Archive of Our Own ^beta

Chapter Text

Tom était fatigué.

En vérité non, il n’était pas seulement fatigué, c’était bien pire que cela, il était tout bonnement épuisé, être maître bâtisseur d’une cathédrale en pleine construction comme celle de Kingsbridge n’était pas de tout repos, de toute évidence.

Alors oui, la journée avait été longue, très longue même, comme toutes les autres en somme depuis qu’il avait commencé à élaborer cette immense cathédrale dont il savait qu’il ne verrait jamais la fin, mais ce n’était pas grave.

Maintenant, il avait un toit sur la tête, un travail, et ses enfants ne manquaient de rien, il pouvait se lever tous les jours l’esprit en paix en sachant que tout irait bien, ou du moins en espérant que les choses continuent ainsi, et qu’il n’avait qu’une seule chose à faire : être Tom le bâtisseur.

Ça ne suffisait clairement pas à chasser la fatigue, mais c’était ce qui le faisait tenir chaque jour.

Enfin, ça oui, mais pas seulement.

Il y avait aussi ses enfants, bien entendu, mais également Jack, et bien entendu…

Ellen.

Celle qui avait volé son cœur, qu’il aimait tant, et qu’il lui tardait de retrouver, et même s’il avait bien conscience que, vu l’heure, elle devait déjà être en train de dormir, ce n’était pas très grave, sa simple présence lui suffirait.

Pourtant, quelle ne fut pas sa surprise en constatant qu’elle était encore éveillée, et il ne put déterminer si c’était parce qu’elle l’avait attendu ou simplement parce qu’elle n’arrivait pas à dormir sans lui, mais dans tous les cas, toutes ses considérations s’évanouirent quand elle l’accueillit avec un baiser.

Aussi, lorsqu’elle lui intima d’aller dormir, parce qu’il avait grand besoin de se reposer selon elle (et il ne pouvait pas vraiment lui donner tort), il ne songea même pas à protester.

Dieu qu’il aimait cette femme.

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Regina ne s’attendait clairement pas à cela en lançant la malédiction.

Le Sort Noir était supposé être sa fin heureuse, et anéantir à tout jamais toutes les chances de bonheur de sa belle-fille, de même que celles de la plupart des habitants de Storybrooke, et c’était bien ce qu’il s’était passé, durant les premières années.

Tout le monde était misérable, et elle était heureuse, en somme, tout allait pour le mieux.

Jusqu’à ce que se produise une rencontre (ou plutôt des retrouvailles, même si les deux intéressées n’en avaient aucunement conscience) à laquelle elle ne s’attendait définitivement pas non plus.

Mary-Margaret Blanchard et Kathryn Nolan.

Blanche-Neige et la princesse Abigail, amies dans une autre vie, des inconnues vis-à-vis de l’autre dans celle-ci.

L’institutrice solitaire et la veuve éplorée.

(Enfin, veuve, non, David Nolan était toujours vivant, seulement dans le coma, mais cela, la blonde ne pouvait pas le savoir, parce que personne ne savait qui il était, parce que Abigail était une des alliées de Blanche-Neige et de son prince dans la lutte contre la méchante reine, alors elle lui avait créé cette souffrance artificielle, en plus de la séparer de son véritable amour.)

La mairesse pensait qu’elles ne se rapprocheraient pas, ou du moins pas beaucoup, ou pas longtemps, mais…

Elles s’étaient non seulement rapprochées, au fil des semaines, étaient devenues amies, et puis, et puis…

L’impensable s’était produit.

Apparemment, elles étaient tombées amoureuses.

La jeune femme aux cheveux courts avait pu voir cette romance fleurir, de loin, avec une certaine incrédulité, par l’intermédiaire de Sydney, son meilleur espion, sans comprendre quoi que ce soit à ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux.

Et puis, il y avait eu les rendez-vous entre les deux femmes, Mary-Margaret et ses sourires timides, Kathryn et la jupe qu’elle portait lors de leur deuxième rendez-vous, la façon dont la brune regardait constamment sa montre en attendant la blonde.

Et puis d’autres petites choses, le sourire narquois de Gold lorsque celui-ci lui parla de cette nouvelle relation qui se développait, alors qu’elle passait en coup de vent dans son magasin, comme si il savait (ce qui était probablement partiellement le cas), le fourbe.

Elle aurait pu tout aussi bien faire quelque chose à ce sujet, mais ce qu’il y avait de bien avec la malédiction, c’est que rien n’y durait jamais réellement longtemps, le temps ne passait pas, mais les choses ne restaient pas non plus.

Elles finissaient toujours par redevenir comme avant.

Elles s’étaient aimées, puis une année avait passé, remettant les compteurs à zéro, et elles avaient oublié.

Comme si absolument rien du tout ne s’était passé.

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Yara dormait encore quand elle se réveilla.

Ce n’était pas vraiment très étonnant, la seiche n’était pas réellement ce qu’on pouvait qualifier de lève-tôt, contrairement à la rose, qui était justement supposée se lever et se préparer pour aller ouvrir sa boutique de fleurs.

Mais la jeune femme, fleuriste depuis déjà quelques années, n’avait pas réellement envie de se lever, pas tout de suite en tout cas , pas alors qu’elle était encore dans les bras de celle qu’elle aimait, qu’elle y était bien, et que celle-ci dormait si paisiblement.

Et qualifier Yara Greyjoy d’adorable à voix haute et surtout en sa présence était probablement quelque chose de très dangereux à faire, mais c’était en tout cas le mot qui lui venait actuellement à l’esprit.

Essayant de repousser sa fatigue et de pour de bon réussir à se lever, elle s’arracha finalement aux bras de la jeune femme avant de déposer un léger baiser sur son front, celle-ci dormant toujours .

Un matin ordinaire en somme.

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Il avait vu Zoso.

Il s’était écoulé moins d’une journée depuis qu’il avait tué Hordor et les autres envoyés du duc, et ça faisait également une journée entière qu’il avait tué son prédécesseur et était devenu le Ténébreux, et se faisant, il avait réussi à sauver son fils, et…

Jamais il n’avait eu autant l’impression qu’il était en train de devenir fou.

Zoso était mort, et il l’avait tué, et pourtant, il l’avait vu .

C’était juste… incompréhensible.

