
- Mais vous n’avez pas pu.
- Maintenant elle est partie… pour toujours…
- John…
- Il l’a tuée n’est-ce pas ? C’était pour ça qu’elle avait peur, il la terrorisait. Il était violent avec elle, c’était ce qu’elle essayait de me dire.
L’empathie était une arme surprenante. Elle pouvait être une alliée dans bien des situations, permettant à Nathan d’aider les personnes en détresse, lui permettant de trouver les bonnes paroles pour désamorcer un conflit ou rassurer des victimes. Mais elle pouvait être une ennemie redoutable, comme à cet instant. Ingram était tiraillé entre son devoir de protéger Jessica et son besoin de soulager John de sa souffrance en lui avouant la vérité.
- S’en prendre à son mari ne la fera pas revenir.
- Qui êtes-vous ?
- Simplement une tierce partie concernée.
Ce n’était apparemment pas la bonne phrase à dire car en moins de temps qu’il en fallait pour dire Machine, il se retrouva plaqué au mur, l’avant-bras de John lui entravant la gorge.
- Nathan ! S’écria Harold dans son oreille, ayant sans doute entendu son souffle lui être volé.
- Que lui avez-vous fait ? Gronda l’agent à quelques centimètres de son visage.
- Rien… Réussit à articuler Nathan. Je ne lui ai rien fait.
Mais cela n’apaisa pas la colère de John car celui-ci appuya un peu plus contre la trachée de l’ingénieur.
- Je le jure… Souffla ce dernier.
Il commençait à voir de petits noirs danser devant ses yeux et les traits de Reese devenaient de plus en plus flous.
- J’ai essayé de l’aider…
Et soudain, il se retrouva le cul par terre, tentant désespérément de reprendre sa respiration.
- Qu’avez-vous dit… ? Murmura John.
Levant les yeux vers lui, Nathan se résigna à lui raconter toute l’histoire.
– J'essaie d'aider les gens qui en ont besoin. Mais parfois... parfois je n'y arrive pas. Parfois j'arrive trop tard et la personne est déjà morte. Parfois, je ne suis pas assez doué et j'échoue à faire quelque chose de bien. Parfois, la personne ne veut pas être sauvée. La mort de ces gens me hante. Chaque jour je me demande ce que j'aurai pu faire de plus pour les sauver. Et si j'étais arrivé plus tôt ? Et si j'avais su comment arrêter un ancien militaire ? Et si j'avais su trouver les bons mots ? Est-ce que tout cela aurait pu faire la différence ? Si j'avais été meilleur ? Si j'avais été plus fort ? Est-ce que toutes ces personnes seraient en vie aujourd'hui ?
- Je ne comprends pas. Chuchota John.
- Jessica est en vie.
Ce n’était pas vraiment comme ça qu’il aurait voulu annoncer la nouvelle à cet homme mais maintenant c’était fait.
- Quoi… ?
- J’ai échoué… pour tellement de personnes. J’ai vu mourir beaucoup trop de gens. Mais pour Jessica… j’ai tout fait pour la sauver et j’ai réussi. J’ai envoyé son mari en prison et j’ai aidé Jess à disparaître. Elle va bien, elle est heureuse, elle se reconstruit quelque part. Elle est en sécurité.
John se laissa alors tomber à côté de Nathan et les deux hommes restèrent quelques secondes silencieux. Et puis John se mit à rire. Ingram le connaissait bien celui-là, c’était un rire qui oscillait entre soulagement et nervosité, entre hystérie et chagrin, entre l’envie de pleurer et l’envie de sourire. Quelques personnes qui passaient dans la rue leur lancèrent d’étranges regards. Il y avait un mélange de pitié et de méfiance au fond de leurs yeux et l’ingénieur se demanda de quoi ils avaient l’air adossés ainsi au mur. Peut-être pensaient-ils qu’ils s’étaient échappés de l’asile ou qu’ils avaient bu jusqu’à ne plus tenir debout ou qu’ils étaient des mendiants. Les gens étaient souvent hâtifs dans leur jugement jusqu’à ce qu’ils se retrouvent dans la même position que ceux qu’ils avaient jugés auparavant.
- J’ai un travail à vous proposer. Dit Nathan en observant un individu passer devant eux. Quelque chose qui donnera un but à votre vie.
- Vous voulez que je fasse comme vous ?
- Non. Je veux que vous fassiez mieux que moi.
Chapter 10: Autoriser
Summary:
Zoé Morgan est le nouveau numéro donné par la Machine.
Chapter Text
Autoriser :
Nathan appréciait énormément John, au grand damne d’Harold qui avait découvert que ses deux associés avaient le même sens de l’humour. John s’était lancé un petit défi : trouver qui était Harold Finch. Il avait bien tenté d’obtenir des informations par le biais de Nathan mais tout ce que le meilleur ami de son employeur avait pu lui dire était qu’il était très doué avec les ordinateurs mais qu’il avait la manie de verser du liquide, eau, thé, café, sur les ordinateurs des autres, tout particulièrement celui d’Ingram. Alors en plus de suivre les numéros, John suivait son patron, ce qui amusait Nathan car Harold était un as de la disparition et plusieurs fois il avait faussé compagnie à l’ancien agent de la CIA. Étonnement, l’ingénieur avait confiance en Reese, ce qui n’avait pas du tout était le cas avec Dillinger. Là où Rick avait été fourbe, John était honnête. Là où John était loyal, Dillinger avait été un vendu, proposant ses services au plus offrant. Mais par bien des égards, Nathan se retrouvait un peu en leur nouvel associé. Le militaire avait le don de prendre soin des autres. Les gens comptaient pour lui. Aider était une seconde nature malgré les horreurs qu’il avait pu vivre ou commettre en travaillant pour le gouvernement. Dillinger avait été un exécuteur. Le facteur humain avait été secondaire. Mais John était un protecteur. Alors Nathan le laissait suivre Harold et il l’autorisait à chercher les réponses à ses questions car il était convaincu que jamais Reese ne trahirait la confiance qu’Harold avait placé en lui. Si Nathan venait à mourir, il savait que son meilleur ami serait en sécurité avec une personne sûre, une personne sur qui Harold pourrait compter.
