Archive of Our Own ^beta

Chapter Text

Il n’y eut pas de réflexion, pas d’hésitation. Billy fonça, attrapa Freddy, et l’éloigna du danger, le serrant contre lui. Il se dit, trop tard, que Freddy aurait certainement survécu à la collision avec ce camion dérapant ; il était sous sa forme de héros. Mais c’était plus fort que lui. Il voulait le protéger. Et il savait pertinemment qu’il l’aurait aussi sauvé. Lorsqu’ils s’arrêtèrent, un peu plus loin, Billy Croisa le regard de Mary, qui leva un sourcil. Billy grimaça, lâchant Freddy, déjà occupé à commenter l’évènement avec entrain, et à le remercier.

Cet interlude ne dura que quelques secondes ; ils repartirent immédiatement au cœur de l’action. Et le cœur de Billy battait légèrement plus vite, du fait d’avoir tenu Freddy contre lui. Il lui semblait que ces quelques fois où il le sauvait d’un danger quelconque étaient les seuls instants où il pouvait espérer le tenir contre lui…

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La porte s’ouvrit brusquement et sans aucune délicatesse, signe que Freddy avait quelque chose d’important à lui dire. Billy enleva l’un de ses écouteurs, sans quitter des yeux sa page de comics Marvel ; Wiccan et Hulkling des Young Avengers s’apprêtaient à se remettre ensemble après les conneries de Loki, le moment était trop important.

« Billy !

– Hum ?

– Regarde ! »

Avec un soupir, Billy leva les yeux de son comics. Freddy lui tendait son téléphone, lui montrant un paysage naturel magnifique.

« Et ?

– C’est tout prêt d’ici !

– Et ?

– Ça pourrait être marrant d’aller voler ailleurs, sur un autre terrain que la ville, ça pourrait être un super terrain d’entraînement pour le vol en pleine nature ! Imagine tout ce qu’on pourrait faire là-bas ! Et puis on serait tranquille, pas de risque de détruire un immeuble…

– Juste des arbres. Ce qui est pas cool non plus.

– Et puis avec le lac ça serait marrant aussi, on pourrait s’entraîner sous l’eau et tout…

– Je ne peux pas respirer sous l’eau, donc jusqu’à preuve du contraire, toi non plus.

– Bref, ça pourrait être super cool ! Tout un nouvel environnement pour tester nos pouvoirs !

– Ça pourrait faire une chouette sortie en famille. »

Freddy leva dramatiquement les yeux au ciel.

« Ou juste tous les deux ! Comme avant ! Allez ! On est pas obligé d’y aller avec eux à chaque fois !

– Si je t’écoutais, on ferait jamais rien avec eux. Et tu ferais tout, tout seul.

– Et pourtant je te propose un truc à deux, là !

– Rosa et Victor vont flipper si on part de notre côté loin sans prévenir et longtemps.

– J’ai calculé ; si on part suffisamment tôt, on pourra rester longtemps ! »

Billy devait avouer que l’idée de passer une journée loin de tout avec juste Freddy était tentante. Peut-être trop.

« Et sinon… On y va tous les deux, et si c’est bien, on y retourne avec tout le monde ? »

Freddy hésita. Billy le regarda avec espoir.

« Ok, ça me va !

– Parfait. »

Billy referma son comics, alors que Freddy s'asseyait à côté de lui. Wiccan et Hulkling pouvaient attendre ; là, maintenant, planifier une escapade avec son meilleur ami était plus attirant.

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Il y avait quelque chose de grisant à pouvoir déclencher un éclair par la seule force de sa volonté. Et Freddy était sûr que ce n’était as qu’une question de nouveauté, que ça le resterait. Ces pouvoirs… Depuis qu’il avait vu ces journaux parlant des actions de Batman et Superman, ou lu dans un livre d’histoire le peu qu’on savait sur Wonder Woman, Freddy était fasciné par les super-héros. C’était un moyen pour lui d’oublier son quotidien, d’oublier son handicap, son statut d’orphelin, ses harceleurs, et de rêver à mieux.

Lorsque Billy avait eu ses pouvoirs, Freddy avait ressenti un mélange d’émerveillement à l’idée de connaître un héros, et de jalousie, à l’idée que ce soit ce gars sorti de nulle part qui ait eu ces pouvoirs. Il avait ressenti tout plein de choses mélangées et contradictoires pour Billy, avant de finalement admettre qu’il était son meilleur ami.

Mais maintenant… Oh, maintenant, les choses avaient changé. Il avait lui aussi ses pouvoirs, il n’était plus l’ami jaloux, il était l’égal de Billy, un super-héros.

Ses rêves étaient devenus réalité.

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Depuis toujours, Freddy menait ses combats seul, en particulier contre les Breyer. Lorsqu’il était Capitaine Tous-pouvoirs, il pouvait se battre avec sa famille, mais c’était différent. Il ne combattait pas vraiment en tant que Freddy. Il avait alors des pouvoirs, un corps parfait, quelque chose qui lui donnait de l’assurance. Il n’était pas lui. Il n’était plus le bouffon pouvant se protéger uniquement par le rire. Il était plus que ça.

Les Breyer l’avaient encore coincé dans un recoin de l’école. Il tentait de parler, de les distraire, mais il savait qu’il avait rendez-vous avec la poubelle dans un futur très proche. Trop proche.

La tête de Brett bascula en avant avec violence. Freddy le regarda, sans comprendre, alors que Burke se tournait, pour se prendre à son tour un projectile en plein visage.

« Hé, les crétins ? Le deux contre deux, ça vous dit quelque chose ? »

Billy. Billy était venu l’aider !

Non.

Pas l’aider.

Se battre à ses côtés.

Et c’était encore plus important aux yeux de Freddy…

« Toi, grogna Brett, tu ne perds rien pour attendre. »

Il s’élança vers Billy, qui partit en courant au quart de tour. Reprenant ses esprits, Burke s’apprêtait à le suivre, quand Freddy glissa sa béquille entre ses jambes ; son vieil ennemi tomba lourdement à terre.

Freddy en profita pour s’enfuir.

Il s’était toujours battu seul. Mais Billy semblait prêt à se tenir à ses côtés, comme un égal et non un sauveur…

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Avec un soupir de désespoir, Freddy laissa lourdement tomber sa tête sur son bureau. Billy leva les yeux de son ordinateur.

« Tout va bien ? Demanda Billy.

– Je dois écrire quatre pages sur l’histoire des égouts romains pour demain matin 8 heures, mais sinon, oui, tout va bien.

– La première fois qu’on s’est vu, tu m’as expliqué ce que les Romains faisaient avec leur urine. Je pense que tu es qualifié pour ce devoir.

– Tu t’en souviens ?

– C’est pas tous les jours qu’on rencontre quelqu’un qui, au lieu de se présenter, nous informe que les Romains se brossaient les dents avec leur urine, donc, oui.

– Ça fait partie de mon charme ? »

Billy grimaça et se recentra sur son ordinateur.

« Tu sais que j’ai raison ! Sinon, tu sortirais pas avec moi !

– Je peux encore changer d’avis.

– Tu n’oserais pas, tu m’aimes trop pour ça !