Et maintenant, ce n’était pas la seule personne à ne pas être là qu’il voyait, il y avait aussi cette femme à la peau aussi écailleuse que la sienne qui venait d’apparaître devant lui et qui aurait vraiment été ravissante si il n’y avait eu, hé bien…

Son apparence de Ténébreuse, tout simplement.

Parce qu’en la voyant, il avait su, quant bien même c’était la première fois de toute sa vie qu’il la voyait, qui elle était, parce qu’elle avait la même particularité physique que lui, ou que Zoso.

Elle n’était pas tout à fait humaine.

Sans oublier le fait qu’il était le seul à pouvoir les voir.

« Qui êtes-vous ? Lui demanda-t-il, après s’être assuré que son fils n’était pas là, il dormait dans la pièce d’à côté, alors le sorcier décida de lancer un sortilège de silence afin de ne pas risquer de le réveiller.

La jeune femme sourit.

- Je pense que tu sais déjà qui je suis… Ou du moins qui j’étais en tout cas, Rumplestiltskin. Ce que j’étais, plus exactement.

- Tu as été la Ténébreuse autrefois, n’est-ce pas ?

Elle hocha la tête.

- C’est exact, mon nom est Nimue, j’ai même été la première Ténébreuse existante à vrai dire… Je suis venue te voir afin de déterminer quel genre de Ténébreux tu es susceptible de devenir…

- Est-ce que… est-ce que tu es un fantôme ? L’interrogea-t-il, nourrissant encore l’espoir de ne pas avoir totalement perdu la raison, et que les deux sorciers ne soient que de passage dans son esprit.

Son sourire se fit narquois.

- Non… Pas vraiment… Je suis plutôt une ombre, et je suis ici pour te guider sur la voie des ténèbres, comme chaque Ténébreux digne de son nom. »

Il frémit, et il réalisa alors qu’il ne s’était pas trompé, admettant finalement ce qu’il se refusait encore à reconnaître, mais qu’il avait pourtant compris dès l’instant où le spectre avait pris forme devant lui, et où il avait été mis face à son sourire grimaçant, le sourire de l’homme qu’il avait tué.

C’était une pensée atroce, terrible à formuler.

Celle de réaliser qu’on n’était plus seul dans sa tête.

« Et qu’est-ce qu’un Ténébreux est supposé faire selon toi ?

- Oh, mais c’est évident… Semer le chaos, la destruction, la mort et le désespoir sur son passage… Nous sommes faits de ténèbres, c’est pour cela que nous avons été créés, choisis, pour tout détruire, tout simplement.

- Je n’ai été choisi par personne, rétorqua-t-il, j’ai fait mon choix en tuant le Ténébreux.

- Peut-être… Mais tu finiras par comprendre qu’inévitablement, tu deviendras comme moi… Comme nous.

- Ce n’est pas ce que je veux, rétorqua-t-il, et c’était étrange, si étrange de se parler à soi-même, de se disputer avec quelqu’un qui n’était que dans sa tête, qui était lui en un sens. Je suis devenu le Ténébreux pour sauver mon fils. Et c’est tout.

Son sourire resta inchangé.

- Nous verrons bien… »

Puis elle disparut, et ce n’est que plus tard, bien plus tard qu’il finit par réaliser qu’elle avait eu raison ce jour-là.

Malheureusement pour lui…

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« Accorde moi une dernière danse. »

Killian aurait probablement dû refuser, histoire de ne pas se briser le cœur encore plus qu’il ne l’était déjà, mais le regard implorant et suppliant que lui adressa Neal l’empêcha de ne serait-ce qu’envisager la possibilité de lui dire non.

Et de toute façon, ce n’est pas comme si il en avait réellement envie non plus, tout comme il n’avait pas envie que ça se termine ici et maintenant, ce n’était rien en somme, juste une danse, rien de plus, mais pour eux, ça signifiait tant d’autres choses que les autres n’auraient pas pu comprendre.

Ce serait leur dernière danse, pire que cela, c’était la fin de leur relation tout court, c’était la dernière fois qu’ils se verraient, la dernière fois qu’ils…

Qu’ils seraient pour de bon ensemble.

Alors, puisque c’était de toute façon la dernière fois, il n’avait pas eu le cœur de lui dire non.

Ils avaient dansé, pendant des heures, parce que c’était la dernière fois qu’ils pouvaient le faire librement, sans que personne ne le sache, et qu’il n’était plus temps pour eux d’être heureux, alors autant qu’ils se disent au revoir en beauté.

(Ça n’avait pas été suffisant, ça n’avait pas été assez, parce que, de toute façon, ils n’auraient jamais assez de temps.)

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Belle ne s’attendait pas le moins du monde à trouver le bonheur en se mariant, surtout dans un mariage arrangé.

Le manque total d’amour entre elle et Gaston, alors qu’ils se connaissaient depuis l’enfance et étaient supposés se marier, lui avait bien appris une chose, c’est qu’en général, les mariages arrangés n’étaient pas souvent heureux.

Et puis, la guerre des ogres avait éclaté, et sa famille avait dû faire une alliance avec la reine Regina et son royaume pour réussir à survivre et sauver ce qui pouvait encore l’être, et alliance rimant souvent avec mariage, elle avait dû accepter de l’épouser.

Oh, ce n’était pas un mauvais parti, loin de là, bien au contraire, elle était jolie, gentille, avait le même âge qu’elle, et ayant déjà une belle-fille qui hériterait plus tard de la couronne, la question de l’héritier ou de l’héritière du royaume ne se posait heureusement même pas.

Mais tout de même, un mariage arrangé n’était pas réellement ce qu’elle avait espéré pour elle en grandissant, et en apprenant la nouvelle, qu’on allait la marier à une inconnue (à défaut d’aimer Gaston, elle le connaissait au moins, et elle l’appréciait), elle avouait avoir un peu manqué d’air.

Elle avait eu peur aussi, peur que tout se passe mal malgré ses efforts, elle ne savait rien d’elle après tout.

Il ne lui avait fallu que quelques mois pour qu’elle réalise à quel point elle avait tort à ce sujet.

(Et pour tomber amoureuse de la reine aussi, mais ça, c’est une autre histoire.)

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Mulan avait grandi dans un monde où elle savait pertinemment qu’elle avait une âme-sœur.

Un univers où elle avait eu accès à un journal dans lequel elle pouvait écrire et qui lui permettait de communiquer avec son âme-sœur, un journal bleu, et elle y avait écrit pendant des années, sans savoir qui était de l’autre côté, sachant uniquement que le nom de la jeune femme était Scarlett.