John s’était également mis en tête d’apprendre à Nathan à esquiver les coups parce qu’il en avait assez de voir son camarade avec des hématomes au visage à chaque retour de mission puisque ce dernier ne savait pas se baisser à temps.
- C’est bien beau de savoir frapper mais parer les coups c’est encore mieux. Avait-il un jour dit alors qu’Ingram tenait une nouvelle poche de glace contre sa mâchoire endolorie.
Il n’était donc pas rare pour Harold de trouver les deux compères en train de s’entraîner de bonne heure le matin dans une salle vide de la bibliothèque. Le génie de l’informatique avait également trouvé une solution pour le problème de sensibilité au son de Nathan. Il avait traficoté plusieurs de leurs oreillettes – il en fallait bien en rab au vue du nombre de fois que ses associés étaient obligés de s’en débarrasser – et il avait reprogrammé leur code pour que l’ancien PDG puisse d’un touché déclencher le programme qui filtrerait les sons et bruits environnants, le coupant ainsi du monde.
Au fil de leurs missions, le trio découvrit la corruption qui gangrenait la ville de New York. Un réseau de policiers corrompus semait la pagaille au sein des forces de l’ordre et des instances de justice et John avait réussi à se mettre l’un d’entre eux dans la poche avec un peu de chantage. Cet homme s’appelait Lionel Fusco, membre du HR. Malheureusement pour eux, il n’y avait pas que les policiers corrompus qui leur mettaient des bâtons dans les roues, il y avait aussi les agents compétents comme le lieutenant Carter qui s’était mis en tête d’arrêter l’homme en costume et l’homme à la veste en cuir. Nathan faisait déjà partie des personnes recherchées à cause de sa manière d’arrêter les malfaiteurs en les ligotant à une chaise et en laissant les preuves attachées à leurs vêtements. Seulement, la police n’avait pas encore fait le lien entre lui et l’homme à la veste en cuir, ce qui voulait dire qu’ils cherchaient trois hommes et non deux.
Malgré ces petits inconvénients, John et Nathan formaient une bonne équipe sur le terrain. Contrairement à Dillinger qui s’était fait un malin plaisir à rabaisser Ingram en l’attaquant sur ses points faibles et rejetant chacune de ses idées, John l’aidait à s’améliorer et écoutait chacune de ses propositions.
Mais il y avait des numéros plus difficiles que d’autres et des numéros plus gênants que d’autres comme par exemple celui de Zoé Morgan. Un matin alors que Nathan se présentait à la bibliothèque armé de deux café et d’un thé vert Sencha, il avait eu un temps d’arrêt devant la photo de Zoé accrochée à leur tableau.
- Notre nouveau numéro est Zoé Morgan ? Avait-il demandé.
- Pourquoi ? Tu la connais ? Avait répondu Harold.
Dans ses moindres détails, avait-il voulu répondre mais il s’était abstenu et il avait simplement dit en haussant les épaules :
- Tous les riches de la ville connaissent Zoé Morgan.
Mais Harold le connaissait par cœur ou presque et sa duperie ne dura pas longtemps.
- Tu as couché avec ?
- … Oui…
C’est pourquoi Nathan avait été relégué au second plan sur la mission pour éviter que Zoé ne le reconnaisse. Il devait la suivre, caché par l’obscurité tandis que John jouait au chauffeur pour leur numéro et se faisait ouvertement draguer. Nathan n’était pas du genre jaloux mais là quand même il y avait de quoi être frustré. Surtout que si il se souvenait bien, Zoé se baladait toujours avec une bombe au poivre dans son sac à main ce qui voulait dire qu’à tout moment elle risquait de le prendre pour un agresseur et de l’asperger avec.
- Comment ça se passe dehors ? Nargua John bien au chaud dans sa voiture.
- Je me gèle les miches si vous voulez tout savoir John. Railla Nathan.
- Vous allez bientôt pouvoir vous réchauffer Nathan, il y a l’appartement de votre ancienne conquête à fouiller. J’espère que vous avez toujours la clef.
- Vous paierez pour cet affront John, soyez-en sûr.
Ingram se dirigea vers l’immeuble de Zoé et monta jusqu’à son étage. Il crocheta la serrure de la porte et pénétra dans l’appartement.
- Toujours aussi sobre. Commenta-t-il. Aucune photo de famille ni d’amis. Frigo toujours aussi bien organisé…
- Rappelle-moi combien de fois tu as vu cette femme ? Intervint Harold dans son oreille.
- Plusieurs fois.
L’ingénieur fouilla chaque recoin de l’habitation et finit par découvrir quelque chose d’intéressant sous la table basse du salon.