– Je croyais que tu avais quatre pages à écrire ? »

Freddy grimaça à son tour. Reposant son ordinateur, Billy se leva.

« Je peux aller te chercher un café, si tu veux ?

– Oh, oui, bonne idée, je vais mourir sans !

– Fallait pas étudier l’histoire du monde antique, aussi.

– Il fallait bien que quelqu’un s’intéresse à en savoir un peu plus sur l’origine de nos pouvoirs !

– Eugène nous a fait jouer à God of War et Assassin’s Creed Odyssey. Ça compte pas ? »

Freddy leva les yeux au ciel, déclenchant un rire chez Billy. Ce dernier embrassa son petit ami sur la joue.

« Merci de te dévouer pour nous. »

Il sortit de la pièce, en quête d’un café pour Freddy.

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« N’empêche, il nous faudrait des armes, annonça tranquillement Eugène tout en abattant plusieurs ennemis sur son jeu.

– Ta foudre ne te suffit plus ? Lui demanda Billy qui tentait de suivre son frère sur le même jeu.

– Ma foudre me va. Mais ce n’est pas toujours adapté. Si on combat sur quelque chose de métallique, c'’st dangereux ! Il faut adapter ses armes à la situation !

– Oui, enfin, on a aussi notre vitesse, notre force et notre vol. On est pas sans défense sans la foudre ! »

Le personnage de Billy se fit tuer. Eugène roula les yeux, et mit pause. 

« Tu vois pourquoi il nous faut des armes ?

– Parce que je suis nul en jeu vidéo ?

– C’est bien que tu finisses par l'admettre ! Intervint Freddy. »

Ce dernier était assis non loin, occupé à lire un énorme ouvrage consacré aux Incas. Il prétendait que si les dieux grecs et romains existaient et leur avait donné des pouvoirs, ce n’était qu’une question de temps avant que d’autres panthéons ne viennent les affronter. Billy était quant à lui sûr que c’était surtout une excuse pour les abreuver de détails sur les sacrifices humains à l’heure du repas ; Darla étant en voyage scolaire, c’était le moment ou jamais.

« Je l’ai toujours admis, repris Billy.

– Hier soit encore, tu sous-entendais qu’un jour tu battrais Eugène.

– Ah ! Intervint Eugène. J’aimerais voir ça !

– Un jour. Quand je serai mieux entraîné. Ça arrivera.

– Mouais. »

Billy leva les yeux au ciel.

« Mais ça ne résout pas le problème des armes.

– Tu es incapable d’adapter tes armes au terrain et aux ennemis ! C’est ça qu’il faut faire.

– C’est un jeu vidéo, c’est pas pareil…

– Ça nous aide à nous préparer !

– En attendant, intervint une nouvelle fois Freddy, Darla se débrouille très bien sans jamais y jouer.

– Et elle sera encore meilleure quand je l’aurais entraîné !

– Va falloir que tu lui trouves un jeu de baston avec des licornes pour ça.

– Suffit de coder un mod.

– Est-ce que tu vas coder un mode pour que les licornes tiennent des armes ? Demanda Billy.

– Ben oui ? »

Freddy se mit à rire derrière son livre.

« Eugène, je suis sûr que c’est une mauvaise idée, soupira Billy.

– Les licornes avec des mitraillettes ou les armes ?

– Les deux. Il est beaucoup plus intuitif d’adapter nos pouvoirs à la situation que d’adapter des armes à la situation. »

Eugène s’arrêta un instant pour réfléchir.

« Oui. Pas faux.

– Et on devrait peut-être plus souvent s’entraîner pour de vrai… Tous ensemble. »

Eugène leva les yeux au ciel. 

« Certes. En attendant t'es toujours aussi nul aux jeux vidéos. »

Billy soupira, et envoya un regard noir à Freddy, toujours en train de rire derrière son livre.

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« Hum. Freddy. Tu fais un truc ce week-end ? »

Levant les yeux de ses devoirs, Freddy le regarda, surpris.

« Non ?

– Il y a une exposition sur les momies, à l’un des musées de la ville. Tu veux y aller ? »

Avant même la fin de sa phrase, les yeux de Freddy s’étaient mis à briller.

« C’est vrai ? Tu veux y aller ?

– Puisque je te propose. »

Le samedi matin, ils partirent ensemble.

« On part au musée ! S’exclama Billy.

Rosa leur souhaita une bonne journée, un sourire aux lèvres.

Avant d’aller au musée, ils s’arrêtèrent acheter à manger. Freddy, déjà excité à l’idée de voir l’exposition, ne s’arrêtait plus de parler, bombardant Billy d’informations sur les Égyptiens et leurs coutumes. Très honnêtement, Billy n’était pas vraiment attentif. Il savait que Freddy ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il retienne tout ce qu’il lui expliquait, et puis, le véritable intérêt était de voir les yeux de son ami briller de joie.

Il regretta cependant d’être en train de mordre dans son hamburger lorsque Freddy mentionna le fait de retirer le cerveau de quelqu’un par le nez.

Lorsqu’ils furent vraiment au musée, Billy ne regarda pas vraiment les œuvres exposées. Elles étaient toutes très belles, et certainement fascinantes, mais le véritable spectacle était Freddy ; ses yeux glissaient sur les plaquettes d’informations, semblant absorber les informations, avant de se mettre à briller, comme pour refléter l’or de ces antiques bijoux. Ses lèvres bougeaient à toute vitesse, s’étirant en un large sourire, ou prête à expliquer à Billy une nouvelle anecdote.

Billy n’était pas vraiment intéressé par l’exposition, par l’idée de passer un samedi après-midi dans un musée. Mais voir Freddy ainsi était pour lui le plus beau des après-midi.

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Assis sur au bord d’un toit d’Ottawa, Billy et Freddy dégustaient des queues de castor, des pâtisseries locales, en bavardant. L’idée de faire une escapade dans la capitale du Canada dans l’unique but d’acheter des gâteaux était un coup de tête, mais l’idée les avait suffisamment amusés pour qu’ils la mettent à exécution.

« Dis, commença Freddy, après avoir fini son gâteau, tu ne trouves pas bizarre qu’autant de super-héros ne portent pas de masque ? »

Billy ne s’étonna pas du soudain changement de sujet ; avec son ami, c’était commun.

« Non, pourquoi ?

– L’identité secrète ! C’est important !

– Pourtant, personne n’a jamais trouvé celles de Superman ou de Wonder Woman, non ?

– Oui, mais eux, c’est différent. Superman est un extraterrestre, qui n’a sans doute pas de vie civile. Et Wonder Woman est pratiquement une déesse. Ils n’ont pas besoin de travailler. Je crois.

– Donc Batman, si on suit ta logique, est quelqu’un qui a besoin de travailler, et c’est pour ça qu’il porte un masque ?

– Il y a une théorie très sérieuse qui veut que ça soit un journaliste du Daily Planet.

– À Metropolis ? »

Freddy haussa les épaules.

« Ça serait une bonne cachette.

– J’ai une autre théorie, proposa Billy.

– Ah ?