Et puis, Peter était mort, la louve avait dû accompagner Blanche-Neige dans sa fuite, et la guerrière n’avait plus eu de réponse de sa part pendant des années.

Ça l’avait inquiétée, bien sûr, et elle ne savait pas que ce manque de réponse était à la fois dû au manque de temps et à la culpabilité qui l’animait, liée à la peur qu’elle ressentait à la simple idée de perdre de nouveau le contrôle de ses pouvoirs.

Ensuite, elle avait rencontré Belle, Philippe, elle était partie dans une quête pour retrouver l’âme-sœur de ce dernier, et son âme-sœur était devenue le dernier de ses soucis.

Ce n’est qu’une fois qu’Aurore avait été retrouvée et que Regina avait été vaincue, qu’elle avait finalement pu la rencontrer pour de bon.

Même en discutant avec son âme-sœur pendant des années, Mulan n’avait jamais cru au coup de foudre, à ce moment de connexion que partageaient les âmes-sœurs en se voyant pour la première fois.

Sauf qu’en voyant Scarlett pour la première fois, elle avait su tout de suite qui elle était, et ce coup de foudre, elle l’avait bel et bien vécu.

Comme quoi…

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Les arbres généalogiques, c’était compliqué parfois quant même.

Et ce n’était certainement pas Robyn Mills, fille de Zelena, la méchante sorcière de l’ouest, qui allait dire le contraire.

Enfin, en un sens, ce n’était pas tant son arbre généalogique à elle qui était compliqué (encore que), mais bien celui de son cousin Henry, qui était… relié à absolument tout le monde dans cette foutue ville, relié à Emma et à sa partie de l’arbre, puisqu’elle était sa mère biologique, et à Regina, sa mère adoptive, et donc à sa propre partie de l’arbre.

Ces dernières étant en plus ensemble, ce qui n’aidait pas du tout à simplifier tout ça.

Ce qui était déjà… quelque chose, mais si on rajoutait à tout cela Ella, et sa fille, et sa belle-mère (morte, mais bon), ses belles-sœurs et… bref, passons.

Mais il y avait aussi Alice, la petite-amie de Robyn, qui par sa simple présence complexifiait absolument tout, étant à la fois la fiancée de la cousine d’Henry et la belle-fille du père de ce dernier (enfin la version alternative qui venait du royaume des vœux, longue histoire, et oui, Rumplestiltskin n’avait pas compris ce qu’il lui tombait dessus quand il l’avait appris. Oui, le royaume des vœux avait lui aussi tout explosé), en somme, sans oublier tout le reste, leur famille était définitivement…

Particulière, à n’en pas douter.

(Voiture, loup, orage.

Oui, j’avais oublié.)

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Sanda Clegane a sept ans le jour où son grand frère change sa vie à jamais en plongeant son visage dans les flammes, ne se souciant aucunement de ses hurlements de douleur, se fichant complètement de sa peur, de la terreur qui traverse tout son corps, et encore moins du traumatisme qu’il va créer en elle.

Elle est encore une enfant, et dans quelques secondes, la fillette aux cheveux noirs n’aura plus figure humaine.

Elle survit pourtant, et bientôt, la rage et la haine qu’elle ressent vis-à-vis de son frère la brûlent au moins autant si ce n’est plus que les flammes dans lesquelles Gregor Clegane a décidé de la jeter.

§§§§

Elle a le visage ravagé par les flammes, brûlé à jamais, la maison Clegane n’est pas réellement ce qu’on peut appeler une maison prestigieuse, loin de là, mais maintenant, avec le visage dans cet état, c’est certain, elle ne pourra jamais épouser qui que ce soit.

Sanda est bien trop jeune pour savoir si c’est ce qu’elle voulait ou pas, mais elle sait ce qu’elle veut maintenant.

Elle ne veut plus être faible, elle ne veut plus que qui que ce soit puisse un jour lui faire du mal et la blesser dans sa chair comme son grand frère l’a fait, elle ne veut plus jamais revivre ça ou avoir le sentiment désagréable et abominable qu’elle est impuissante.

Elle est une femme, alors elle ne pourra pas devenir chevalier, mais qu’importe.

Elle deviendra mercenaire si c’est comme ça, et qu’importe qu’on la moque, qu’importe que les autres pensent que ce n’est pas là sa place, elle ne se souvient que trop de Gregor et de ses mains, qui l’ont plongée tout droit vers les sept enfers, et elle ne veut plus revivre ça, et un jour, oh un jour elle espère pouvoir prendre sa revanche.

Le feu qui brûle en elle (ironique, quand on sait à quel point elle le hait de toute son âme, et à quel point il l’effraie, tout ce que lui fait ressentir la Montagne en somme) ne s’éteindra jamais, elle en a la certitude.

Donc elle serre les dents et botte les culs de ceux qui osent la croire plus faible qu’eux alors qu’elle est au moins aussi forte qu’eux, voire plus.

§§§§

Sansa Stark est tout ce qu’elle ne sera jamais.

Jolie, noble issue d’une bonne et ancienne famille, élevée et protégée par des parents aimants, et qui ne sait absolument rien du monde dur, rude et cruel dans lequel on va bientôt la plonger et auquel elle n’est définitivement pas préparée.

La louve a peut-être des griffes mais elle ne sait pas s’en servir, pas encore, et est plus petit oiseau au gracieux chant qu’animal sanguinaire assoiffé de sang.

Elle la jalouse, l’envie, parce qu’elle a la beauté, la sécurité, l’amour, tout ce qu’elle n’a jamais eu et n’aura jamais, mais elle la plaint aussi, un peu, parce qu’un jour, le rêve va s’achever, la réalité va se dévoiler à elle telle qu’elle est, laide et brutale, vulgaire, tout comme elle en somme, mais le Limier, contrairement à Port-Réal, ne se cache pas derrière des apparences de beauté et de gentillesse pour mieux tromper les innocents.

Elle est la vérité, la vérité nue, et elle est laide.

(Et puis, Joffrey révèle son vrai visage, et le voile se déchire pour de bon.)

§§§§

Elle n’avait pas fui Port-Réal après la bataille de la Néra.

Peut-être aurait-elle dû en rétrospective.