- Ça par contre c’est nouveau.
- Zoé a acheté une arme. Annonça John.
- Pourquoi en achèterait-elle une alors qu’elle possède déjà un pistolet chez elle. Fit remarquer Nathan.
- Parce qu’elle va tuer quelqu’un !
Zoé ? Tuer quelqu’un ? À moins qu’elle ait drastiquement changé depuis l’époque où ils se fréquentaient, c’était peu probable. Zoé était une négociatrice, pas une tueuse. Remettant l’arme là où il l’avait trouvé, Nathan quitta les lieux et attendit dans l’ombre le retour de John. Celui-ci revint une heure plus tard pour déposer leur numéro chez elle. Sortant de l’obscurité, Ingram se plaça aux côtés de son associé et contempla la porte close de l’immeuble.
- Zoé n’est pas une tueuse.
- Nope.
- Vous le saviez.
- Yep. Cela n’arrange pas nos affaires ceci-dit. Toute la ville pourrait en vouloir à Zoé avec le travail qu’elle exerce. Vous devriez rentrer vous reposer, John, je vais rester là pour surveiller.
Le lendemain, alors que Nathan se reposait à la bibliothèque, John servait une nouvelle fois de chauffeur et envoyait à Harold les photos des gens que Zoé rencontrait pour qu’il déniche toutes les informations sur eux. Zoé avait apparemment un enregistrement à récupérer auprès d’un journaliste et à remettre à un certain Douglas pour le compte de Monsieur Lawson. Mais rien ne se passa comme prévu. Leur numéro manqua de se faire kidnapper puis tuée par balle. Seules l’efficacité et la réactivité de John lui sauvèrent la vie. Cependant, après avoir tenté de retrouver le journaliste qui avait vendu à Zoé l’enregistrement, cette dernière se volatilisa, faussant compagnie à son chauffeur. Malgré ça, tout n’était pas perdu car la négociatrice leur avait laissé une copie de l’audio dans le véhicule. Il s’avéra que la femme que l’on entendait sur la bande son était Dana Miller, la supposée maîtresse de Mark Lawson. Malheureusement celle-ci était décédée quelques mois auparavant à l’âge de vingt-sept ans. Son numéro avait été donné par la Machine mais Harold et Nathan n’avaient pas réussi à la sauver. Nathan n’avait pu que constater sa mort en arrivant chez elle. L’ingénieur avait eu beaucoup de mal à se pardonner cet échec et son meilleur ami avait dû l’empêcher de se soûler cette nuit-là. Mais aujourd’hui, ils pouvaient faire la différence, ils pouvaient empêcher Lawson et Douglas de tuer Zoé Morgan.
Pendant que John et Nathan repartaient à la recherche de leur numéro, Harold prit contact avec le PDG de Virtanem, se faisant ainsi passer pour un investisseur. En milieu d’après-midi, Reese rentra à la bibliothèque pour voir si Harold avait avancé avec l’enregistrement. Ils apprirent que Dana n’était pas la maîtresse de Mark mais la personne qui allait révéler à la presse que le médicament qu’ils avaient mis au point était un poison. Elle avait été tuée pour qu’elle ne parle pas. Maintenant, ils allaient pouvoir lui rendre justice.
Le portable de Zoé fut réactivé et John demanda à Harold d’envoyer Nathan pour lui parler.
- Mais enfin Monsieur Reese ! Mademoiselle Morgan ne doit pas reconnaître Nathan !
- Harold nous n’avons pas le temps pour ça ! Envoyez-lui l’adresse.
Après quelques instants d’hésitation, Finch capitula et envoya la position de Zoé à son meilleur ami, en espérant que tout se passerait pour le mieux.
Nathan se rendit donc sur place. Zoé avait choisi un restaurant assez chic et Ingram chercha l’entrée de secours pour s’y faufiler discrètement. Passant par les cuisines, il pénétra dans la salle de réception et chercha leur numéro du regard. Elle s’était trouvée une table au milieu de la pièce avec un parfait visu sur la porte d’entrée. Alors qu’il s’avançait vers elle, une pensée vint perturber sa sérénité. Et si elle ne reconnaissait pas ? Il avait changé depuis 2005. Il avait vieilli, il avait été victime d’une explosion qui avait défigurée son corps et une partie de son visage. Nathan n’était pas vaniteux mais il savait l’effet qu’il avait sur la gente féminine. Il avait souvent usé de son charme auprès de nombreuses femmes. Il était un éternel séducteur mais malgré ça il était esseulé. Il était pourtant quelqu’un qui aimait profondément les gens mais son cœur était perpétuellement triste. Depuis son divorce avec Olivia, il avait eu beau réchauffer son lit avec des relations d’un soir ou comme avec Zoé, de plusieurs soirs, il n’avait jamais réussi à combler ce vide qu’il ressentait dans sa poitrine. Zoé était parvenue à le faire aller de l’avant, à l’aider à se reconstruire après sa séparation mais la construction de la Machine, les rendez-vous avec Alicia et la pression du gouvernement avaient eu raison de leur relation naissante. Alors il s’était résigné à finir ses jours seul. Et puis il était « mort » ce qui rendait les choses encore plus compliquées pour rencontrer quelqu’un. Après Zoé, Nathan aurait aimé approfondir sa relation avec Alicia – sans mauvais jeu de mots – mais elle lui avait semblé si intouchable, si inatteignable. Oh bien sûr il ne s’était pas gêné pour ouvertement flirter avec elle et pour essayer de lui offrir des verres mais il ne s’était jamais rien passé entre eux.