– Superman peut se métamorphoser, comme nous. Donc pas besoin de masque. En plus, on a des pouvoirs similaires ; le vol, la force, la vitesse.

– La beauté ? »

Billy esquissa un sourire.

« C’est naturel, ça ! »

Freddy ouvrit la bouche, prêt à répondre, lorsque son téléphone sonna. Voyant le nom de Mary s’afficha, il décrocha.

« Freddy, je te jure que si toi et Billy êtes vraiment partis à Ottawa, je vous tue, tous les deux. On a besoin de vous. Maintenant !

– On arrive ! »

Freddy s’empressa de raccrocher.

« On est morts.

– Bouge-toi ! »

Ensemble, les deux amis sautèrent du toit, en criant « Shazam ! ». Avec un peu de chance, et en usant de la vitesse de Mercure, ils pourraient ne pas être trop en retard et éviter de se faire tuer par Mary.

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Courant dans toute la maison, Darla était allée chercher toute sa famille, oubliant qu’elle était transformée. Elle entrait et sortait des pièces, littéralement comme un courant d’air.

« Venez, venez ! »

Voyant que sa famille ne bougeait pas aussi vite qu’elle le souhaitait, elle entreprit de tous les bouger elle-même, les amenant devant l’une des portes du Rocher de l’Infini.

Tous se regardèrent, perdus, alors qu’elle ouvrait la porte.

« Venez ! »

En chœur, la famille se transforma, et suivit Darla. La porte ouvrait sur une vaste clairière, où des fleurs multicolores s’épanouissaient par bosquet. Aux loin, des arbres démesurés grandissaient, tendant leurs branches vers un ciel où de drôles de créatures volaient.

Mais ce que Darla regardait se trouvait derrière eux ; la porte était incluse dans une immense montagne, dont la base s’ouvrait sur une immense grotte.

Billy regarda Freddy ; ils n’étaient pas là, quand leurs frères et sœurs avaient amadoué des licornes, mais Darla leur avait décrit la scène encore et encore.

« Est-ce que… Commença Billy.

– Elles sont dangereuses, non ? Continua Freddy. »

Sortant de l’ombre, une immense licorne s’approcha. Les deux amis firent un pas en arrière, alors que Darla l’approchait, un sourire jusqu’aux oreilles.

« Mais non ! Il suffit de savoir les amadouer ! »

Freddy regarda autour de lui.

« Qu’est-ce que c’est que ce lieu ?

– Le pays des licornes et des créatures fantastiques ! S’exclama Darla.

– Je mets un stop tout de suite, intervint Rosa. Pas de licornes à la maison. Mais si tu fais attention, tu peux en avoir une ici.

– Donc, demanda Eugène, si je trouve un dragon, j’ai droit de le garder, tant que c’est ici ?

– Je suppose ?

– Parfait ! »

Il s’envola sans attendre plus de précision. Les yeux brillant, Freddy se tourna vers Billy, et lui attrapa le poignet.

« On doit aussi trouver un dragon !

– Ah ?

– Oui ! »

Freddy s’envola, et Billy se laissa entraîner.

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« Une maison de fous ». C’est le terme qu’avait utilisé Rosa. Billy était assez d’accord. Non que cela le dérangeait vraiment ; il comptait partir, et vite. Rester juste une nuit, histoire de se reposer un peu, car l’idée d’un lit lui donnait envie.

Il ne voulait pas rester, s’attacher à une prétendue famille, s’arrêter dans ses recherches. Sa mère, sa vraie famille, était proche. Il devait y croire. Il devait y croire, car sans espoir, plus rien ne resterait.

Et pourtant, pourtant… Pourtant, il y avait quelque chose, dans cette famille, qu’il n’avait jamais vu dans une autre famille. Un quelque chose auquel il aurait pu s’attacher, si sa mère ne l’attendait pas quelque part. Quelque chose dans le sourire de Rosa, dans la voix de Victor, dans l’affection de Darla, dans la tranquillité de Mary. Dans ces étranges cas qu’étaient Eugène et Pedro Et dans ce cas encore plus étrange que constituait Freddy.

Dans une autre vie, ils auraient pu être amis. Peut-être. Freddy était un drôle de cas que Billy ne savait pas vraiment comment aborder, mais il éprouvait une vague sympathie pour lui, une sorte d’inclination à mieux le connaître.

Mais cela n’arriverait pas. Le lendemain, Billy partirait, oublierait Freddy et toute cette maison de fous.

Bientôt, il trouverait sa famille.

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Freddy avait élevé le bavardage au rang d’art. Beaucoup de gens l’ignoraient, tentant de ne pas faire attention à son flot de parole sans fin, mais Billy, au contraire, était fasciné. Il était incapable de tout suivre ; parfois Freddy parlait beaucoup trop vite, s’enfonçait dans des détails techniques trop précis (il en savait bien trop sur la régénération cellulaire pour que Billy puisse vraiment le suivre), ou tout simplement arrivait pour bavarder à un moment où ce n’était pas vraiment pas la priorité.

Il y avait, pour Billy, quelque chose de fascinant à le voir sauter d’un sujet à l’autre, à tenter de retrouver les liens entre les sujets, à chercher comment fonctionnait l’esprit de son ami.

Pour beaucoup, ce bavardage était quelque chose d’insupportable, qui éloignait les gens de Freddy.

Pour Billy, c’était la preuve que Freddy avait un esprit fascinant, et une maladresse dans son contact aux autres ; c’était l’un des choses qui l’avait fait tomber amoureux de son ami.

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Relevant les yeux de son téléphone, Freddy regarda Billy. Ce dernier mit un instant à le remarquer, et lui retourna son regard, un sourcil levé. Freddy fit un petit mouvement de tête, comme pour lui faire comprendre quelque chose.

« Je vais avoir besoin que tu t’exprimes, je ne lis pas dans tes pensées. »

Freddy leva théâtralement les yeux au ciel, et lui envoya son téléphone. Billy se retint de dire qu’il aurait peut-être été plus simple de lui envoyer une capture d’écran par MMS.

Sur l’écran, un live se déroulait, annonçant une prise d’otage en cours en ville. Billy releva la tête vers son ami.

« On y va ensemble ? »

Freddy grimaça. Il aurait aimé pouvoir y aller seul, ou juste avec Billy. Mais les derniers évènements leur avaient tous fait comprendre l’importance d’agir en famille.

« Ensemble. Les parents n’ont pas encore eu l’occasion de s’essayer à ça. »

Un immense sourire s’afficha sur les lèvres de Billy, qui se leva d’un bon.

« Alors allons-y ! »

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Assis l’un à côté de l’autre, Billy et Freddy chuchotaient en regardant le téléphone du second. Ils semblaient être en train de comploter quelque chose.

Mais de l’avis de Mary, ils étaient constamment en train de comploter quelque chose, comme s’ils avaient ce besoin d’être toujours ensemble, de se parler, de se disputer, de rire ensemble. Elle n’était pas tout à fait sûre qu’ils aient réalisé ce besoin d’être avec l’autre, ni qu’ils se rendent tout à fait compte de la façon dont ils se regardaient. Elle ne pouvait pas parler pour Billy, mais elle avait vu la façon dont Freddy avait évolué avant et après l’arrivée de Billy. Il semblait joyeux, plus détendu, moins sur la défensive. Son bavardage s’était aussi modifié ; il s’agissait moins de se protéger derrière un flot de parole, et plus de faire rire et réagir les autres, Billy en particulier.