Il y avait la bataille, le feu, les flammes, et peut-être aurait-elle dû fuir, mais elle n’avait pas pu.

Parce qu’il y avait Sansa, et que la rousse avait besoin d’être protégée, contre le monde, contre Joffrey, et qu’elle n’avait pas envie que l’oiseau en cage ne se brise plus qu’elle ne le faisait déjà.

Encore que…

L’oiseau se faisait louve semble-t-il, et peut-être était-elle restée pour voir ça aussi, pour la voir leur montrer à tous qu’elle non plus elle n’était pas faible.

§§§§

Margaery Tyrell elle aussi était tout ce qu’elle ne serait jamais, et plus encore.

La rose était plus dangereuse qu’elle n’en laissait paraître, et la soldate l’avait bien remarqué.

La noble était belle, spirituelle, gentille mais définitivement pas naïve, et Sanda ne savait ce qu’elle voulait faire exactement, si elle voulait lui ravager son joli visage, l’embrasser, ou les deux.

§§§§

« Tu es consciente que je suis censée te tuer ? »

Bien sûr que Margaery savait.

Tout comme elle savait pertinemment qu’elle n’en ferait rien, qu’elle ne la tuerait pas, parce qu’elle était le Limier, et que tout ce qu’elle voulait, c’était envoyer le roi, la reine-mère, la main et toute la royauté aller se faire foutre.

Joffrey était mort, Sansa avait fui, et elle aussi elle avait envie de fuir à toutes jambes, et celle qui n’était plus la reine, celle qu’on accusait du meurtre du roi, lui sourit.

Alors, quand la rose l’avait embrassée et l’avait suivie lorsqu’elles avaient fui la capitale, le Limier s’était pour une fois autorisée à sourire.

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Jamais Storybrooke n’avait été aussi calme ces derniers temps.

Une fois Peter Pan vaincu et enfermé pour de bon dans la boite de Pandore, les habitants de Storybrooke avaient enfin pu souffler un peu et se poser, et Regina avait été l’un d’entre eux.

Son fils était vivant, sauvé, sain et sauf, il allait bien, et c’était la seule chose qui comptait.

Les mois s’étaient écoulés par la suite, dans un calme quasi total, et Regina, comme beaucoup d’autres personnes, en avait profité pour commencer à suivre une thérapie avec Archie, et après ses séances avec le psychiatre, elle avait croisé à plusieurs reprises Ruby, qui faisait de même.

Alors qu’elles ne se connaissaient pas réellement et ne s’appréciaient pas vraiment non plus (elles avaient passé des années dans des camps ennemis après tout), elles en avaient profité pour discuter ensemble, et avaient fini par se rapprocher.

Oh, le processus avait été long, très long, de même que le chemin de Regina vers la rédemption, qui n’était d’ailleurs pas encore fini, mais ça en avait valu largement la peine, à n’en pas douter.

La reine avait eu tort depuis le début.

Sa fin heureuse, ce n’était pas sa vengeance.

Sa fin heureuse, c’était un ensemble de petites choses et de petits bonheurs qui formaient son quotidien.

Comme ce moment précis, où elle ne pouvait s’empêcher d’éclater de rire en voyant sa petite-amie couverte de farine après avoir essayé de préparer un gâteau pour l’anniversaire d’Henry.

« Aide moi au lieu de rire ! »

Regina sourit et vint l’embrasser avant de venir l’aider.

Peut-être que oui, c’était bien ça le bonheur.

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J’aimerais te demander pourquoi, mais je pense que je n’obtiendrai aucune réponse.

Ou peut-être que si, mais celle que tu me donneras risque de ne pas me plaire, et j’aimerais bien ne pas être en colère, mais je n’y arrive pas.

J’imagine que ce n’est pas très étonnant, que je n’arrive pas à être une bonne personne, après tout, tes ténèbres vivent en moi.

Et ma lumière vit en toi.

C’est étrange, non, tu ne trouves pas ?

Emma…

Nous sommes séparées, probablement par des milliers de kilomètres, mais en un sens, malgré tout, nous sommes toujours toutes les deux reliées l’une à l’autre par la magie, une part de moi vit en toi et inversement, et je n’arrive pas à déterminer si je trouve ça beau ou juste glauque.

À vrai dire, je trouve ça juste triste, et je suis en colère, si en colère , si nous sommes liées, c’est parce que tes parents m’ont arrachée à ma mère, et ça, ce n’est pas juste .

Et je sais bien que tu n’y es pour rien, mais ça ne m’empêche pas d’être en colère, et je sais que je ne devrais pas, mais…

Mais toi tu as bien le droit d’être en colère, alors moi aussi, et Emma, je t’aimais, je t’ai menti, certes, mais je t’aimais, et je t’aime encore, et je suis désolée, tellement désolée .

Tu étais tout ce que j’avais et maintenant je n’ai plus rien.

Tu m’as laissée tomber Emma, tu m’as abandonnée, et maintenant je suis seule, et toi aussi probablement, et à nouveau je suis sincèrement désolée, j’aurais aimé que les choses se terminent autrement entre nous…

Mais j’imagine que cela ne pouvait que se finir ainsi.

La lumière et les ténèbres ne sont pas faites pour être ensemble…

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Sansa Stark détestait profondément Joffrey Baratheon.

Et ce n’était clairement pas ce qui venait de se passer qui allait faire remonter le blond dans son estime d’une quelconque façon, pas alors que Jeyne était en train de pleurer à cause de lui.

Cela faisait des semaines que la brune subissait les moqueries de Joffrey et de son groupe, et Sansa en avait plus qu’assez désormais, cela ne pouvait tout simplement plus durer.

Alors elle avait giflé Joffrey, et lui avait bien fait comprendre que, si jamais il s’en prenait de nouveau à sa petite-amie, il aurait affaire à elle.

Le sourire qui avait illuminé le visage de Jeyne après cela avait été suffisant pour qu’elle ne regrette pas son geste une seule seconde.

Enfin ça et l’air d’indignation total sur le visage de l’insupportable Baratheon.

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Alexandra n’avait pas compris ce qu’il se passait.

Un jour, tout allait bien, elle rentrait du royaume de ses parents pour aller dans celui d’Emma, et voir son amie ainsi que son filleul et son fiancé, et le lendemain, d’un seul coup, tout allait de travers.

La méchante reine était revenue, Emma avait disparu, et la reine et le roi étaient morts.