Si Zoé ne le reconnaissait pas sa couverture resterait intacte, par contre égo lui…
Se glissant sur la chaise à gauche de son ex pour être sûr de bien entendre ce qu’elle avait à lui dire, Nathan laissa son ancienne relation scruter son visage, le cœur battant à tout rompre.
- Je m’attendais à voir mon chauffeur. Dit-elle, brisant ainsi les derniers espoirs de Nathan.
- Il n’est pas disponible pour le moment.
- Alors il m’a envoyé mon ex, qui, et je tiens à le faire remarquer, est mort.
Nathan leva les yeux du verre de vin posé devant lui et qui le tentait depuis plusieurs secondes et croisa le regard pétillant de Zoé.
- Quoi ? Tu pensais que je n’allais pas reconnaître un homme avec qui j’ai couché ? Je dois avouer que tu as changé, nouvelle coupe de cheveux ?
Un sourire vint se dessiner sur les lèvres d’Ingram.
- C’est toi qui a dit à mon chauffeur que j’aimais le jazz ?
- Une petite vengeance personnelle. Répondit-t-il avec un petit haussement d’épaules. Il l’avait méritée.
- Alors c’était toi qui me suivait, si tu avais voulu un autre rencard, il t’aurait juste suffit de demander.
- Et gâcher ton amour naissant envers ton chauffeur, voyons Zoé, je ne suis pas sans cœur.
Un rire franc quitta la magnifique bouche de Zoé et Nathan eut l’impression pendant un petit instant qu’il avait remonté le temps.
- Je suppose que tu es là pour Dana Miller ?
- Parle-moi d’elle.
- Elle n’est pas la maîtresse de Lawson comme beaucoup aurait pu le penser.
- Elle travaillait pour lui sur le médicament et elle voulait dénoncer ses effets. Continua Nathan.
- Ça aurait été un scandale.
- Alors il l’a fait éliminer. Et il a tenté de t’éliminer aussi.
Zoé se rapprocha alors de lui et chuchota d’une voix sensuelle :
- Ça te dirait de faire quelque de dangereux ?
- Dangereux comment ? Murmura-t-il en retour.
- Comme cambrioler les locaux de Lawson.
- Oh Zoé, tu sais parler aux hommes.
- Partons d’ici ?
- Mais avec grand plaisir.
Quittant le restaurant, Zoé appela un de ses contacts tandis qu’Ingram contactait les siens.
- Je vais avoir besoin de John et de toi, Harold.
- Nathan, est-ce que tu es sûr que c’est une bonne idée ?
- Harold. Si on veut les arrêter, il nous faut les dossiers.
- Ce n’est pas de ta faute pour Dana, Nathan.
Une vague de colère vint crisper la mâchoire de l’ancien PDG. Il n’avait pas été assez compétent pour comprendre pourquoi elle était en danger ni assez rapide pour l’empêcher de mourir. C’était de sa faute si elle était morte. Il n’avait pu que serrer son corps froid contre lui en la suppliant de le pardonner. Cette nuit-là, il avait pleuré et il avait voulu boire, boire jusqu’à ne plus ressentir cette culpabilité et ce chagrin, boire jusqu’à ne plus rien ressentir.
- Harold s’il te plaît… Laisse-moi faire ça pour elle…
A l’autre bout de la ligne, Nathan entendit son ami soupirer.
- Très bien mais je veux que tu me promettes que tu seras prudent.
- Prudent est mon deuxième prénom.
- Nathan…
- Je te le promets.
Grâce à l’aide d’Harold qui avait hacké le système de caméras de surveillance de Virtanem, John, Zoé et Nathan s’introduisirent dans le bureau de Lawson. S’installant devant l’ordinateur, l’ingénieur pirata les e-mails et récupéra ce qui avait été supprimé sous le regard admiratif de Reese.
- Vous aussi vous êtes doué avec les ordinateurs.
- Ça m’arrive.
De nombreux dossiers défilèrent devant leurs yeux et Nathan pianota sur son clavier, affichant à l’écran ceux que Dana avait consulté. Il s’avéra que l’essai clinique du Sylocet, le médicament miracle, avait été altéré et que six noms manquaient. Après une nouvelle recherche ils trouvèrent l’essai d’origine et Harold chercha dans sa base de données les noms que John lui envoya. Ils découvrirent que ces personnes étaient toutes mortes d’une défaillance cardiaque, ce qui était énorme. Dana avait voulu révéler cela au grand jour mais elle n’en avait pas eu le temps.
Soudain la lumière du bureau s’alluma et Douglas s’avança, arme à la main.
- Et bien, et bien. Je suppose qu’il faut appeler les flics.
- Nathan, Monsieur Reese, que se passe-t-il ?
Un autre homme entra dans la pièce, mains dans les poches et sourire en coin.
- Lieutenant. Soupira Zoé. Je vais devoir vous détruire maintenant.
- Je pense que vous n’en aurez pas l’occasion. De plus, vous m’aviez demandé de ne pas alerter la police, alors je ne l’ai pas alertée.
Tournant les talons, le contact de Zoé se retira.
- Mettez ces cagoules. Ordonna Douglas. Et attachez-vous les mains. Le premier qui tente de jouer au héro se prendra une balle dans la tête.