Quant à Billy, quoi qu’il ait trouvé dans leur famille, il l’avait d’abord trouvé en Freddy. C’était Freddy qui l’avait fait rester, c’était lui qui était le plus important à ses yeux…

Billy et Freddy s’aimaient. Mary en était sûre. Un jour, il faudrait que quelqu’un agisse, les aides à comprendre qu’ils étaient deux idiots amoureux l’un de l’autre.

Mais pas aujourd’hui.

Aujourd’hui, Mary voulait réviser ses maths, et apprécierait qu’ils aillent comploter ailleurs.

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Il n’aurait pas dû venir. Son professeur le lui avait dit. Ce n’était pas un chemin facile, et il serait parfaitement accepté que Freddy ne vienne pas, à cause de sa jambe. Mais Freddy étant Freddy il s’était entêté. Il voulait assister à cette sortie de géologie autour de la ville, d’autant plus que Billy venait aussi.

Il le regrettait désormais, alors qu’ils avançaient sur un long et sinueux chemin ; le reste de la classe était loin devant. Freddy continuait de marcher, mais la fatigue était de plus en plus importante, et sa jambe commençait à lui faire légèrement mal. Plus d’une fois, il avait dû se retenir de dire « Shazam » pour pouvoir tranquillement voler jusqu’au lieu de rendez-vous.

Mais heureusement, Billy était là, cheminant à ses côtés. Il avait adapté son rythme de marche au sien, et se creusait la tête pour bavarder ; avec la fatigue, Freddy avait dû renoncer à monologuer comme il le faisait souvent. Il était touché que Billy parle et tente de faire comme si tout était normal, comme s’ils allaient aussi vite que les autres élèves.

À l’écart des autres, ils étaient dans leur bulle, tous les deux, simplement heureux.

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Assis sur le lit de Freddy, ce dernier et Billy regardaient Ça sur un ordinateur, commentant le film à voix basse.

Tendus, ils s’étaient arrêtés de parler, alors que Pennywise faisait face à l’un des Ratés, les personnages principaux. La situation était tendue, et il leur semblait que le personnage pouvait mourir d’un instant à l’autre.

Dans un grand fracas, la porte de leur chambre s’ouvrit ; Billy et Freddy hurlèrent de peur, soudain surpris par ce brusque mouvement, alors que Darla entrait dans leur chambre. Elle s’arrêta, et pencha la tête sur le côté.

« T out va bien ?

– Non ! Faut pas entrer dans les pièces comme ça ! S’exclama Freddy.

– Vous regardez un film d’horreur ? C’est pour ça que c’est une mauvaise idée de voir des films d’horreur.

– On risque plus d’en voir avec toi dans les parages, oui, marmonna Billy. »

Darla haussa les épaules.

« Le repas est prêt ! Annonça-t-elle en repartant . »

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C’était un jeu, un jeu qu’ils n’avaient pu faire plutôt ; ils voulaient tester la hauteur maximale où ils pouvaient voler. Billy avait envisagé de le faire plus tôt, mais il n’avait pas eu le cœur de véritablement tester l’une de ses capacités sans Freddy.

Mais désormais, ils volaient tous les deux.

Alors c’est ensemble qu’ils s’élancèrent, droit vers les cieux, se taquinant. Freddy était sûr de pouvoir aller plus loin que Billy, maîtrisant mieux le vol, mais Billy maintenait qu’il avait plus d’expérience.

Ensemble, ils croisèrent un vol d’oiseau. Freddy se détourna de leur course, les accompagnant un instant, riant sans plus pouvoir s’arrêter. Mais lorsque Billy l’appela, il s’élança à nouveau dans les airs, toujours plus haut.

Ils croisèrent un avion, percèrent des nuages, et sans s’en rendre compte, ils quittèrent la Terre, se retrouvant dans le vide spatial.

Freddy écarquilla les yeux, sans y croire. À ses côtés, Billy observait les satellites, n’osant pas les toucher de peur de les dévier.

Ils se regardèrent, éclatant d’un rire plein de joie ; ils n’entendaient rien, mais ils voyaient leurs corps et leurs visages bouger de joie, et se connaissaient asse pour imaginer le rire de l’autre.

Échangeant un regard, ils se détournèrent de la Terre, et allèrent poser le pied sur la Lune. Freddy pris la main de Billy, et l’entraîna derrière lui, jusqu’à s’asseoir à un point précis ; ils restèrent assis là un long moment, observant la Terre se « lever » sur la Lune.

Pour une fois, ils étaient complètement silencieux, mais dans le contacte de leur main, et leurs regards s’accrochant, ils se disaient tout ce qu’ils avaient à se dire.

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Lorsqu’il s’était réveillé, ce matin-là, Billy avait constaté avec étonnement qu’il était seul dans sa chambre ; habituellement, Freddy aimait traîner au lit, les matins de week-end. Surpris mais curieux, il était sorti de son lit, et s’était habillé en vitesse, supposant que Freddy était tout simplement déjà descendu prendre son petit-déjeuner. Une délicieuse odeur de pancake flottait dans les airs, qui a elle seule, avait dû tirer Freddy du lit. Billy regretta simplement que son ami ne l’ait pas aussi réveillé.

Il sortit de sa chambre, et marqua un temps d’arrêt ; la maison était inhabituellement silencieuse. Méfiant, il descendit lentement les marches, faisant attention à celle qui grinçait. En bas, tout semblait aussi silencieux, ce qui commença à sérieusement inquiéter Billy. Et si un super-vilain s’en était pris au reste de la famille ? Toutes les fois où Freddy avait inventé des scénarios étranges et dangereux « pour rester préparer » remontèrent dans l’esprit de Billy. S’il était arrivé quoi que ce soit à sa famille…

Il s’avança encore un peu, arrivant dans le salon.

« Joyeux anniversaire ! »

Surpris, Billy fit un bon, alors que sa famille arrivait vers lui, pour le prendre dans ses bras. Darla fut la première évidemment, immédiatement suivie de Freddy. Ils étaient tous autour de lui, lui souhaitant son anniversaire… Que Billy avait totalement oublié. Cela faisait si longtemps qu’il ne l’avait pas célébré…

Alors que Darla partait dans une longue tirade, expliquant en détail l’anniversaire parfait qu’elle avait prévu pour lui, Billy croisa le regard de Freddy, qui lui adressa un clin d’œil. Les deux amis avaient parlé brièvement de leurs anniversaires, quelque temps plus tôt, sans que Billy ne s’attende à re-fêter un jour le sien… Mais Freddy devait avoir comploté avec Darla, tout ce temps.

Billy adressa un sourire radieux à son meilleur ami, avant de serrer tous les membres de sa famille dans ses bras, un à un, réalisant à peine que son plus beau cadeau, c’était eux.