Et le monde était soudainement tombé en pièces, Pinocchio avait essayé de lui expliquer ce qu’il se passait, leur monde qui, apparemment, n’était pas réel, et la blonde avait eu le sang glacé par les mots de l’ancien pantin de bois.

Leur monde n’était pas réel…

Vraiment ?

Et leur souffrance, elle, n’était-elle pas réelle ?

Les gens que la méchante reine avait tués, eux, les cœurs qu’elle avait arrachés et écrasés, n’étaient-ils pas réels eux aussi ?

Réel ou pas, une seule chose était sure et certaine.

Au fil des semaines qui passent, les yeux d’Henry s’assombrissent de plus en plus.

Et il n’y a absolument rien qu’ils puissent faire pour contrer cela.

Alors qu’elle regardait l’adolescent devenir quelqu’un d’autre, autre chose, influencé en cela par Rumplestiltskin, elle tenta de contrôler la peur qui s’emparait petit à petit d’elle.

Jamais l’avenir ne lui avait semblé aussi sombre et incertain.

Jamais elle ne s’était sentie aussi impuissante.

Ça aussi ça faisait mal, au moins autant que tout le reste.

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Rumplestiltskin n’avait pas réellement une grande affection pour l’ironie poétique, mais il ne pouvait que reconnaître que le fait qu’un des responsables de l’amnésie de la femme qu’il aimait soit, entre tous, Monsieur Mouche, donc l’un des anciens membres d’équipage du capitaine Crochet l’était particulièrement.

Et donc quelqu’un qui avait travaillé pour l’homme avec qui son ancienne femme s’était enfuie, et dont il avait justement tué la femme que ce dernier aimait.

L’ironie de la situation était impossible à nier, mais il ne trouvait pas le moins du monde cela drôle, bien au contraire, quand Belle avait franchi la frontière, son monde s’était effondré une nouvelle fois.

D’abord on lui enlevait son fils, puis on lui arrachait Belle pendant vingt-huit ans, et maintenant ça ?

Peut-être le méritait-il, mais…

Mais pas elle.

Belle était innocente, et le pire dans tout cela, c’est que cela venait de Maurice, de son propre père, qui prétendait l’aimer, et qui au final, ne valait probablement pas mieux que lui, qui lui avait arraché sa mémoire, tout ce qu’elle était, et qui voulait l’empêcher de faire ses propres choix par elle-même.

C’était cruel de faire ça à sa propre fille, surtout maintenant qu’elle commençait à peine à se faire à ce monde.

Et, alors qu’il entrait dans la chambre de l’hôpital, un bouquet de fleurs à la main, il sentit sa colère au moins un peu disparaître en la voyant lui sourire.

Elle ne se souvenait pas de lui, l’avait complètement oublié, mais avec un peu de chance, elle se souviendrait de ce jour, et des suivants.

Et peut-être qu’un jour prochain, elle se souviendrait enfin de nouveau de lui.

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Graham ne croyait pas à la malédiction.

En vérité, il ne croyait pas réellement à la magie non plus, même si, avec l’apparition du pangolin d’âme-sœur entre lui et August, il était forcé de reconnaître que le monde n’était pas toujours ce qu’il semblait être, et que peut-être la magie existait.

Mais il ne croyait pas à la malédiction, il avait récupéré son cœur depuis peu, grâce à Regina qui avait finalement décidé de ne pas le tuer, mais il n’en savait évidemment rien, et il ne se souvenait pas non plus qu’il avait été le Chasseur.

Il ignorait également que son âme-sœur n’était nulle autre que Pinocchio, et, alors que ce dernier et lui-même étaient en train de surveiller Henry, Emma étant occupée à régler quelque chose avec M. Gold, le petit garçon tentait de toutes ses forces de le convaincre que la malédiction était bel et bien réelle.

Mais sans le moindre succès, malheureusement.

En les voyant discuter ensemble, August se surprit à sourire.

Pour un peu, il aurait presque oublié le fait que sa jambe s’était retransformée en bois et que tout le reste de son corps allait bientôt suivre.

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Clochette n’avait jamais réellement aimé Fiona, ou la fée jaune, comme elle se faisait encore parfois appeler, même si désormais, de plus en plus de fées abandonnaient cette idée de se faire appeler par la couleur de leurs habits, hormis la fée bleue.

Elle ne savait pas exactement pourquoi, n’aurait pas su l’expliquer de manière rationnelle, mais il y avait quelque chose de sombre, de mauvais, de malsain qui émanait d’elle, et qui l’avait fait éviter sa présence à chaque fois que la brune était dans les parages.

Et elle aurait pu continuer de faire sa vie ainsi, sans se soucier de celle qu’elle surnommait déjà dans le secret de son cœur la fée noire, si il n’y avait pas eu un tout petit léger problème.

Fiona était en couple avec la meilleure amie de Clochette, Lily, qu’on surnommait Lily la Tigresse.

Même si ces derniers temps, la tigresse semblait ne plus avoir de griffes, et Clochette n’aimait sincèrement pas ça, elle n’aimait pas ça du tout.

Ce n’est pas leur relation le problème.

C’est plutôt la voie qu’elle fait prendre à Lily la Tigresse qui l’inquiète.

§§§§

Lily ne se rendait même pas compte de ce qu’elle était devenue, et c’était bien ça le pire, le fait qu’elle ne comprenait même pas tout ce qu’il y avait de mal, de faux et de mensonger dans sa relation avec Fiona, la manière dont celle-ci se servait d’elle, l’utilisait, la manipulait, et ça la rendait malade.

Personne parmi les fées ne voyait les ténèbres qui sommeillaient au sein de l’immortelle, hormis elle, et la fée bleue, personne ne comprenait ce qu’il se passait.

Fiona était un monstre, et personne ne voyait rien venir.

Et surtout pas Lily, parce que Lily refusait de l’écouter.

§§§§

Le Sort Noir .

Il ne faut à Lily la Tigresse que trois mots et une vingtaine de secondes pour que dans son cœur, la terrible vérité éclate enfin.

Clochette avait raison.

Elle voulait lancer le Sort Noir, entre tous les sortilèges maudits et interdits, il fallait qu’elle choisisse celui-ci.

Elle avait voulu lui demander pourquoi, et n’avait pas obtenu de réponse.

(Apparemment, certaines choses étaient destinées à se répéter.)