Ils furent ensuite conduits dans une autre pièce et ligotés à des chaises avant que la vue ne leur soit rendue.
- Vous ne m’avez jamais dit votre nom. Dit Zoé à John.
- John. Je m’appelle John.
- Enchantée John. Susurra Zoé.
- Oh bah allez-y vous déragez pas pour moi. Commenta Nathan.
- Ne sois pas jaloux.
- Mais je ne le suis pas.
- Oh si. Vous avez la même attitude quand je me rapproche de notre ami commun. Railla John.
- Je ne suis pas jaloux.
Reese et Morgan se lancèrent un petit regard entendu. Il était jaloux et dans le déni.
- Comment est-ce que vous avez su que j’étais en danger ?
- Avec la nature de ton travail.
- Je n’y crois pas une seule seconde Nathan.
- Comme tu le disais si bien à John, tu as tes sources, nous avons les nôtres. Tu devrais changer de métier.
- C’est toi qui me dit ça ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité.
Leur conversation fut interrompue par l’arrivée de Lawson et le retour de Douglas.
- Oh tiens, le grand manitou se montre enfin. Commenta Nathan avant d’amèrement regretter cette remarque lorsque le poing de Douglas s’écrasa contre sa mâchoire.
- Vous faîtes une grave erreur Mark. Grinça Zoé.
- Ce n’est pas moi qui suis menotté. Vous avez vu le rapport Sylocet.
- J’ai même envoyé une copie à un ami. J’espère que ça ne vous gêne pas, afin de l’étudier plus en profondeur.
- Où est ce rapport maintenant ?
- Auprès de la seule personne en qui j’ai confiance. S’il nous arrive malheur il sera rendu public. Que fera Keller quand il apprendra le scandale ?
- Bien, puisque Zoé aime tant négocier. Je vais vous proposer un marché. Le premier qui me donnera le rapport vivra.
Malheureusement pour Lawson, personne ne pipa mot dans la pièce. Et c’est à cet instant que Keller, le grand patron, arriva.
- Que se passe-t-il Mark ? Pourquoi sont-ils encore en vie ?
- Elle dit avoir une copie du rapport.
- Dire que je croyais que tu pouvais gérer quelque chose de vraiment important.
Se détournant de Mark, Keller s’avança vers les otages et plus particulièrement Zoé.
- Mademoiselle Morgan, soyez raisonnable. Tout nouveau médicament a des effets secondaires. C’est pour ça que nous avons des clauses de non-responsabilité et des assurances.
Derrière lui, Douglas préparait une seringue qui ne donnait vraiment pas envie à Nathan.
- Si vous comptez nous droguer, je tiens à vous dire que je supporte très mal la drogue. Intervint-il alors. Ah oui et euh je parle beaucoup quand je suis stressé et c’est ma première prise d’otage.
Keller porta son attention sur lui et ses yeux noirs de porcelet se plissèrent d’agacement.
- Désolé. Murmura Ingram d’un ton faussement contrit.
Reportant son regard sur Zoé, le grand patron reprit son petit discours.
- Cette croisade ne vous ressemble pas. La Zoé Morgan que je connais est raisonnable.
Pendant quelques instants Zoé dévisagea Keller et puis elle finit par capituler.
- Très bien. Je vous donnerai le rapport. Nous irons le chercher ensemble.
Un grand sourire vint se dessiner sur le visage de crapaud du PDG de Virtanem.
- Formidable !
Douglas vint la détacher et lorsque Zoé se leva, elle s’approcha de John et lui déclara :
- Je vous l’avais dit, il faut toujours avoir une chose à échanger.
Puis à la grande surprise de Nathan, elle se pencha vers lui et l’embrassa.
- Génial. Maintenant je me sens comme la cinquième roue du carrosse. Râla-t-il.
Bientôt, il ne resta plus que Douglas, Reese et Ingram dans cette pièce lugubre.
- Vous ne devriez pas être étonnés par ce qu’a fait Zoé. Je n’ai jamais eu confiance en cette salope.
- Parce que vous, vous êtes un homme de confiance, cela va s’en dire. Minauda Nathan.
Douglas continuait de préparer ses seringues, pas le moins du monde dérangé par les paroles de l’ancien PDG ni par le silence de John. Très honnêtement, Ingram aurait préféré que son associé reste silencieux car quand celui-ci ouvrit la bouche, ses mots lui glacèrent le sang.
- Chlorure de potassium.
Nathan avait arrêté la chimie après le lycée mais il n’était pas stupide, il savait très bien à quoi servait le chlorure de potassium et autant dire qu’il n’était pas vraiment enchanté par cette perspective.
- Ça arrête le cœur en moins d’une minute. C’est plutôt humain n’est-ce pas ? Compléta l’homme de main de Lawson en s’avançant vers Nathan, seringue en main.
Il força le fondateur d’IFT à pencher la tête sur le côté en lui attrapant les cheveux et au moment où Ingram se voyait mourir, l’ombre de son partenaire plana au-dessus de Samuel Douglas.
- Une chance pour vous alors. Murmura ce dernier en agrippant le bras de leur ravisseur.
Une brève lutte s’en suivit et au bout d’une ou deux minutes, Douglas s’effondra, raide mort. John libéra Nathan de ses liens, il récupéra leurs téléphones et oreillettes avant de contacter Finch.
- Monsieur Reese ! Cela fait deux heures que j’essaie de vous joindre ! Keller est au courant, il est dans le coup !