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C’était leur première sortie en tant que couple ; ni Billy ni Freddy ne réalisait tout à fait. Ils s’aimaient depuis longtemps, sans le dire pour l’un, sans le réaliser pour l’autre, et n’avaient admis leurs sentiments que peu de temps auparavant.

Pour cette première sortie, ils avaient choisi d’aller au cinéma. Simple, et efficace. Un peu cliché aussi, si on écoutait Freddy, mais si Billy avait appris à ne pas toujours écouter Freddy.

Cependant, alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer dans le cinéma, de nombreuses sirènes se mirent à retentir. En se tournant, ils virent plusieurs voitures de polices filer à pleine vitesse dans la même direction.

« On pourrait ignorer ça ? Aller voir le film ? Refiler le problème aux autres ?

– Freddy… On doit y aller… Tu le sais.

– Rah. Touché par un cliché super-héroïque dès la première sortie ! »

Billy se retint de rire.

« Allez. Dépêche-toi ; si on est assez rapide, on pourra avoir la séance d’après. »

Cela sembla suffire à motiver Freddy qui se détourna immédiatement.

« Allons-y alors ! »

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La crise l’avait pris sans prévenir. Lors du petit-déjeuner familial, il allait bien et était comme toujours. Et dans la matinée, Freddy s’était écroulé dans l’un des couloirs de l’école, provoquant l’hilarité des Breyer, qui s’étaient soudainement arrêtés, réalisant que quelque chose n’allait vraiment pas.

Il était seul à ce moment ; pas de membres de sa famille, et surtout, pas de Billy. C’était un professeur qui était intervenu pour l’aider, pour appeler les secours et ses parents.

Il n’avait pas vraiment réalisé qu’on l’emportait…

Billy attendait à la cantine, cherchant du regard Freddy. D’habitude, il arrivait plus rapidement que ça…

Et puis, il entendit les murmures. Les gens qui parlaient, racontant la chute d’un camarade de classe « le geek bizarre à béquille ». Billy paniqua, interrogeant quelques camarades de classes, leur demandant ce qu’il s’était passé ; hélas pour lui, il avait peu de réponses…

Lorsque Rosa l’appela, il décrocha immédiatement.

« Billy, j’ai besoin que tu restes calme.

– Qu’est-ce qu’il se passe ?

– Freddy va bien, tu m’entends ? Freddy va bien.

– Qu’est-ce qu’il se passe ?!

– Ce n’est rien. Juste une crise, à cause de sa maladie. Je suis à l’hôpital avec lui, il va mieux, ne t’inquiète pas. Il dort. Les médecins sont rassurants. Victor et moi sommes avec lui, et Mary va venir vous chercher. On a appelé l’école. J’ai besoin que tu veilles sur Darla, d’accord ? »

Billy eut un sourire triste ; il se doutait qu’elle lui confiait sa petite sœur pour le garder occuper, mais ça ne l’empêcherait pas de s’inquiéter…

« Billy, tu m’écoutes toujours ?

– Récupérer Darla, attendre Mary, et on arrive.

– Et ne pas t’inquiéter. On est avec lui, s’il se passe quoi que ce soit, je t’appelle.

– D’accord.

– Répète-le après moi, Billy ; Freddy va aller bien.

– Freddy va aller bien. »

Il n’y avait pas mis beaucoup de conviction, mais Rosa sembla l’accepter, et raccrocha. Billy se dépêcha de retourner à l’entrée de l’école, où il retrouva Darla qui courut se réfugier dans ses bras.

« Il va bien, il va bien, il va bien… »

Elle répétait ses mots en boucles, sans vraiment savoir si c’était pour elle-même ou pour Billy.

« Il va aller bien, répondit Billy avec toute la conviction dont il était capable. »

Pedro et Eugène vinrent les prendre dans leurs bras, et l’adelphie resta un long moment sans bouger, jusqu’à l’arrivée de Mary.

Lorsqu’ils arrivèrent à l’hôpital, Billy dû se retenir de crier « Shazam » et d’aller fouiller toutes les chambres, une à une, jusqu’à trouver son meilleur ami. Il se contraignit à ne pas le faire, à rester avec ses frères et sœurs.

Soudainement, il avait peur. Peur de voir Freddy malade, affaibli. Freddy était une étrange force de la nature, toujours le sourire aux lèvres, toujours en train de réfléchir à une bêtise à raconter. Il ne pouvait pas aller mal, c’était impossible…

Billy ferma les yeux, tentant de se reprendre, de contrôler sa peur. Fredy allait s’en sortir. Peu importe le temps que ça prendrait, Billy serait à ses côtés. Parce qu’il était son meilleur ami, et la personne pour qui il avait des sentiments…

Lorsqu’enfin ils rejoignirent leurs parents, Darla couru se jeter dans les bras de Victor, alors que Rosa s’approchait de Billy pour le prendre dans ses bras. En son for intérieur, il sourit. Elle devait savoir. Évidemment.

« On peut le voir ?

– Pas tous à la fois. Et il dort encore. »

Ses frères et sœurs se mirent d’accord pour dire que Billy devait y aller en premier. Rosa l’accompagna.

Billy sentit son cœur s’emballer encore un peu, lorsqu’il vit Freddy allongé dans ce lit d’hôpital, pâle. Sa béquille était posée à l’autre bout de la pièce, bien trop loin par rapport au lit… Mais il resta fort.

Il vint s’asseoir à côté de Freddy, Rosa toujours derrière lui, le regardant avec inquiétude.

« Hey… Qu’est-ce que tu as fait encore ? Plaisanta-t-il d’un ton plus amer qu’amusé. »

Curieusement, cela eut une réaction ; sous ses paupières les yeux de Freddy semblèrent bouger. Sans réfléchir, Billy attrapa les doigts de Freddy, les serrant doucement dans sa main ; Freddy sembla réagir.

« Freddy ? Demanda-t-il doucement. »

Cette fois, il y eut une réaction claire ; une grimace d’inconfort barra les lèvres de Freddy. Il sembla lutter un instant, puis ses yeux s’ouvrirent, et sa tête se tourna légèrement vers Billy.

« Fichtre. Qu’est-ce que tu fous là !

– Je m’inquiète pour toi, andouille !

– J’suis tombé, hein ?

– Oui. Mais tu vas bien. »

Cette fois, Billy avait réussi à le dire avec conviction. Peut-être parce que Freddy était réveillé, peut-être parce qu’il tenait sa main dans la sienne, peut-être parce qu’il avait réussi à s’en convaincre.

« Oh, Freddy ! S’exclama Rosa. Tu nous as fait peur.

– Désolé M’man.

– Qu’est-ce que tu racontes ? Ce n’est pas ta faute. Je vais chercher un médecin. »

Elle se pencha, embrassa son fils sur le front, et sorti de la chambre. Ils entendirent un bref cri de joie de Darla, et supposèrent que Rosa avait transmis la bonne nouvelle.

« Je suis resté longtemps… comme ça ? Demanda Freddy.

– Je ne sais pas. On est venu dès qu’on a su.

– Tu t’es inquiété pour moi.

– Évidemment. »

Un sourire étira les lèvres de Freddy, très vite déformé par une grimace d’inconfort, ou peut-être de douleur. Sa main se resserra autour de celle de Billy.