Quand elle se résolut finalement à la quitter, ce fut avec le cœur déchiré en deux tout en sachant qu’elle faisait le bon choix.

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« Je t'ai toujours traitée en adulte! »

Et c’est justement là que réside le problème.

Quand Cora était tombée enceinte de Jonathan, le soi-disant prince qui n’était en réalité qu’un jardinier, elle avait eu de la chance dans son malheur, une fois que Léopold l’avait rejetée après avoir appris pour son mensonge, elle avait rencontré le prince Henry.

Ce dernier était tombé amoureux d’elle, et se moquait bien qu’elle soit enceinte, et il avait pu l’épouser après la mort mystérieuse du roi Xavier, mais si Cora était bel et bien devenu une princesse après son mariage, de même que Zelena, qu’Henry avait légitimé et reconnu comme sa fille, elle n’avait pas pu devenir reine.

Et elle ne le deviendrait probablement jamais, mais sa fille aînée, Zelena, elle, pouvait peut-être le devenir un jour.

« Je t'ai toujours traitée en adulte! »

Effectivement.

Mais adulte, elle ne l’avait pas toujours été.

« Oui, voudrait lui hurler Zelena, même si elle ne le fera pas, jamais, parce que Cora est Cora, et qu’elle est terrifiante, même quand j'étais une putain de gamine! »

Elle est sa fille, sa fille aînée, celle qui doit lui succéder un jour, doit devenir reine, alors oui, depuis le jour de sa naissance, elle l’a traitée comme la future souveraine qu’elle n’était pas encore.

Cora lui a volé son enfance, et elle n’était pas réellement sure de pouvoir la pardonner pour ça.

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Il y a une jeune fille muette qui vient d’arriver à Châteaunoir.

Depuis que Ramsay Bolton était mort, les Stark avaient finalement récupéré Winterfell, et là-bas, on y avait retrouvé une jeune fille brune qui ne disait plus un seul mot, et que Shireen s’était empressée de prendre son aile.

Malgré l’aspect de sa figure, et la cicatrice sur son visage due à la grisécaille, Jeyne ne semblait pas particulièrement avoir peur d’elle, enfin, pas plus qu’elle n’avait peur des autres gens, la princesse ne savait pas réellement ce que la pauvre avait vécu pour rester dans un tel mutisme, mais ça n’avait de toute évidence rien eu de très joyeux.

Aussi, à chaque fois qu’elle passait du temps avec elle, la biche prenait garde à ne pas trop l’effrayer, espérant l’aider, au moins un peu, à guérir ses blessures.

Et même si celle qu’on avait fait passer pour Arya Stark ne guérirait jamais réellement de ce que Ramsay Bolton lui avait infligé, elle allait tout de même mieux chaque jour qui passait.

Et pour Shireen Baratheon, chacun de ses sourires était une victoire.

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Il y avait des moments où la douleur de ne plus avoir de cœur dans la poitrine était pire que tout, paraissait totalement insurmontable.

Des moments où le prince sans cœur, comme tout le royaume se plaisait à le surnommer, ne voulait qu’une chose, hurler sa douleur, sa rage et sa colère, où il voulait fuir à toutes jambes loin de la prison que la méchante reine avait construite autour de lui.

Des moments où le monde semblait ne pas tourner rond, où tout avait l’air d’aller de travers et de ne pas faire sens, où son crâne menaçait d’exploser au moindre moment à cause de la douleur.

Des moments où, tout ce qu’il voulait, c’était disparaître.

Il y avait des jours où la réalité explosait à son tour, parce que, tout ça, ce qu’il vivait, ça ne pouvait pas être réel, pas vrai ?

Mais il y avait aussi d’autres jours, ceux où il était loin du château, loin de la reine folle, où, pendant quelques heures, il pouvait se prétendre et se croire libre, où il pouvait rejoindre le pirate qui faisait battre le cœur qu’il n’avait plus.

Des jours où ils pouvaient tous les deux pendant un temps oublier l’enfer qu’était devenu leur vie, et rire de choses sans réelle importance, et qui n’étaient pas vraiment drôles, mais qui avaient le mérite de leur faire oublier tout le reste, l’allergie du marin par exemple.

Un pirate allergique au rhum, ça, ce n’était pas banal.

C’était dans ces moments-là que celui qui n’était plus le prince Charmant depuis longtemps pouvait oublier qu’il avait le sentiment que sa réalité était en train de lui échapper.

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Le rire de Cora n’est jamais sincère.

La vérité, c’est que la reine de cœur ne rit jamais, si ce n’est en de rares occasions, elle sourit parfois, peut-être, lorsqu’elle trouve qu’Anastasia a dit quelque chose d’amusant, mais la reine rouge ne se souvient pas l’avoir jamais entendu rire à vrai dire.

Et sachant ce qu’elle sait au sujet de son mentor, ce cœur qu’elle a arraché autrefois de sa poitrine afin de ne plus rien ressentir, elle se doute que son rire serait au moins autant vide de sentiment qu’elle l’est elle-même.

Anastasia se souvient de Will, bien entendu, elle se souvient du bal, des danses, et de leurs rêves de voir le monde, de voir l’océan, elle se souvient de la manière dont elle l’a trahi et l’a abandonné, et se demande ce que cela ferait de ne plus l’aimer lui non plus, de ne plus avoir de cœur, de ne plus rien ressentir du tout.

Elle ne s ait pas si ce sera du vide ou de la souffrance, elle n’a pas vraiment envie de savoir en tout cas.

Pas pour l’instant du moins, pour l’instant elle a la reine de cœur, et c’est bien suffisant.

Cora ne l’aimera jamais, mais ce n’est pas grave.

Ce n’est pas l’amour que recherche Anastasia de toute façon.

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Brienne avait toujours détesté les bals.

Déjà, avant, lorsqu’elle était encore perçue comme une noble dame, comme Brienne de Torth, avant qu’elle ne devienne chevalier au service de la famille royale, elle n’aimait pas ce genre d’événements, qui offrait des moments parfaits aux autres nobles pour se railler d’elle.

Parce qu’elle était gauche et ne savait pas bien danser, que peu importe la robe qu’elle portait, celle-ci ne lui allait pas, parce qu’elle était Brienne la belle , et qu’elle n’avait rien d’une vraie dame, ou du moins rien d’une dame d’après leurs critères .

Aujourd’hui, habillée d’une armure et loin des moqueries d’autrefois, elle rayonnait plus que jamais.