- On sait Finch. Zoé nous a aussi dupé. Elle va remettre le rapport à Lawson.
- Il faudrait être plus confiance, Monsieur Reese. Zoé m’a envoyé sa destination, elle se rend sur le chantier naval.
- On se met en route.
Quittant les locaux, Nathan et John sautèrent en voiture et roulèrent à tout allure jusqu’au chantier naval. Arrivant sur place, ils repérèrent immédiatement la Ranger Rover grise de Lawson, garée un peu plus loin. Reese tendit à un taser à son partenaire et annonça :
- Je m’occupe du chauffeur, je vous laisse Lawson.
- Avec plaisir.
Quittant le véhicule, ils se dirigèrent vers celui de Mark. Ce dernier était tellement occupé à menacer Zoé qu’il ne remarqua même pas l’avancée des deux associés. Le chauffeur eut à peine le temps de tourner la tête que sa vitre explosa et qu’il reçut un coup de poing qui l’assomma. Nathan tira Lawson de la Rover et le tasa dans la nuque, le rendant instantanément inconscient.
- Vous en avez mis du temps. Commenta Zoé en les rejoignant.
- Merci pour le trombone mais comme vous avez pu le constater ça prend un peu de temps à utiliser. Railla John.
Nathan terminait d’attacher Mark et lorsqu’il se redressa, il se retrouva au milieu d’un duel de regards.
- Quand vous aurez fini, vous pourrez peut-être m’aider à mettre celui-ci dans le coffre.
Finalement, grâce à l’arrestation de Lawson, à l’enregistrement et au rachat des parts de Virtanem par Harold, Keller fut conduit devant la justice et les victimes du Sylocet purent enfin être vengées.
Ingram se rendit sur la tombe de Dana, éprouvant le besoin de s’y recueillir maintenant que l’affaire était enfin terminée.
- On l’a eu Dana. Dit-il en posant sa main sur la pierre. On les a eu. Lawson et Keller. C’est fini. Ils ont été arrêtés. Grâce à vous. Nous n’aurions pas pu y arriver sans votre aide, sans votre courage. Alors merci Dana. Merci pour tout. J’aurai voulu vous sauver, j’aurai voulu arriver à temps pour… mais je n’ai pas réussi. Je suis… sincèrement désolé…
Courbant l’échine, Nathan pleura. Il pleura pour cette vie gâchée par des gens avides d’argent. Il pleura pour cette jeune femme qui aurait dû avoir toute la vie devant elle. Et il pleura pour son incompétence, pour son incapacité à avoir sauvé Dana Miller.
- Je vous promets de faire mieux… pour toutes les autres personnes que je dois aider…
Quittant le cimetière après un dernier hommage à Dana, son téléphone vibra dans sa poche. Le message d’un numéro inconnu s’affichait à l’écran :
« Appelle-moi ☺ »
Chapter 11: Moral(e)
Summary:
Parfois, tout vire au cauchemar.
Notes:
Bon je n'aime pas mon texte mais je n'ai pas réussi à faire mieux.
Chapter Text
Moral(e) :
Il y avait des jours où les affaires se passaient pour le mieux. Récemment, ils avaient réussi à empêcher la mort du lieutenant Carter qui avait été visée le HR qui s’était allié à Elias. La menace n’était étonnement pas venue des flics ni des voyous mais d’un SDF que Carter avait chargé de retrouver Elias. L’indic du lieutenant avait fait son travail mais il avait fini par retourner sa veste et un soir dans une ruelle alors que Joss lui donnait de l’argent, il lui tira dessus à trois reprises. Heureusement, elle n’avait pas retiré son gilet par balle ce qui lui sauva la vie. Reese s’était occupé de l’homme pendant que Nathan contactait les urgences. John avait été déterminé sur cette enquête. Il admirait énormément Joss Carter et Harold et Nathan comprenaient très bien pourquoi. Elle était compétente, droite dans ses bottes et intègre. Elle se démenait pour rendre la justice malgré les coups bas du HR et les menaces qui planaient sans cesse sur elle.
Et puis il y avait les mauvais jours. Les jours où tout se passait mal. Le trio avait perdu deux numéros sur quatre. Ces personnes étaient reliées à la même affaire et si ils avaient réussi à éviter la mort pour les deux numéros restant, cette affaire restait tout de même un échec assez cuisant. Hélas ce n’était pas la fin des emmerdes.
Alors que Nathan et John s’apprêtaient à quitter le parking de l’hôpital, la Machine contacta Nathan par le biais de son oreillette.
- Associé.
Alors qu’il attrapait le bras de John pour l’arrêter, un gros 4x4 noir s’engagea derrière eux. Lorsque les portières s’ouvrirent, elles révélèrent le lieutenant Joss Carter et un homme, habillé en costume mal taillé mais sûrement très cher. Sans doute quelqu’un de la CIA. John le connaissait et si John le connaissait ça voulait dire qu’ils étaient dans la merde. La CIA le pensait mort et ils venaient de retrouver sa trace.
- Mark ?
- Bonsoir John. Je ne pensais pas te voir à New York. Je t’imaginais plus dans une cabane dans les bois dans le Montana.
- Qu’est-ce que tu veux Mark ?
- Il est temps de rentrer à la maison John. L’ardoise a été effacée. On repart à zéro.
- Tu sais très bien que c’est impossible Mark.