« Ils vont arriver. Reste avec moi. S’il te plaît.

– Toujours. »

Leurs regards s’accrochèrent. Il y avait de la peur, dans le regard de Freddy. Une peur qu’il cachait habituellement, quant à son état, quant à sa maladie. Mais il y avait aussi autre chose. De la joie, sans doute parce que Billy était là. Et aussi… de l’espoir. Et une question.

Freddy sembla tirer à lui Billy. Il n’avait pas vraiment de force, alors c’était peu efficace, mais Billy s’approcha. Une partie de lui avait peur que Freddy, même aussi affaibli, tente de le piéger pour rire, mais une autre partie de lui espérait.

Peut-être aurait-il dû l’embrasser, mais ce n’était pas le moment. Il entendait les médecins arriver. Alors il s’éloigna légèrement, mais laissa Freddy entremêler leurs doigts, comme pour y puiser plus de forces.

Billy était avec Freddy.

Tout irait bien.

Chapter Text

Assis à l’une des fenêtres de la maison des Vasquez, Billy regardait la neige tomber. Il y avait quelque chose d’apaisant à ce spectacle, qu’il n’avait jamais vraiment réalisé. Tout ce temps passé à chercher quelqu’un qui voulait l’oublier… Sans Eugène et ses nouveaux frères et sœurs, il serait sans doute quelque part dehors, dans le froid et la neige, à la chercher.

Il ne regrettait pas son parcours. Il avait eu besoin de retrouver sa mère, de la chercher. Ça avait été des années d’errances, mais nécessaire. Ce qu’il était désormais, il n’aurait pas pu l’être autrement. Et surtout, il n’aurait pas cette famille…

« Qu’est-ce que tu fous là ? »

La voix de Freddy le sorti de ses pensées. Il se tourna vers son ami.

« Allez, viens ! Ça va être l’heure du Réveillon ! On t’attend ! Darla ne tiens plus en place.

– J’arrive ! »

Chapter Text

Victor le leur avait annoncé le matin ; Rosa était malade, et devrait rester allongée toute la journée. Il n’y avait rien de grave, elle avait simplement besoin de se reposer. L’adelphie se concerta, et décida d’envoyer aussi Victor se reposer ; jusqu’à que Rosa soit guérie, ils s’occuperaient de tout. Victor n’était pas tout à fait rassuré, mais Mary supervisant la journée, il se dit qu’elle serait être raisonnable et surveiller ses frères et sœurs.

Darla fut choisie pour s’occuper du repas. Eugène et Pedro furent chargés de s’occuper du jardin, pendant que Mary faisait le ménage des étages. Quant aux pièces à vivre du rez-de-chaussé, elles furent confiées à Billy et Freddy, qui devaient aussi ranger au passage.

« Est-ce que ce salon à véritablement besoin d’être rangé ? Rouspéta Freddy.

– Visiblement. Tu préfères aller dire à Mary qu’elle a tort ? »

Freddy grimaça.

« Je peux pas ranger. Pas…

– Ne me sors pas la carte « enfant handicapé », on sait tous les deux que c’est faux.

– Avoue que c’est moins pratique pour moi !

– Pour ça qu’on est deux ! »

Freddy finit par arrêter de ronchonner. Après tout, tout cela était pour aider leurs parents, et puis, au moins, il était en binôme avec Billy.

Chapter Text

Depuis toujours, Freddy avait du mal à se concentrer. Son esprit partait souvent dans tous les sens, analysant la situation et cherchant à prendre l’avantage, par le rire et la plaisenterie. Il lui arrivait en classe, bien trop souvent, de perdre le fil du cours, s’étant égaré sur d’autres pensées.

Mais, avec Billy, les choses semblaient différentes. Avec lui, Freddy arrivait à maintenir son attention plus longtemps, à plus discuter, sans trop s’éparpiller.

Billy n’avait pas vraiment d’effet magique sur lui, il lui donnait simplement envie de faire des efforts pour se concentrer sur lui.

Et Freddy adorait ça.

Chapter Text

Les Vasquez n’avaient pas beaucoup d’argent. Et ils étaient nombreux. Mais malgré tout, une fois dans l’année, les parents s’organisaient pour offrir une semaine de vacance à leurs enfants. Cette année, c’était la plage qui avait été choisie.

Il leur semblait être en pleine nature, loin de la ville, face à l’océan. Eugène râlait dans un coin, sans son cher internet, mais Darla semblait décidée à lui expliquer tous les bienfaits de la plage. Pedro et Mary, quant à eux, étaient allés nager, s’amusant à repousser leurs limites. Quant à Billy et Freddy, ils étaient partis de leurs côtés, partant apparemment à la recherche de traces pour trouver Aquaman, décidé à faire valoir leurs compétences pour la Ligue de Justice.

Victor et Rosa regardaient leurs enfants, amusés et attendris.

Ils avaient l’air heureux, et c’était l’essentiel.

Chapter Text

Freddy ne tenait pas en place. C’était toujours le cas, mais aujourd’hui, c’était particulièrement vrai.

Debout dans la gigantesque salle d’un ancien manoir, la famille Shazam au grand complet attendait des supers-héros au côté de la Trinité de la Ligue de Justice ; Batman, Superman et Wonder Woman. Ils étaient déjà allés les saluer, mais Mary avait poussé ses frères et sœurs à attendre dans un autre coin de la salle ; il était mieux de ne pas faire preuve de maladresse devant les plus grands héros de la Terre…

Alors qu’ils discutaient à voix basse en famille, attendant que tous les héros appelés se réunissent, Freddy attrapa le bras de Billy, et le poussa à se tourner, plus ou moins discrètement, dans la direction d’un héros restant dans son coin, vêtu d’un blouson de cuir et d’un masque rouge.

« Lui. Qui est-ce ?

– C’est toi l’expert ?

– On dirait Red Hood… »

Billy fronça les sourcils. Il avait déjà entendu ce nom…

« C’était pas un des méchants de Batman ?

– Si… Qu’est-ce qu’il fout là ?

– Il a peut-être décidé de se repentir ?

– Il suffit de lui demander, intervint Darla »

Billy et Freddy se tournèrent vers elle, mais c’était trop tard ; de son pas assuré et léger, elle marchait déjà droit vers l’homme masqué de rouge. Inquiets, ils regardèrent leur sœur poser quelques questions à l’individu. Pedro les rejoignit, et attira leur attention vers Batman ; il regardait en direction du mystérieux individu, un air inquiet sur le visage.

Mais déjà, Darla revenait vers eux, l’air pensif.

Alors ? Lui demanda Freddy.

– Il s’appelle Red Hood. Il dit qu’il a eu des problèmes avec Batman, mais qu’ils se parlent à nouveau. Il m’a dit aussi de me méfier de Batman.

– De se méfier de Batman ? S’étrangla Freddy. C’est l’ancien méchant qui dit ça ?

– Il a dit qu’il était mort par sa faute. Mais c’est pas un fantôme, il va mieux.

– Mort et revenu à la vie ? C’est ab…

– Ahem, intervint Billy. »

Freddy le regarda.