Ce qui ne changeait rien au fait qu’elle n’aimait pas les bals, et le prince à côté d’elle semblait lui aussi s’ennuyer profondément, et la musique qu’ils écoutaient ne les aidait pas le moins du monde à trouver cela un tant soit peu intéressant .

Il n’avait pas envie de danser, et elle non plus.

Aussi, lorsque Jaime lui avait proposé de s’éclipser dehors malgré la pluie qui tombait, elle n’hésita pas une seule seconde avant de le suivre.

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La princesse Aurore n’avait jamais cuisiné de sa vie.

Ça n’avait rien de surprenant, de toute évidence, élevée en princesse, n’ayant jamais mis les pieds dans le monde sans magie avant que le troisième Sort Noir ne soit lancé, elle n’avait jamais réellement eu besoin d’apprendre à le faire.

Aussi, lorsqu’elle était allée voir Blanche-Neige en lui demandant de lui apprendre à cuisiner, cette dernière ne s’y attendait pas vraiment, mais, désireuse de l’aider à s’adapter à ce monde qu’elle ne connaissait pas encore complètement, elle n’avait pu que lui porter assistance.

Blanche-Neige se doutait bien que la première tentative de cuisiner quelque chose de la part d’Aurore n’allait pas forcément bien se passer.

Elle ne s’attendait pas à ce que ce soit un tel désastre.

« Hé bien… bon appétit je suppose ? Fit Blanche-Neige en constatant que ce que l’autre avait préparé n’était vraiment pas mangeable. »

Les deux femmes éclatèrent de rire.

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Daniel était mort.

Il était mort sous ses yeux, le cœur arraché par sa propre mère, puis écrasé, réduit en cendres, et maintenant, il était mort et enterré, et elle allait devenir reine, elle allait se marier, tout ça parce que sa mère avait décidé de réduire son bonheur en morceaux, et jamais elle n’avait autant eu envie de mourir.

Daniel était mort, son fiancé, l’amour de sa vie n’était plus là, il avait disparu, pour toujours, il n’était plus à ses côtés, ne le serait plus jamais, et ça faisait mal, si mal, son cœur n’était plus qu’un amas de morceaux de verres brisés, et elle se demandait encore comment elle parvenait à ne pas s’écrouler après tout ce qu’il s’était passé ces derniers jours.

Elle ne voulait pas se venger de Blanche-Neige, ou même de sa mère, non, ce qu’elle voulait c’était Daniel, mais il n’était plus, il était mort, mort, mort, et ce n’était pas juste, et elle l’aimait, elle l’aimait tant, et il n’était plus là, alors pourquoi, pourquoi ?

Pourquoi était-elle encore vivante ?

Qu'est-ce que le chagrin si ce n'est l'amour qui persévère ?

Ça, Regina en savait quelque chose.

Tout son être n’était plus qu’amour et douleur désormais.

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De son vivant, Cruella De Vil n’avait jamais regardé la série Hannibal, mais là tout de suite, elle ne pouvait s’empêcher de comparer la sorcière avec qui elle partageait son repas au célèbre psychiatre cannibale.

Si la sorcière cannibale était surnommée ainsi (Cruella ne connaissait même pas son vrai nom à vrai dire), c’était bien pour une raison, parce qu’elle aimait… manger des gens, tout simplement.

Cruella, quant à elle, aimait tuer des gens et dépecer des chiens pour faire des manteaux de leur fourrure, ce n’était clairement pas elle qui allait la juger pour cela, et ce n’était pas ce qu’elle faisait, loin de là.

Mais tout de même, elle ne savait pas si elle s’habituerait jamais au genre de repas que l’autre morte aimait déguster, quant bien même ni l’une ni l’autre n’avait besoin de manger désormais.

Enfin, un dîner en amoureuses au Granny’s restait romantique en toutes circonstances !

Même quand il y avait des bout de personnes mortes dans l’une des deux assiettes…

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Storybrooke avait toujours été une ville étrange, mais Ruby ne pouvait que le reconnaître, jamais elle ne se serait attendue en y revenant avec Dorothy à assister à ça.

Elle-même dans la même pièce que Maléfique, Dorothy, Zelena, Regina, Emma, Lily et d’autres habitants de la petite ville en train de jouer au scrabble.

C’était surtout la présence de la dragonne qui l’avait étonnée, déjà parce qu’aux dernières nouvelles, enfin la dernière fois qu’elle était venue dans la petite ville du Maine, la dragonne était leur ennemie, et surtout elle était morte.

Mais bon, à croire que cet endroit était le lieu rêvé pour les rédemptions et les résurrections.

Toujours est-il que tout cela la menait à cette situation, elle, en train de jouer au scrabble avec motherfucking Maléfique.

Elle avait de la peine à y croire, même après toutes les choses étranges qu’elle avait déjà pu vivre par le passé.

Collier, déménagement, thon, pinceau, combinaison, les mots trouvés se succédaient, et malgré l’absurdité de la situation, la louve ne pouvait s’empêcher de sourire.

Elle était à la maison.

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La vie dans le Forêt Enchantée est paisible, une fois que les dangers du type Cora et ogres ont été écartés, que ce qui a été détruit a été reconstruit, et que tout est redevenu comme avant.

Et parfois, lorsque Philippe et Aurore parviennent à trouver un peu de temps loin des obligations du pouvoir, les choses sont encore mieux.

Dans ces moments-là, la vie est faite de choses simples, ordinaires, et après la malédiction (les deux malédictions en fait, celle qui les a figés durant vingt-huit ans, et le sort qui a endormi Aurore pendant autant de temps), c’est bien plus que ce qu’ils auraient jamais pu espérer.

Un livre, du thé, une balade au bord du lac…

C’est un jour calme, un jour comme les autres.

Après avoir mené tant de batailles, Mulan ne pensait pas qu’elle y aurait droit un jour.

Mais c’est sa vie désormais, et elle ne peut dire qu’une chose.

Tout va bien.

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Il l’avait choisie.

David l’avait choisie elle, Mary-Margaret, l’institutrice, une femme qu’il connaissait à peine, au lieu de son épouse légitime, Kathryn, et elle n’arrivait toujours pas à y croire, alors même que cela faisait déjà plusieurs jours que c’était arrivé.