Un coup de feu retentit et John s’effondra sous le regard horrifié de son partenaire qui sortit son arme et arrosa le véhicule, brisant leurs phares. Mais une deuxième détonation résonna dans le parking, touchant le coéquipier de Nathan à la jambe.
- Merde ! John debout !
Visant à l’aveuglette, Nathan tira dans la direction des coups de feu, gagnant du temps pour que son ami se remette sur ses pieds. Ils déguerpirent le plus rapidement possible de cet endroit et se réfugièrent dans la cage d’escaliers et une fois en sécurité, Nathan contacta Harold.
- Nathan ! Carter a vendu John à la CIA !
- Je sais. John est blessé.
- Où êtes-vous ?
- Dans le parking. On descend au rez-de-chaussée. Mais ça se présente plutôt mal.
La porte au-dessus d’eux claqua et Ingram se risqua à passer discrètement la tête pour voir qui les suivait. Il aperçut le lieutenant Carter, arme en main, descendant les marches.
- Carter nous suit.
- J’arrive Nathan. Je suis sur la route.
- C’est trop dangereux Harold.
- Je suis là dans deux minutes. Claqua son meilleur ami avant de raccrocher.
Ingram aidait John à descendre, soutenant son poids du mieux qu’il pouvait, tout en jetant des coups d’œil par-dessus son épaule.
- Je voudrai vous remercier… Murmura soudain son partenaire.
- Quoi ?
- Vous et Harold…
- Oh non, John, vous n’allez pas me faire le coup des adieux. Je déteste les adieux.
John n’allait pas mourir. Il était hors de question qu’il lui claque entre les doigts. Il avait vu mourir assez de gens comme ça. Des innocents, des criminels, des inconnus et des proches. Alors il n’était pas envisageable que son coéquipier meurt. John Reese ne ferait pas partie de ces personnes qu’il n’avait pas réussi à aider. La CIA ne l’aurait pas. Ces individus ne prendrait pas la vie de son ami.
- Vous m’avez donné une seconde chance… Continuait John.
- Ce n’est pas fini John. Accrochez-vous.
La porte du rez-de-chaussée était enfin en vue, redonnant espoir à Nathan. John allait s’en sortir.
- On y est presque. Encouragea-t-il.
Franchissant le lourd panneau en bois, Reese tituba manquant d’emporter l’ingénieur dans son déséquilibre mais ce dernier le retint fermement.
- Doucement, John, je vous tiens.
La respiration de son coéquipier était devenue laborieuse, une fine pellicule de sueur recouvrait son visage et sous sa main, Nathan sentait la moiteur du sang s’écoulant de la blessure par balle à l’abdomen. Il n’avait pas besoin de regarder pour savoir que John en avait perdu une grande quantité.
Par chance, ils n’eurent pas à attendre longtemps dans l’air froid du soir, car la voiture d’Harold se profilait à l’horizon, roulant à toute à l’allure dans leur direction. Elle s’arrêta dans un crissement de pneus devant eux et Finch quitta le véhicule pour leur venir en aide et supporter John, soulageant un peu Nathan. Mais la porte derrière eux s’ouvrit à nouveau et Ingram sentit une arme être pointée sur son dos.
- Stop ! Plus un geste ! S’exclama Carter.
- Mets-le en voiture. Chuchota l’ancien PDG en s’orientant de sorte à protéger ses amis.
Cependant, Joss avait reconnu Harold. Elle avait eu le loisir de le rencontrer lors d’une enquête sur un braquage et si il s’était fait passer pour un certain Monsieur Burdett, à présent elle avait la preuve qu’il avait bel et bien menti.
- Vous…
Nathan croisa le regard paniqué d’Harold et lui adressant un petit signe de tête, il le laissa supporter John pour se tourner vers le lieutenant, ses mains levées devant lui.
- S’il vous plaît… Supplia-t-il. Aidez-nous. Ces hommes… ils ne doivent pas l’avoir.
Quelque chose dans ses yeux dût toucher le lieutenant ou peut-être était-ce simplement sa conscience qui lui hurlait de ne pas laisser la CIA arrêter l’homme en costume mais Carter hésita un instant avant de ranger son arme et de venir à leur rencontre.
- Aller ! Mettez-le en voiture vite !
Joss les assista à aider John à monter à l’arrière du véhicule.
- Partez maintenant ! Dit-elle en refermant la portière après un dernier coup d’œil à celui qu’elle aurait dû arrêter.
Harold démarra en trombe, quittant les lieux sous le regard du lieutenant. Elle les arrêterait, un jour. Elle leur passerait les menottes aux poignets mais pas aujourd’hui. Ce n’était pas comme ça qu’elle voulait rendre la justice. Elle voulait faire les choses bien et dans les règles.
Chapter 12: Miroir
Chapter Text
Miroir :
John avait eu beaucoup de chance. Le médecin qu’avait engagé Harold l’avait très rapidement stabilisé et après un petit séjour en fauteuil roulant et en béquilles, il était à nouveau prêt à courir les rues de New York. En attendant Nathan avait suivi pendant quelques jours l’agent Carter et il avait pu découvrir qu’il n’était pas le seul à la filer. La CIA n’avait pas lâché l’affaire et essayait à nouveau de faire pression sur Joss. Heureusement, Carter semblait beaucoup moins encline à leur parler depuis la fusillade sur le parking. Elle avait enfin compris qu’il ne fallait pas leur faire confiance. Nathan avait aussi demandé à Fusco de garder un œil sur sa coéquipière.