« Oh. Oui. »

Il regarda à nouveau Red Hood.

« Vous croyez que c’est aussi Wonder Woman qui l’a ramené à la vie ?

– Je sais pas, je pourrais lui demander, répondit Billy sur un ton pensif. On pourrait être ami, et se comprendre, entre gens morts et ressuscités.

– Je te comprends !

– Tu viens d’oublier que j’étais mort.

– Mais non ! C’est juste que…

– Par pitié, intervint Mary, est-ce que vous pouvez garder votre scène de ménage pour quand on ne sera plus avec les plus grands héros de la planète ? »

Rougissant légèrement, ils s’éloignèrent l’un de l’autre.

Chapter Text

Il n’y avait pas de sang, rien. Mais la scène était terrible. Il était là, gisant à terre, sous ses yeux, trop pâle, la peau marquée par des brûlures magiques. Et surtout, il n’avait plus de souffle.

Freddy avait envie de hurler, de faire quelque chose, n’importe quoi, Billy ne pouvait pas être mort, il ne pouvait pas !

Il avait mal, si mal, son cœur battait à toute allure, comme s’il pouvait faire battre à son tour celui de Billy, le ramener.

Il se sentait seul, à nouveau seul, comme avant de rencontrer les Vasquez, avant de rencontrer Billy…

Un vide, un vide, un vide…

Il tremblait, sans comprendre, sans

Freddy ouvrit brusquement les yeux. Billy était penché sur lui, l’air inquiet.

« Ça va ? »

Sans répondre, Fredddy se redressa , passant ses bras contre Billy pour mieux l’attirer contre lui, mieux sentir son souffle, son cœur qui battait.

« Je suis là. »

Les bras de Billy l’entourèrent, formant une sorte de bouclier autour de lui. Il était en vie. Ce n’était qu’un rêve, qu’un odieux rêve…

Lorsqu’ils se rendormirent, les deux garçons étaient serrés contre l’un contre l’autre.

Chapter Text

Ça n’avait duré qu’un seul instant, un bête instant de faiblesse, un vertige passager, sans conséquence. Mais Freddy avait vu le regard de Billy se modifier, son corps se tendre, prêt à l’aider. Il n’aimait pas ça, avoir cette impression qu’il avait besoin d’aide, qu’il ne pouvait se débrouiller seul.

Néanmoins, il ne pouvait en vouloir à Billy. C’était un réflexe, un simple réflexe. Et puis, il n’en faisait pas trop ; Freddy s’était vraiment senti mal.

Et alors que Freddy allait bien, qu’il recommençait à marcher et à bavarder, l’inquiétude quittait les yeux de Billy. C’était comme si rien ne s’était passé, exactement comme Freddy le souhaitait.

Chapter Text

Ils étaient bien comme ça, juste tous les deux, assis sur le toit d’un gratte-ciel. Ils s’étaient installés sous leurs formes normales, les jambes dans le vide, une glace à la main, plaisant de tout et n’importe quoi.

Par moment, ils se regardaient, et leurs regards semblaient comme s’accrocher, comme si l’horizon s’était réduit aux yeux de l’autre.

Quelques jours auparavant ils s’étaient… déclarer était un bien grand mot, ils avaient parlé de ce sentiment partagé, de cette envie d’être au plus proche de l’autre, de veiller sur l’autre, cette affection si particulière qui ne ressemblait à rien d’autre. La discussion avait été maladroite, incertaine. Ils n’avaient même pas été certain de comment la terminer, alors ils avaient changé de sujet, c’étaient comportés comme toujours.

Mais là, maintenant, ils y repensaient. Ils étaient conscients de ces sentiments partagés, du mot qu’ils pouvaient mettre dessus.

De leurs amours.

C’est assis sur le toit d’un gratte-ciel, les pieds dans le vide, que Billy et Freddy échangèrent leur premier baiser.

Chapter Text

Un silence tendu régnait dans le salon. Autour de la table, l’adelphie Vasquez disputait une partie de Uno. Des alliances s’étaient tissées ; Billy et Freddy fonctionnaient évidemment en duo, Eugène avait décidé de s’associer avec Darla, et Mary et Pedro étaient décidés à ne pas se laisser faire.

Les cartes étaient posées les unes après les autres avec rapidité et détermination, mais chacun savait que quelque chose se préparait ; aucune carte « +2 » n’avait été posée depuis longtemps, bien trop longtemps, et les jeux se réduisaient entre les mains des joueurs. Quelques regards étranges, certainement un obscur code dont ils avaient le secret, avaient été surpris entre Billy et Freddy, ce qui laissait entendre que l’offensive était pour bientôt.

Ce fut Mary qui lança les hostilités :

« Uno ! Annonça-t-elle en posant un « + 2 ». »

Immédiatement, Darla renchéri en posant un nouveau « +2 ». Billy regarda alors Freddy ; il devait sortir son « + 4 » maintenant, afin d’éliminer Pedro, assis à côté de lui. Cependant, Freddy posa un « +2 », sans regarder Billy. Pedro suivit, posant tranquillement son « +2 ». Vint ensuite le tour d’Eugène qui… Posa un « +4 ».

« Non !

–  Désolé Billy, sourit Eugène, l’air absolument pas désolé. »

En fusillant du regard Freddy, Billy décid a de contester la carte d’Eugène. Ce dernier dévoila son jeu ; Pedro avait posé un « +2 » vert, et Eugène ne disposait pas de vert.

« Huit cartes à tirer, plus six pour avoir contesté pour rien. Cela fait quatorze cartes, annonça Eugène avec un sourire sadique. Et je demande du rouge.

–  Freddy, commença Billy en tirant ses cartes.

–  Chut ! Répliqua Freddy. On est encore en jeu. Mary, à toi. »

Leur aînée les regarda tour à tour, avant de hausser les épaules, et de tirer un « 7 » rouge, qu’elle posa donc sur la pile en renouvelant son « Uno ».

« Uno, annonça Darla en posa sa carte. »

Billy regarda Freddy ; cette fois, il devait poser son « + 4 » et éliminer le risque que Pedro ne termine avant eux ; il n’en fit rien. Pedro joua donc, passant lui aussi en Uno. Quant à Eugène, il se contenta de poser une carte faisant passer son tour à Billy. Cette fois, ce dernier en était sûr ; Freddy avait tenté de le manipuler, pour passer une alliance secrète avec Eugène, et ces deux-là avaient un plan pour gagner. Billy hésita à tenter d’appeler Mary, Darla et Pedro à l’aide, mais c’était prendre le risque que l’appel à l’aide soit perçu…

Mary tira alors un changement de sens rouge, qu’elle posa sur la pile. Elle regarda Billy, et articula discrètement un mot. Billy sourit, et posa à son tour un changement de sens vert. Eugène s’agita à ses côtés, alors que Mary posait triomphalement son « 0 » vert.

Mais la partie ne s’arrêtait pas ainsi ; ils feraient le véritable classement à la fin, quand il ne resterait plus qu’une personne avec des cartes. Et comme Billy savait déjà qu’il allait finir dernier, il n’avait plus qu’à entraîner dans sa chute Eugène et Freddy.