Il ne lui avait pas menti, contrairement à ce qu’elle et Emma avaient pu craindre au début, il avait tenu sa promesse, il avait quitté sa femme, et désormais, les deux Nolan avaient entamé une procédure de divorce.

Et ce soir-là, il l’avait invitée à aller voir une aurore boréale avec lui

Mary-Margaret n’aurait jamais pensé pouvoir voir une aurore boréale à Storybrooke.

D’un autre côté, elle n’aurait jamais pensé que David la choisirait elle à la place de Kathryn.

Et, alors qu’ils étaient là, tous les deux, oubliant le reste du monde, l’institutrice se surprit à croire pour la première fois qu’Henry avait peut-être raison.

Peut-être était-il réellement le prince Charmant de l’histoire.

Peut-être était-il vraiment sa fin heureuse.

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Le destin pouvait avoir un drôle de sens de l’humour par moments…

C’est ce que la fillette de six ans en train de partir à la chasse aux œufs de Pâques, cachés préalablement par ses parents adoptifs, David et Kathryn Nolan, aurait pu penser si elle avait connu toute la vérité sur qui elle était.

Si elle avait su que son père adoptif était en réalité son père biologique, et que son institutrice, Mary-Margaret Blanchard, était sa mère biologique, et qu’un jour, ce serait à elle de leur rendre à tous la mémoire.

Mais là tout de suite, elle ne s’en souciait pas le moins du monde, tout ce qui comptait, c’est que, désormais, elle n’était plus seule comme elle avait pu l’être autrefois.

Avoir une famille, voilà le genre de chose qu’Emma Swan n’aurait jamais pu espérer avoir avant.

C’était le cas, et surtout, sans le savoir, elle avait retrouvé sa vraie famille.

Elle était retournée à la maison.

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Mary-Margaret n’était pas heureuse à Storybrooke, ça, ce n’était un secret pour personne, la ville avait été créée pour qu’elle y vive malheureuse à jamais, ce n’était donc absolument pas étonnant.

Mais, durant les vingt-huit années durant lesquelles elle avait dû vivre dans cette ville où le temps ne passait pas, condamnée à revivre les mêmes jours encore et encore, à oublier tout ce qu’elle vivait, il arrivait par moments que les choses aillent mieux.

Et que sa vie soit différente, même pendant seulement quelques mois, même si elle était condamnée à tout oublier à la fin de l’année.

Parfois la vie à Storybrooke était compliquée.

Mais parfois, il suffisait de peu de chose pour illuminer une journée.

« Tu as pris les chocolats ? Lui demanda Astrid, la sortant de ses pensées, et Mary-Margaret hocha la tête, avant de lui sourire, puis de l’embrasser. »

Oui, parfois, faire les courses avec sa petite-amie était suffisant pour lui faire penser à autre chose.

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L’univers pouvait parfois se révéler fortement capricieux quand il le voulait.

Ou même agir à votre égard de la manière la plus cruelle qui soit, et c’était ce que la reine Scintilla était précisément en train d’expérimenter en ce moment-même.

Il était particulièrement ironique qu’elle ait passé des années à vivre sans son père, que celui-ci lui manque pendant tout ce temps, comme une partie d’elle-même qu’on lui aurait impitoyablement arraché, et que, maintenant qu’il était vivant, de retour, et face à elle, elle n’en éprouve que de l’amertume et de la douleur.

Il avait été là lorsque le portail avait été ouvert, mais ce n’était pas lui, pas vraiment, et surtout, ça n’avait pas duré bien longtemps de toute façon, on ne lui avait rendu son père pendant un moment que pour mieux le lui arracher quelques heures plus tard, comme si absolument rien ne s’était passé.

Comme si elle n’avait pas eu fugitivement l’aperçu de ce que sa famille aurait pu être si son père n’avait pas disparu, s’il n’était pas mort.

Sauf que…

Micah était là, vivant, et il n’était pas mort.

Il était là, devant elle, et elle voulait le prendre dans ses bras, qu’il lui sourit, qu’il lui dise que tout irait bien, que les choses allaient enfin s’arranger, qu’ils allaient vaincre Horde Prime et ses clones, et qu’ils allaient de nouveau être une famille, mais tout ce qu’elle voulait faire actuellement, c’était hurler à plein poumons.

Elle voulait juste que le trou dans sa poitrine disparaisse pour de bon.

Ça faisait mal…

Ça faisait tellement mal…

Ça faisait si mal de le voir comme ça, de sentir l’amour et la peur se battre en duel dans son cœur sans qu’aucun gagnant n’apparaisse clairement, ça faisait vraiment mal, après des semaines passées à espérer le revoir enfin, de constater que leurs retrouvailles ne se passaient absolument de la bonne manière, pas de celle qu’elle aurait souhaitée.

Son père était là, et il ne la reconnaissait même pas.

Ou si, il savait exactement qui elle était, et ça ne rendait cette situation qu’encore pire, parce qu’il savait, oh il savait qu’elle était sa fille, et ça n’avait aucune importance !

Son père était revenu, et il était en train d’essayer de la tuer.

Il n’est plus lui-même, se répéta-t-elle à elle-même, c’est la puce qui le contrôle, il ne veut pas réellement te tuer, c’est ton père, et il t’aime, alors qu’elle esquivait ses coups, prenant garde à le blesser le moins possible, cherchant dans ses yeux vides d’émotions la moindre étincelle de vie.

Quelque chose, n’importe quoi, qui prouverait bien que c’était Micah de Brightmoon devant elle, et pas une pâle copie du père qu’elle aimait tant, le mari d’Angella, le frère de Sorciella, elle avait envie de croire que tout n’était pas perdu.

Mais, alors qu’elle sentait les larmes lui monter aux yeux, et que le sourire mauvais de Micah s’agrandissait de plus en plus, elle sentit cet espoir peu à peu s’amenuiser.

C’était son père et ce n’était pas lui, et c’était déchirant, si déchirant et douloureux, elle avait le sentiment que son cœur était coupé en deux, et s’entendre dire par son propre père qu’elle était faible lui redonna soudainement la rage de vaincre.

Parce qu’elle n’était pas faible, oh ça non, et parce que ça, ce n’était pas son père, et si elle devait vaincre Horde Prime lui-même pour délivrer son père de son emprise, alors elle le ferait.

Que les dieux d’Ethéria en soient témoins, son père redeviendrait lui-même tôt ou tard, elle se le jurait.