- Écoute-moi bien le balafré, je rends déjà service à notre grand mystérieux en costume. J’ai un travail j’vous signale et en plus j’ai le HR au cul.
- Voyons Lionel. Il suffit d’un seul mot pour que tout le district sache tu es un ripoux. Surtout qu’apparemment je parle beaucoup quand je suis stressé et les fréquentations de Carter me stressent.
Fusco avait grommelé, mécontent des menaces proférées par Ingram.
- C’est vraiment pas fair-play.
- Merci Lionel.
Pendant quelques jours, aucun numéro ne tomba. Nathan put ainsi passer un peu plus de temps dans son appartement à se reposer et surtout à fixer le message de Zoé auquel il n’avait toujours pas répondu. Cela faisait quatre semaines qu’elle lui avait envoyé ce SMS et l’ingénieur s’était retrouvé incapable de lui répondre. Il n’avait jamais eu de difficultés avec les femmes, bien au contraire, il avait toujours eu beaucoup de succès et il ne s’en était jamais vraiment caché. Malgré ça il avait toujours été fidèle aux personnes avec qui il était en couple… Bon sauf peut-être au lycée mais il avait con. Lorsqu’Olivia et lui avaient commencé à être distants l’un avec l’autre, son ex-femme avait cru qu’il la trompait. En un sens ça n’avait pas été faux. Il la trompait avec Harold et la Machine. Pendant longtemps ils avaient vécu séparés sans oser parler du mot commençant par un D et lorsqu’enfin ils avaient divorcé, Nathan avait reçu l’indifférence d’Olivia ce qui avait été bien pire que de recevoir sa colère ou sa haine. Il n’avait même pas réussi à lui en vouloir. Il lui avait sorti tellement de mensonges, il ne se souvenait même plus de la plupart d’entre eux. Nathan avait par la suite enchaîné les relations d’un soir. Il lui était arrivé de boire jusqu’à ne plus se souvenir de la personne avec qui il avait couchée.
Nathan ne savait pas garder les gens dans sa vie. Ses mensonges avaient fait fuir Olivia. Ses exigences avaient éloigné Will. La Machine l’avait séparé de Zoé. Et la liste des Non-pertinents lui avait coûté Harold pendant trois ans. Harold était le parfait opposé de Nathan. Quand ils s'étaient connus, Harold n'avait eu personne dans sa vie. Il avait été seul et il avait préféré rester ainsi. Mais Nathan s'était imposé dans sa vie. Arthur aussi. Puis il avait rencontré Olivia, Will et enfin Grace.
Pour Nathan, ça avait été l'inverse. Il avait toujours été populaire. Il avait eu Harold, Olivia, Will et Zoé. Et puis il les avait perdu. Un à un. Il avait failli mourir seul alors qu'Harold préparait ses fiançailles avec Grace.
Harold était un solitaire par nature, les gens s'incrustaient dans sa vie sans son accord. Nathan était un homme sociable qui avait besoin de parler aux autres mais ses proches finissaient toujours par partir. Bien souvent à cause de lui.
Aujourd’hui, Harold faisait à nouveau partie de sa vie. Il y avait aussi John mais Nathan n’avait plus le droit de voir son fil ni Olivia. Faire de nouvelles rencontres était devenu impossible et la seule femme qui l’attirait réellement l’avait connu avant qu’il ne subisse tous ses traumatismes. Depuis l’explosion, il ne s’était regardé que deux fois dans un miroir. Après cela il avait toujours fait attention à ne pas croiser son reflet dans une glace ou dans une fenêtre. Si lui-même évitait de se regarder pourquoi quelqu’un d’autre voudrait le faire. Il n’était plus le Nathan Ingram d’autrefois. Il était devenu un vieil homme mutilé qui se prenait pour un justicier. John était quelqu’un de séduisant. Lui il n’était plus qu’une épave. Alors non Nathan n’avait pas appelé Zoé et il ne le ferait sans doute jamais. Elle trouverait bien mieux que lui , il en était certain.
En parlant de quelqu’un de bien mieux que lui, Harold semblait être un meilleur père que Nathan pour Will. Son fils s’était fait arrêté pour avoir participé à des jeux clandestins. Quand Nathan avait appris ça, il avait failli débarquer au poste de police mais ce n’était plus son rôle. C’était à présent celui d’Oncle Harold de payer la caution du fils Ingram. Nathan ne pouvait que les suivre de loin. Son enfant s’était enfin coupé les cheveux depuis la dernière fois qu’il l’avait vu.
Il voulait tant le serrer dans ses bras, lui dire qu’il l’aimait et qu’il était incroyablement fier de lui mais il ne pouvait pas. Observer son fils de loin était si douloureux. Il le voyait rire, sourire, parler avec Harold mais lui, il ne faisait plus partie de sa vie.
Nathan les suivit jusqu’à son ancien loft et il contempla Will fouiller dans les cartons qu’Olivia avait emballé ou déposé là quelques mois plus tôt. Il resta assis sur le banc en face de son ancienne demeure jusqu’à ce que la nuit tombe et que la lumière s’éteigne dans l’habitation qu’il avait un jour occupée.

almayen on Chapter 1 Sun 01 Dec 2024 05:21PM UTC
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MissAmande on Chapter 1 Sun 01 Dec 2024 05:41PM UTC
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