Darla posa à son tour un « 8 » vert, terminant deuxième. Freddy grimaça, et posa enfin son « +4 » en marmonnant un « Rouge, Uno. » Pedro tira ses cartes, et échangea un long regard avec Billy. Eugène passa à son tour en « Uno ».

Après une longue hésitation, Billy posa son « +2 » rouge, provoquant l’agitation de Freddy qui dût tirer deux cartes. Pedro posa alors à son tour un « +4 » en demandant du bleu ; Eugène l’accusa de bluffer, et se retrouva avec six cartes supplémentaires.

Les tou r s s’enchaînèrent alors à nouveau, jusqu’à que Pedro se retrouve en position de  « Uno » ; Freddy avait trois carte, Eugène quatorze et Billy cinq.

Eugène posa alors un « 6 » jaune, et Pedro pu poser sa dernière carte ; un « 6 » vert. Il terminait donc troisième. Billy sourit. Il était bien remonté, et entendait bien finir de se débarrasser d’Eugène et Freddy, alors que ce dernier entrait à son tour en « Uno ».

Les tours reprirent, sans que Freddy ne puisse poser sa dernière carte, alors que Billy remontait la pente jusqu’à se retrouver avec seulement deux cartes. Eugène posa un « interdit » jaune, qui empêcha une fois de plus Freddy de poser sa carte. Billy n’ayant que du rouge, il tira, et se retrouva avec un nouveau Joker, qu’il posa joyeusement.

«  Bleu  ! »

Eugène posa une carte, Freddy tira sans poser.

« Uno ! S’exclama Billy. »

Eugène se figea, et posa donc un changement de sens bleu . Freddy s’arrêta, figé, et regarda Billy, alors que ce dernier posait sa dernière carte : un « +2 » bleu . Freddy laissa échapper une plainte dramatique.

« Et c’est fini, annonça Mary.

–  Il reste deux équipes en lice ! Protesta Eugène.

–  Freddy a trahi Billy pour s’allier avec toi. J’estime que Billy et Darla sont désormais une équipe.

–  Je suis avec Darla, annonça Billy.

–  Et moi avec Billy ! Répliqua Darla.

–  Donc c’est plié, annonça Mary. Dans l’ordre, nous avons donc ; moi, Darla, Pedro, Billy, et Freddy/Eugène. Perdo et moi emportons donc cette partie, et comme Eugène et Freddy sont derniers, ils auront l’honneur de prendre nos prochains tours de vaisselles.

–  Mais non !

–  Mais comment !

–  Ah ! S’exclama Billy ! Fallait pas nous trahir !

–  Mais t’allait perdre ! Protesta Freddy !

–  T’en savais rien !

–  Bien sûr que si ! Le risque était calculé !

–  Pas assez bien ! Ça t’apprendra à me faire croire qu’on est du même coté !

–  Mais !

–  Plus jamais je te fais confiance !

–  Ça va, c’était une fois !

–  Et c’est reparti pour une scène de ménage, soupira Eugène, coincé entre les deux. »

Chapter Text

Un éclat rouge attira son attention. Freddy lâcha son adversaire des yeux, un bref instant, suffisamment pour se retrouver frappé et projeté contre le mu le plus proche.

Sonné, il mit un instant à reprendre ses esprits ; Billy avait pris sa place, face aux Paradémons qu’il affrontait, mais d’autres venaient. Au sol, il semblait ne plus avoir de civils dans les rues ; Rosa et Victor devaient avoir fini d’évacuer.

Freddy se dégagea du mur où il était encastré, frappant plusieurs Paradémons au passage, pour se frayer un chemin jusqu’à Billy.

« Maintenant ! »

Billy hocha la tête, frappa son adversaire pour l’envoyer voler à son tour. Les deux héros se prirent la main, et ensemble, invoquèrent la foudre. L’attaque fut suffisamment puissante pour éliminer la plupart des Paradémons, mais ils savaient que le combat n’était pas fini ; il y en avait de partout dans la ville, et même dans le monde.

« Tu crois que Superman et les autres s’en sortent ? Demanda Freddy, un instant dépassé par l’ampleur de la catastrophe. »

Billy lui sourit.

« Il est avec Batman et Wonder Woman. Évidemment qu’ils s’en sortent. Et puis, au pire, on ira les aider ! »

Freddy hocha la tête.

« En famille. »

Le sourire de Billy se fit encore plus radieux.

« Oui. »

Il s’éleva encore dans les airs, regardant les rues alentours, où le reste de la famille se battait. Quelques fois, la foudre tombait, indiquant la présence d’un membre ou l’autre de la famille.

« On y retourne ?

–  Oui ! »

Freddy le rejoignit, et ils s’élevèrent ensemble dans les airs, prêt à identifier l’endroit où on avait le plus besoin d’eux.

Chapter Text

 Blotti contre Billy, Freddy tenait son téléphone, sur lequel ils regardaient une série. Billy avait passé ses bras autour de son petit ami, et son menton reposait doucement sur la tête de Freddy. Ils étaient l’un contre l’autre, si paisible, si adorable.
 En les voyant ainsi, Victor ne pouvait s’empêcher de s’attendrir. À tel point qu’il en oubliait presque que quelqu’un avait dit « Shazam » en intérieur, et qu’il devait retrouver et gronder le coupable.
 « Dites-moi, tous les deux. Vous ne sauriez pas qui a dit le mot en S à l’intérieur de la maison ? »
 Ils levèrent leurs yeux vers lui dans un même mouvement. Il n’y aurait eu que Billy, il aurait pu croire à son innocence. Mais Freddy avait bien trop de mal à feindre l’innocence.
 « Non, on ne sait pas. »
 Victor hésita un instant. Ils étaient si calmes en ce moment, il n’avait pas envie de les gronder…
 « D’accord. »
 Il tourna les talons, décidé à leur arracher une confession plus tard.

Chapter Text

Au début, leurs parents avaient sérieusement hésité à les laisser partir vivre ensemble dans une autre ville, seulement tous les deux. Billy et Freddy pouvaient être de bonne volonté, ils n’étaient pas exactement leurs deux enfants les plus aptes à tenir une maison…

Mais ils avaient argumenté, et avaient fini par obtenir gain de cause. Freddy avait été accepté dans une université assez loin. Il pourrait certes faire des aller-retours tous les jours grâce à leurs pouvoirs, mais rester sur place et ne rentrer que les week-ends présentait bien plus d’avantages… Et Billy avait refusé de rester à la maison alors que son meilleur/petit ami était à l’autre bout du pays.

Billy n’avait pas été pris à l’université ; il lui restait trop de lacunes de ces années à fuguer sans penser au travail scolaire… Mais il pouvait travailler. Apprendre un métier autrement. Faire en sorte que Freddy puisse étudier l’histoire et la mythologie sans se soucier de l’argent.

Tout n’était pas toujours parfait. Il y avait des disputes, des chamailleries. Mais au fond, cela n’importait pas.

Ils étaient tous les deux. Heureux. Volant de leurs propres ailes, avec leur famille non loin.

C’était aussi parfait qu’ils pouvaient l’espérer.